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Les Etats-Unis disposent d'éléments donnant à penser qu'une substance chimique toxique, probablement du chlore, a été utilisée en avril dans la ville syrienne de Kafar Zita. Des experts américains examinent les éléments accréditant une responsabilité du régime du président Bachar Al-Assad, a déclaré le département d'Etat, lundi 21 avril
Selon la Coalition nationale syrienne (CNS), principale force d'opposition, l'arméerégulière aurait fait usage d'armes toxiques à au moins neuf reprises depuis le début de l'année, dont six au cours du seul mois d'avril, causant quelques morts et des dizaines de blessés par suffocation, notamment à Kafar Zita, un gros bourg des environs de Hama dans le centre du pays.
Ces bombardements auraient pris la forme de barils d'explosifs remplis de chlore à l'état gazeux (dichlore) d'aspect jaune-verdâtre et à l'odeur âcre. Utilisée durant la Première Guerre mondiale sous le nom de bertholite, cette substance endommage les voies respiratoires et peut, à forte dose, provoquer la mort par asphyxie. A l'appui de ses dires, la CNS a produit la photo d'un cylindre en acier, portant l'inscription CI2, le symbole chimique du chlore à l'état gazeux. La CNS a demandé une enquête à l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques (OIAC), chargée de la destruction du stock syrien.
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Lire le reportage interactif : Syrie : l'enquête du "Monde" au cœur de la guerre
EN FRANCE, « QUELQUES ÉLÉMENTS » MAIS PAS DE PREUVE
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Dimanche, François Hollande avait déclaré que Paris disposait de « quelques éléments » mais pas de preuve faisant état de l'utilisation d'armes chimiques enSyrie. Selon le ministre des affaires étrangères, Laurent Fabius, les récentes attaques chimiques seraient « beaucoup moins importantes que celles de Damas il y a quelques mois, mais des attaques très mortelles, ponctuelles, au nord-ouest, pas loin du Liban ». Contrairement au sarin, qui est un liquide, le chlore est très volatil et se fixe moins facilement sur des tissus humains ou végétaux.
Le régime Al-Assad a consenti en septembre à se débarrasser de son arsenal chimique d'ici au 30 juin, afin d'éviter des frappes militaires occidentales. L'attaque au sarin du 21 août dans la banlieue de Damas avait fait 1 500 morts.
La télévision officielle syrienne a reconnu l'usage de ce gaz à Kafar Zita, tout en l'imputant au Front Al-Nosra, une milice djihadiste affiliée à Al-Qaida, déjà mise en cause par le régime dans l'hécatombe du 21 août, sans convaincre ni Washington ni Paris qui avaient conclu à la responsabilité de Damas.
Contrairement au sarin, le gaz chloré ne figure pas sur la liste des armes chimiques que Bachar Al-Assad a déclarées à l'OIAC l'an dernier en vue de leur destruction.
Lire notre récit en trois parties : Syrie (3/3) : Comment les Américains ont lâché les Français