Nouveaux survols mystérieux de drones à Paris, le gouvernement se veut rassurant
AFP le <time datetime="2015-02-25T20:05:56+01:00" itemprop="datePublished">25/02/2015 à 20:05 lien </time>
Vue du Trocadero et du bois de Boulogne en arrière plan le 6 décembre 2013
( AFP/Archives / Franck Fife )
Effet de mode, jeu ou repérages criminels: comme la veille, Paris a été survolé par un ou plusieurs drones dans la nuit de mardi à mercredi, un phénomène sans danger selon le gouvernement et qui laisse les enquêteurs perplexes.
Mercredi après-midi, trois journalistes de la chaîne de télévision Al-Jazeera ont été interpellés et placés en garde à vue après avoir fait voler un drone dans le bois de Boulogne à Paris, mais "aucun rapprochement n'est pour l'heure possible entre ces arrestations et les survols nocturnes", selon une source proche du dossier.
Après les survols de plusieurs sites parisiens, dont l'ambassade des Etats-Unis, observés dans la nuit de lundi à mardi, de nouveaux drones ont été aperçus "au moins à cinq reprises" au-dessus de la capitale entre 23H00 et 02H00 du matin, selon une source policière.
Il n'y a "pas d'inquiétude à avoir", a relativisé le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll, reconnaissant toutefois que ces survols étaient pris "très au sérieux".
Des témoins, des policiers et des gendarmes ont observé ces survols "qui peuvent être l'oeuvre d'un seul appareil ou bien de plusieurs, l'enquête le déterminera", a expliqué une source proche du dossier.
Le ou les appareils ont été aperçus entre l'Assemblée Nationale et les Invalides, au-dessus de la Concorde, "le long de la Seine", ou au-dessus de certaines portes du périphérique parisien, "mais sans que cela ait la même ampleur que la veille", a précisé un commissaire parisien. Comme la nuit précédente, aucun pilote n'a pu être interpellé.
Les repérages de ces survols sont facilités par la présence massive de forces de l'ordre dans la capitale, mobilisées dans le cadre du plan Vigipirate mis en place depuis les attentats début janvier.
"Beaucoup de sites sensibles sont protégés et, comme dorénavant, on demande aussi aux forces de l'ordre d'avoir un oeil plus attentif dans les airs, les drones sont vite repérés", a expliqué la source policière.
- Pas de solution face à ces vols -
Le parquet de Paris, qui a ouvert mardi une enquête de flagrance pour "vol par aéronef en zone interdite", a de nouveau saisi mercredi la section de recherches de la gendarmerie des transports aériens (GTA) au sujet des derniers survols.
"Pour l'instant l'enquête se poursuit, mais il n'y a pas d'avancées notables", a assuré la source proche du dossier.
Particuliers souhaitant tester leur nouveau jouet ? Amateurs de photos s'amusant à narguer les autorités ? Militants voulant dénoncer les problèmes de sécurité que posent les drones ? Ou bien criminels effectuant des repérages... Pour l'heure, les motivations et le profil de ces pilotes nocturnes demeurent inconnus.
La piste terroriste "même si elle n'est pas totalement écartée, est a priori exclue", a assuré la source proche du dossier, expliquant que les enquêteurs "ne négligent aucune thèse".
Cette séquence met toutefois en exergue, si ce n'est l'embarras, du moins la difficulté des forces de l'ordre à répondre à ce problème de sécurité.
Car depuis quelques mois, plusieurs de ces appareils ont été repérés aux abords de sites sensibles, notamment de centrales nucléaires, du palais de l'Elysée ou de la base de sous-marins de l'Ile Longue.
"Il suffit d'imaginer ce que peut représenter un drone chargé d'explosifs se posant dans un lieu sensible pour comprendre que ces vols, même s'ils sont l'oeuvre de plaisantins, sont problématiques. On n'a pas encore la solution", résume la source policière.
Les différents usages des drones civils et leur marché en France ( AFP / )
La France n'est pas la seule touchée par ces vols de drones en zone sensible: un aéronef s'était posé à quelques mètres de la chancelière Angela Merkel il y a près d'un an et demi. A Washington, un drone s'est écrasé il y a près d'un mois dans les jardins de la Maison Blanche, tandis qu'à Genève, un engin s'est écrasé dans une avenue en septembre, évitant de peu une voiture.
Mais les survols nocturnes répétés de Paris restent inédits, "aucune capitale n'a en effet connu un tel épisode coup sur coup", a assuré la source proche du dossier.
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