• Attentat à Istanbul, les médias turcs sous contrôle

    <figure class="fig-photo"> Mardi 12 janvier 2016, Istanbul, Turquie. <figcaption class="fig-media-legende" itemprop="description">

     

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    Peu de temps après l'attentat suicide attribué à Daech qui a touché mardi le quartier touristique de Sultanahmet à Istanbul, les autorités turques ont interdit momentanément aux médias nationaux de diffuser des images de cette nouvelle tragédie

    Comme après l'attentat d'Ankara en octobre dernier, ou encore l'été dernier après celui de Suruç, le gouvernement turc a interdit temporairement aux médias de diffuser des images concernant l'explosion meurtrière survenue mardi matin à Istanbul dans le quartier touristique de Sultanahmet. Douze personnes, dont onze touristes allemands, ont été tuées près de la basilique Sainte-Sophie et de la Mosquée bleue. Toute la journée, et le soir encore, la police quadrillait le quartier Sultanahmet, tenant de fait à distance les journalistes. Si la piste terroriste a été confirmée par les autorités turques, la confusion règne sur les conditions précises de l'attaque et l'identité du kamikaze.

    Un décret d'interdiction

    Peu après l'explosion, la loi turque n°6112 «sur la création des compagnies de radio et de télévision et sur la prestation de services médiatiques» datée de 15 février 2011 a été complétée par l'interdiction temporaire, pour les médias nationaux, de publier toute information sur l'attentat perpétré dans le quartier de Sultanahmet. Cette interdiction, décrétée «au nom de la sécurité nationale», est entrée en vigueur ce jour même, comme l'a rapporté la chaîne de télévision turque CNN Türk.

    L'interdiction ne semblait toutefois pas s'appliquer intégralement: certaines chaînes turques ont pu faire des directs peu après l'explosion, sans être inquiétées.

    <figure class="fig-photo fig-media-gauche" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> Le décret d'interdiction<figcaption class="fig-media-legende">

     

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    Cette censure peut surprendre. Mais pas en Turquie. «Les black-out médiatiques sont presque systématiques lorsqu'il y a des attentats. Les journalistes turcs y sont habitués» explique au Figaro Emre Demir, rédacteur en chef à Paris du journal turc Zaman. «Le premier ministre demande au procureur qui publie une directive. Depuis deux ou trois ans, il y a eu une quarantaine de décision en ce sens», affirme le journaliste turc.

    «Rien sur l'attentat»

    «Cela permet au pouvoir de manipuler l'information et d'empêcher que la population n'ait accès à des informations qui seraient gênantes pour le gouvernement», explique Emre Demir. En Turquie, plus de 90% de la population s'informent via les chaînes d'informations, et 13% via les journaux. «Le contrôle des images, des chaînes de télévision est très important pour le pouvoir turc», souligne Emre Demir, qui précise que la censure ne concerne pas seulement les images. Par exemple, «les médias contrôlés par le gouvernement parleront d'explosion plutôt que d'attentat», explique-t-il.

    «J'ai regardé les chaînes turques aujourd'hui. Il n'y avait rien sur l'attentat. Sauf lorsque Erdogan a pris la parole. Là, ses propos ont été diffusés» assure le rédacteur en chef de Zaman. Le président turc, puis son premier ministre Ahmet Davutoglu, ont en effet confirmé la piste terroriste lors d'une conférence de presse, un peu moins de deux heures après l'explosion. Ils ont précisé que l'assaillant était un membre de Daech.

    Après cette nouvelle tragédie, en essayant ainsi de maîtriser les médias, le pouvoir turc essaye de poser un voile sur «la faille sécuritaire, mais aussi l'implantation de Daech en Turquie, conséquence de sa politique étrangère» conclut Emre Demir. Et économiquement, ajoute-t-il, les autorités ont tout intérêt à ne pas faire trop de publicité sur ce nouveau coup dur pour le tourisme en Turquie.


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  • Mystère autour de l’identité de l’agresseur

    tué devant un commissariat parisien

    Le Monde.fr | <time datetime="2016-01-07T22:17:22+01:00" itemprop="datePublished">07.01.2016 à 22h17</time> • Mis à jour le <time datetime="2016-01-08T09:37:04+01:00" itemprop="dateModified">08.01.2016 à 09h37</time> | Par

    Sécurisation du quartier de la Goutte-d'Or par les forces de police, jeudi 7 janvier.

    Sécurisation du quartier de la Goutte-d'Or par les forces de police, jeudi 7 janvier. MARC CHAUMEIL POUR LE MONDE    lien

    Un an, heure pour heure, après l’attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo, jeudi 7 janvier à 11 h 30, un homme a été abattu par des policiers en faction devant un commissariat du 18e arrondissement de Paris, au 34 de la rue de la Goutte-d’Or, tandis qu’il les menaçait avec une « feuille de boucher », a précisé le procureur de la République, François Molins. Six douilles ont été retrouvées au sol. L’autopsie permettra de déterminer combien de tirs ont atteint l’agresseur.

    Le quartier de Barbès a été rapidement bouclé, alors que de nombreuses interrogations perduraient sur le mode opératoire, l’identité et les motivations de l’assaillant. Un dispositif explosif factice – une pochette entourée de ruban adhésif dont dépassait un fil électrique – a été retrouvé dans le blouson de l’homme abattu par les forces de l’ordre, jetant le trouble sur la dimension terroriste de l’agression. La section antiterroriste du parquet de Paris a attendu près de quatre heures avant de se saisir de l’enquête en flagrance, requalifiée en « tentative d’assassinat sur personnes dépositaires de l’autorité publique en relation avec une entreprise terroriste ».

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    Dans un communiqué, le procureur de la République de Paris, François Molins, a détaillé les raisons qui l’ont amené à saisir la section antiterroriste : la découverte sur le corps de l’assaillant d’« un papier sur lequel figurent le drapeau de Daech [acronyme arabe de l’organisation djihadiste Etat islamique], une revendication manuscrite non équivoque en langue arabe », et le fait que l’homme ait « exhibé son arme et crié “Allah akbar !” » avant d’être abattu.

    « Je suis Abou… »

    Selon les informations du Monde, le texte de revendication commence par une phrase en français déclinant une kounya (surnom musulman) : « Je suis Abou… » A la ligne suivante, il est fait mention d’une identité commençant par « Tarek B. » et, à la troisième ligne, de la ville de « Tunis ». La suite, rédigée en arabe, contient une allégeance à Abou Bakr Al-Baghdadi, chef de l’organisation Etat islamique, et affirme que cette attaque est une réponse aux bombardements en Syrie.

    Entrées dans le fichier automatisé des empreintes digitales (FAED), les traces papillaires de l’assaillant correspondent à une autre identité : celle d’un homme, interpellé en 2013 pour une affaire de vol en réunion à Sainte-Maxime (Var), et qui faisait depuis cette date l’objet d’une obligation de quitter le territoire français. L’individu s’était alors présenté devant les gendarmes comme « Sallah Ali », sans-domicile-fixe, né en 1995 à Casablanca, au Maroc. Son identité n’avait jamais pu être confirmée ; l’homme ne possédait pas de papier. Son état civil ainsi que son pays d’origine diffèrent des informations contenues dans le message de revendication.

    « Fragilités psychologiques »

    Des applications en arabe et des SMS envoyés d’Allemagne ont par ailleurs été retrouvés dans le téléphone de l’assaillant du commissariat, qui contient une carte SIM allemande, attestant du passage de son propriétaire outre-Rhin. La carte était toujours en cours d’analyse jeudi soir.

    Alors que l’enquête est ouverte du chef de « terrorisme » et que l’identité de l’individu est encore incertaine, la ministre de la justice, Christiane Taubira, a affirmé en fin de journée sur le plateau d’i-Télé qu’« aucun lien » n’apparaissait dans le profil de cet homme avec « la radicalisation violente », évoquant même des « signes de déséquilibre » :

    « Nous savons que c’est une ambiance extrêmement lourde et que des personnes qui ont des fragilités psychologiques, je n’ai pas dit que c’est le cas de cette personne, mais les personnes qui ont des fragilités psychologiques peuvent agir de cette façon (…). L’enquête fera la clarté de tout ça. »

    La propagande de l’EI a ceci de particulièrement pernicieux qu’elle ne se contente pas de coordonner des attentats élaborés. Elle incite régulièrement, par la voix des nombreux djihadistes européens ayant rejoint ses rangs, n’importe quel « frère » à « tuer des mécréants », à l’aide d’un couteau s’il le faut. Un mot d’ordre susceptible de déclencher des passages à l’acte, y compris chez des personnes suicidaires souhaitant passer à la postérité.


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  • Libye : au moins 55 morts dans un attentat suicide

    <time datetime="2016-01-07T12:22:02+01:00" itemprop="datePublished">07 Janv. 2016, 12h22</time> | MAJ : <time datetime="2016-01-07T16:45:07+01:00" itemprop="dateModified">07 Janv. 2016, 16h45    lien </time>

    <figure> Archive. Des forces de sécurité libyennes sur les lieux d'un attentat à la bombe contre des policiers, en Libye, en 2013. <figcaption class="articleChapeau ">Archive. Des forces de sécurité libyennes sur les lieux d'un attentat à la bombe contre des policiers, en Libye, en 2013. (AFP/Abdullah Douma)</figcaption> </figure>

    Au moins 55 personnes ont été tuées dans un attentat au camion piégé jeudi contre un centre de formation de la police à Zliten dans l'ouest de la Libye. Il s'agit de l'une des attaques les plus sanglantes dans ce pays en proie au chaos. Un kamikaze a fait détoner les explosifs à bord d'un camion-citerne utilisé pour le transport d'eau à 8H30 locales contre un centre de la police où des gardes-côtes suivaient une formation, a indiqué à l'AFP une source de la sécurité de Zliten.

    Cette source a fait état de «45 morts» dans un premier temps avant d'évoquer près de 55 morts et un nombre indéterminé de blessés répartis sur plusieurs hôpitaux de la région, à environ 170 km à l'est de la capitale, Tripoli. De son côté, l'agence rivale, fidèle au gouvernement parallèle, qui contrôle Zliten, évoquait dans la matinée 50 morts et 127 blessés, en citant le docteur Abdel Mottaleb Ben Halim de l'hôpital de la ville. 

    Selon un témoin, il y avait quelques 300 hommes dans le complexe, la plupart des gardes-côtes qui se préparaient à leur stage.

    Un appel au don de sang a été lancé après l'attentat qui s'est produit dans le quartier de Soug al-Talata, dans le centre-ville, et qui était bondé au moment de l'attaque. Sur Twitter, l'émissaire spécial de l'ONU pour la Libye, Martin Kobler, a «condamné un attentat suicide» et appelé «tous les Libyens à s'unir de manière urgente pour combattre le terrorisme».




    Cette attaque à Zliten n'a pas été revendiquée dans l'immédiat. La Libye, livrée aux milices, est en proie au chaos où deux autorités rivales -l'une basée dans l'est du pays et reconnue par la communauté internationale et l'autre siégeant dans la capitale Tripoli- se disputent le pouvoir. 

    Profitant du chaos, le groupe djihadiste Etat islamique s'est implanté dans le pays où il a revendiqué plusieurs attentats sanglants. L'EI contrôle la ville de Syrte (450 km à l'est de Tripoli) et cherche à élargir son contrôle à d'autres régions. Le groupe djihadiste combat aussi bien les forces relevant du gouvernement reconnu basé dans l'est du pays que celles relevant du gouvernement parallèle lié à la coalition des milices de Fajr Libya et installé à Tripoli. Il y a trois jours, des combats entre des gardes des installations pétrolières et des djihadistes de l'EI dans la région pétrolière stratégique du nord du pays ont fait plusieurs morts et au moins quatre réservoirs de brut ont pris feu.

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    Le chef de l'EI appelle à une révolte

    en Arabie saoudite, à des attaques en Israël

    Publié le <time datetime="2015-12-26T19:57" itemprop="datePublished">26/12/2015 à 19:57</time> - Modifié le <time datetime="2015-12-26T20:00" itemprop="dateModified">26/12/2015 à 20:00</time> | AFP lien

    </header> <aside class="like-aside-left mw100 sticky" data-sticky="top:90px" id="aside-left" style="top: 90px;">
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    Le chef du groupe jihadiste État islamique (EI), Abou Bakr al-Baghdadi, a appelé à un soulèvement en Arabie saoudite et promis des attaques en Israël, dans un enregistrement audio publié en ligne samedi.

    Cet enregistrement est le premier en sept mois et a été partagé sur les réseaux sociaux Twitter et Telegram, selon le site américain de surveillance des réseaux jihadistes SITE.

    Il survient alors que l'EI subit des revers militaires en Syrie et en Irak.

    Dans cet enregistrement de 24 minutes, Baghdadi critique la vaste coalition de 34 pays dont la création a été annoncée par l'Arabie saoudite le 15 décembre pour "combattre le terrorisme".

    "Ils ont récemment annoncé une coalition (...) faussement appelée +islamique+ et ont affirmé que son but était de combattre le califat", proclamé par l'EI à cheval entre la Syrie et l'Irak, a indiqué Baghdadi.

    "Si cette coalition était islamique, elle aurait apporté la victoire et son aide au peuple en Syrie", a-t-il affirmé.

    Le chef de l'EI, qui dans ses enregistrements passés s'est attaqué de manière virulente à Ryad, a appelé les Saoudiens à "se soulever" contre ses dirigeants.

    Baghdadi a menacé d'attaquer Israël, affirmant que l'EI "n'avait pas un instant oublié la Palestine".

    La première et dernière apparition publique de Baghdadi avait eu lieu à l'été 2014 dans la ville irakienne de Mossoul.


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  • Montpellier : la terrible idée kamikaze

    <figure> Montpellier : la terrible idée kamikaze <figcaption class="caption"> Le couple vivait au premier étage de cet immeuble du quartier de Celleneuve.
    MICHAEL ESDOURRUBAILH
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    L es recherches internet du couple arrêté pour terrorisme en disent long. Chez les voisins, on hésite entre stupéfaction et soupçon.

    "Comment se faire exploser avec son enfant ? Possibilité d'activer un téléphone portable protégé par une feuille d'aluminium ? Comment fabriquer des explosifs à domicile ?" Voici quelques-unes des recherches sur internet mises au jour par les policiers de la sous-direction antiterroriste dans les ordinateurs du couple arrêté lundi à 19 h à Montpellier. Caroline, une Française de 23 ans convertie à l'islam et radicalisée depuis 2013, et son compagnon Abbas, un Franco-Tchadien de 35 ans, sont toujours en garde à vue à Paris, et pourraient être présentés aujourd'hui à un juge en vue d'une mise en examen.

     

    "La saisie du faux ventre indique qu'on était dans une phase déjà bien avancée"

    Combinées à la découverte en perquisition d'un faux ventre en matière plastique, évidé pour y créer une cavité, et recouvert de papier aluminium, ces questions obsèdent depuis les services antiterroristes parisiens qui ont pris l'affaire en main. D'autant que les attentats parisiens ont été commis avec du TATP, un explosif artisanal dévastateur. L'aluminium peut effectivement empêcher des portiques de sécurité de détecter un appareillage métallique, comme un détonateur ou un téléphone portable, parfois utilisé comme dispositif de mise à feu à distance. "Cela peut laisser penser qu'elle voulait s'en prendre à un lieu sensible et sécurisé par un portique", note une source policière. "Comme un commissariat, un palais de justice, un aéroport ou un avion." Aucun projet plus précis n'a toutefois été pour l'instant mis en évidence par l'enquête. "Mais la saisie du faux ventre indique qu'on était dans une phase déjà bien avancée, par rapport à d'autres projets d'attentats déjoués récemment."

    Stupéfaction et soupçon

    Autre volet très étonnant : l'argent. La jeune femme disposait d'un héritage important depuis le décès de son père. Elle avait déjà fait des dons de "30 000€, 40 000 et 60 000€" à certaines de ses connaissances. Mais les policiers enquêtent aussi sur d'importants achats d'or effectués par son compagnon, avec lequel elle était mariée religieusement. "Il y a des transactions très étranges, avec des achats et des reventes à perte." Quel était le but de ces dépenses ? S'agissait-il ainsi de financer des actions sans laisser de traces bancaires ?

    À la résidence Fontaine de Cotte, dans le quartier populaire de Celleneuve, les voisins du couple, qui vivait dans un appartement au premier étage avec leur enfant de 18 mois sont partagés entre stupéfaction et soupçon. "Elle ne sortait jamais qu'avec son voile, il ne laissait que le visage dégagé. Son mari était très gentil, il disait toujours bonjour et m'aidait à rentrer ma poussette. Il est très grand, mince. De savoir que c'était dans mon immeuble, ce n'est pas du tout tranquillisant. Déjà, on voulait déménager. Là je pense que ça va être l'élément déclencheur", raconte une jeune mère de famille.

    Sous surveillance

    "Ils étaient très aimables avec nous. Elle est jolie, avec des grands yeux. Lui, on le voyait tout le temps aller à la mosquée", raconte un de leurs voisins. "Il était souvent avec un autre habitant, qui reçoit beaucoup de monde en tenue traditionnelle, ils font des réunions dans un parc à côté."

    "Elle m'avait proposé de lire le Coran, je lui avait répondu que je ne lis même pas la Bible ou les Évangiles", ajoute Mireille, une retraitée qui vit au même étage. "Elle ne travaillait pas, elle restait à la maison. Au moment des attentats de Charlie Hebdo, Caroline était allée chez une autre voisine, et elle lui avait dit : "Oh, ça, c'est un complot". La voisine a eu une conversation avec elle, et a enregistré toute la conversation. Quand Caroline est partie, cette femme a eu peur et a appelé la police, qui a écouté la conversation et l'a un peu rassurée en lui disant : "Elle est sous surveillance".

    A LIRE AUSSI - Projet kamikaze : les voisins du couple entre stupéfaction et soupçons

    Les policiers de la SDAT ont-ils découvert une kamikaze à Montpellier ?


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