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    Le chef de Boko Haram s'exprime dans une vidéo: "Nous avons marié toutes les lycéennes!"

    Le groupe islamiste armé Boko Haram nie tout accord de cessez-le-feu avec les autorités nigérianes, qu'il accuse de mensonges, dans une vidéo obtenue vendredi par l'AFP, et dit exclure toute perspective future de négociation.

    01 Novembre 2014 10h04


    Le chef de Boko Haram, Abubakar Shekau, affirme aussi que les 219 lycéennes enlevées à Chibok, dans le nord-est du Nigeria, ont toutes été converties à l'islam et mariées. Shekau dit aussi détenir un ressortissant allemand enlevé en juillet dans l'Etat d'Adamawa, également dans le Nord-Est.

    L'armée et la présidence nigérianes avaient annoncé, mi-octobre, avoir conclu un accord de cessez-le-feu avec Boko Haram, prévoyant notamment la libération des otages de Chibok. Mais les violences n'ont pas cessé depuis et de nouveaux enlèvements ont même eu lieu, la semaine dernières, dans le Nord-Est, épicentre de l'insurrection islamiste qui a fait 10.000 morts ces cinq dernières années.

     

    "C'est un mensonge"

    Dès le départ, cette annonce de cessez-le-feu avait été accueillie avec le plus grand scepticisme, Boko Haram y étant été représenté par un individu inconnu de tous, un dénommé Danladi Ahmadu. Le gouvernement nigérian continue à soutenir que des pourparlers sont en cours au Tchad voisin.

    Mais dans cette nouvelle vidéo, Shekau, qui s'exprime en haoussa, dit ne pas connaître Danladi Ahmadu."Nous n'avons signé de cessez-le-feu avec personne (...) nous n'avons négocié avec personne (...) c'est un mensonge. Un mensonge"."Nous ne négocierons pas. Quel est notre intérêt à négocier? Allah nous a dit de ne pas le faire", ajoute-t-il.

     

    Les lycéennes de Chiboks mariées

    Aucun élément ne permet de déterminer où et quand la vidéo a été tournée. Shekau y apparaît en tenue militaire, coiffé d'un turban noir. Autour de lui, quatre vans militaires équipés de canons anti-aériens, et 15 combattants armés, dans un lieu à la végétation aride.

    Il parle pendant 12 minutes, avec son habituelle gestuelle emphatique, flanqué de deux combattants exhibant des drapeaux noirs frappés du sceau du prophète Mahomet, emblème des jihadistes dans le monde. C'est la première fois depuis plus de cinq mois que Shekau évoque le sort des lycéennes enlevées à Chibok le 14 avril.

    Dans une vidéo obtenue par l'AFP le 5 mai, on pouvait voir plus de 100 d'entre elles vêtues de hijabs noirs, récitant des versets du Coran. Shekau affirmait alors que certaines des otages étaient devenues musulmanes.

     

    Plus de 500 femmes et jeunes filles

    "Vous ne savez pas que les plus de 200 lycéennes de Chibok ont été converties à l'Islam? Elles ont mémorisé deux chapitres du Coran", déclare Shekau dans la nouvelle vidéo. S'il avait précédemment menacé de vendre les jeunes filles et d'en faire des esclaves sexuelles, il avait cependant laissé la porte ouverte à un possible échange d'otages contre la libération d'islamistes emprisonnés. Dans cette vidéo, Shekau dit en éclatant de rire: "Nous les avons toutes mariées, elles se trouvent dans leurs foyers conjugaux".

    Selon un rapport de Human Rights Watch publié cette semaine, Boko Haram détient plus de 500 femmes et jeunes filles et les mariages forcés sont une pratique courante dans les camps du groupe islamiste.

     

    Un otage allemand aux mains des islamistes

    Dans cette vidéo, Shekau soutient également "retenir (un) otage allemand" enlevé le 16 juillet dans l'Etat d'Adamawa. Il avait été enlevé par des hommes armés à Gombi, à 110 kilomètres de Yola, la capitale de l'Etat, où il travaillait comme instructeur dans un centre de formation.

    Des témoins avaient rapporté qu'une vingtaine d'hommes armés à moto l'avaient attaqué vers 06h45 (05H45 GMT) devant chez lui, alors qu'il partait au travail. Certains avaient même affirmé que de nombreuses couvertures avaient été trouvées dans les buissons autour du domicile de la victime, indiquant que les ravisseurs avaient veillé là toute la nuit. Si cet enlèvement n'avait pas été revendiqué jusqu'ici, Boko Haram, dont le nom signifie "l'éducation occidentale est un péché" en langue haoussa, avait tout-de-suite été évoqué.

     

    Galerie - Le chef de Boko Haram s'exprime dans une vidéo: "Nous avons marié toutes les lycéennes!"

    Le chef de Boko Haram s'exprime dans une vidéo: "Nous avons marié toutes les lycéennes!"
    Le chef de Boko Haram s'exprime dans une vidéo: "Nous avons marié toutes les lycéennes!" Le chef de Boko Haram s'exprime dans une vidéo: "Nous avons marié toutes les lycéennes!"

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  • MONDE Il s'était autoproclamé chef de l'Etat dans la nuit de vendredi à samedi...

    Burkina Faso: L'armée désigne le lieutenant-colonel Zida pour conduire la transition

    <figure data-src-format="photo" role="group">Le lieutenant-colonel Isaac Zida, numéro 2 de la garde présidentielle, le 1er novembre 2014 à Ouagadougou.<figcaption>Le lieutenant-colonel Isaac Zida, numéro 2 de la garde présidentielle, le 1er novembre 2014 à Ouagadougou. - ISSOUF SANOGO / AFP</figcaption></figure>

    20 minutes avec AFP

      • Créé le <time datetime="2014-11-01" pubdate="">01.11.2014 à 15:11</time>
      • Mis à jour le <time datetime="2014-11-01">01.11.2014 à 15:15</time>
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    La situation se clarifie à Ouagadougou 24 heures après la démission de Blaise Compaoré.

    L'armée a désigné samedi le lieutenant-colonel Isaac Zida pour conduire le régime de transition au Burkina Faso, selon un communiqué publié à l'issue d'une réunion des hauts gradés à l'état-major dans la capitale.

    Fin du duel au sommet

    «Le lieutenant-colonel Issac Zida a été retenu à l'unanimité pour conduire la période de transition ouverte après le départ du président Compaoré» par «la haute hiérarchie (militaire), après concertation à l'état-major des armées», selon ce communiqué.

    Un communiqué signé par le chef d'état-major, le général Nabéré Honoré Traoré, qui briguait aussi le pouvoir et qui reconnaît donc la victoire de son rival.

    Compaoré en Côte d'Ivoire

    Selon des témoins et une source sécuritaire contactés par l'AFP, l'ex-président burkinabé  Blaise Compaoré, déchu vendredi après 27 ans à la tête du pays, aurait trouvé refuge à Yamoussoukro, en Côte d'Ivoire.

    Il se serait installé dès vendredi  soir dans une résidence d'Etat pour les hôtes étrangers.


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  • Le président burkinabé déchu

    se trouve en Côte d'Ivoire  

    <section>

     
    <article>
    <section id="detail_content">Par: rédaction lien 
    1/11/14 - 14h31  Source: Belga© afp.

    L'ex-président burkinabé Blaise Compaoré, chassé du pouvoir par une insurrection, se trouvait samedi en Côte d'Ivoire, a confirmé la présidence de la République ivoirienne.

    <section>

    M. Compaoré, qui a quitté Ouagadougou vendredi après avoir démissionné sous la pression de la rue, s'est installé dans la soirée avec sa famille à Yamoussoukro (centre) dans une résidence d'Etat pour les hôtes étrangers, selon des témoins et une source sécuritaire contactés par l'AFP. 

    "Le Président Blaise Compaoré, sa famille et ses proches ont été accueillis en Côte d'Ivoire", a déclaré la présidence ivoirienne dans un communiqué, confirmant de premières informations sur la présence de l'ex-chef d'Etat burkinabé dans le pays. 

    "Les services de l'hôtel Président de Yamoussoukro lui ont servi le dîner hier (vendredi) et le petit déjeuner ce matin (samedi)", a témoigné un employé de cet hôtel de luxe, qui a lui-même vu M. Compaoré. 

    L'épouse de l'ancien président, Chantal Compaoré, interrogée par RFI, a également déclaré: "Le président et moi sommes bien à Yamoussoukro". "Tout va bien", a-t-elle dit, avant d'ajouter que Blaise Compaoré et elle-même ne souhaitaient pas faire de commentaire "pour le moment". 

    Un habitant de Yamoussoukro a indiqué avoir vu "un long cortège d'une trentaine de voitures qui a pris la direction de la villa" des hôtes. 

    La présence de M. Compaoré a aussi été confirmée à l'AFP par une source sécuritaire de haut niveau qui a requis l'anonymat. 

    Grande bâtisse surmontée d'un dôme doré, la "villa des hôtes" jouxte le palais de l'ancien président ivoirien Félix Houphouët Boigny. La villa est surnommée aussi "Giscardium" pour avoir accueilli comme premier invité l'ancien président français Valéry Giscard d'Estaing, lors de sa première visite officielle dans les années 1970. 

    L'ex-président Compaoré, qui a démissionné vendredi sous la pression de la rue, avait quitté le même jour Ouagadougou pour se diriger vers le sud du pays, selon des sources sécuritaires et diplomatique. 

    Dans la nuit, le lieutenant-colonel Isaac Zida qui revendique le pouvoir, avait déclaré que l'ex-chef de l'Etat se trouvait "dans un lieu sûr", son intégrité "physique et morale" étant "assurée". 

    L'ex-président burkinabé a tissé lorsqu'il était au pouvoir un lien particulier avec la Côte d'Ivoire. Il avait été accusé par l'ex-président ivoirien Laurent Gbagbo de soutien aux rebelles du nord du pays après la tentative de coup d'Etat de septembre 2002, mais Blaise Compaoré avait réussi ensuite à devenir le principal médiateur dans cette crise.  

    </section></section> </article></section> 

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  • <section class="grid-620 d-inline" id="content-list-top" style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; font-size: 12px; vertical-align: top; display: inline-block; zoom: 1; width: 620px; color: rgb(51, 51, 51); font-family: Georgia; line-height: 12px; background-color: rgb(255, 255, 255);">

    Burkina Faso : bataille pour le pouvoir entre les militaires

    avec 
    le 01 novembre 2014 à 07h36 , mis à jour le 01 novembre 2014 à 07h41.  lien 
     
    <section id="articleFigure166889" style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; font-size: 12px; vertical-align: baseline;">
    </section>
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    Révolte populaire ayant abouti au départ du président Blaise Compaoré ou coup d'Etat déguisé sous couvert de la protestation ? 
     
    La situation est toujours confuse ce samedi au Burkina Faso, où deux militaires se disputent le pouvoir.
     
    Tirs 
     

    En pleine nuit de vendredi à samedi, le lieutenant-colonel Isaac Zida, numéro 2 de la garde présidentielle, a en effet annoncé dans une allocution retransmise par une télévision privée qu'il prenait la tête du pays.

    "J'assume désormais (...) les responsabilités de chef de (la) transition et de chef de l'Etat pour assurer la continuité de l'Etat" en attendant de définir "de manière consensuelle" avec "l'ensemble des partis politiques et des organisations de la société civile" les "contours" et "contenus" d'une "transition démocratique apaisée", a-t-il dit.

    Il a ajouté quelques minutes plus tard dans une interview que les déclarations du chef de l'état-major des armées, le général Nabéré Honoré Traoré, qui avait également annoncé vendredi qu'il assumerait les "responsabilités de chef de l'Etat", "conformément" à la Constitution, sont "caduques".

    Quelques minutes avant cette allocution, des tirs nourris avaient été entendus dans le secteur du palais présidentiel, sans qu'il soit possible d'en déterminer avec précision la provenance.

     

    Zida soutenu par la population ?


    Ce rebondissement est la conséquence des dissensions fortes étaient apparues vendredi après-midi au sein de l'armée, désignée par la société civile et l'opposition comme la garante de la transition politique et institutionnelle au Burkina Faso après la démission de Blaise Compaoré.

    Le colonel Zida a les faveurs d'une partie de la société civile tandis que le général Traoré est critiqué par le peuple pour sa trop grande proximité avec Blaise Compaoré. De son côté, l'opposition ne s'est pas ouvertement positionnée et demande simplement aux militaires de "s'entendre".

     

    Selon le lieutenant-colonel Zida, Blaise Compaoré se trouve dans un lieu sûr.

    L'histoire du Burkina Faso

     
     
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    </section>

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  • Le président du Burkina Faso décrète l'état d'urgence

    • HOME ACTUALITE INTERNATIONAL
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      • Par Eugénie Bastié
      • Mis à jour <time data-ago="il y a 18 minutes" data-original="le 30/10/2014 à 20:03" datetime="2014-10-30T20:03:05+01:00" itemprop="dateModified">le 30/10/2014 à 20:03  </time>lien
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      • Publié <time data-ago="il y a 7 heures" data-original=" le 30/10/2014 à 13:16" datetime="2014-10-30T13:16:44+01:00" itemprop="datePublished">le 30/10/2014 à 13:16</time>
    Des manifestants investissent l'Assemblée Nationale à Ouagadougou le 30 octobre, alors que le vote du projet de révision constitutionnelle était prévu dans la matinée.

     

    La foule de manifestants se disperse pour échapper aux gaz lacrymogènes tirés par la police aux abords du Parlement.

     

    Des soldats burkinabés dans des véhicules blindés font face aux manifestants devant le Parlement.

     

    Des centaines de manifestants se sont amassés devant le Parlement.

     

    Deux jeunes manifestants posent avec un bouclier de la police en guise de trophée devant les carcasses de voitures incendiées.

     

    Trois manifestants auraient été tués et plusieurs autres blessés par les forces de l'ordre selon les services d'urgence.

     

    Un député (non identifié) sort du Parlement entouré par deux manifestants anti-gouvernementaux. Mamadou Kadré, un député de l'opposition, a affirmé à l'AFP que ses collègues de la majorité avaient été exfiltrés avant les violences.

     

    Des manifestants mettent le feu aux bâtiments du Parlement. Des milliers d'assaillants ont ensuite convergé en direction du Palais présidentiel.

     

    Une dizaine de manifestants prend d'assaut les locaux du Parlement.

     

    D'autres manifestants investissent les studios de la chaiîne de télévision d'Etat.

     

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    EN IMAGES - Après une journée d'émeutes, Blaise Compaoré, au pouvoir depuis près de 30 ans, a dissous son gouvernement et sopuhaité l'ouverture de négociations avec l'opposition. Celle-ci a toutefois rejeté la proposition.

     

    Blaise Compaoré joue son va-tout. Jeudi soir, le président du Burkina Faso a annoncé la dissolution du gourvernement et ouvert des négociations avec l'opposition après une journée d'émeutes contre le régime. Au passage, le chef de l'État a décrété l'état d'urgence. Les opposants au président avaient au préalable pris d'assaut la télévision nationale, envahi le Parlement avant d'y mettre le feu. Ils protestent contre le projet de loi de révision constitutionnelle actuellement en débat au Parlement. Celui-ci pourrait permettre à Blaise Compaoré de se représenter à l'élection présidentielle en 2015. Le gouvernement avait eu beau déclarer l'annulation de ce projet et appelé la population au calme. Des centaines de manifestants s'étaient ensuite retrouvés devant le palais présidentiel, face à la garde présidentielle. Et les échauffourées ne se sont pas limités à la seule capitale. À Bobo Dioulasso, la deuxième ville du pays, la mairie et le siège du parti présidentiel ont été incendiés.

    L'un des ténors de l'opposition, Zéphirin Diabré, a jugé que la démission de Blaise Compaoré était la solution, rejetant l'état d'urgence décrété. Car l'actuel président n'est plus en position de force. À l'exception de la Garde présidentielle, l'armée comme la police ont brillé par leur passivité. Dans l'après-midi, les grandes manoeuvres politiques ont même commencé. Le général en retraite Kouamé Lougué, à qui des dizaines de milliers de manifestants ont demandé de prendre le pouvoir, rencontrait le chef d'état-major Nabéré Honoré Traoré. Très apprécié des troupes et de la population, Kouamé Lougué, ancien chef d'état-major et ministre de la Défense jusqu'à son limogeage en 2003, s'est imposé au coeur du jeu. Il a ainsi rencontré le Mogho Naba, le «roi» des Mossi, une autorité coutumière très respectée dans le pays.

     

    La France, ex-puissance coloniale, suit avec une extrême attention la situation. Paris a appelé au calme et demandé «à toutes les parties de faire preuve de retenue». Paris compte «un peu plus de 3500 ressortissants» officiellement recensés dans le pays. La Maison-Blanche, autre partenaire du Burkina Faso, a aussi fait part de sa «vive inquiétude». Car le pays sahélien joue un rôle incontournable dans cette zone en proie aux menées de groupes djihadistes liés à al-Qaida. L'émissaire de l'ONU pour l'Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn Chambas, sera sur place dès vendredi, au sein d'une mission de paix conjointe à l'Union africaine et à la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao).


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