De 12.000 (selon la préfecture) à 40.000 (selon les organisateurs) opposants à l'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, venus de toute la France, ont formé samedi 11 mai une chaîne humaine géante de 25 km, qui selon les organisateurs, a encerclé toute la zone du projet.
"Nous avons bouclé la chaîne, plus de 25.000 personnes [le chiffre nécessaire pour le périmètre de 25 km selon les organisateurs, NDLR] sont sur place et ça continue à arriver", ont annoncé les organisateurs peu après 14h30.
Une demi-heure plus tard, ils ont estimé que 40.000 personnes avaient répondu à leur appel "comme le 17 novembre", lors d'une première grande manifestation contre ce projet, alors que des opérations d'expulsion des opposants par les gendarmes avaient débuté un mois plus tôt.
La préfecture de Loire-Atlantique a elle estimé la mobilisation à 12.000 personnes à 15h45, en précisant que la chaîne n'était pas complète sur certaines portions.
Un photographe et une vidéaste de l'AFP, qui ont survolé la zone en hélicoptère, ont constaté de visu que la chaîne, bien qu'incomplète sur certains brefs tronçons, comptait deux à trois rangs à d'autres endroits.
"Ce que nous voulons c'est l'arrêt de ce projet"
"C'est une victoire de la mobilisation citoyenne", a souligné sur place Jean-Philippe Magnen, porte-parole d'Europe-Écologie-Les Verts (EELV), venu participer à la chaîne avec les principaux dirigeants d'EELV comme le secrétaire national, Pascal Durand, ou l'ancienne candidate à la présidentielle, Eva Joly.
"Le projet n'est pas abandonné : ce que nous voulons c'est l'arrêt de ce projet", a souligné Eva Joly.
"Nous avons bien conscience que les porteurs du projet n'ont pas intention d'abandonner et que leur stratégie est l'enlisement", a pour sa part lancé une des opposantes historiques, Françoise Verchère, conseillère générale (Parti de gauche) et présidente du Cedpa (élus doutant de la pertinence de l'aéroport).
Des opposants se réclamant pour la plupart des plus de 200 comités anti Notre-Dame-des-Landes de toute la France, de Savoie, de Lille, de Béziers mais aussi de nombreux venus de Bretagne, avaient fait le déplacement en famille, en voiture, en covoiturage, en autocar, en vélo pour certains nantais, bretons ou vendéens, ou même à pied.
Des habitants de Béziers, de Lille ou de l'Hérault avaient passé la nuit sur les routes pour arriver à temps. Des retraités en tenue de randonnée mais aussi des familles entières avec de jeunes enfants étaient présents, munis de drapeaux à l'effigie du mouvement d'opposition, un avion barré de rouge.