• Remettre la mer Méditerranée en «bon état», un défi écologique

    Créé le 09/07/2012 à 11h27 -- Mis à jour le 09/07/2012 à 11h47
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    La flore de la Mediterranée, le 8 juillet 2012 au large de Marseile
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    La flore de la Mediterranée, le 8 juillet 2012 au large de Marseile Boris Horvat afp.com

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    ENVIRONNEMENT - Un plan de 600 millions d'euros sur six ans vient d'être annoncé pour préserver la mer...

    Une Grande Bleue en «bon état écologique» en 2020? C'est l'ambition de l'Agence de l'eau et de la Direction interrégionale de la mer Méditerranée (DIRM), via un plan de 600 millions d'euros sur six ans, dont six pour mieux sensibiliser la population aux efforts à faire. «La qualité écologique de la mer, c'est une nouvelle conquête. Notre travail, c'est de la faire sortir des laboratoires de recherche pour l'introduire dans les modes de gestion. On ne fait pas le bonheur de la Méditerranée sans les Méditerranéens», souligne Martin Guespereau, directeur de l'Agence de l'eau pour la région Rhône-Méditerranée et Corse, qui vient d'annoncer son dixième programme d'intervention (2013-2018) en faveur de la Méditerranée occidentale, dont le budget de 600 millions d'euros marque une nette hausse (25% environ) par rapport aux précédents.

    «On engagera désormais 100 millions d'euros par an pour préserver la mer, c'est une manne financière gigantesque», relève Martin Guespereau. Ce programme étant la cheville ouvrière d'un plan d'action mis en place avec la DIRM pour répondre à une directive cadre européenne de juin 2008, qui prévoit un retour au «bon état écologique» du milieu marin au plus tard en 2020.

    80% des flux polluants d'origine terrestre

    La première tâche a été de définir ce «bon état» - qualité de l'eau, analyse des chaînes alimentaires, préservation des fonds et de l'habitat sous-marins - par rapport à un «point zéro» correspondant à la situation actuelle. «10% des petits fonds (jusqu'à 20 mètres), où poussent encore des herbiers, sont aujourd'hui détruits», indique par exemple Martin Guespereau, les littoraux des Bouches-du-Rhône et des Alpes-Maritimes étant les plus touchés. Certains usages de la mer sont en cause, de l'ancre de plaisance qui arrache les herbiers de Posidonie, riches en biodiversité, au chalutage de fond.

    La première des préoccupations concerne cependant les flux polluants, dont «80% sont d'origine terrestre», pointe Pierre-Yves Andrieu, directeur de la DIRM, et dont la stratégie de réduction absorbe 75% du budget du plan d'action. Une cartographie de la façade littorale méditerranéenne allant de Perpignan à Nice, établie en juin 2012, montre les apports importants du Rhône en polychlorobiphényles ou PCB, dont des traces ont pu être retrouvées dans la chair de merlus du golfe du Lion, ou les nombreux contaminants chimiques relevés dans les rades de Marseille et de Toulon, comme les dioxines, le plomb ou le tributylétain, utilisé pour le traitement des coques des navires.

    Nitrates et espèces invasives

    Selon l'Agence de l'eau, certains indicateurs sont encourageants, avec une amélioration des stations d'épuration sur le littoral, un recul de la pollution de l'eau par les phosphates et une recrudescence, semble-t-il, du thon rouge. Mais d'autres restent mauvais, comme les nitrates ou les espèces invasives (poissons, algues, crustacés, mollusques, etc.) --on en compte 31 sur les 328 recensées en Méditerranée-- qui arrivent avec les eaux de ballast des navires ou lors du transfert de produits d'aquaculture. Sans parler des dégazages.

    Un gros effort reste aussi à faire en matière d'assainissement, selon la même source, pour les eaux pluviales: trop de stations d'épuration débordent encore à chaque orage, à l'instar de celle de la vallée de l'Huveaune à Marseille, qui provoque régulièrement des fermetures de plages. La préservation des habitats marins, qui pâtit des terrains gagnés sur la mer par la bétonisation du littoral, est également une priorité du plan. A trente mètres de profondeur au large des plages du Prado à Marseille, l'immersion de 30.000 m3 de récif artificiel, le plus grand d'Europe, à l'été 2008, a engendré depuis une hausse de 30% de la biodiversité locale.

    © 2012 AFP

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  • 07 juillet 2012 - 18H27  

    Inde: des inondations font 121 morts et six millions de déplacés
     

    Plus de 120 personnes sont mortes dans les inondations dues aux pluies saisonnières de la mousson dans le nord-est de l'Inde et six millions ont dû fuir leur maison, selon un nouveau bilan des autorités samedi.

     
    Plus de 120 personnes sont mortes dans les inondations dues aux pluies saisonnières de la mousson dans le nord-est de l'Inde et six millions ont dû fuir leur maison, selon un nouveau bilan des autorités samedi.

    AFP - Plus de 120 personnes sont mortes dans les inondations dues aux pluies saisonnières de la mousson dans le nord-est de l'Inde et six millions ont dû fuir leur maison, selon un nouveau bilan des autorités samedi.

    Le service de météorologie a prévenu que la pluie continuerait à balayer la région pendant les prochaines 24 heures.

    L'Etat de l'Assam a été le plus affecté par les fortes précipitations qui ont fait déborder le fleuve Brahmapoutre. Les intempéries ont également frappé les Etats voisins de l'Arunachal Pradesh, de Manipur et de Meghalaya, sans toutefois y faire de morts.

    "Un total de 121 personnes sont mortes jusqu'à présent dans des incidents séparés. Cent-cinq se sont noyées en tenant d'échapper aux inondations et 16 autres sont mortes dans des glissements de terrain causés par les fortes pluies", ont indiqué les autorités locales dans un communiqué.

    Quelque six millions de personnes ont dû quitter leurs maisons pour fuir les inondations et rejoindre des zones surélevées, a par ailleurs estimé la Commission centrale de l'eau.

    Le gouvernement local de l'Assam a ouvert des camps d'hébergement provisoires pour les déplacés.

    Selon les autorités de l'Etat, 26 districts sur 27 ont été affectés par les inondations qui ont détruit des milliers d'habitations précaires, coupé des routes et submergé des terres agricoles.

    La mousson, qui traverse le sous-continent indien de juin à septembre, est cruciale pour des millions de paysans, mais elle provoque chaque année des inondations meurtrières.


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  • 07 juillet 2012 - 18H22  
    Des requins blancs repérés à Cape Cod rappellent "Les Dents de la mer"
     

    La scène rappelle "Les Dents de la mer" tourné non loin de là: au moins deux grands requins blancs ont été repérés près d'une plage de Cape Cod (Massachussetts, nord-est), provoquant inquiétude et excitation des touristes ces derniers jours sur la côte est des Etats-Unis.

     
    La scène rappelle "Les Dents de la mer" tourné non loin de là: au moins deux grands requins blancs ont été repérés près d'une plage de Cape Cod (Massachussetts, nord-est), provoquant inquiétude et excitation des touristes ces derniers jours sur la côte est des Etats-Unis.

    AFP - La scène rappelle "Les Dents de la mer" tourné non loin de là: au moins deux grands requins blancs ont été repérés près d'une plage de Cape Cod (Massachussetts, nord-est), provoquant inquiétude et excitation des touristes ces derniers jours sur la côte est des Etats-Unis.

    Dans le même décor que le film de Steven Spielberg de 1975 tournée dans cette région de villages balnéaires huppés, la ville de Chatham a lancé une alerte aux baigneurs mercredi, relate le Cape Cod Chronicle: interdiction de se baigner à moins de 100 mètres des phoques, nombreux le long du littoral de Cape Cod.

    Et pour cause, ces animaux attirent les requins prédateurs tel le grand requin blanc.

    Un cadavre de phoque déchiqueté, manifestement attaqué par un requin blanc, a ainsi été retrouvé sur une plage, selon la chaîne CNN.

    Deux requins, l'un mesurant près de cinq mètres, ont été repérés mardi matin, rapporte le site Capecodsharkhunters.com, dont un tout près de la plage.

    Un pilote de l'association, George Breen, avait déjà aperçu deux grands requins blancs au nord du port de Chatham lors de vols de routine les 28 et 30 juin.

    Le phénomène n'est pas nouveau: selon le pilote, huit requins ont été repérés et équipés d'une balise pour être suivis l'année dernière, a-t-il dit au site msnbc.com. Et compte tenu de l'abondance de phoques dans les eaux de la région, le nombre de grands requins blancs qui viennent les chasser devrait continuer d'augmenter.

    L'année dernière, plusieurs plages de Chatham avait fermé pour cette raison.

    Pour l'instant, l'apparition de ces gros poissons prédateurs à la mâchoire impressionnante -- qui fascinent à l'écran comme en réalité -- semblent moins faire fuir les vacanciers que doper le tourisme, selon des médias locaux.

    "C'est très bon pour les affaires, dit Keith Lincoln, gérant des ferry Rip Ryder Monomoy Island à la chaîne d'informations locales NECN. "Ca fait fureur en ce moment, tout le monde veut voir les grands (requins) blans".


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  • Dernière modification : 07/07/2012 

    Une centaine de personnes périssent en raison de pluies torrentielles

     

    Dans le sud-ouest de la Russie, les inondations provoquées par des pluies torrentielles ont coûté la vie à une centaine de personnes. Ce bilan est encore susceptible d'être revu à la hausse.

    Par Clémence DIBOUT (vidéo)lien
    Dépêche (texte)
     

    AFP - Des pluies torrentielles et de violentes crues ont fait au moins 99 morts dans la région russe de Krasnodar (sud-ouest) alors que les secours ne cessaient samedi de retrouver de nouveaux corps dans cette zone de la riviera russe, dans le piémont du Caucase bordé par la mer Noire.

    Quatre-vingt huit corps, selon un dernier bilan, ont été retrouvés dans le district de Krymsk, une zone de l'arrière-pays touchée par une crue de plusieurs mètres de haut durant la nuit, a indiqué une source policière locale à l'AFP.

    Neuf corps ont également été retrouvés dans la station balnéaire de Gelendjik, un peu plus à l'ouest, sur les bords de la mer Noire, et deux dans le port voisin de Novorossiisk.

    Des corps ont été emportés en mer, selon les forces de l'ordre locales, citées par l'agence Itar-Tass.

    La veille, alors que de fortes pluies avaient déjà entraîné des inondations à Gelendjik, les médias avaient fait état de la mort de 5 personnes électrocutées par des câbles électriques immergés.

    Mais selon les témoignages, une violente crue s'est déclenchée dans la nuit, vers 3 heures du matin, surprenant de nombreux habitants dans leur sommeil.

    "L'eau est montée très vite, elle a inondé le rez-de-chaussée des maisons en 5-10 minutes, a emporté des bordures de trottoir et même des plaques d'asphalte", a déclaré par téléphone à l'AFP une habitante de Krymsk, Tatiana Antonovna.

    "C'était très inattendu, beaucoup de personnes âgées ont dû périr", a ajouté cette femme, épargnée car sa maison est bâtie sur une hauteur.

    "Des canots sont apparus dans les rues voisines au matin, une femme avait passé la nuit dans un arbre et a été sauvée", a-t-elle encore raconté.

    D'autres témoins cités par l'agence Ria Novosti ont décrit un "mur d'eau" qui dévastait tout sur son passage.

    Plusieurs ont soupçonné qu'une retenue artificielle située en amont avait pu céder, déborder, voire qu'un lâcher d'eau du barrage avait été effectué.

    "Cela ne peut être la pluie. Je pense que quelque chose s'est produit à la retenue. Nous n'avons reçu aucun avertissement des autorités", a déclaré la femme jointe par l'AFP.

    Un porte-parole du gouverneur de la région de Krasnodar a cependant qualifié de "délire" les rumeurs qui s'étaient répandues sur l'internet à ce sujet.

    "Aucune retenue, aucun barrage n'ont été ouverts", a déclaré cette porte-parole, Anna Minkova, à l'antenne de la radio Echo de Moscou.

    Le courant a été coupé, les routes bloquées, le trafic ferroviaire interrompu dans cette zone côtière.

    L'activité du port de Novorossiisk, l'un des plus importants du pays, a également été interrompue en raison de la crue, a indiqué l'agence Ria Novosti.

    Selon l'agence Itar-Tass, citant les forces de l'ordre, le niveau de l'eau a atteint 7 mètres dans le district de Krymsk.

    "On n'a rien vu de pareil depuis 70 ans", a déclaré le gouverneur de la région de Krasnodar, Alexandre Tkatchev, cité par Itar-Tass, alors que le bilan ne cessait d'augmenter depuis samedi matin.

    Il a assuré que les nombreux enfants qui se trouvent dans des camps de vacances de la région étaient sains et saufs.

    Selon la vice-Premier ministre Olga Golodets, plus de 7.000 enfants étaient dans des centres de vacances de cette zone balnéaire au moment de la crue.

    "Un centre avec 400 enfants va être évacué aujourd'hui. On vérifie l'état de chaque camp de vacances", a-t-elle indiqué, citée par Itar-Tass.

    Ces inondations ont touché des zones où habitent environ 13.000 personnes, a indiqué l'administration de la région de Krasnodar dans un communiqué séparé.

    Le comité d'enquête russe a annoncé avoir ouvert une enquête et dépêché des enquêteurs sur place pour déterminer les circonstances de ces pertes humaines et d'éventuelles négligences.


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  • actu-match | jeudi 5 juillet 2012    lien

    Fukushima. Le rapport qui accable l'homme

    Fukushima. Le rapport qui accable l'homme

    Un détecteur de radiations affiche 131 microsieverts le 28 février, à proximité de la centrale de Fukushima Daiichi. A cet endroit, on reçoit en dix heures la dose annuelle maximale recommandée en France pour la radioactivité artificielle. | Photo Kimimasa Mayama/Reuters

    Les Japonais dans la rue contre le nucléaire

    Vendredi dernier, plus de 15.000 manifestants antinucléaires ont bloqué les rues qui entourent la résidence du Premier ministre à Tokyo pour dénoncer le redémarrage imminent de deux réacteurs nucléaires, seize mois après la catastrophe de Fukushima. Les manifestants, dont des mères accompagnées de leurs enfants et des personnes âgées, ont défilé aux sons des tambours, criant "Sortie du nucléaire" ou "Non au redémarrage". Le premier des deux réacteurs de la centrale d'Ohi, dans l'ouest de l'archipel a été redémarré dimanche. Selon les sondages, près de 70% des Japonais sont favorables à l'abandon de l'énergie nucléaire, même s'ils souhaitent que cet abandon soit progressif (source Reuters).

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    Le rapport d'une commission d'enquête japonaise publié jeudi accable le gouvernement japonais et l'entreprise Tepco.

    Six mois de travail, plus de 900 heures d'audition et des entretiens avec plus de mille personnes: le rapport de la nouvelle commission d'enquête chargée par le parlement nippon de faire toute la lumière sur l'accident dit de la centrale nucléaire de Fukushima ne souffre d'aucune contestation possible. Sa conclusion est donc sans appel.

    "L'accident à la centrale nucléaire de Fukushima est le résultat d'une collusion entre le gouvernement, les agences de régulation et Tepco, et le manque de gouvernance de ces instances", peut-on lire dans le résumé en anglais du rapport de 641 pages. "La commission a relevé une ignorance et une arrogance impardonnable pour toute personne ou toute organisation travaillant dans le domaine du nucléaire. Nous avons découvert un mépris pour la sécurité du public", explique encore le texte, pour qui l'accident a été "créé par l'homme". La gestion de la crise de l'ancien Premier ministre Naoto Kan est notamment critiquée, de même que l'attitude des dirigeants de l'opérateur.

    Des avertissements avant la catastrophe

    "La direction de Tepco était consciente des retards dans les travaux anti-sismiques et des mesures contre les tsunami et savait que Fukushima Daiichi était vulnérable", a expliqué la commission. Dans un document remis le 28 février 2011 à l’agence japonaise de sûreté nucléaire, la société fondée en 1951 sur les braises de la Tokyo Electric Light Company, créée elle en 1883, expliquait qu’elle n’avait pas contrôlé 33 éléments des six réacteurs de Fukushima-Dai-ichi, dont un moteur et un générateur électrique d'appoint pour le réacteur n°1, dont la faillite après le tsunami sera une cause directe de la crise actuelle. Le 2 mars 2011, quelques jours avant le tsunami, l’agence japonaise de sûreté nucléaire signifiait à la Tepco qu’elle avait jusqu’au 2 juin 2011 pour lui adresser un point complet sur le programme de contrôles de la centrale, mais estimait que qu’il n’y avait aucun risque immédiat... Avant le tremblement de terre les dommages collatéraux qu’il a provoqués au sein de la centrale nucléaire de Fukushima Dai-ichi – l’accident a été classé au niveau 6 sur l’échelle à sept niveaux instaurée par l’Agence internationale de l’énergie atomique –, le programme nucléaire civil japonais avait déjà été l’objet de nombreuses critiques. En 2002, une affaire de contrôle de sécurité falsifiée avait éclaté au grand jour au sein de la puissante Tepco. Des fonctionnaires de la compagnie avaient tenté de dissimuler des fissures dans les cuves de 13 des 17 réacteurs exploités. Parmi ceux-ci figuraient déjà ceux Fukushima Dai-ichi.

    En juillet 2007, à la suite d’un tremblement de terre de 6,8 sur l’échelle de Richter, la centrale nucléaire de Kashiwazaki Kariwa, toujours exploitée par la Tepco, avait été gravement affectée par le séisme. De l’eau s’était répandue dans le bâtiment de l'un des réacteurs, avant d'être rejetée dans la mer, chargée d'éléments radioactifs. En juin 2008, un nouveau tremblement de terre cette fois-ci de 7,2 endommageait l’un des réacteurs de la centrale nucléaire de Kurihata, sans grave conséquence.

    Le gouvernement japonais a-t-il joué avec la santé de ses concitoyens ? En août 2007, le professeur Ishibashi Katsuhiko, de l’université de Kobe, créait le néologisme Genpatsu-shinsai, que l’on peut traduire par le désastre nucléaire créé par un tremblement de terre dans une tribune publiée conjointement par l’«International Herald Tribune» et «Asahi Shinbun». Il mettait en lumière les risques encourus par le Japon. «Depuis le tremblement de terre de Hanshin qui a dévasté Kobe en 1995, presque tout l’archipel japonais est entré dans une période d’intenses activités sismiques», expliquait-il, alors même que le gouvernement sous-estimait les risques potentiels posés par des tremblements de terre majeurs. «La période de forte activité sismique se poursuivra pendant encore 40 ans ou plus. Si des mesures radicales sont prises dès maintenant pour réduire la vulnérabilité des centrales nucléaires aux tremblements de terre, le Japon pourrait connaître une véritable catastrophe nucléaire dans un proche avenir», prophétisait-il. Et le sismologue de prendre l’exemple des centrales nucléaires exploitées par Tepco, aux importants défauts de conception pour supporter les effets d’un tremblement de terre de grande ampleur.

    La Tokyo Electric Power a aussi ignoré les nombreux messages d’alerte, notamment un rapport présenté par l’Institut national de la science industrielle et de la technologie sur les conséquences du tremblement de terre survenu au large de la préfecture de Miyagi il y a 1150 ans de cela. Le séisme d’une magnitude de 8,3 ou 8,4 sur l’échelle de Richter – selon les estimations – avait provoqué un tsunami d’une rare violence, qui avait pénétré jusqu’à quatre kilomètres à l’intérieur des terres et fait au moins 1000 morts, selon ce qui est décrit dans le «Nihon Sandai Jitsuroku» («Les Annales des trois règnes» en Français). Bien sûr, Tepco a négligé cet avertissement, jugeant plus utile d’adapter ses normes de sécurité au référant du tremblement de terre de 1938 – d’une magnitude de 7,9. La très sérieuse Japan Nuclear Energy Safety Organization (JNES) avait établi le scénario de la catastrophe de Fukushima avant que celle-ci ne se produise, estimant dans un rapport de 1998 que si une vague de 15 mètres de haut s’abattait sur les installations nucléaires, celle-ci noierait les groupes électrogènes de secours et provoquerait une réaction en chaîne, avec l’impossibilité de refroidir les réacteurs et son endommagement définitif.

    Des manquements après le tsunami

    Quant à l'après tsunami, la presse japonaise avait déjà établi le listing des erreurs commises par la compagnie. Dans la nuit du 11 mars, quelques heures après le tremblement de terre et le tsunami, la société avait ainsi prévu de libérer de la vapeur mélangée avec des substances radioactives du réacteur n°1 pour diminuer la pression de la cuve. L’opération sera réalisée de nombreuses heures plus tard, après l’inspection très médiatique du Premier ministre Naoto Kan et alors que l’évacuation des résidents de la centrale sur un rayon de dix kilomètres plus tard n'est pas terminée. Dans les colonnes du "Daily Yomiuri", Kenzo Miya, professeur à l’Université de Tokyo et expert en ingénierie nucléaire avait expliqué que ce «retard» avait été préjudiciable pour la suite des opérations. De même, Haruki Madarame, président de la Commission de sûreté nucléaire, avait regretté la lenteur des premières opérations et notamment de l’injection de l’eau de mer. Rappelons que l’eau de mer avait l’«inconvénient» pour la Tepco d’endommager durablement les réacteurs en vue d’une exploitation future.

    En déplacement professionnel distinct, les cadres dirigeants de la société n’avaient pu rejoindre Tokyo que le lendemain du drame, ce qui a bien sûr eu un impact sur l’organisation générale. Selon les analystes, l'opérateur avait également négligé le problème posé par les piscines de stockage des barres de combustible nucléaire, bien que ces dernières soient potentiellement plus dangereuses – sur le plan de la pollution. La température des piscines a sans doute augmenté à partir du 13 mars 2011 en raison de l’arrêt de la circulation de l’eau de refroidissement, ce qui était prévisible selon les spécialistes.

    Enfin, au-delà des défaillances techniques, la Tepco a souffert d’une communication désastreuse, de l’absence identifiable dans les médias de son principal dirigeant, Masataka Shimizu, hospitalisé, aux nombreuses contradictions quant aux taux de radioactivité constatés, ce qui a bien sûr ajouté au caractère dramatique de la situation. Et le "Daily Yomiuri" de rappeler que la compagnie niait les premières explosions alors qu’elles étaient visibles à la télévision japonaise... Bien sûr, l'opérateur a fait rédiger son propre rapport, publié en juin, dans lequel il démentait toute responsabilité, imputant au tsunami la cause du désastre tout en admettant après coup ne pas avoir été suffisamment préparé à un tel scénario.Point final

    Naiic report hi_res


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