• - Publié le <time datetime="2013-09-28T19:34" itemprop="datePublished" pubdate=""> 28/09/2013 à 19:34</time>

    Plusieurs centaines de manifestants, essentiellement des jeunes femmes, ont participé dans plusieurs villes de France à la "Marche des salopes" ("SlutWalk") pour protester contre "la culpabilisation des victimes d'agressions sexuelles" et "le sexisme", ont constaté des journalistes de l'AFP.

     

    A Paris, vêtues notamment de shorts et arborant pour certaines un soutien-gorge apparent, une centaine de personnes ont défilé jusqu'au Panthéon derrière une banderole qui portait l'inscription "Non, c'est non. Un viol n'est jamais ni consenti, ni provoqué, ni de la faute de la victime!".

    Sur les pancartes, on pouvait lire "Ceci est une jupe, pas une invitation" ou encore "La honte doit changer de camp". Certaines manifestantes avaient le torse frappé d'un "Non" ou "Pas touche!".

    "Le but est à la fois de dénoncer le viol, mais aussi le traitement que subissent les victimes de la part de la police et de leur famille, le fait de faire reposer la responsabilité sur elles en disant +tu n'aurais pas dû t'habiller comme ça+ ou +tu n'aurais pas dû boire", a expliqué à l'AFP Claire Ménard, 21 ans, étudiante.

    Des défilés étaient organisés samedi dans plusieurs villes de France (Bordeaux, Clermont-Ferrand, Lille, Lyon, Rouen, Toulouse, Strasbourg), mais aussi dans trois villes sud-africaines et à Philadephie, aux Etats-Unis, a précisé Gaëlle Hym, l'organisatrice de la 3e édition de la "SlutWalk" en France.

    Parmi la quarantaine de manifestants à Lille, une étudiante de 23 ans, qui dit avoir été violée, a raconté à l'AFP la réaction de certains de ses amis: "A l'époque, on m'a demandé comment j'étais habillée. J'ai expliqué que je portais un jean et un T-shirt. On m'a répondu: +ah, dans ce cas, ce n'est pas normal+".

    Laurianne 20 ans, s'est mêlée au cortège toulousain (120 personnes) dans une robe rose fuchsia. "Une amie a été victime d'un viol par une personne qu'elle connaissait", dit-elle, brandissant une pancarte qui clame: "connaître n'est pas consentir = 85% des violeurs sont des proches".

    A Strasbourg, où environ 70 personnes ont défilé, "les mentalités n'évoluent pas avec la seule force des lois", a fait valoir une femme au micro, encourageant les participants à la marche à "provoquer le débat" avec les passants.

    A Lyon, c'est au rythme du slogan "Macho t'es foutu, les salopes sont dans la rue" qu'une cinquantaine de personnes ont manifesté.

    "Il y a beaucoup de progrès à faire. En France on impose des parcours odieux aux victimes de viol, on leur fait par exemple traverser la ville pour faire des examens. C'est aussi incroyable qu'il y ait encore des viols dans les RER, les trains, alors qu'on pourrait mettre des caméras", a dénoncé Gaëlle Hym.

    Le phénomène des "Slutwalks" est né à Toronto, au Canada, en avril 2011, sous la forme d'une manifestation dénonçant les propos d'un policier qui avait dit que "les femmes devraient arrêter de s'habiller comme des salopes si elles ne veulent pas être victimes". Plus de 250 villes dans le monde ont, depuis, organisé des marches similaires.


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  • Malala à l'ONU pour défendre l'éducation des filles

    Publié le 25.09.2013, 21h46

    Aux côtés des grands de ce monde, la jeune militante pakistanaise Malala Yousafzai est venue porter son message à l'assemblée générale de l'ONU:

    Aux côtés des grands de ce monde, la jeune militante pakistanaise Malala Yousafzai est venue porter son message à l'assemblée générale de l'ONU: "Je rêve de voir chaque enfant éduqué". | Bas Czerwinski

    Zoom

    Aux côtés des grands de ce monde, la jeune militante pakistanaise Malala Yousafzai est venue porter son message à l'assemblée générale de l'ONU: "Je rêve de voir chaque enfant éduqué".
    "Au lieu d'envoyer des , au lieu d'envoyer des tanks en Afghanistan et dans tous ces pays qui souffrent du terrorisme, envoyez des livres", a plaidé mercredi l'adolescente de 16 ans, aux cheveux cachés sous un foulard clair, lors d'une réunion célébrant le premier anniversaire de "l'Initiative mondiale pour l' avant tout".
     

    "Au lieu d'envoyer des tanks, envoyez des crayons. Au lieu d'envoyer des soldats, envoyez des professeurs. C'est la seule façon de se battre pour l'éducation", a-t-elle insisté, reprenant les thèmes qui lui avaient valu un triomphe le 12 juillet dernier lors d'un discours extrêmement applaudi à l'ONU.
    "Nous pouvons combattre tous ces problèmes avec des crayons et des livres" , a-t-elle insisté, toute menue aux côtés du de la Croatie Ivo Josipovic, de la Première ministre du Bangladesh Sheikh Hasina, de la directrice générale de l'Unesco Irina Bokova et enfin de l'archevêque et prix Nobel de la paix Desmond Tutu.
    57 millions d'enfants non scolarisés
    "Nous voulons des femmes indépendantes (...) qui ont les mêmes droits que les hommes", a également insisté l'adolescente, devenue ces derniers mois l'une des figures planétaires les plus connues de la lutte pour l'éducation des filles.
    Selon l'ONU, 57 millions d'enfants en âge de fréquenter l'école primaire ne sont pas scolarisées dans le monde, dont 52% de filles.
    Et brodant sur une thème cher à Martin Luther King, l'une de ses inspirations, Malala a insisté sur la nécessité de rêver.
    "Nous devons rêver. Je rêve de voir chaque enfant éduqué. Je rêve de voir chaque être humain traité avec égalité. Je rêve de voir la paix partout dans le monde, au Nigeria, en Syrie, au Pakistan, en Afghanistan", a-t-elle ajouté. "Faisons en sorte que les rêves d'aujourd'hui deviennent la réalité de demain".
    Le secrétaire général de l'Onu Ban Ki-moon lui a peu après rendu hommage, soulignant son "courage et (son) triomphe", qui "ont inspiré des millions de personnes dans le monde".
    Depuis un an, l'adolescente qui avait failli mourir, attaquée en octobre 2012 par des talibans qui lui avaient tiré une balle en pleine tête alors qu'elle rentrait de l'école chez elle dans la vallée de Swat (nord-ouest du Pakistan) est devenue l'infatigable avocate de l'éducation, notamment pour les filles.
    Soignée au Royaume-Uni où elle s'est installée avec sa famille, elle vient de lancer dans ce but l'organisation "Malala Fund" et sort le mois prochain un livre "Je suis Malala" qui raconte sa vie, ses parents, ses convictions.
    Cette semaine, elle a participé à plusieurs événements en marge de l'assemblée générale de l'ONU, dont une initiative en faveur de la scolarisation de 400.000 enfants syriens réfugiés au Liban, avec l'ancien premier ministre britannique et envoyé spécial de l'ONU pour l'éducation Gordon Brown.
    Elle doit également se rendre prochainement à Washington.
    Sa passion, sa maturité, lui ont valu de très nombreuses distinctions, dont le prix Simone de Beauvoir, le Prix de l'Ambassadeur de la Conscience 2013 d'Amnesty international et le prix international pour la Paix de la fondation KidsRights.
    Elle est aussi devenue au printemps dernier la la personne la plus jeune en lice pour le prix Nobel de la paix.
    L'hebdomadaire américain Time l'a également fait figurer dans sa liste des "100 personnes les plus influentes du monde" et elle vient d'être nominée pour le le prestigieux Prix Sakharov du Parlement européen.


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    Au Soudan, une femme flagellée sous les ricanements des policiers

     
    Sur une vidéo qui vient d’être publiée sur Internet, des policiers soudanais hilares s’acharnent sur une femme à coup de fouet. Les ONG locales de défense des droits des femmes réclament pourtant depuis plusieurs années l’abrogation de la loi qui autorise les forces de l’ordre à fouetter les femmes qui, selon eux, ne respectent pas les bonnes mœurs.
     
    La vidéo a été postée dimanche 15 septembre par un média d’opposition soudanais. Le journaliste qui a publié ces images dit avoir reçu cette vidéo par courrier électronique, mais ne pas savoir quand cette scène s’est déroulée. Ces images ont vraisemblablement été tournées dans la région de la capitale Khartoum, à en juger par l’accent.

     
     
     
    La scène se déroule dans une cour - probablement celle d’un tribunal - devant laquelle est massée une foule de badauds. Un policier assène plusieurs coups de fouet à une femme assise en tailleur face au mur, tandis que la personne qui filme et une autre qui se tient à côté ne cessent de ricaner. À 39’’, le policier lance à la suppliciée, désignée par le prénom Halima : "Pour que tu ne montes plus dans des voitures dorénavant". Un de nos Observateurs au Soudan, qui a visionné la vidéo, indique qu’il n’est pas rare qu’une femme soit condamnée à des coups de fouet si elle a été surprise dans une voiture en compagnie d’un homme n’appartenant pas à sa famille proche (comme un mari, un père ou un frère).
     
    Le châtiment du fouet à l’encontre des femmes a été instauré après le coup d’État de 1989 et l’arrivée d’Omar el-Bachir au pouvoir. Cette pratique est courante mais ce n’est qu’en 2009, avec la condamnation à la flagellation de la journaliste Loubna Hassan, pour avoir porté un pantalon, qu’elle a été médiatisée. Depuis, les ONG de défense des droits des femmes font campagne pour l’abrogation de l’article 152 de la loi de 1991, communément appelée loi de l’ordre public, qui encadre ce type de châtiments.
    Contributeurs

    "Les bourreaux voulaient délibérément humilier cette femme, car en plus des coups de fouet elle est exposée au regard des curieux"

    Nahid Jabr Allah milite au sein de l’association de défense des droits des femmes et des enfants au Soudan. Elle participe à la campagne pour l’abrogation de la loi sur l’ordre public.
     
    Il est inacceptable qu’on fasse subir des sévices corporels à une femme ou un homme, quel que soit le délit que cette personne a pu commettre. Il s’agit d’une atteinte flagrante aux droits de l’Homme que nous dénonçons depuis plusieurs années. Sur cette vidéo, les bourreaux voulaient humilier cette femme, car en plus des coups de fouet elle est exposée au regard des curieux. C’est un traitement réellement dégradant.
     
    Le châtiment par les coups de fouet est malheureusement le lot de milliers de Soudanaises qui sont abusivement punies en vertu de la loi sur l’ordre public. Ce texte est très flou car il condamne les tenues vestimentaires et les comportements indécents sans en apporter la définition. Du coup, la conformité d’un vêtement avec les bonnes mœurs est laissée à la libre appréciation du policier. Toute femme qui porte un pantalon ou qui n’a pas la tête entièrement voilée risque jusqu’à 50 coups de fouet.
     
    Les autorités ont instauré une police spéciale, appelée police de l’ordre public, et des tribunaux spéciaux pour traiter ce genre de délits. Il s’agit d’une justice inique et expéditive car dans la plupart des cas, l’accusée est jugée et condamnée sur-le-champ, sans avoir recours à un avocat ni à aucune assistance juridique.
     
    C’est pour cette raison que nous menons depuis plusieurs mois campagne pour l’abrogation de cette loi qui appartient à un autre temps et qui est insultante pour le peuple soudanais. Actuellement, nous menons une campagne de soutien à une journaliste, Amira Osmane, qui a été arrêtée pour avoir refusé de porter le voile. Nous nous battrons jusqu’à ce qu’elle soit innocentée.

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  • “Abused Goddesses” : une campagne sacrée pour sauver les Indiennes

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    Invoquer les déesses contre la fureur des Hommes, c’est le propos de la campagne “Abused Goddesses” pour lutter contre la violence conjugale. Divinement choc.

    L’association Save The Children India a mis en place le projet Save Our Sisters. Un SOS pour les Indiennes qui méritait largement une campagne aux échos brûlants et ceux-là brillent de mille feux, d’autant que l’Inde fait partie des pays où la condition des femmes est des plus précaires. Inégalités, pauvreté, violences, mariages forcés, les abus faits aux femmes sont légion. Une ironie en coup de hache quand on sait que dans ce pays,  l’hindouisme (religion pratiquée par 80% de la population) est fort du poids de ses déesses. Dans ce contexte au paradoxe sombre, cette campagne baptisée “Abused Goddesses” (les déesses abusées) déboule tel un talisman en affiche. OOOOOM *

    Abused Goddesses : la campagne du sacré

    Save Our Sisters est une initiative à la pertinence réflective. Invoquer les divinités féminines pour rappeler la préciosité des femmes, placer la déesse et l’humaine au rang de soeurs, revenir à la base et abaisser sa main : telle est l’idée de la campagne “Abused Goddesses” et ça claque comme la gifle d’une mère à son gosse :

    Hey monsieur ! T’as compris ce qu’elle a dit la dame ? Il faut pas taper !

    Alors bien sûr, dans un autre pays, une autre culture pétrie d’une autre religion, cette campagne n’eut sans doute pas eu le même effet. Mais en Inde, l’hindouisme a son impact culturel et celui de ses déesses est inaliénable alors pour se faire entendre, SOS a demandé aux auteurs de ces violences de regarder les déesses en face… et leur conscience par la même occasion.

    Visage émacié mais mains et mental armés, les déesses livrent leur message et aucune d’entre elles n’a été choisie par hasard.

    • Affiche 1 : la déesse SARASWATI

    On commence par Saraswati, déesse de la connaissance et maîtresse des arts. Elle est créditée de l’invention du sanskrit et se détourne du matériel. Voici le visage que la campagne lui a donnée…

    Déesse représentée : Saraswati

    L’affiche est auréolée des différentes étapes de maquillage car non, ceci n’est pas un dessin :

    Typiquement, Saraswati est toujours représentée avec sa monture ( un cygne ou un paon), une fleur de lotus et son instrument (la vina). Et on ne pouvait pas résister à l’idée de vous montrer Saraswati dans sa représentation classique.

     

    • Affiche 2 : la déesse LAKSHMI

    Laksmi est une déesse bienfaitrice qui apporte Santé, richesse intérieure et Beauté. Chacune de ses 4 mains désigne une vertu spirituelle. Voici son visage pour SOS :

    Dans l’iconographie classique, Lakshmi a pour symbole l’or et les bijoux. Couronnée et vêtue d’un sari rouge, la déesse est assise en lotus et entourée de deux éléphants, animaux qui symbolisent la chance.

    LA DÉESSE LAKSHMI

    Affiche 3 : la déesse DURGA

    Durga est la Déesse-Mère. Elle symbolise l’Unité des forces divines et se manifeste contre les forces du mal. Vénérée depuis le 5ème siècle, elle est l’une des déesses les plus complexes car la plus “inaccessible”. Elle est simultanément épouse de Shiva et de Kalki (dernière incarnation de Vishnu).

    Le tigre (ou le lion ) que l’on retrouve à ses côtés symbolise son pouvoir illimité mis au service de la destruction du Mal. Ses multiples armes évoquent les différentes étapes et qualités que l’homme doit obtenir pour devenir grand: le détachement de l’ego pour se rendre libre, la connaissance de soi pour lutter contre la colère, la générosité contre la rancune; etc. Chaque arme est un instrument contre le mal en soi et de soi mais dans cet attirail, Durga livre surtout le message qui fait toute sa puissance : L’Amour est l’arme universelle.

    Et ça faisait longtemps qu’on n’avait pas invoqué l’Amour dans une campagne contre la violence ! Nous ne serions que trop vous recommander de vous rendre sur le site officiel… un peu comme on allume une bougie.

    * OM : (prononcer ” Auuuuum”) – Dans la religion hindouiste, le son “OM” est sacré et prononcé en début et en fin de chaque incantation. Il existe un son pour chaque point cardinal et le son “OM” correspond à l’axe du monde, le centre et la fin de toute chose.

    Images : SOS

    Source : Scoop Whoop  x Buzzfeed


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