C'est une vague de soutiens qui ne cesse de prendre de l'ampleur. L’opinion internationale est plus que jamais en alerte face au sort des 223 lycéennes retenues captives depuis près d'un mois par la secte islamiste "Boko Haram", quelque part au nord du Nigeria. La nouvelle vidéo diffusée lundi par ce groupe terroriste a de nouveau suscité l'indignation. Sur ces images, on peut voir une centaine de lycéennes habillées de longs voiles, laissant juste leurs visages découverts. Alors qu'il avait affirmé vouloir vendre les adolescentes comme des esclaves dans un précédent enregistrement, le chef de l'organisation, Abubakar Shekau, annonce cette fois avoir "en fait libérées" les jeunes filles en les convertissant à l'islam. Il réclame, en échange de leur libération, la remise en liberté de ses "frères " emprisonnés. Une demande d'ores et déjà rejetée par le pouvoir nigérian.
Partout dans le monde, des manifestations s'organisent contre cette intolérable captivité. A Paris, pas moins de deux rassemblements se tiendront mardi sur l’esplanade du Trocadéro. Il aura cependant fallu plusieurs semaines avant que la détresse des familles nigérianes, avec leur cri de ralliement "Bringbackourgirls" ("ramenez-nous nos filles"), trouve un tel écho. "Après l'annonce de l’enlèvement, nous avons vu les jours s'écouler sans aucune réaction, ni de la part du gouvernement français ni dans les médias. Nous avons donc décidé de lancer des opérations", explique Anne-Cécile Mailfert, porte-parole de Osez le féminisme, l'une des associations qui appellent à manifester à 18 heures au Trocadéro.
De Michele Obama au pape François
Aujourd'hui, le mot-clé #Bringbackourgirls a été partagé plus de trois millions de fois sur Twitter, et la pétition sur le site change.org a rassemblé près d'un million de soutiens. Michèle Obama, le pape François, l'actrice Angelina Jolie et bien d'autres ont depuis relayé le message. Une mobilisation qui s'explique par "le caractère particulièrement atroce de ce crime", explique Anne-Cécile Mailfert. Pour la militante féministe, "cet élan de solidarité peut contribuer à retrouver les jeunes filles enlevées, mais également aider toutes les jeunes nigérianes qui peuvent légitimement être terrorisées aujourd'hui".
De leur côté, les autorités françaises jouent un rôle de plus en plus actif dans le dossier. A l'instar des Etats-Unis ou du Royaume-Uni, la France vient d'envoyer des experts sur place pour participer à la traque des ravisseurs.
A l'initiative de François Hollande, un sommet doit en outre réunir samedi, à Paris, le Nigeria et les pays limitrophes autour de la question de la sécurité dans cette zone.