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P.-O. : 80 salariés sur le carreau en plein été
à l'Hôtel Europa et Malibu village
Le 09 août à 6h00 par Julien Marion | Mis à jour il y a 3 heures lien
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<figcaption>Alors que la saison bat son plein, l'hôtel Europa et le Malibu Village à Canet cesseront leurs activités à partir du 19 août. PHOTO/Photos Thierry Grillet</figcaption></figure>
Mise en liquidation judiciaire il y a six mois, la société qui gère des hôtels à Canet et à Alénya, ainsi que de la location de vacances, stoppera son activité le 19 août prochain.
Atmosphère à peine croyable au Malibu village de Canet. Alors que le centre de vacances et l'hôtel Europa affichent complet, le tout fermera tout simplement ses portes le 19 août prochain en pleine saison estivale. La faute à une dette colossale de plusieurs millions d'euros et à une décision de justice du tribunal de commerce de Perpignan qui a placé la société GT Vacances en liquidation judiciaire le 19 février dernier. Malgré des décisions du tribunal de poursuivre l'activité de la SAS durant trois mois à deux reprises, l'entreprise dirigée par Jean Garseau n'a pu ni éponger ses dettes, ni trouver de repreneur et ne peut donc plus légalement prolonger son activité à compter du mardi 19 août.
Première conséquence et pas des moindres, 80 salariés se retrouvent sur le carreau (54 CDI, 23 CDD et 3 apprentis). Les hôtels Europa à Canet et Cela à Alénya, les centres et résidences d'hébergement de tourisme Jamaica et Malibu village, ainsi que les restaurants Safari Joe's et Halawa fermeront leurs portes aux clients vraisemblablement le samedi 16 août dans l'attente d'un repreneur qui devrait être connu cet hiver. "C'est inconcevable : alors que tout affiche complet, on doit tout fermer dans une semaine", pestait un des rares salariés qui a souhaité s'exprimer hier. "On ne sait rien de la situation, sinon que le 20 août, nous devons rester à la maison. La communication avec notre direction est inexistante depuis un moment et ce sont les journaux qui nous ont appris il y a six mois que nous étions en redressement judiciaire". Un autre salarié confirme que les clients des hôtels et des résidences qui ont réservé, après le 16 août, ont été appelés pour annuler leurs réservations. "Certains n'en croyaient pas leurs yeux, d'autres étaient très en colère, car les solutions de repli pour les touristes à cette période de l'année sont inexistantes. Enfin d'autres étaient plus compréhensibles et désolés pour nous que l'on se retrouve ainsi tous au chômage".
Du côté du délégué du personnel et de la direction de la société, c'est le silence radio qui prévaut. Sollicitée hier sur la situation du centre de vacances, la direction n'a pas souhaité s'exprimer que ce soit sur l'avenir du site que sur les raisons de ce fiasco économique.
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Lourdes difficultés depuis 2010
Ce que l'on peut dire cependant, c'est que la société SAS GT Vacances est bien connue du tribunal de commerce de Perpignan depuis la fin de l'année 2010. Après avoir acquis en 2006 l'hôtel Europa de Canet et créé le groupe Cela, l'entreprise s'est retrouvée en redressement judiciaire quatre ans plus tard, avant d'obtenir un plan de continuation en 2012 pour dix ans. Les juges considérant que l'entreprise pouvait être sauvegardée.
Deux ans plus tard, il n'en sera rien pour ce qui ressemble à un immense gâchis économique et social dans l'un des plus grands centres d'hébergement touristique de Canet.<sip></sip>
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"On s'attendait au pire mais on reste confiant sur un futur repreneur très bientôt"
Dans les couloirs de la mairie de Canet-en-Roussillon, l'annonce de la fermeture de l'hôtel Cela ne surprend pas. Non pas que l'activité tourne au ralenti cet été, au contraire.
Mais le couperet de la liquidation était attendu et l'absence de repreneur déclaré ne laissait pas d'espoir pour la fin de la saison. "C'est vraiment dommage que l'activité cesse en plein mois d'août. C'est sûr. Et nous sommes surtout navrés pour les salariés qui vont se retrouver dans quelques jours au chômage. C'est forcément une situation très difficile. En pleine saison", confiait hier un proche de Bernard Dupont, le maire. La question de la gestion du groupe et des différents établissements sera forcément posée dans la mesure où le site Cela d'Alénya a bénéficié d'investissements lourds ces dernières années. Reste à savoir ce que cet hôtel va devenir, comme s'interroge le maire d'Alénya, Jean-André Magdalou : "C'est très regrettable de voir un tel établissement fermer ses portes. Avec des salariés qui se retrouvent à la porte. Peu de personnes du village seront concernées, mais c'est déjà très préoccupant. On peut aussi penser à l'activité des commerces de la commune qui seront aussi certainement impactés même si l'hôtel se trouve en périphérie", souligne-t-il. L'avenir de l'établissement d'Alénya se trouve en effet davantage sur la sellette.
Par contre, sur Canet, même si aucun projet de reprise n'est bien avancé, il semblerait que deux repreneurs "solides" se soient positionnés. "La structure ne restera pas longtemps fermée", mise-t-on en mairie. D'autant que la ville soutient également l'activité par l'organisation des stages sportifs à l'année ou via le meeting de natation Mare Nostrum qui draine à lui seul quelque 300 hébergements chaque année.
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