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    Préserver les forêts et les moyens de subsistance dans un monde en mutation

     
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    Forêts - Banque mondiale

    29 janvier 2013

    La Banque mondiale intervient dans le secteur des forêts parce que ce milieu de vie abrite des populations qui figurent parmi les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète. En aidant les pays à améliorer la gouvernance de leur secteur forestier, à faire respecter les lois et à assurer la participation des habitants aux décisions, il est possible de faire prospérer ensemble la population, l’économie et l’environnement.


    Des centaines de millions de personnes dans le monde, dont beaucoup vivent dans une pauvreté extrême, sont directement tributaires des forêts comme source de revenu et moyen de subsistance. Les ressources forestières contribuent à l’environnement naturel dont dépend la production alimentaire. Les forêts couvrent près d’un tiers de la surface terrestre et absorbent 15 % environ des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la planète. Elles protègent également des bassins versants d’une importance cruciale et réduisent les risques de catastrophes naturelles comme les inondations et les glissements de terrain.

    Les forêts ont un rôle central à jouer à l’heure où le changement climatique, les pénuries alimentaires et l’amélioration des moyens de subsistance d’une population toujours plus nombreuse posent des défis mondiaux. Si les prévisions se confirment, il faudra loger, nourrir, habiller et assurer la subsistance de deux milliards de personnes supplémentaires d’ici à 2050. Il s’agit là d’un défi d’autant plus redoutable que, selon une nouvelle étude de la Banque mondiale, les températures mondiales risquent fort d’augmenter de 4 degrés Celsius au cours du siècle, ce qui aurait d’importantes répercussions sur les disponibilités en eau et sur le secteur agricole, voire même causer des phénomènes météorologiques graves. En 2025, les deux tiers des pays du monde seront soumis à des conditions de stress hydrique et 2,4 milliards de personnes vivront dans des pays qui ne pourront plus fournir l’eau indispensable pour répondre aux besoins essentiels dans les secteurs de la santé, de l’agriculture et du commerce.

    La Banque mondiale
    et les forêts

    Parmi les institutions multilatérales, la Banque mondiale est la plus importante source de financement des projets forestiers. Entre 2002 et 2011, elle a approuvé 289 projets liés aux forêts dans 75 pays.

    En appuyant les initiatives lancées dans différentes régions du monde pour l’application de la législation forestière et la gouvernance (FLEG), la Banque mondiale et ses partenaires ont ouvert la voie au dialogue et aux réformes dans de nombreux pays forestiers.

    Le Programme sur les forêts (PROFOR), qui est hébergé par la Banque mondiale, a placé la gouvernance des forêts au cœur des priorités en fournissant une assistance technique pour améliorer le suivi des activités forestières et aider à dégager un consensus sur les réformes prioritaires et à mobiliser la volonté politique nécessaire.

    Les forêts du monde sont une ressource essentielle pour faire face à ces défis. Depuis des siècles, les forêts offrent aux populations une sorte de protection naturelle en cas de famine ou autre crise agricole ou alimentaire ; elles produisent des fruits, des feuilles, de la gomme, des noix, du bois d’œuvre et des combustibles. Elles alimentent les êtres humains mais aussi les animaux dont ces derniers ont besoin pour commercer ou s’alimenter en cas de mauvaises récoltes.

    Bon nombre des forêts qui subsistent dans le monde sont cependant de plus en plus menacées par l’activité humaine et le changement climatique. Bien que le déboisement ait ralenti dans certaines régions, quelque 14,5 millions d’hectares de forêts disparaissent chaque année. Dans certaines régions de la forêt amazonienne, la hausse des températures et la modification du régime pluviométrique accroissent dangereusement le risque de dépérissement, qui aurait de graves répercussions locales, régionales et mondiales. Dans le bassin du Congo, une étude de l’évolution du déboisement (a) récemment publiée par la Banque mondiale montre que le développement agricole, l’exploitation minière, des besoins croissants en énergie et l’amélioration du réseau de transport risquent de compromettre l’intégrité de cette vaste zone forestière ombrophile.

    Si les pays parviennent à appliquer des stratégies de croissance verte et solidaire qui permettent de concilier croissance et protection des forêts, cela pourrait freiner le déboisement qui va généralement de pair avec le développement dans de nombreux pays, et contribuer pour beaucoup à atténuer les effets du changement climatique.

    Tout le défi consiste à atténuer les effets du changement climatique et à s’y adapter tout en répondant aux besoins d’une population mondiale qui ne cesse d’augmenter. Pour le relever, il est essentiel de trouver le juste équilibre entre protection et régénération des zones forestières, d’une part, et croissance économique et réduction de la pauvreté, d’autre part.

    C’est précisément ce à quoi s’emploie la Banque mondiale dans son action pour le secteur forestier.

    La démarche de la Banque mondiale dans le secteur forestier

    Il y a un peu plus de dix ans, la Banque mondiale a revu sa stratégie forestière afin de mieux tenir compte du fait qu’une forêt n’est pas simplement un bien matériel que l’on défriche, exploite ou protège. En fait, il existe des influences mutuelles entre le secteur forestier et divers autres secteurs et activités, notamment l’agriculture et l’alimentation en eau, mais aussi l’énergie, l’exploitation minière et le transport ; en outre, ces relations s’exercent au niveau aussi bien local que national voire mondial. Dans la stratégie forestière (a) qu’elle a adoptée en 2002, la Banque mondiale a explicité cette conception et s’est engagée à aider les pays à exploiter le potentiel des forêts pour faire reculer la pauvreté, mieux intégrer la foresterie dans l’économie, et préserver et renforcer le rôle des forêts dans l’environnement local et mondial.

    C’est sur ces trois objectifs que repose l’action menée par la Banque mondiale avec les autorités publiques, les collectivités et les entreprises privées dans tous les secteurs en rapport avec la foresterie. Au total, la Banque a approuvé 289 projets forestiers dans 75 pays entre 2002 et 2011. Les exemples ci-après donnent une idée des résultats obtenus durant cette période dans trois domaines thématiques.

    Aménager des paysages plus résistants et mieux intégrés pour faire reculer la pauvreté

    Au fil des siècles, de vastes zones forestières ont succombé au développement agricole et à la croissance démographique à travers le monde. Pour enrayer la tendance au déboisement, il faut rénover les politiques, les lois, les institutions et les incitations dans la foresterie — et au delà de ce secteur. Cette approche globale axée sur la notion de paysage couvre des activités telles que la restauration des terres forestières dégradées, l’accroissement de la productivité agricole, le réalignement des incitations agricoles et forestières pour éviter le défrichement, la plantation d’arbres dans les exploitations agricoles et les terres d’élevage, et une participation plus directe des populations locales à l’élaboration des plans de gestion forestière et au contrôle de leur exécution.

    La Banque mondiale met également l’accent sur les avantages qu’il y a à intégrer les différents modes d’exploitation agricole — agriculture, élevage, plantation d’arbres — dans une même région pour diversifier les moyens de subsistance, mieux résister aux chocs économiques et climatiques, et tirer parti des synergies naturelles, par exemple dans les cycles de l’eau, du carbone et des nutriments.

    En Chine, la Banque mondiale a été la principale source de financement d’un vaste programme visant à accroître le couvert forestier (a) après les crues dévastatrices du fleuve Yangtsé. Entre 1985 et 2007, la Banque a mené 8 projets d’aide au secteur forestier dans 21 provinces chinoises qui ont permis d’accroître le couvert forestier de plus de 3,8 millions d’hectares, soit 12 % environ des nouvelles forêts plantées dans le pays. Tout en réduisant les émissions de GES et l’érosion du sol, l’augmentation du couvert forestier a eu un effet sensible sur les moyens de subsistance de la population. Un projet spécifiquement axé sur les régions pauvres de 12 provinces a permis de dispenser une formation aux agriculteurs sur la plantation d’essences lucratives et leur entretien. La culture d’arbres qui présentent un intérêt économique, comme le châtaignier, le ginkgo et le bambou, a permis d’accroître le revenu annuel moyen de 150 % entre 1998 et 2004.

    En Albanie, la Banque mondiale a collaboré avec les autorités à un projet forestier qui a mis en lumière les avantages de cette démarche axée sur la régénération des paysages (a). En intégrant la gestion des forêts, des pâturages et des cultures, ce projet financé par la Banque a permis de réduire les émissions de carbone, de protéger d’importants bassins versants et d’accroître de près de 28 % les revenus tirés des activités forestières et agricoles dans certaines régions. Grâce au projet, la gestion de plus de 775 000 hectares de terres a été confiée aux collectivités locales.

    Dans la Grande Vallée du Rift en Ä–thiopie, la Banque mondiale a collaboré avec World Vision à un projet pilote fondé sur une démarche intégrée qui a permis de restaurer de vastes superficies et d’améliorer sensiblement les moyens de subsistance et les capacités d’adaptation. Des coopératives forestières ont été créées pour superviser le reboisement de la région montagneuse de Humbo en favorisant la régénération naturelle et en limitant l’exploitation du bois, la production de charbon de bois et les cultures fourragères. L’amélioration des pratiques de gestion des terres a stimulé la croissance de l’herbe et donc la production de fourrages pour le bétail, qui peuvent être récoltés et vendus comme source de revenu d’appoint. La zone restaurée grâce au projet assure une protection contre les glissements de terrain dangereux et a accru les ressources en eau de plus de 65 000 personnes. Le projet devrait permettre de fixer plus de 880 000 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone au cours des trente prochaines années et la Banque mondiale prévoit d’acheter 165 000 tonnes de crédits d’émission de carbone dans le cadre de son Fonds BioCarbone.

    Ces projets montrent que la restauration des terres forestières dégradées offre d’énormes possibilités pour ce qui est d’améliorer la sécurité matérielle et financière des populations. À l’échelle mondiale, on estime que deux milliards d'hectares de paysages forestiers détruits ou dégradés pourraient être restaurés et régénérés. La remise en état de ces terres riches de promesses (a), qui contribuerait à recréer des écosystèmes fonctionnels et productifs, apporterait un triple bénéfice : amélioration des moyens de subsistance et de la sécurité alimentaire des populations rurales, résistance accrue au changement climatique et contribution à la réduction des GES — sans compter la réduction des pressions exercées sur les forêts encore intactes.

    Gérer le capital naturel pour promouvoir la croissance économique

    Dans les pays riches en forêts, la sylviculture peut stimuler la croissance économique et créer des emplois. Plus de 160 millions de personnes à travers le monde travaillent pour des entreprises forestières (a). Si elles sont exploitées de manière responsable, les forêts sont une source renouvelable de matériaux de construction, de fibres et de combustibles, soit autant de biens précieux à l’heure où le monde cherche à réduire l’empreinte carbone des activités humaines. Parallèlement, les forêts sont l’une des ressources les plus mal gérées dans de nombreux pays, en partie parce qu’elles ne sont pas appréciées à leur juste valeur, et en partie parce que les activités illégales sont encouragées par une mauvaise gouvernance.

    Il est donc essentiel d’aider les pouvoirs publics à améliorer leur politique économique et leur gouvernance dans le secteur forestier. La Banque mondiale doit commencer par déterminer les réformes à introduire dans des pratiques qui contribuent souvent à la dégradation des forêts, à la fraude fiscale et à la corruption, pour faire en sorte que les forêts génèrent davantage de recettes publiques, produisent davantage d’emplois de meilleure qualité et contribuent à un développement plus durable.

    Le coût de l’inaction est énorme. À l’échelle mondiale, les redevances non perçues sur l’exploitation légale des forêts représentent un manque à gagner de près de 5 milliards de dollars. En outre, dans les pays où chaque dollar de recettes publiques compte pour lutter contre la pauvreté, l’exploitation forestière illégale coûte 10 à 15 milliards de dollars par an, ce qui est plus de huit fois supérieur au montant de l’aide publique au développement consacrée à la gestion durable des forêts.

    Au Libéria, un pays d’Afrique de l’Ouest riche en forêts où le bois d’œuvre a par le passé servi à acheter les armes utilisées dans une guerre civile dévastatrice, la réforme de la politique sylvicole a lentement permis au pays de relancer certaines activités d’exploitation forestière dans un cadre juridique amélioré qui reconnaît les principes de gestion durable des forêts, les droits communautaires et la nécessité de préserver les forêts. En 2010-2011, la Banque mondiale a cofinancé, dans le cadre du Programme sur les forêts, la mise en place d’un système de traçabilité du bois (a) qui utilise des codes à barres et des fiches de données pour suivre le cheminement du bois entre la forêt d’origine et le point d’exportation. Ce système a permis à l’État d’engranger plus de 27 millions de dollars de rentrées fiscales nettes en 2008. Bien qu’il reste de nombreux problèmes d’application à régler, ces réformes ont été salutaires pour le pays en améliorant la transparence des recettes forestières et en offrant aux parties prenantes un moyen d’exiger des changements plus concrets.

    Par l’entremise de la Société financière internationale (IFC) (a), son institution chargée des opérations avec le secteur privé, le Groupe de la Banque mondiale a également encouragé les investissements responsables tout au long de la filière forestière et s'est employé à créer des règles du jeu plus équitables pour les entreprises qui adoptent des méthodes de gestion durable des forêts. Par exemple, l’IFC a commencé à investir en 2003 dans une entreprise qui fabrique des panneaux de particules de haute qualité pour le secteur du bâtiment. L’entreprise, qui a reçu l’écolabel du Forest Stewardship Council pour sa concession de 230 000 hectares en Russie, contribue à encourager ses fournisseurs à appliquer aussi des méthodes de gestion durable des forêts.

    Évaluer et préserver les services écologiques

    Les forêts rendent de multiples services écologiques essentiels : elles absorbent et stockent le carbone qui contribuerait autrement au changement climatique, elles régulent les cycles de l’eau, elles abritent 80 % de la biodiversité terrestre (y compris des agents de pollinisation essentiels pour la sécurité alimentaire), elles préservent la qualité des sols et elles réduisent les risques de catastrophes naturelles telles que les inondations. Le rôle des forets est d’autant plus capital que nombre de ces systèmes sont aujourd’hui mis à rude épreuve. Bien que la valeur des services écologiques ait été jusqu’ici difficile à déterminer, de nouvelles études sur la comptabilité du capital naturel (a), des méthodes de commercialisation novatrices et la sensibilisation des instances politiques ont contribué à faire mieux apprécier l’intérêt de préserver les ressources naturelles.

    La tâche des responsables est de faire en sorte que ces valeurs soient prises en compte sur les marchés, dans les décisions touchant différents secteurs et dans les politiques macroéconomiques et de développement en général. Au cours de la dernière décennie, la Banque mondiale a œuvré de pair avec ses partenaires pour consacrer davantage de ressources financières à la préservation et la protection des forêts, et s’est employée à créer des marchés efficaces pour les services écologiques qu’elles rendent, notamment la protection de la diversité biologique, la fixation du carbone et le fonctionnement des bassins versants.

    Par exemple, la Banque s’est activement employée à promouvoir la création de zones protégées (a) dans la région amazonienne du Brésil. Des équipes de la Banque ont travaillé pendant des années avec les autorités locales et fédérales et les organisations non gouvernementales (ONG), notamment le Fonds mondial pour la nature, pour protéger les forêts d’Amazonie. Cette région abrite 30 % des forêts tropicales qui subsistent dans le monde et près de la moitié des espèces de la planète, mais elle est menacée par le développement de l’agriculture et de l’élevage et autres activités d’exploitation forestière. Dans sa première phase, le projet de création de zones protégées en Amazonie (ARPA) a aidé à désigner quelque 24 millions d’hectares de nouvelles zones protégées, soit presque l’équivalent de la superficie du Royaume-Uni. Il a également permis d’inscrire 45,4 millions d’hectares de terres sur la liste des territoires autochtones et d’affecter spécifiquement 2,1 millions d’hectares aux activités durables gérées par les collectivités. Le projet est parvenu à s’attaquer à quelques-uns des problèmes les plus difficiles que pose actuellement la protection des écosystèmes : faire respecter les lois environnementales dans les zones isolées ; faire droit aux besoins et aux aspirations des populations rurales qui souhaitent améliorer leurs moyens de subsistance ; et promouvoir et financer l'action de conservation dans un contexte général d'exploitation durable des ressources. Dans sa deuxième phase, le projet sera étendu à près de 70 millions d’hectares de forêt ombrophile, ce qui réduira les émissions de CO2 de plus de 1,1 milliard de tonnes d’ici à 2050.

    Le Groupe de la Banque mondiale a également étudié divers moyens d’aider les pays en développement à réduire les émissions de GES dues au déboisement et à la dégradation des forêts, et à conserver, gérer durablement et développer les stocks de carbone forestiers. Cette approche, connue sous l’acronyme REDD+, reposera probablement sur un assortiment complexe d'aide multilatérale et bilatérale, d’interventions de la société civile, d’initiatives du secteur privé et d’opérations sur les marchés du carbone. La démarche de la Banque a consisté à préparer et piloter différentes initiatives REDD+ dans le cadre de partenariats.

    La Banque mondiale fait office d'administrateur du Fonds de partenariat pour la réduction des émissions dues à la déforestation (FCPF) (a), un partenariat mondial dont elle assure aussi le secrétariat, qui a pour objet d'aider les pays à établir leurs plans de préparation REDD+ et qui versera des paiements carbone à ceux qui atteignent certains objectifs. Aux côtés d'autres banques multilatérales de développement, la Banque est aussi un agent d'exécution du Programme d'investissement forestier (FIP) (a), et elle finance des investissements dans des projets pilotes de reboisement et de fixation du carbone par le sol dans le cadre du Fonds BioCarbone (a), une initiative public-privé visant à mobiliser des ressources en faveur de projets novateurs qui réduisent les émissions tout en favorisant la préservation de la diversité biologique et la lutte contre la pauvreté. Ces interventions ainsi que les opérations classiques de prêt de la Banque mondiale se conjuguent pour amorcer une mutation profonde dans les secteurs forestier et rural de pays tels que la République démocratique du Congo et le Mexique.

    Ces alliances sont essentielles si l’on veut parvenir à mobiliser les ressources nécessaires pour faire face aux nombreux problèmes que posent la protection des forêts et l’amélioration de leur gestion. Bien que la Banque mondiale soit actuellement la plus importante source de financement des projets forestiers parmi les institutions multilatérales, ses prêts et ses dons ne représentent qu’une fraction des ressources nécessaires pour concilier les objectifs de protection des forêts et de croissance économique, et pour léguer une planète prospère et écologiquement viable aux générations futures.

    Liens connexes


    (a) indique une page en anglais.

     




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    Forêts - Banque mondiale

    29 janvier 2013

    La Banque mondiale intervient dans le secteur des forêts parce que ce milieu de vie abrite des populations qui figurent parmi les plus pauvres et les plus vulnérables de la planète. En aidant les pays à améliorer la gouvernance de leur secteur forestier, à faire respecter les lois et à assurer la participation des habitants aux décisions, il est possible de faire prospérer ensemble la population, l’économie et l’environnement.


    Des centaines de millions de personnes dans le monde, dont beaucoup vivent dans une pauvreté extrême, sont directement tributaires des forêts comme source de revenu et moyen de subsistance. Les ressources forestières contribuent à l’environnement naturel dont dépend la production alimentaire. Les forêts couvrent près d’un tiers de la surface terrestre et absorbent 15 % environ des émissions de gaz à effet de serre (GES) de la planète. Elles protègent également des bassins versants d’une importance cruciale et réduisent les risques de catastrophes naturelles comme les inondations et les glissements de terrain.

    Les forêts ont un rôle central à jouer à l’heure où le changement climatique, les pénuries alimentaires et l’amélioration des moyens de subsistance d’une population toujours plus nombreuse posent des défis mondiaux. Si les prévisions se confirment, il faudra loger, nourrir, habiller et assurer la subsistance de deux milliards de personnes supplémentaires d’ici à 2050. Il s’agit là d’un défi d’autant plus redoutable que, selon une nouvelle étude de la Banque mondiale, les températures mondiales risquent fort d’augmenter de 4 degrés Celsius au cours du siècle, ce qui aurait d’importantes répercussions sur les disponibilités en eau et sur le secteur agricole, voire même causer des phénomènes météorologiques graves. En 2025, les deux tiers des pays du monde seront soumis à des conditions de stress hydrique et 2,4 milliards de personnes vivront dans des pays qui ne pourront plus fournir l’eau indispensable pour répondre aux besoins essentiels dans les secteurs de la santé, de l’agriculture et du commerce.

    La Banque mondiale
    et les forêts

    Parmi les institutions multilatérales, la Banque mondiale est la plus importante source de financement des projets forestiers. Entre 2002 et 2011, elle a approuvé 289 projets liés aux forêts dans 75 pays.

    En appuyant les initiatives lancées dans différentes régions du monde pour l’application de la législation forestière et la gouvernance (FLEG), la Banque mondiale et ses partenaires ont ouvert la voie au dialogue et aux réformes dans de nombreux pays forestiers.

    Le Programme sur les forêts (PROFOR), qui est hébergé par la Banque mondiale, a placé la gouvernance des forêts au cœur des priorités en fournissant une assistance technique pour améliorer le suivi des activités forestières et aider à dégager un consensus sur les réformes prioritaires et à mobiliser la volonté politique nécessaire.

    Les forêts du monde sont une ressource essentielle pour faire face à ces défis. Depuis des siècles, les forêts offrent aux populations une sorte de protection naturelle en cas de famine ou autre crise agricole ou alimentaire ; elles produisent des fruits, des feuilles, de la gomme, des noix, du bois d’œuvre et des combustibles. Elles alimentent les êtres humains mais aussi les animaux dont ces derniers ont besoin pour commercer ou s’alimenter en cas de mauvaises récoltes.

    Bon nombre des forêts qui subsistent dans le monde sont cependant de plus en plus menacées par l’activité humaine et le changement climatique. Bien que le déboisement ait ralenti dans certaines régions, quelque 14,5 millions d’hectares de forêts disparaissent chaque année. Dans certaines régions de la forêt amazonienne, la hausse des températures et la modification du régime pluviométrique accroissent dangereusement le risque de dépérissement, qui aurait de graves répercussions locales, régionales et mondiales. Dans le bassin du Congo, une étude de l’évolution du déboisement (a) récemment publiée par la Banque mondiale montre que le développement agricole, l’exploitation minière, des besoins croissants en énergie et l’amélioration du réseau de transport risquent de compromettre l’intégrité de cette vaste zone forestière ombrophile.

    Si les pays parviennent à appliquer des stratégies de croissance verte et solidaire qui permettent de concilier croissance et protection des forêts, cela pourrait freiner le déboisement qui va généralement de pair avec le développement dans de nombreux pays, et contribuer pour beaucoup à atténuer les effets du changement climatique.

    Tout le défi consiste à atténuer les effets du changement climatique et à s’y adapter tout en répondant aux besoins d’une population mondiale qui ne cesse d’augmenter. Pour le relever, il est essentiel de trouver le juste équilibre entre protection et régénération des zones forestières, d’une part, et croissance économique et réduction de la pauvreté, d’autre part.

    C’est précisément ce à quoi s’emploie la Banque mondiale dans son action pour le secteur forestier.

    La démarche de la Banque mondiale dans le secteur forestier

    Il y a un peu plus de dix ans, la Banque mondiale a revu sa stratégie forestière afin de mieux tenir compte du fait qu’une forêt n’est pas simplement un bien matériel que l’on défriche, exploite ou protège. En fait, il existe des influences mutuelles entre le secteur forestier et divers autres secteurs et activités, notamment l’agriculture et l’alimentation en eau, mais aussi l’énergie, l’exploitation minière et le transport ; en outre, ces relations s’exercent au niveau aussi bien local que national voire mondial. Dans la stratégie forestière (a) qu’elle a adoptée en 2002, la Banque mondiale a explicité cette conception et s’est engagée à aider les pays à exploiter le potentiel des forêts pour faire reculer la pauvreté, mieux intégrer la foresterie dans l’économie, et préserver et renforcer le rôle des forêts dans l’environnement local et mondial.

    C’est sur ces trois objectifs que repose l’action menée par la Banque mondiale avec les autorités publiques, les collectivités et les entreprises privées dans tous les secteurs en rapport avec la foresterie. Au total, la Banque a approuvé 289 projets forestiers dans 75 pays entre 2002 et 2011. Les exemples ci-après donnent une idée des résultats obtenus durant cette période dans trois domaines thématiques.

    Aménager des paysages plus résistants et mieux intégrés pour faire reculer la pauvreté

    Au fil des siècles, de vastes zones forestières ont succombé au développement agricole et à la croissance démographique à travers le monde. Pour enrayer la tendance au déboisement, il faut rénover les politiques, les lois, les institutions et les incitations dans la foresterie — et au delà de ce secteur. Cette approche globale axée sur la notion de paysage couvre des activités telles que la restauration des terres forestières dégradées, l’accroissement de la productivité agricole, le réalignement des incitations agricoles et forestières pour éviter le défrichement, la plantation d’arbres dans les exploitations agricoles et les terres d’élevage, et une participation plus directe des populations locales à l’élaboration des plans de gestion forestière et au contrôle de leur exécution.

    La Banque mondiale met également l’accent sur les avantages qu’il y a à intégrer les différents modes d’exploitation agricole — agriculture, élevage, plantation d’arbres — dans une même région pour diversifier les moyens de subsistance, mieux résister aux chocs économiques et climatiques, et tirer parti des synergies naturelles, par exemple dans les cycles de l’eau, du carbone et des nutriments.

    En Chine, la Banque mondiale a été la principale source de financement d’un vaste programme visant à accroître le couvert forestier (a) après les crues dévastatrices du fleuve Yangtsé. Entre 1985 et 2007, la Banque a mené 8 projets d’aide au secteur forestier dans 21 provinces chinoises qui ont permis d’accroître le couvert forestier de plus de 3,8 millions d’hectares, soit 12 % environ des nouvelles forêts plantées dans le pays. Tout en réduisant les émissions de GES et l’érosion du sol, l’augmentation du couvert forestier a eu un effet sensible sur les moyens de subsistance de la population. Un projet spécifiquement axé sur les régions pauvres de 12 provinces a permis de dispenser une formation aux agriculteurs sur la plantation d’essences lucratives et leur entretien. La culture d’arbres qui présentent un intérêt économique, comme le châtaignier, le ginkgo et le bambou, a permis d’accroître le revenu annuel moyen de 150 % entre 1998 et 2004.

    En Albanie, la Banque mondiale a collaboré avec les autorités à un projet forestier qui a mis en lumière les avantages de cette démarche axée sur la régénération des paysages (a). En intégrant la gestion des forêts, des pâturages et des cultures, ce projet financé par la Banque a permis de réduire les émissions de carbone, de protéger d’importants bassins versants et d’accroître de près de 28 % les revenus tirés des activités forestières et agricoles dans certaines régions. Grâce au projet, la gestion de plus de 775 000 hectares de terres a été confiée aux collectivités locales.

    Dans la Grande Vallée du Rift en Ä–thiopie, la Banque mondiale a collaboré avec World Vision à un projet pilote fondé sur une démarche intégrée qui a permis de restaurer de vastes superficies et d’améliorer sensiblement les moyens de subsistance et les capacités d’adaptation. Des coopératives forestières ont été créées pour superviser le reboisement de la région montagneuse de Humbo en favorisant la régénération naturelle et en limitant l’exploitation du bois, la production de charbon de bois et les cultures fourragères. L’amélioration des pratiques de gestion des terres a stimulé la croissance de l’herbe et donc la production de fourrages pour le bétail, qui peuvent être récoltés et vendus comme source de revenu d’appoint. La zone restaurée grâce au projet assure une protection contre les glissements de terrain dangereux et a accru les ressources en eau de plus de 65 000 personnes. Le projet devrait permettre de fixer plus de 880 000 tonnes d’équivalent dioxyde de carbone au cours des trente prochaines années et la Banque mondiale prévoit d’acheter 165 000 tonnes de crédits d’émission de carbone dans le cadre de son Fonds BioCarbone.

    Ces projets montrent que la restauration des terres forestières dégradées offre d’énormes possibilités pour ce qui est d’améliorer la sécurité matérielle et financière des populations. À l’échelle mondiale, on estime que deux milliards d'hectares de paysages forestiers détruits ou dégradés pourraient être restaurés et régénérés. La remise en état de ces terres riches de promesses (a), qui contribuerait à recréer des écosystèmes fonctionnels et productifs, apporterait un triple bénéfice : amélioration des moyens de subsistance et de la sécurité alimentaire des populations rurales, résistance accrue au changement climatique et contribution à la réduction des GES — sans compter la réduction des pressions exercées sur les forêts encore intactes.

    Gérer le capital naturel pour promouvoir la croissance économique

    Dans les pays riches en forêts, la sylviculture peut stimuler la croissance économique et créer des emplois. Plus de 160 millions de personnes à travers le monde travaillent pour des entreprises forestières (a). Si elles sont exploitées de manière responsable, les forêts sont une source renouvelable de matériaux de construction, de fibres et de combustibles, soit autant de biens précieux à l’heure où le monde cherche à réduire l’empreinte carbone des activités humaines. Parallèlement, les forêts sont l’une des ressources les plus mal gérées dans de nombreux pays, en partie parce qu’elles ne sont pas appréciées à leur juste valeur, et en partie parce que les activités illégales sont encouragées par une mauvaise gouvernance.

    Il est donc essentiel d’aider les pouvoirs publics à améliorer leur politique économique et leur gouvernance dans le secteur forestier. La Banque mondiale doit commencer par déterminer les réformes à introduire dans des pratiques qui contribuent souvent à la dégradation des forêts, à la fraude fiscale et à la corruption, pour faire en sorte que les forêts génèrent davantage de recettes publiques, produisent davantage d’emplois de meilleure qualité et contribuent à un développement plus durable.

    Le coût de l’inaction est énorme. À l’échelle mondiale, les redevances non perçues sur l’exploitation légale des forêts représentent un manque à gagner de près de 5 milliards de dollars. En outre, dans les pays où chaque dollar de recettes publiques compte pour lutter contre la pauvreté, l’exploitation forestière illégale coûte 10 à 15 milliards de dollars par an, ce qui est plus de huit fois supérieur au montant de l’aide publique au développement consacrée à la gestion durable des forêts.

    Au Libéria, un pays d’Afrique de l’Ouest riche en forêts où le bois d’œuvre a par le passé servi à acheter les armes utilisées dans une guerre civile dévastatrice, la réforme de la politique sylvicole a lentement permis au pays de relancer certaines activités d’exploitation forestière dans un cadre juridique amélioré qui reconnaît les principes de gestion durable des forêts, les droits communautaires et la nécessité de préserver les forêts. En 2010-2011, la Banque mondiale a cofinancé, dans le cadre du Programme sur les forêts, la mise en place d’un système de traçabilité du bois (a) qui utilise des codes à barres et des fiches de données pour suivre le cheminement du bois entre la forêt d’origine et le point d’exportation. Ce système a permis à l’État d’engranger plus de 27 millions de dollars de rentrées fiscales nettes en 2008. Bien qu’il reste de nombreux problèmes d’application à régler, ces réformes ont été salutaires pour le pays en améliorant la transparence des recettes forestières et en offrant aux parties prenantes un moyen d’exiger des changements plus concrets.

    Par l’entremise de la Société financière internationale (IFC) (a), son institution chargée des opérations avec le secteur privé, le Groupe de la Banque mondiale a également encouragé les investissements responsables tout au long de la filière forestière et s'est employé à créer des règles du jeu plus équitables pour les entreprises qui adoptent des méthodes de gestion durable des forêts. Par exemple, l’IFC a commencé à investir en 2003 dans une entreprise qui fabrique des panneaux de particules de haute qualité pour le secteur du bâtiment. L’entreprise, qui a reçu l’écolabel du Forest Stewardship Council pour sa concession de 230 000 hectares en Russie, contribue à encourager ses fournisseurs à appliquer aussi des méthodes de gestion durable des forêts.

    Évaluer et préserver les services écologiques

    Les forêts rendent de multiples services écologiques essentiels : elles absorbent et stockent le carbone qui contribuerait autrement au changement climatique, elles régulent les cycles de l’eau, elles abritent 80 % de la biodiversité terrestre (y compris des agents de pollinisation essentiels pour la sécurité alimentaire), elles préservent la qualité des sols et elles réduisent les risques de catastrophes naturelles telles que les inondations. Le rôle des forets est d’autant plus capital que nombre de ces systèmes sont aujourd’hui mis à rude épreuve. Bien que la valeur des services écologiques ait été jusqu’ici difficile à déterminer, de nouvelles études sur la comptabilité du capital naturel (a), des méthodes de commercialisation novatrices et la sensibilisation des instances politiques ont contribué à faire mieux apprécier l’intérêt de préserver les ressources naturelles.

    La tâche des responsables est de faire en sorte que ces valeurs soient prises en compte sur les marchés, dans les décisions touchant différents secteurs et dans les politiques macroéconomiques et de développement en général. Au cours de la dernière décennie, la Banque mondiale a œuvré de pair avec ses partenaires pour consacrer davantage de ressources financières à la préservation et la protection des forêts, et s’est employée à créer des marchés efficaces pour les services écologiques qu’elles rendent, notamment la protection de la diversité biologique, la fixation du carbone et le fonctionnement des bassins versants.

    Par exemple, la Banque s’est activement employée à promouvoir la création de zones protégées (a) dans la région amazonienne du Brésil. Des équipes de la Banque ont travaillé pendant des années avec les autorités locales et fédérales et les organisations non gouvernementales (ONG), notamment le Fonds mondial pour la nature, pour protéger les forêts d’Amazonie. Cette région abrite 30 % des forêts tropicales qui subsistent dans le monde et près de la moitié des espèces de la planète, mais elle est menacée par le développement de l’agriculture et de l’élevage et autres activités d’exploitation forestière. Dans sa première phase, le projet de création de zones protégées en Amazonie (ARPA) a aidé à désigner quelque 24 millions d’hectares de nouvelles zones protégées, soit presque l’équivalent de la superficie du Royaume-Uni. Il a également permis d’inscrire 45,4 millions d’hectares de terres sur la liste des territoires autochtones et d’affecter spécifiquement 2,1 millions d’hectares aux activités durables gérées par les collectivités. Le projet est parvenu à s’attaquer à quelques-uns des problèmes les plus difficiles que pose actuellement la protection des écosystèmes : faire respecter les lois environnementales dans les zones isolées ; faire droit aux besoins et aux aspirations des populations rurales qui souhaitent améliorer leurs moyens de subsistance ; et promouvoir et financer l'action de conservation dans un contexte général d'exploitation durable des ressources. Dans sa deuxième phase, le projet sera étendu à près de 70 millions d’hectares de forêt ombrophile, ce qui réduira les émissions de CO2 de plus de 1,1 milliard de tonnes d’ici à 2050.

    Le Groupe de la Banque mondiale a également étudié divers moyens d’aider les pays en développement à réduire les émissions de GES dues au déboisement et à la dégradation des forêts, et à conserver, gérer durablement et développer les stocks de carbone forestiers. Cette approche, connue sous l’acronyme REDD+, reposera probablement sur un assortiment complexe d'aide multilatérale et bilatérale, d’interventions de la société civile, d’initiatives du secteur privé et d’opérations sur les marchés du carbone. La démarche de la Banque a consisté à préparer et piloter différentes initiatives REDD+ dans le cadre de partenariats.

    La Banque mondiale fait office d'administrateur du Fonds de partenariat pour la réduction des émissions dues à la déforestation (FCPF) (a), un partenariat mondial dont elle assure aussi le secrétariat, qui a pour objet d'aider les pays à établir leurs plans de préparation REDD+ et qui versera des paiements carbone à ceux qui atteignent certains objectifs. Aux côtés d'autres banques multilatérales de développement, la Banque est aussi un agent d'exécution du Programme d'investissement forestier (FIP) (a), et elle finance des investissements dans des projets pilotes de reboisement et de fixation du carbone par le sol dans le cadre du Fonds BioCarbone (a), une initiative public-privé visant à mobiliser des ressources en faveur de projets novateurs qui réduisent les émissions tout en favorisant la préservation de la diversité biologique et la lutte contre la pauvreté. Ces interventions ainsi que les opérations classiques de prêt de la Banque mondiale se conjuguent pour amorcer une mutation profonde dans les secteurs forestier et rural de pays tels que la République démocratique du Congo et le Mexique.

    Ces alliances sont essentielles si l’on veut parvenir à mobiliser les ressources nécessaires pour faire face aux nombreux problèmes que posent la protection des forêts et l’amélioration de leur gestion. Bien que la Banque mondiale soit actuellement la plus importante source de financement des projets forestiers parmi les institutions multilatérales, ses prêts et ses dons ne représentent qu’une fraction des ressources nécessaires pour concilier les objectifs de protection des forêts et de croissance économique, et pour léguer une planète prospère et écologiquement viable aux générations futures.

    Liens connexes


    (a) indique une page en anglais.

     




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  • Monsanto devant la Cour suprême américaine: le pot de fer contre le pot de terre

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    Créé le 19/02/2013 à 21h40 -- Mis à jour le 19/02/2013 à 21h43
    Le fermier Vernon Hugh Bowman devant la Cour suprême américaine à Washington le 19 février 2013
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    Le fermier Vernon Hugh Bowman devant la Cour suprême américaine à Washington le 19 février 2013 Mandel Ngan afp.com

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    La Cour suprême des Etats-Unis s'est penchée mardi sur un litige qui oppose le géant américain de l'agrochimie Monsanto à un petit fermier de l'Indiana, qu'il accuse d'avoir enfreint ses brevets dans l'utilisation qu'il faisait de graines transgéniques.

    «Je n'ai rien fait de mal», a déclaré à la sortie de l'audience l'agriculteur, Vernon Hugh Bowman, un producteur de soja de 75 ans résidant dans l'Indiana (nord). «Il n'y a rien d'illégal et (...) aucune menace pour Monsanto».

    Le groupe américain, qui a engagé ce bras de fer contre l'agriculteur en 2007, considère au contraire que sa propriété intellectuelle a été violée. Il insiste sur le fait que ce litige est déterminant non seulement pour l'agriculture mais aussi dans d'autres domaines comme la médecine, les biotechnologies, l'informatique et les sciences de l'environnement.

    M. Bowman, débouté par les juridictions inférieures, est poursuivi pour avoir replanté et cultivé des graines de soja issues de semences modifiées génétiquement pour résister à l'herbicide breveté que le groupe américain produit également.

    Quand l'herbicide Monsanto est vaporisé, le produit tue toutes les mauvaises herbes mais épargne les semences dont les gènes ont été préalablement transformés.

    L'agriculteur avait signé un contrat d'utilisation qui lui interdisait de conserver et de réutiliser ces semences après la récolte, afin de garantir l'achat de nouvelles semences chaque année. Or Monsanto, s'est aperçu que M. Bowman avait une production supérieure à celle que les semences achetées pouvaient générer.

    Le cultivateur affirme pour sa défense qu'il a toujours respecté son contrat avec Monsanto, en achetant de nouvelles semences OGM chaque année pour sa culture primaire. Mais à partir de 1999, pour faire des économies, il a acheté d'autres semences auprès d'un producteur local et les a plantées pour une moisson distincte.

    Le cultivateur «dans une situation désespérée»

    S'apercevant que ces semences avaient développé une résistance à l'herbicide, il a répété l'opération de 2000 à 2007 et, «à la différence de sa culture primaire, a conservé les semences obtenues lors de sa culture secondaire pour les replanter».

    «Il a pu utiliser la technologie Monsanto sans avoir payé», a déclaré à l'audience Seth Waxman, l'avocat du géant de l'agronomie. «Selon la théorie de M. Bowman, Monsanto aurait épuisé tous ses droits» car il s'agit d'une technologie qui peut être reproduite.

    Mais sans la protection des brevets, «Monsanto n'aurait pas pu commercialiser son invention qui est maintenant l'une des technologies les plus populaires aux Etats-Unis», a-t-il ajouté.

    «C'est insupportable de se dire qu'on ne peut pas vendre un vaccin à un pharmacien sans épuiser tous ses droits sur ce vaccin», a plaidé Me Waxman. De la même façon pour les logiciels, «je n'ai pas le droit d'appuyer sur un bouton et faire un million de copies».

    Alors que Monsanto a été soutenu à l'audience par le gouvernement américain, plusieurs juges de la Cour suprême sont apparus favorables à ces arguments.

    «Il n'y a virtuellement aucune limite», a déclaré le président de la haute juridiction, John Roberts. «En fabriquant des nouvelles semences, parfaites copies de celles de Monsanto, il a enfreint les brevets», a renchéri le juge Stephen Breyers.

    «Sa seule manière d'utiliser cette invention est de la planter et de faire pousser des semences», a plaidé de son côté l'avocat du cultivateur, Mark Walters, cela «ne constitue pas une menace pour les affaires de Monsanto».

    M. Bowman, à qui le géant américain réclame 85.000 dollars, est «dans une situation désespérée», a-t-il ajouté.

    La décision est attendue avant fin juin.

    © 2013 AFP

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  • VIDEO. 100.000 dauphins font le spectacle au large de la Californie

    Mis en ligne le 18 février 2013 à 20h04, mis à jour le 18 février 2013 à 21h56lien

    http://lci.tf1.fr/science/environnement/100-000-dauphins-font-le-spectacle-au-large-de-la-californie-7834727.html

     

     

     

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    Des touristes ont eu l'énorme chance de pouvoir admirer un impressionnant blanc de dauphins au large de San Diego, aux Etats-Unis.

     

     

     

    12 km de long. Un spectacle rarement vu. Jeudi dernier, des touristes ont pu admirer un impressionnant banc de dauphins au large de San Diego, aux Etats-Unis. Alors qu'ils voyagent de manière générale par petits groupes (une centaine au maximum), ils étaient là près de 100.000 a faire le spectacle. 

    "Ils arrivaient de partout, on en voyait aussi loin que l'horizon. C'est la chose la plus incroyable que j'ai jamais vue", a témoigné le capitaine du bateau sur NBC. La présence de ces dauphins pourrait s'expliquer par la profusion de sources de nourritures dans les environs, des sardines notamment.


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  • 18 février 2013 - 18H32  lien

    Strasbourg va développer le premier périphérique pour vélos de France

    La ville de Strasbourg, où la pratique du vélo est déjà particulièrement développée, va se lancer cet été dans de nouveaux aménagements en faveur des cyclistes, parmi lesquels un périphérique spécifique qui serait une grande première en France.

    La ville de Strasbourg, où la pratique du vélo est déjà particulièrement développée, va se lancer cet été dans de nouveaux aménagements en faveur des cyclistes, parmi lesquels un périphérique spécifique qui serait une grande première en France.

    AFP - La ville de Strasbourg, où la pratique du vélo est déjà particulièrement développée, va se lancer cet été dans de nouveaux aménagements en faveur des cyclistes, parmi lesquels un périphérique spécifique qui serait une grande première en France.

    "Strasbourg va un peu servir de test pour d'autres villes et agglomérations qui suivent avec intérêt la manière dont nous allons gérer ce dossier", s'est félicité lundi le maire (PS) Roland Ries lors d'une conférence de presse.

    "Il s'agit de mettre en place une sorte de périphérique pour vélos, avec des portes identifiées et des connexions avec des radiales qui permettront de desservir l'ensemble du territoire en moins de 30 minutes", a détaillé Serge Asentio, chargé de mission vélo auprès de la mairie. L'idée est de "favoriser l'usage du vélo sur des trajets plus longs, comme c'est le cas à Copenhague par exemple".

    "On doit changer de logique: (à) Strasbourg et (dans) son agglomération 70% des déplacements font moins de 3 km, mais le vélo ne représente que 8%" de ces trajets, a expliqué Alain Jund, adjoint (EELV) en charge de l'urbanisme. "Nous souhaitons par ces aménagements porter ce chiffre à 16% à l'horizon 2025".

    "Cette nouvelle étape a pour but l'intégration de la mobilité dans une politique plus globale qui tienne compte des territoires et de leurs spécificités, le tramway ne peut aller partout, il n'est qu'une réponse parmi d'autres aux besoins de mobilité", a précisé le maire.

    L'agglomération de Strasbourg, première en France pour sa politique en faveur des cyclistes, compte 560 km d'aménagements cyclables et son réseau continue de s'accroître en moyenne d'environ 10 km par an.


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  • Accueil > Nature & environnement > Effondrement à Tchernobyl: quelle est l'étendue des dégâts ?

    Effondrement à Tchernobyl: quelle est l'étendue des dégâts ?

    Créé le 13-02-2013 à 17h45 - Mis à jour à 21h48   lien

     

    Mardi 12 février, un toit et un pan de mur se sont partiellement écroulés à la centrale ukrainienne de Tchernobyl, dans un bâtiment jouxtant le sarcophage confinant le réacteur nucléaire.

     

    Sciences et avenir

    Vu extérieure du mur du bâtiment turbine. On observe que le toit n’existe plus mais qu’également un pan du mur de moellons blancs a dégringolé sur le 1/3 de sa hauteur environ. (DR)

    Vu extérieure du mur du bâtiment turbine. On observe que le toit n’existe plus mais qu’également un pan du mur de moellons blancs a dégringolé sur le 1/3 de sa hauteur environ. (DR)
    Sur le même sujet

    NEIGE. C'est une accumulation de neige sur le toit du bâtiment et des vents violents qui seraient à l’origine de l’effondrement, mardi 12 février, d’une section de toit d’environ 600 mainsi que d'un pan de mur dans un bâtiment de la centrale.

    Selon le service de presse de la centrale, l’incident n’aurait fait aucune victime et n’a pas provoqué de hausse de la radioactivité ambiante.

    À CÔTÉ. Le toit était celui d'une structure abritant des turbines : elles servaient à produire l’électricité à partir de la vapeur générée par le réacteur nucléaire situé dans le bâtiment voisin, aujourd'hui confiné dans un sarcophage de béton et de métal. La section de toit qui s’est effondrée n’est donc pas tombée directement sur le sarcophage mais à côté de lui.

     

    Vue aérienne de la centrale de Tchernobyl. En rose, la section de toit qui s'est effondrée. Dans le carré jaune, le sarcophage recouvrant le réacteur nucléaire.

     

    POUSSIÈRES. Ce sarcophage avait été construit à la hâte dans les six mois ayant suivi le terrible accident de 1986. Sa fonction: confiner les poussières contaminées par 2000 tonnes d’un magma radioactif (appelé corium) fait de combustible, d’éléments métalliques et de minéraux fondus.

     

    Pas de hausse de la radioactivité, toujours à... 1000 fois la dose normale !

     

    Conçu au départ pour durer 30 ans, cette fragile coquille s’est rapidement dégradée sous l’effet des intempéries et des infiltrations d’eau. Or, dans un rapport publié en 2011, l’IRSN (Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire) mettait en garde sur le fait que "un écroulement du sarcophage aboutirait à la mise en suspension de poussières radioactives qui pourraient, à nouveau, contaminer le voisinage du site".

    ARCHE. C'est d'ailleurs pour cette raison que l'Ukraine a lancé en 1992 un concours d'idées pour concevoir une nouvelle enceinte de confinement autour de ce premier sarcophage. Constitué pour répondre à cet appel d'offre, le groupe Novarka rassemblant à part égales par Vinci Construction Grands Projets et Bouygues travaux public a remporté le marché en 2007. Leur projet : recouvrir la structure d'une gigantesque arche métallique.

     

    Le toit en partie effondré vu de l’intérieur du bâtiment turbine. Il s'agit d'une structure légère faite de poutrelles métalliques. A droite on aperçoit les premières épaisseurs du sarcophage construit en 1986.

    EFFONDREMENT. "Les autorités ukrainiennes doivent désormais s'assurer que l'effondrement de ce toit n'a pas endommagé le sarcophage, précise Thierry Charles, directeur général adjoint de l’IRSN. Mais les éléments dont nous disposons sont rassurantsNous n'avons pas constaté d'augmentation de la radioactivité sur la zone" précise-t-il. Et sur son site le ChNPP (Chernobyl Nuclear Power Plant), opérateur de la centrale, indique également que "Le rayonnement de fond à proximité des structures de bâtiments endommagés n'a pas changé et demeure entre 14 et 20 mR/h", soit environ 1000 fois la dose normale.

    Mais encore faut-il que le restant de la structure ne s'effondre pas. Pour tenter de prévenir ce risque, "le ChNPP (Chernobyl Nuclear Power Plant) a fait établir un état des lieux pour vérifier la stabilité du reste du toit et en parallèle déblayer la neige" explique un porte-parole de Bouygues.

    ÉTAT DES LIEUX. En attendant, les 80 ouvriers de Novarka qui travaillaient sur le chantier de l'arche, à environ 150 mètres du bâtiment ont été évacués et n'ont pas repris le travail. Les résultats de cet état des lieux, attendus d'ici une quinzaine de jours, détermineront la date de reprise des travaux.

     

     

    Erwan Lecomte
    Sciences et Avenir
    13/02/13


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