• Dernière modification : 24/10/2012 

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    Génération identitaire, entre action choc et coup médiatique

    Génération identitaire, entre action choc et coup médiatique
    © Bloc identitaire

    Génération identitaire, groupe d’extrême droite qui a occupé le chantier de la mosquée de Poitiers le 20 octobre, a atteint son but : attirer l'attention de l'opinion publique et celle... du gouvernement qui étudie la dissolution du mouvement.

    Par Priscille LAFITTE (texte)
     

    Génération identitaire a réussi son pari : faire le buzz. Pour lancer officiellement son mouvement, créé il y a seulement un mois, cette branche jeunesse du groupuscule d’extrême droite Bloc identitaire (BI) a déjà une action coup de poing et une vidéo choc à son actif. Génération identitaire a occupé le toit d’une mosquée en construction à Poitiers, samedi 20 octobre, après avoir alerté les médias RMC et BFM-TV, note le blog Droite(s) Extrême(s) tenu par deux journalistes du Monde. Quatre hommes ont été mis en examen par le parquet de Poitiers lundi 21 octobre, et placés sous surveillance judiciaire. Mercredi, le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a déclaré que le gouvernement envisageait la dissolution de la formation.

    Dans leur vidéo intitulée "déclaration de guerre", visages découverts, filmés en gros plan, des jeunes n’hésitent pas à parler de leurs revendications. "Nous sommes la génération de la fracture ethnique, de la faillite totale du vivre ensemble, du métissage imposé, qui a cessé de croire que Kader pouvait être notre frère, la planète notre village et l’humanité notre famille". Ce clip, véritable crédo du mouvement, a été vu plus de 93 000 fois à ce jour sur la plateforme de partage de vidéos YouTube. Il recueille trois fois plus d’avis positifs ("j’aime") que de négatifs ("j’aime pas"). Sous-titrée en anglais et relayée par des utilisateurs italiens, israéliens et américains, la vidéo devient virale.

    VIDEO 1
     

    Plus de 4 300 sympathisants sur Facebook

    Le but de Génération identitaire est donc atteint : se faire connaître. "Depuis Poitiers, notre appel a été entendu !, se targue Génération identitaire dans un communiqué. Exposition médiatique, prise de position des politiques – Marine Le Pen, pourtant en froid avec BI, a soutenu indirectement l’action, en s’insurgeant contre les "réactions d’hystérie de la classe politique" – et buzz sur les réseaux sociaux. "Génération identitaire a reçu 500 messages en deux jours, le Bloc identitaire, près de 3 000 messages", rapporte Fabrice Robert, président de BI, joint par France24.com. La page Facebook compte plus de 4 300 sympathisants.

    Pourtant, Bloc identitaire ne fait pas vraiment recette en termes d’adhérents. Son responsable, Fabrice Robert, revendique 2 000 militants, des antennes à Paris, Nice, Cannes, Lyon, Bordeaux, mais également "en Bretagne, en Provence, en Aquitaine, dans le Centre, et en Alsace". Quant à Génération identitaire, le mouvement est trop récent pour compter le nombre de militants, justifie Fabrice Robert. L’étendue de l’influence de BI "est très difficile à dire", explique l’historien Nicolas Lebourg dans le JDD. "Il y a un côté virtuel. À Poitiers, ils étaient 90 et ont dû emmener des gens de toute la France, ce qui prouve qu'ils ont une très grande faiblesse numérique. C'est moins florissant que ce qu'ils disent".

     

    Parmi les dizaines de militants présents sur le toit de la mosquée en construction, très peu venaient effectivement de Poitiers, notent les journalistes du blog "Droite(s) Extrême(s)". Le Bloc "n'a toujours pas de stratégie claire", ajoutent-ils. Génération identitaire "hésite pèle-mêle entre travail "métapolitique" (…), activisme de rue et/ou participation aux élections. Il doit donc refaire parler de lui pour continuer à exister", conclut-il.

    Être une "marque"

    Malgré ses velléités à se constituer en parti politique en 2009, le Bloc n’a pas engrangé de succès électoraux. À défaut, il s’est allié avec le maire d’Orange Jacques Bompard (ex-Front national) dans une "Ligue du Sud", et avec Jacques Cordonnier dans "Alsace d’Abord". Le mouvement BI n’a pas présenté de candidat à l’élection présidentielle de 2012. Qu’importe, revendique Fabrice Robert, "nous ne sommes pas dans une démarche électoraliste comme le Front national, nous n’excluons pas d’être aux élections, mais nous tablons sur la vie militante avant et après les élections".

    Le but assumé est de servir d’"agitprop" (diffuseur d'idées), d’organiser des "actions choc", d’être une "marque" pour "servir le débat". Bloc identitaire s’est déjà fait remarquer en organisant des "apéros saucisson et pinard", aux relents racistes. En juin 2010, la préfecture de Paris avait interdit un tel rassemblement prévu à la Goutte d’Or, traditionnel quartier d'immigration dans le nord de la capitale.

    Après son action à Poitiers, Génération identitaire craint-il d'être dissous, comme l’envisage actuellement le gouvernement ? "Quel honneur !" réplique le mouvement sur Twitter. "Ca ne servira à rien, c’est maintenant une marque", revendique Fabrice Robert. "Autant Unité radicale [dissous en 2002, et dont provient le BI, ndlr] était un groupuscule d’extrême droite radical, autant le Bloc a voulu créer une révolution identitaire. Nous avons imposé le mot "identitaire" dans le champ sémantique de la politique. Nos thématiques sont reprises par Jean-François Copé", s’enorgueillit-il.

    Avec la création de Génération identitaire, le Bloc cherche à se renouveler en draguant la jeunesse. "Nous avons un fort potentiel parmi les 15-25 ans", estime Fabrice Robert. Le mouvement voudrait-il plus concrètement attirer à lui les nombreux jeunes électeurs qui ont voté à 23 % pour Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle ? "Nous avions déjà créé Jeunesse identitaire auparavant, cela fait dix ans que nous travaillons sur ce créneau", rétorque le président de BI. Mais la cible est bien là. D’autant que le Front national de la jeunesse (FNJ) est moins remuant qu’il y a une quinzaine d’années. L’activisme de Génération identitaire peut avoir un petit succès d’estime dans la nouvelle jeunesse d’extrême-droite.


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  • Info le Parisien

    Le grand gâchis de l’informatique hospitalière

    Un nouveau logiciel entraîne des surcoûts importants pour les hôpitaux parisiens et perturbe les prises de rendez-vous. Un problème qui touche également d’autres services publics.

    Sébastien Ramnoux | Publié le 15.10.2012, 06h59lien

    HÔPITAL AMBROISE-PARÉ (BOULOGNE-BILLANCOURT, HAUTS-DE-SEINE), HIER. Un médecin du service de radiologie déplore qu’un patient ait passé deux fois le même scanner en raison d’un dysfonctionnement du système informatique.

    HÔPITAL AMBROISE-PARÉ (BOULOGNE-BILLANCOURT, HAUTS-DE-SEINE), HIER. Un médecin du service de radiologie déplore qu’un patient ait passé deux fois le même scanner en raison d’un dysfonctionnement du système informatique. | (LP/HPILIPPE DE POULPIQUET.)

     

    Les Hôpitaux de (AP-HP) ont un gros souci avec leur informatique. Selon nos informations, le logiciel Orbis, installé pour l’instant en test dans le seul hôpital Ambroise-Paré, à Boulogne-Billancourt (Hauts-de-seine), a de sérieux bugs : retards dans la prise des rendez-vous, patients contraints de passer plusieurs fois un scanner sans raison…

    Le problème est que, théoriquement, ce nouveau système doit être progressivement déployé dans les 39 hôpitaux de l’AP-HP, un mastodonte de 22000 lits qui accueille 1 million de prises en charge aux urgences, ce qui, pour le coup, fait craindre le risque d’un méga bug. Un rapport confidentiel interne, fait par les équipes de l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière au mois de mars, que nous nous sommes procuré, cloue au pilori ce nouveau système, accusé d’être inefficace et coûteux.

    Un surcoût potentiel de 175 M€

    Acheté en 2009, il a coûté le coquette somme de125 M€. « Orbis est dépassé! explique l’auteur de l’audit. Sa conception date de vingt-cinq ans, il est extrêmement lourd à faire fonctionner et surtout très coûteux. De plus, l’investissement ne comprend pas l’achat d’unités centrales nécessaires à l’échange des données une fois que le système sera déployé. Je l’estime à 3300 unités minimum. Et il faudra au moins 700 personnes en permanence pour le faire fonctionner. » Pour ce spécialiste, le coût pourrait atteindre les 300 M€. Soit un surcoût de 175 M€! Sans garanties qu’Orbis fonctionnera.

    Confirmant l’étendue du problème, le patron des services informatiques d’un des plus gros établissements parisiens ajoute : « Au mieux, on aura dans quelques années un logiciel qui ne fera que remplir le rôle de l’ancien dossier papier. Mais il ne répondra pas aux attentes des soignants de l’AP-HP, qui ont besoin de compiler plein de données médicales et techniques qu’Orbis ne pourra pas collecter. Et je ne suis même pas sûr de voir de mon vivant ce système déployé dans tout l’AP-HP. »

    A la direction de l’AP-HP, on reconnaît des problèmes, mais en les mettant sur le compte de la « mauvaise volonté » de certains soignants ou administratifs, qui rechigneraient à utiliser correctement le nouveau logiciel. « Il y a toujours des problèmes quand on installe un système de cette ampleur, estime Eric Lepage, responsable du programme à l’AP-HP. Mais globalement, à Ambroise-Paré, ça à 90%, et on va le déployer dans un autre hôpital, Bicêtre. » L’AP-HP reconnaît que les délais (mise en place sur tous les hôpitaux en 2014) ne seront pas tenus. « On aura un ou deux ans de retard, mais toutes nos simulations montrent que le déploiement est possible, assure Eric Lepage. Si on arrête Orbis, on se retrouvera avec des applications cliniques et médicales déjà installées qui seront très hétérogènes, ce serait très lourd de les interconnecter. Ce système permettra enfin d’avoir un dossier unique pour les patients quel que soit l’hôpital de l’AP-HP où ils sont admis. C’est une révolution. »

     

    Le Parisien


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  • Accueil > Laurent Joffrin > La France, narco-Etat ?

    La France, narco-Etat ?

    Créé le 14-10-2012 à 21h27 - Mis à jour à 21h40    lien

    Le pouvoir des trafiquants de drogues s'accroît de manière inquiétante dans notre pays. Il faut agir dès maintenant avant qu'il ne soit trop tard.

     

    Photo d'illustration. (GERARD JULIEN / AFP)

    Photo d'illustration. (GERARD JULIEN / AFP)

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    Ultra-violence, corruption politique ou policière, règlements de compte en série, territoires entiers qui échappent à la légalité républicaine : le pouvoir des trafiquants s'accroît de manière inquiétante dans notre pays.

    Le gouvernement brésilien vient d'ordonner à des unités équipées de blindés de reconquérir deux favelas de Rio de Janeiro contrôlées par les trafiquants de drogue. Un signe, parmi cent autres, que les "narcos" forment désormais en Amérique latine des Etats dans l'Etat, capables de battre en brèche pour de longues périodes l'ordre légal en principe garanti par les gouvernement démocratiques. Au Mexique, au Brésil, en Colombie ou au Venezuela, la violence née du trafic de stupéfiants a entraîné la mort de dizaines de milliers personnes. Elle est devenue la principale cause de mortalité dans une grande partie du continent sud-américain.

    En usant de l'assassinat, de la torture et de la corruption, les gangs qui assurent le ravitaillement en cocaïne et en héroïne de l'immense marché américain ont imposé leur loi à de larges fractions de la population et à des portions entières du territoire. La "guerre contre la drogue" initiée et soutenue par les Etats-Unis, qui a causé des pertes humaines comparables à celles d'une véritable guerre, est pour l'instant dans une impasse. Les émules de Pablo Escobar, appuyés sur des bandes militarisées qui tiennent la police en respect et sur les énormes masses financières produites par la vente de drogue, sont devenus des puissances de fait qui concurrencent les Etats légitimes.

    A tel point qu'en désespoir de cause, un nombre croissant de responsables et d'intellectuels sud-américains en sont venus à penser que seule la légalisation générale des produits stupéfiants, héroïne comprise, serait capable de rétablir l'ordre démocratique en privant les gangs de leurs ressources.

    L'actualité en France doit inspirer une vigilance nouvelle

    Le sud de l'Italie mis à part, où l'ancienne mafia continue de sévir en dépit des succès obtenus par la police italienne, on pensait que l'Europe était pour l'instant exempte d'une telle dérive, qu'on attribue souvent aux insuffisances des économies et des Etats d'Amérique du sud. Le diagnostic est encore vrai : le trafic de drogue en Europe n'a en rien atteint la maléfique puissance qu'on observe de l'autre côté de l'atlantique.

    Pourtant l'actualité française, si l'on se donne la peine de décrypter sa logique cachée, doit inspirer une vigilance nouvelle. Elle montre que les symptômes massifs observés au Brésil ou en Colombie, commencent à apparaître sous une forme embryonnaire mais inquiétante dans notre pays. A Marseille, les règlements de compte à l'arme automatique se multiplient. Chacun sait qu'ils sont liés à la concurrence de bandes rivales de trafiquants pour le contrôle de certaines cités ou de certains quartiers de la ville. Les meurtriers utilisent désormais des armes de guerre. Ils opèrent en toute tranquillité, souvent en plein jour, sous l’oeil terrorisé des passants.

    Une élue socialiste marseillaise a même demandé l'intervention de l'armée pour ramener l'ordre. Même si cette revendication outrancière a été justement écartée par le gouvernement, elle est le symptôme d'une situation qui échappe au contrôle. Des assassinats de même nature émaillent la vie des quartiers difficiles dans les banlieues des grandes villes françaises. Dans le 9-3, la protestation de populations désespérées par la disparition de l'ordre républicain a montré que les trafiquants contrôlent désormais des cités entières, imposant leur loi par la menace, le chantage, les coups et, dans les cas extrêmes, par la torture.

     "Dealer" est devenu un choix de carrière

    On sait aussi qu'une partie des émeutes qui ont agité ces quartiers au cours des dernières années sont en fait déclenchées par les trafiquants qui se servent de heurts accidentels avec la police pour intimider les forces de l'ordre et l'empêcher de se mouvoir normalement sur leur territoire. Peu à peu, la situation française dans ces zones sensibles ressemble à celle que décrivent avec tant de réalisme des séries américaines comme "The Wire" ou "Traffic", avec un mélange de violence crue, d'impuissance politique et de corruption policière.

    Dans beaucoup de cités, le trafic est le débouché naturel pour des adolescents, parfois pour les enfants, appâtés par les gains rapides que procure la profession de dealer, un métier en pleine expansion. Le deal était une dérive. Il devient une carrière, avec ses étapes hiérarchiques, sa progression au mérite, ses intrigues et ses épreuves initiatiques qui consistent, en général, à démontrer sa capacité à user d'une violence sans limite. Les sommes colossales qui circulent clandestinement opèrent une séduction croissante sur les esprits les plus faibles.

    Il faut agir, dès maintenant

    Dans l'affaire Neyret, qui a secoué la police judiciaire lyonnaise, a fortiori dans le scandale de la BAC de Marseille, où un service entier semble bien avoir cédé à la tentation de l'enrichissement rapide, c'est l'argent de la drogue qui finance les cas de corruption en série, destinée à protéger l'activité des dealers. La mise en cause d'une élue écologiste parisienne dans une vaste affaire de blanchiment tend à montrer que, désormais, le monde politique est touché par les débordements de l'argent clandestin accumulé par le trafic.

    Ultra-violence, recul de la légalité, territoires entiers qui échappent à la loi, corruption policière, ambiguïtés politiques : les ingrédients des narco-Etats sont peu à peu réunis sur le territoire français, sous une forme pour l'instant très atténuée, mais selon une logique qui rend leur élimination redoutablement difficile. Spécialiste de la camorra napolitaine, Roberto Saviano, l'auteur de Gomorra, avait lancé il y a un an, un cri d'alarme sur l'évolution française. Il était resté sans écho. Il apparaît aujourd'hui comme prémonitoire.

    On sait par expérience - aux Etats-Unis ou en Amérique latine - qu'une fois le pouvoir des trafiquants établi, il est très difficile de s'en affranchir. Raison de plus pour agir dès maintenant en France, avec la plus grande détermination. Non pas en modifiant les lois, qui sont déjà rigoureuses ou en déclenchant on ne sait quelle panique sécuritaire. Mais en réprimant sans faiblesse la corruption et en accroissant rapidement les moyens d'enquêtes et de surveillance de la police, de manière à étouffer dans l'oeuf le développement d'un narco-Etat à la française.


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  • Dernière modification : 11/10/2012 

    La pêche à la coquille Saint-Jacques crée une discorde entre pêcheurs français et britanniques

    La pêche à la coquille Saint-Jacques crée une discorde entre pêcheurs français et britanniques

    Soumis à une réglementation stricte, les pêcheurs français de coquilles Saint-Jacques se sont élevés contre le fait que les Britanniques puissent venir ponctionner la ressource présente près des côtes normandes.

    Par FRANCE 24 (texte)
     

    La presse britannique recelait jeudi 11 octobre de coquilles. Et pour cause, une guerre maritime, engagée entre la France et la Grande-Bretagne, sur fond de litige sur la pêche à la coquille Saint-Jacques dans la Manche, a connu un pic de tensions lundi 8 octobre lorsque des pêcheurs se sont insultés par navires interposés. Humiliés par ce qu’ils considèrent comme un "pillage", les Français ont exigé que les navires britanniques - soumis à moins de réglementation - ne puissent plus ponctionner la ressource présente près des côtes normandes. Mais les responsables ministériels français ont tranché mercredi : il n’y a pas de recours envisageable.

    Insultes et provocations

    Lundi 8 octobre, insultes et projectiles fusaient au large de la Normandie entre marins français et britanniques. "Tu vas dégager !" lance un marin français en direction d’un bateau britannique, lors d’une altercation diffusée sur France 3. Un second commente la situation en laissant échapper sa rage : "Ils se foutent de notre gueule !". "Je ne comprends pas, je suis dans les eaux internationales et j’ai le droit de pêcher," réplique pour sa part un pêcheur venu de Grande-Bretagne.

    Selon le règlement européen, les navires britanniques sont effectivement autorisés à venir jusqu’à 22 km environ des côtes françaises. "Le seul outil européen sur la coquille Saint-Jacques concerne sa taille minimale de 11 cm : tant qu'ils [les Britanniques, ndlr] la respectent, il n'y a aucun moyen réglementaire d'empêcher les Britanniques de pêcher en baie de Seine notamment", a expliqué mercredi un expert au ministère aux Transports et à la Pêche.

    Les pêcheurs français face à une impasse

    Outre la présence des pêcheurs concurrents, des différences de réglementation entre les deux pays hérissent les poils de ce côté-ci de la Manche. Alors que, pour les professionnels français, soumis à des quotas stricts (établis cette année à 3 500 tonnes selon l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer), la pêche n’a ouvert que depuis le 1er octobre, les voisins britanniques, eux, peuvent s’adonner à leur activité depuis début août, à bord de bateaux deux fois plus longs que ceux de leurs concurrents.

    Une injustice soulevée notamment par des marins de la Manche, qui ont réclamé une fermeture de la pêche jusqu'à fin novembre au sud d'une ligne qui irait de Barfleur (Manche) au Cap d'Antifer (Haute-Normandie). Le président de la commission "Coquillages" du comité national des pêches, Paul Françoise, a lui parlé d'une "mesure d'urgence" pour préserver la ressource.

    En parallèle, les Français sont confrontés à la fermeture de certains gisements affectés par la toxine ASP (Amnesic shellfish poison), ou toxine amnésiante, rendant le mollusque impropre à la consommation, tandis que les Iles britanniques sont équipées pour nettoyer les coquilles.

    D’ordinaire rare dans la zone, ce genre d’incidents avait déjà eu lieu en 2002, lorsqu’un navire britannique avait été attaqué par un bateau français au large de Brest.
     


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  • Procès des tournantes : les féministes «scandalisées»

    <time datetime="2012-10-11T08:38:26+02:00" itemprop="datePublished">11 octobre 2012 à 08:38</time> (Mis à jour: <time datetime="2012-10-11T11:30:08+02:00" itemprop="dateModified">11:30</time>) 
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    réactions L'acquittement de dix des quatorze accusés par la cour d'assises du Val-de-Marne suscite de nombreuses réactions.

     

    Deux associations féministes ont exprimé jeudi leur colère après le verdict du procès des viols collectifs dans le Val-de-Marne marqué par dix acquittements, emblématique, selon elles, des insuffisances de la justice dans ce type d’affaires.

    «Le verdict du procès des viols collectifs rendu hier soir (mercredi) nous scandalise», écrit «Osez le féminisme!» (OLF) dans un communiqué. «Ce verdict envoie un message catastrophique à l’ensemble de notre société. Aux victimes de viol : porter plainte ne sert à rien ! Aux violeurs : il est permis de violer !», poursuit le mouvement.

    «Le procès dans son ensemble est malheureusement à l’image du traitement judiciaire habituel des violences faites aux femmes et plus particulièrement des violences sexuelles», dit encore l’association, qui «rappelle que seules 10% des femmes victimes de viol portent plainte et que seuls 2% des violeurs sont condamnés».

    OLF appelle le président François Hollande «à ouvrir dans les mois qui viennent un grand débat national contre les violences faites aux femmes». «Ce verdict atterrant témoigne de l’incapacité de la justice française à prendre en compte les récits des victimes de viols», a écrit pour sa part le Collectif national pour les Droits des Femmes.

    «Oui les viols brisent les femmes. Oui les viols provoquent des traumatismes durables si rien n’est fait. Oui ils provoquent des tentatives de suicide. Oui la parole des victimes est tronquée, parfois incohérente, hésitante, apeurée», dit encore le Collectif. 

    A lire aussi : «Tournantes de Fontenay-sous-Bois : un verdict dérisoire» 

    «Malaise»

    Marisol Touraine le 10 mai 2012 à Tours

    «Face à une affaire comme celle-là, (on ressent) beaucoup de malaise évidemment», a réagi jeudi Marisol Touraine (photo AFP) sur France Inter. «Il faut rappeler que les viols sont insupportables. Beaucoup de femmes n’osent pas aller porter plainte parce qu’elles redoutent la procédure judiciaire», a-t-elle dit. «Evidemment cette affaire ne va pas encourager les victimes à se déclarer. Pour autant, c’est une affaire de justice, il y a une décision de justice et il ne m’appartient pas de la commenter», a-t-elle poursuivi.

    La porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, le 25 mai 2012 à Paris.De son côté, Najat Vallaud-Belkacem (photo AFP), a exprimé son «émotion» dans un communiqué, et sa «solidarité aux jeunes femmes». Un viol est «un crime», a-t-elle souligné. Elle a estimé que «les pouvoirs publics et la société doivent permettre aux victimes de mettre les mots justes sur la réalité qu’elles ont vécu».

    «La garde des sceaux est en train de créer les conditions pour qu’elles puissent être accompagnées tout au long de la procédure judiciaire, à travers la généralisation sur tout le territoire des bureaux d’aide aux victimes», a-t-elle ajouté. «Une priorité est de permettre une accélération de ces procédures», a estimé Najat Vallaud-Belkacem.

    Un appel possible au civil

    La ministre de la Justice, Christiane Taubira, le 21 septembre 2012 à Marseille.

    La ministre de la Justice, Christiane Taubira (photo AFP), a évoqué jeudi sur Europe 1 une possibilité d’appel du parquet et des parties civiles dans le procès des viols collectifs du Val-de-Marne, mais l’appel des victimes ne peut porter que sur les intérêts civils, pas sur le verdict.

    La ministre était interrogée sur le verdict prononcé dans la nuit par la cour d’assises à l’issue de ce procès. A la question de savoir si la ministre allait demander au parquet de faire appel, Christiane Taubira a répondu qu’elle ne le ferait pas, comme elle s’est engagée, d’une manière générale, à «ne donner aucune instruction individuelle».

    «Par contre, le parquet, évidemment, conserve sa prérogative de faire appel. Il appartient au parquet général et au procureur d’en discuter, d’apprécier les choses et éventuellement de prendre cette décision», a-t-elle rappelé. «Il revient également aux parties civiles de décider éventuellement de faire appel», a-t-elle ajouté. 

    A lire aussi : «Les victimes niées au procès des tournantes de Fontenay»

    «Entendre la parole des femmes»

    Harlem Désir le 1er juillet 2011.Auparavant, Harlem Désir (photo AFP), premier secrétaire par intérim du PS, s’est pour sa part dit «surpris» par ce verdict, marqué par dix acquittements, ajoutant qu’il ne pouvait y avoir «de banalisation du viol».

    «En tant qu'élu de la République, je n’ai pas à contester des décisions de justice», a observé l’eurodéputé sur Canal +. «J’ai été surpris par ce jugement, en tout cas, il ne peut pas y avoir de banalisation du viol ou des violences contre les femmes». «Je ne pense pas que la justice cherche à minimiser ces crimes, cela souligne à quel point il y a toujours des difficultés pour obtenir les témoignages, établir les preuves et entendre la parole des femmes», a ajouté le numéro un socialiste.

    A lire aussi : le récit de l'une des victimes, paru le 16 septembre dans Libé

    (AFP)


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