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Syrie: des barils d'explosifs largués
par le régime font 85 morts à Alep
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Publié le 02-02-2014 à 09h50Mis à jour à 22h01</time>
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Damas (AFP) - Le régime syrien a mené ce week-end son raid aérien le plus sanglant contre les quartiers rebelles d'Alep, faisant 85 morts, et s'en est violemment pris à l'opposition, au lendemain de la fin des pourparlers de Genève.
Dans l'est d'Alep, "au moins 85 personnes ont été tuées (samedi) par des barils d'explosifs lancés par des hélicoptères militaires sur des quartiers tenus par les rebelles", a affirmé l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
Il faut remonter au 15 décembre pour trouver un bilan presque aussi lourd, avec 76 morts.
Parmi les victimes figurent 65 civils, dont 13 enfants, a précisé l'OSDH. En outre, dix jihadistes du Front Al-Nosra, branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie, ont été tués dans un de leurs quartiers généraux, tandis que dix corps n'ont pu être identifiés.
Parallèlement, l'armée cherchait à pénétrer dans l'est de la ville, aux mains des rebelles depuis juillet 2012.
Selon le quotidien Al-Watan, proche du pouvoir, l'armée a "nettoyé" la majorité du quartier de Qaram al-Tarab à l'est et celui de Bani Zeid au nord. Elle veut désormais avancer vers l'est et le nord pour prendre la ville en tenailles.
Dans le centre de la Syrie, près de la frontière avec le Liban, se déroulaient par ailleurs de "vastes opérations militaires" destinées, selon le journal, à s'emparer de Zara, une localité majoritairement turkmène, proche du célèbre château croisé du Krak des Chevaliers.
L'OSDH a confirmé que l'armée avait pris la majorité de Qaram al-Tarab à Alep, et que des combats étaient en cours à Zara.
L'Observatoire a par ailleurs fait état d'un raid dimanche sur Mléha, localité au sud-est de Damas, qui a tué sept personnes.
Le régime dénonce les 'mensonges' de l'opposition
Alors que les pourparlers organisés en Suisse durant dix jours entre l'opposition et le régime se sont achevés vendredi sans résultats concrets, le vice-ministre des Affaires étrangères, Fayçal Moqdad, s'est déchaîné dimanche contre l'opposition.
Il l'a accusée de "mensonges et d'hypocrisie à l'égard du peuple syrien et du monde entier" depuis trois ans, traitant, selon l'agence officielle Sana, les membres de l'opposition de "mercenaires manipulés par des forces étrangères".
L'ambassadeur syrien à l'ONU et négociateur en chef à Genève, Bachar al-Jaafari, n'a pas été en reste, leur reprochant leur "absence de vision ou de programme politiques". "Ils ne voulaient discuter que du gouvernement de transition comme le leur avaient demandé ceux qui pensent pour eux", a-t-il martelé.
Pour Al-Watan, "la guerre maintenant n'est plus militaire mais s'est transférée sur les terrains politique et diplomatique", "des terrains que les Syriens maîtrisent bien". "La Syrie possède une puissante armée de diplomates et d'hommes politiques capables de défaire tous ceux qui osent lui faire face", a ajouté le journal.
Les Occidentaux veulent accroître la pression sur Damas pour obtenir un meilleur accès humanitaire et accélérer l'élimination des armes chimiques, selon des diplomates à l'ONU.
Un projet de résolution au Conseil de sécurité est en préparation pour réclamer que les humanitaires puissent accéder à Homs (centre) et à d'autres villes assiégées, selon ces sources.
Bien que cela n'ait pas été discuté à Genève, l'aide parvient désormais à Yarmouk, camp de réfugiés palestiniens à Damas, assiégé pendant des mois par le régime.
Dimanche, l'UNRWA, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens, a distribué des centaines de colis alimentaires pour la quatrième journée consécutive. Selon le porte-parole de l'UNRWA, 3.420 colis ont été distribués aux 18.000 habitants du camp depuis le 18 janvier.
La guerre en Syrie, qui a fait en bientôt quatre ans plus de 136.000 morts et des millions de déplacés et réfugiés, a de sanglantes répercussions au Liban voisin.
Un nouvel attentat suicide a ainsi tué quatre personnes samedi à Hermel, le quatrième à viser en un mois un fief du mouvement chiite libanais Hezbollah, engagé aux côtés des troupes syriennes.
L'attaque a été revendiquée par le "Front Al-Nosra au Liban", un groupe apparu récemment et qui porte le même nom que la branche officielle d'Al-Qaïda en Syrie. On ignore néanmoins les liens entre les deux groupes.