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    "La mal-pensance des leaders du FN

    fait partie de leur prestige"

    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2014-05-27T13:04" itemprop="datePublished" pubdate="">27/05/2014 à 13:04    </time>lien 

    Pourquoi, malgré des décennies de combat anti-FN, le parti des Le Pen est-il devenu un acteur majeur du paysage politique ? Réponse de Pierre-André Taguieff.

    <figure itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject">Marine Le Pen triomphe le soir du 25 mai. Le Front national, qui a obtenu près de 25 % des suffrages, se proclame "premier parti de France".<figcaption>Marine Le Pen triomphe le soir du 25 mai. Le Front national, qui a obtenu près de 25 % des suffrages, se proclame "premier parti de France". © Pierre Andrieu /AFP</figcaption></figure>
     
    Propos recueillis par 
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    Après le séisme politique issu des urnes dimanche 25 mai, le politologue Pierre-André Taguieff, qui étudie le FN depuis des années, revient sur les raisons du succès du parti des Le Pen. Et pointe l'inefficacité des discours diabolisants tenus par les politiques depuis des décennies. 

     

     
     
     ©  DR
    Le Point.fr : Après les municipales, le FN réalise encore une forte percée électorale. Peut-on dire que Marine Le Pen a réussi la "dédiabolisation" de son parti ?

     

    Pierre-André Taguieff* : Oui et non. Car il ne s'agit pas d'un programme de "dédiabolisation" qui se serait réalisé linéairement. D'une part, la normalisation du FN est loin d'être achevée : la figure de Marine Le Pen reste fortement rejetée, dès lors qu'elle ne symbolise plus seulement une opposition radicale au pouvoir socialiste, à "Bruxelles", à la "mondialisation sauvage" ou à l'immigration de masse. D'autre part, la relative normalisation du FN n'est pas le simple effet de la décision prise par Marine Le Pen, reprenant sur ce point le projet défini par Bruno Mégret dans les années 1990, de "dédiaboliser" le FN. On ne se "dédiabolise" pas selon son bon vouloir. De multiples facteurs sont en jeu dans l'affaire. Le retrait progressif de Jean-Marie Le Pen est simplement dû à l'âge avancé du personnage provocateur. Son effacement a provoqué un appel d'air pour le parti qu'il plombait et isolait. Le renouvellement et le rajeunissement des cadres, des adhérents et des sympathisants du FN, à l'image de Marine, ont joué un rôle majeur. 

     

     
     
     ©  Sipa
    Enfin, il y a le contexte des années 2000 : la prise de conscience de la menace islamiste, la perte de confiance dans les élites nationales européistes, en passant par les peurs liées à l'immigration de masse et l'expérience inquiétante de la crise financière de 2008, qui a favorisé le retour de l'anticapitalisme démagogique et la diffusion des idées protectionnistes. Ce climat a globalement profité au nouveau FN, qui a su adapter son programme aux mouvements de l'opinion.

     

    La figure d'un personnage diabolisé "attire, séduit, voire fascine", écrivez-vous. Comment expliquer que la diabolisation puisse être un atout en politique ?

    Il faut rappeler que, dans le charisme politique, il y a une dimension démoniaque, perçue autant par les admirateurs du chef charismatique que par ses ennemis. Dotés d'un fort charisme, les grands démagogues et les pires dictateurs rassemblent et mobilisent autour d'eux, mais aussi contre eux. Ils font peur en même temps qu'ils donnent de l'espoir, en ce qu'ils incarnent la promesse d'une rupture salvatrice et d'un changement bénéfique. On attend d'eux de grandes choses, car ils promettent que l'impossible est désormais possible, et la déception qu'ils finissent par provoquer est d'autant plus profonde. Or, le propre du FN comme entreprise politique familiale, c'est qu'il existe en raison du charisme de ses dirigeants, Le Pen père ou Le Pen fille. Ils ne sont pas jugés sur leur action politique ou leur gestion des affaires publiques, mais sur leur discours de combat et leurs talents de tribun, leurs intentions affichées, leurs promesses alléchantes et tranchantes. Qui serait en désaccord avec le projet de "sauver la France" ? Pour séduire, il faut présenter un visage qui se distingue fortement de la masse des acteurs politiques formatés. La mal-pensance affichée des leaders du FN, à travers leur europhobie et leur anti-immigrationnisme, fait partie de leur prestige ou de leur capital symbolique, elle les distingue des autres leaders politiques, chantres de la "diversité" et de l'Union européenne en tant que voie du salut.

     
     
     ©  Boris Horvat/AFP

     

    3. Dans votre livre, vous évoquez également l'émergence d'un tripartisme. Le FN ne serait plus cette bulle de savon qui croît au gré des humeurs populaires ? Serait-il "installé" ?

    Il y a de bonnes raisons de le penser. L'anti-lepénisme incantatoire a échoué : non seulement le FN est toujours là, mais il constitue désormais l'une des trois grandes forces politiques en présence. Cet échec est avant tout celui de la gauche, qui avait cru dans les années 1984-1985, en créant un monstre répulsif (d'"extrême droite" ou de "droite extrême"), s'être donné l'arme décisive contre la droite. Et, de fait, grâce à un FN fort, la gauche a exercé un chantage permanent sur la droite libérale, soupçonnée en permanence de se rapprocher du "diable" lepéniste. Mais, désormais, l'arme s'est retournée contre le PS, confronté à un néo-lepénisme attractif pour les classes populaires et une partie croissante des classes moyennes. Par ailleurs, si la droite libérale a réussi à reprendre le pouvoir, avec Chirac puis Sarkozy, elle doit cependant compter aujourd'hui avec un FN dont le dynamisme la menace directement. Bref, la nouvelle vague lepéniste a modifié profondément le paysage idéologico-politique, qui passe du bipartisme à un tripartisme dont l'avenir reste encore indéterminé. Car un nouveau bipartisme pourrait surgir du chaudron de sorcière, opposant un camp national républicain à un camp européiste. La France politique est en cours de réinvention, sans l'avoir prévu ni voulu.

    Jean-Christophe Cambadélis a récemment reconnu l'échec du PS dans la critique du FN. Est-ce le début d'un aggiornamento sur le sujet ?

    Ces propos n'engagent que lui. La gauche plurielle donne toujours dans la rhétorique de la diabolisation, elle continue à lancer ses imprécations et à égrener ses clichés : "Le FN n'a pas changé", "Le FN est d'extrême droite" (parce qu'il est d'extrême droite), "Le FN avance masqué", etc. Jean-Luc Mélenchon se fait gloire d'affirmer que le FN est "fasciste" et qu'il faudrait l'interdire. La plupart des acteurs politiques, des éditorialistes et des intellectuels de gauche persévèrent, sans faire preuve de la moindre imagination, dans le discours de la dénonciation et du démasquage, prétendant dévoiler "le vrai visage du FN" en laissant entendre qu'il serait "fasciste" et "raciste". Ici encore, le meilleur allié des diabolisateurs du FN est Jean-Marie Le Pen, désireux de survivre à tout prix, à coups de provocations verbales et de calembours douteux, comme l'allusion à "Monseigneur Ebola" qui pourrait "régler en trois mois" le problème de "l'explosion démographique" en Afrique. Le 21 mai 2014, le Premier ministre a réagi en donnant dans la rhétorique diabolisatrice : les propos de Le Pen père dévoileraient "la vraie face du FN". Et ce, alors même qu'une violente campagne est menée contre lui, sur le thème "le vrai visage de Manuel Valls", titre du dernier pamphlet conspirationniste d'un héritier de Drumont. Le "vrai visage" est toujours celui du diable : Hitler ou le "fascisme". Le Premier ministre socialiste a enterré le désir d'aggiornamento du premier secrétaire du PS.

    Est-il encore pertinent de classer le FN à l'extrême droite ?

     

     
     
     ©  Franck Pennant/AFP
    L'expression "extrême droite" fonctionne comme une étiquette polémique, destinée à disqualifier un adversaire, et enveloppe une notion confuse. Elle n'est pas le produit de la conceptualisation rigoureuse d'un phénomène politique bien identifié, mais une expression douteuse reçue en héritage et reprise sans examen critique. À l'analyse, on se rend vite compte qu'elle fonctionne comme un quasi-synonyme de "fascisme", avec la suggestion trompeuse que le fascisme serait intrinsèquement de droite ou essentiellement situé à droite, ou, selon le cliché actuellement en vogue, "à droite de la droite". Or, les positions et les propositions du FN, aujourd'hui, constituent un mélange de thèmes ordinairement classés à droite ou à gauche, à l'extrême droite ou à l'extrême gauche. Son existence et son dynamisme témoignent de la dissémination de ces thèmes dans l'espace de l'opinion, qui n'est plus structuré par l'opposition entre le parti de l'ordre, de la conservation ou de la réaction et celui du mouvement, du changement ou du progrès. Le FN est une formation politique devenue inclassable en termes de droite ou de gauche. 

     

    Il s'agit d'un mouvement nationaliste dont la spécificité réside dans le style populiste de son leader et fondateur, Jean-Marie Le Pen, dont la fille Marine a pris la relève en "gauchisant", "jacobinisant" et "colbertisant" nettement le programme du parti. À la fois souverainiste et identitaire, donc anti-européiste, "antimondialiste" et anti-immigration, dont le leader se caractérise par son style populiste, il jumelle l'appel au peuple, le culte du peuple et le rejet des élites en place. En 1984, j'ai proposé de le catégoriser comme "national-populiste", et je pense que cette catégorisation est toujours la moins mauvaise.

    Si le discours moral est vain et contre-productif, que reste-t-il aux opposants du FN ?

     

     
     
     ©  Kenzo Tribouillard/AFP
    D'une façon générale, il faut juger les dirigeants politiques sur les résultats de leur action politique, et non pas sur leur charme personnel, leurs intentions déclarées ou leurs projets séduisants. Encore moins sur leurs bons mots ou leurs jeux de mots douteux, comme on le fait trop souvent dans les médias. Il reste l'essentiel : la critique argumentée et la lutte politique, projet contre projet. Le FN doit être traité comme l'est le Parti de gauche, ni plus ni moins. Les ennemis du FN doivent d'abord analyser son programme le plus froidement possible, à en relever les contradictions, les propositions irresponsables et dangereuses, les mesures purement démagogiques ou délirantes, etc. Puis examiner de près le comportement de ses élus, enfin le juger sur ses résultats locaux, dans la gestion municipale. 

     

    Mais l'essentiel est de répondre d'une façon crédible aux préoccupations et aux inquiétudes de l'électorat actuel et potentiel du FN, tout en offrant à tous les citoyens un projet exaltant et mobilisateur pour la France. Si les partis dits de gouvernement, installés dans la routine, ont perdu leur attrait, c'est en raison de leur impuissance à définir des horizons de sens. Ils doivent d'urgence chasser de leur discours les fleurs de cimetière de la rhétorique européiste standard, dont on connaît le principal motif : "l'avenir de la France, c'est l'Europe". Comment ne pas entendre par là l'annonce de la fin de la nation française ? On ne saurait s'étonner que la mort annoncée de la France ne soit pas une bonne nouvelle pour tous les Français. Le rejet de l'Europe est alimenté par l'arrogance du messianisme européiste.


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  • FN en tête des Européennes :

    un «immense honneur»

    pour Marine Le Pen

    Pauline Théveniaud | Publié le 25.05.2014, 20h00

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    Siège du Front national (Nanterre), ce dimanche soir. Marine Le Pen, forte du score massif du Front National, a réclamé «les dispositions qui s'imposent pour que l'Assemblée devienne nationale».

    Siège du Front national (Nanterre), ce dimanche soir. Marine Le Pen, forte du score massif du Front National, a réclamé «les dispositions qui s'imposent pour que l'Assemblée devienne nationale». | AFP/PIERRE ANDRIEU

     

    Elle n'a pas attendu 20 heures pour savourer sa victoire. «Oui, visiblement nous sommes en têtecompte tenu de l'écart entre nous et l'UMP», s'est félicitée Marine Le Pen auprès de l'AFP, sitôt les premiers sondages sortis des urnes connus.


    Une demi-heure plus tard, elle remerciait les Français pour l'«immense honneur» fait à son parti. 

    Selon l'estimation du rapport de forces national réalisée par Harris Interactive pour «Le Parisien» - «Aujourd'hui-en-France» et M6, leFront national arriverait effectivement largement en tête de ces élections européennes à 24,4%, loin devant l'UMP (20,3%) et le Parti socialiste (14,2%). 

    Une «défaite de l'UMPS», une «déroute», «la suite d'un mouvement qui dure depuis 42 ans», s'est réjoui Jean-Marie Le Pen. Le président d'honneur du parti d'extrême droite a, comme sa fille et héritière politique, Marine Le Pen, aussitôt demandé au président François Hollande de ne pas «être sourd et aveugle» au message adressé par les électeurs en procédant à une dissolution de l'Assemblée nationale. 

    Le Pen demande une dissolution

    Il faut «mettre en place la proportionnelle pour que chaque Français soit représenté et organiser de nouvelles législatives», a - comme prévu - exigé Marine Le Pen, pour qui l'Assemblée «n'a plus rien de nationale». «Non», a rétorqué en direct le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, tout en déplorant que «le Front national (soit) installé en France». Il s'est, ce dimanche soir, «produit une explosion», a «suffoqué» Jean-Luc Mélenchon, quand Ségolène Royal y voyait «un choc à l'échelle du monde».

    Un scrutin proportionnel, à l'heure où le gouvernement est particulièrement impopulaire et l'UMP minée aussi bien par les affaires que par les divisions... Le Front national avait une carte à jouer à l'occasion de ces européennes. Ce qu'il n'a pas manqué de faire. Marine Le Pen a mené campagne tambour battant, appelant en substance à détruire l'Europe de l'intérieur. Fustigeant une Union européenne qui met la France «sur la voie du sous-développement», la présidente du FN a multiplié les meetings autour de ses thèmes fétiches, prônant la sortie de l'euro, déplorant la perte de souveraineté nationale et blâmant une Europe passoire favorable à l'immigration.

    Fidèle à sa ligne, elle s'est félicitée, ce dimanche soir, que «le peuple souverain (ait) clamé qu'il voulait reprendre en main les règles de son destin», promettant «la politique des Français, pour les Français, avec les Français». «C'est la première étape de cette longue et nécessaire marche vers la liberté», a-t-elle martelé.

    «Ne me décevez pas!» haranguait-elle le 1er mai, pour mobiliser les électeurs. Ceux-ci l'ont visiblement entendue. Reste son autre objectif : parvenir à constituer un groupe d'eurosceptiques à Strasbourg. Il lui faut pour cela au moins 25 députés issus de sept pays. Ce soir, le FN regardera donc aussi au-delà des frontières hexagonales

    EN IMAGES. Européennes : les têtes de liste du FN
     

    Repères
    Résultat en 2009 : 6,34% (6e position)
    Nombre d'eurodéputés élus en 2009 : 3
    Têtes de liste : Florian Philippot (Grand Est), Jean-Marie Le Pen (Sud-Est), Marine Le Pen (Nord-Ouest), Gilles Lebreton (Ouest), Bernard Monot (Massif Central - Centre), Aymeric Chauprade (Ile-de-France), Louis Aliot (Sud-Ouest), Marie-Luce Brasier (Outre-Mer).


    TABLEAU. Le programme du FN



     

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    LeParisien.fr


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  • Villers-Cotterêts commémorera l’abolition de l’esclavage… sans son maire FN

    lien Villers-Cotterêts dans l'Aisne.

     

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    Villers-Cotterêts dans l'Aisne.  SICHOV/SIPA

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    POLITIQUE - Franck Briffaut, le nouveau maire d’extrême droite de cette commune de l’Aisne, refuse d’organiser la cérémonie annuelle du 10 mai, y voyant une «autoculpabilisation permanente»…

    Face au boycott, la mobilisation. Choqués par le refus du nouveau maire Front national de Villers-Cotteret (Aisne) de célébrer la commémoration annuelle de la mémoire de l’esclavage, associations et syndicats en ont pris l’initiative.

    Collectif

    Ce samedi, c’est donc le collectif Liberté, égalité, fraternité, rassemblant des associations de défense des droits (LDH, Licra, Mrap) et d’éducation populaire, et des syndicats (CFDT, CGT), qui mèneront les célébrations dans cette «ville mémoire» où est mort en 1806, le général Alexandre Dumas, père de l’écrivain du même nom, né esclave dans l’actuel Haïti et devenu, dans l’armée révolutionnaire, le premier général français d’origine afro-antillaise.

    La commémoration aura lieu à 11h au 41 rue du Général Mangin, où les associations locales membres du collectif se joindront à celle des Amis du général Dumas, à l’origine des commémorations depuis 2006.

    Valeurs de la République

    «Il ne s’agit pas que d’une commémoration mais des valeurs qu’il y a derrière. Parler d’esclavage, ce n’est pas culpabiliser la France mais célébrer les valeurs de la République», a déclaré à l’AFP Serge Romana, président de l’association antiraciste Comité Marche 98, qui participe à l’organisation du rassemblement de samedi.

    Le maire FN de la ville lui persiste et signe: «Cet esprit de repentance et d’auto flagellation permanente, ça commence à nous fatiguer. D’autant plus que je ne crois pas à la sincérité de ces initiatives. C’est une récupération politique qui n’a rien à voir avec la commémoration de la fin de l’esclavage», a expliqué Franck Briffaut vendredi au micro d’Europe1.


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  • <article itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Devant la statue de Jeanne d'Arc,

    Marine Le Pen mobilise

    pour les Européennes

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2014-05-01T11:25:16+02:00" itemprop="datePublished">01.05.2014 à 11h25</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-05-01T15:54:59+02:00" itemprop="dateModified">01.05.2014 à 15h54   </time>lien

     

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    Le traditionnel défilé du Front national (FN) du 1er-Mai, que le parti entendtransformer en démonstration de force à un peu plus de trois semaines des élections européennes, s'est élancé de la place du Palais-Royal, à Paris, en début de matinée. Le cortège – qui a rassemblé 5 300 participants selon la préfecture, 20 000 selon le FN – s'est rendu sur la place de l'Opéra, rendant hommage au passage à la statue de Jeanne d'Arc.

    « Il y a des enjeux fondamentaux qui sont en train de se jouer, nous sommes en train de perdre notre liberté, notre sécurité, notre prospérité. Il s'agit de lesreprendre et ça se passera le 25 mai lors des élections européennes, a déclaré la présidente du FN devant les caméras de télévision. Ne me décevez pas et allezvoter. » « Faites votre devoir de patriote. C'est un rendez-vous crucial, beaucoup plus qu'il n'y paraît. C'est le moment de s'interroger sur l'Union européenne [et] dedire stop ! » a-t-elle scandé à l'adresse de ses partisans dans un discours de trois quarts d'heure prononcé sous une pluie battante.

    Fustigeant l'UE et l'« UMPS », Marine Le Pen a donné à ces élections européennes un enjeu tout aussi national qu'européen : « Si le peuple français nous place en tête, le président de la République ne pourra pas ignorer le rejet de la construction européenne qui sera exprimé ». « Les instances de l'Union européenne seront obligées d'interrompre leur course folle. La seule solution sera la dissolution de l'Assemblée nationale, de nouvelles élections législatives et donc le moyen de changer radicalement la politique nationale », a-t-elle espéré.

    Autour d'elle et de Jean-Marie Le Pen figuraient la plupart des nouveaux maires FN et les principaux responsables du parti, sous une banderole « La Franceavance ».

    « ON EST CHEZ NOUS »

    Dans le cortège, La Marseillaise se faisait entendre, ainsi que des slogans tels qu'« On est chez nous ! » ou des « Marine présidente ! », selon le journaliste de France TV Info qui suit la manifestation. Il y a quelques fumigènes, beaucoup de drapeaux français, des drapeaux « FN » ornés d'une flamme, un grand drapeau de la Vendée ou des drapeaux « Oui à la France ».

     

    Le départ du cortège, conduit par Marine et Jean-Marie Le Pen, respectivement présidente et président d'honneur du parti, a été retardé par l'action de deux militantes féministes des Femen, qui se sont placées devant les manifestants avant d'être écartées par les forces de l'ordre. L'une d'elles avait le slogan « Epidémie fasciste » sur sa poitrine nue tandis que l'autre criait : « Stop à l'union fasciste ! »

    Marine Le Pen aborde ce 1er-Mai en position de force. Alors que le gouvernement est largement impopulaire, elle espère que son parti parviendra à la première place des élections européennes. Les sondages la placent au coude-à-coude avec l'UMP dans les intentions de vote.

     

     

     
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    Municipales : comment le FN tisse sa toile

    <time>Publié le 24-03-2014 à 21h11</time>

    Au-delà des résultats frappants comme à Hénin-Beaumont, Perpignan et Forbach, le Front national étend son implantation locale dans des régions où il n'avait pas réussi à percer.

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    <figure id="ultimedia_image"> Marine Le Pen venue soutenir le candidat FN aux municipales à Fréjus, David Rachline, le 18 mars 2014.
(VALERY HACHE/AFP) Marine Le Pen venue soutenir le candidat FN aux municipales à Fréjus, David Rachline, le 18 mars 2014. (VALERY HACHE/AFP) </figure>
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    À lire aussi

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    La percée historique du Front national au premier des élections municipales a été actée au premier tour des élections municipales dimanche 23 mars. Premier constat : le parti d'extrême droite étend son territoire. Il affirme son implantation locale.

    Les résultats du FN dimanche doivent se lire en tenant compte d'un effet en trompe l'œil. Il y a des résultats visibles immédiatement : une mairie gagnée à Hénin-Beaumont, des villes gagnables (Fréjus, Béziers, Perpignan, Saint-Gilles, Forbach), la capacité de se maintenir au second tour dans 315 villes et d'imposer des triangulaires et, enfin, le nombre d'élus au lendemain du premier tour (472 sur un objectif de 1.000).

    Il y aussi une partie immergée qui cache une progression significative, notamment dans les zones où le parti de Marine Le Pen n'avait pour l'instant pas réussi à percer. C'est ce que Nicolas Bay, l'expert électoral du FN, appelle "le lissage de la carte électorale". Premier indicateur : 597 listes FN ont été déposées 2014 contre 119 listes en 2008. Seuls neuf départements n'avaient pas de listes FN pour le premier tour cette année. Dans les villes où le FN s'est présenté, le parti enregistre un score moyen de 16,50%. En 2008, cette moyenne était de 9,22%. Concrètement : le parti d'extrême droite a obtenu 998.244 voix. En 2008, il ne réunissait que 144.017 voix.

    1 Le bassin méditerranéen, terre frontiste historique

    Le bassin méditerranéen est depuis un moment une terre électorale pour Front national. Et pourtant, les surprises sont au rendez-vous et la percée du parti de Marine Le Pen est historique. C'est aussi dans ces territoires que les électeurs se sont le plus mobilisés : 64 % à Béziers et 68,4 % à Fréjus par exemple. 121 listes avaient été présentées et dans 16 communes du Sud, le FN obtient plus de 25% des voix.

    A Orange, le sulfureux candidat d'extrême Jacques Bompard a été réélu au premier tour avec près de 60% et sa femme Marie-Claude Bompard manque de peu sa réélection à Bollène avec 49,35%.

    Dans le Sud, Robert Ménard obtient 44% à Béziers. Le compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, récolte 34,4% à Perpignan. Surprise, Philippe Lottiaux est en tête à Avignon à 29,50%. Le jeune candidat FN David Rachline est en tête du premier tour des municipales à Fréjus avec 40,2%. Le maire sortant Jean-Paul Fournier (UMP) est en ballottage favorable à l'issue du premier tour à Nîmes. Il devance avec 37,1% la liste FN conduite par Yoann Gillet (21,1%).

    "Ces très bons résultats valident notre stratégie de présenter des listes dans toutes les grandes villes", croit savoir Nicolas Bay. Marine Le Pen est, elle, persuadée que le potentiel de développement du parti se trouve dans ces grandes agglomérations.

    A Marseille, le candidat FN Stéphane Ravier devance le candidat PS Patrick Mennucci avec 23,16% contre 20,77% respectivement. Stéphane Ravier arrive en deuxième position face à Jean-Claude Gaudin qui caracole en tête et obtient 37,64% des voix. En s'immisçant entre les deux favoris, le FN Stéphane Ravier crée la surprise. Le candidat frontiste pourrait avoir un poids décisif dans le futur conseil municipal, où ne siégeait jusqu'ici qu'un élu frontiste.

    A Beaucaire, dans le Gard, le jeune Julien Sanchez est en tête avec 32,84%. A Saint-Gilles, le député d'extrême droite Gilbert Collard annonce avoir récolté 42,5% des voix. A Tarascon, Valérie Laupies est en ballotage favorable avec 39,24 %. Il y a aussi Cogolin (39,03%) et Brignoles (37,07%). A Carpentras, le suppléant à l'Assemblée de Marion Maréchal-Le Pen, Hervé de Lépinau, se place derrière le maire PS Francis Adolphe (37,33%), rassemblant 34,38% des électeurs.

    Au Cannet, Michèle Tabarot, bras droit du président de l'UMP Jean-François Copé, a été réélue pour un 4e mandat avec 50,8% des voix. Le FN fait son apparition à la deuxième place avec 18,5%.

    La discrète ville d'Antibes  a vu l'ex-ministre Jean Leonetti réélu avec 63%. Un jeune FN arrive second avec 20,6%. A Cagnes-sur-Mer, l'UMP Louis Nègre bien implanté a été réélu avec 52,6% des votes. Le FN a plus que doublé son score de 2008, en remportant 24,3%.

    Dans la capitale des parfums de Grasse, le FN emmené par une figure locale a réalisé 21%. A Menton, le député UMP Jean-Claude Guibal, élu depuis 25 ans, arrive en tête avec 38,8%. Il doit faire face à une quadrangulaire, la candidate FN Lydia Schenardi, aussi conseillère régionale, enregistre 22,35% des voix.

    2 Dans l'est, la dédiabolisation en marche

    Dans l'est de la France, la stratégie de dédiabolisation du Front national est en passe de réussir. C'est aussi le même constat que dans le Nord : le parti d'extrême droite est très présent dans les grandes villes de la région et dans les zones rurales.

    En 2008, seules trois listes FN avait été déposées dans l'Est. Cette année, en Lorraine, le parti d'extrême droite a placé 11 listes au second tour dans cette région. Dans cinq communes de l'Est, le FN obtient plus de 25% des suffrages.

    Le FN est en tête dans des villes symboliques. A Forbach, le très médiatique vice-président du FN Florian Philippot enregistre 35%. Le Front national est également arrivé en tête à Hayange, où se trouvaient les emblématiques hauts-fourneaux d'ArcelorMittal où se présentait le candidat FN Fabien Engelmann, qui est un ancien de l'extrême gauche et de la CGT.

    A Strasbourg, l'UMP Fabienne Keller est arrivée en tête avec 32,93% des suffrages exprimés, devant le sortant PS Roland Ries (31,24%), avec un FN en mesure de se maintenir au second tour (10,94% des voix).   Fabienne Keller, aux manettes de la ville entre 2001 et 2008, n'aura peut-être pas sa revanche en raison de cette triangulaire avec le candidat FN Jean-Luc Schaffhauser.

    A Mulhouse, le maire sortant UMP Jean Rottner se trouvait en ballottage favorable avec 42,17% des voix. Il fera face dans une triangulaire à un PS en léger recul par rapport à 2008 et un FN en forte poussée atteignant 21,85% des voix (alors que 14,27% des électeurs avaient voté FN en 2008).

    3 Le Nord-Pas-de-Calais, terre de conquête pour le FN

    Le parti de Marine Le Pen étend son influence dans le Nord-Pas-de-Calais, non seulement dans le bassin minier mais aussi dans les grandes villes de la région. Il y a déjà la victoire de Steve Briois dès le premier tour à Hénin-Beaumont, ville hautement symbolique et propulsée laboratoire des idées frontistes.

    La progression de l'implantation du Front national est spectaculaire. Le FN y présentait 50 listes cette année contre 10 en 2008. A l'issue du premier tour, le FN dépasse les 25% dans 11 communes.

    A Lille, Martine Aubry est arrivée en tête avec 34,86%, en forte baisse par rapport à 2008. Surtout elle devra lutter contre le candidat FN qui fait plus que tripler, avec 17,15%, son précédent score.

    A Roubaix, le candidat frontiste frôle les 20%. Le FN se maintient également à Tourcoing, poussant le maire sortant Michel-François Delannoy, pourtant élu au premier tour en 2008, à une triangulaire.

    A Dunkerque le socialiste Michel Delebarre, maire depuis 1989, est nettement distancé par son ancien adjoint Patrice Vergriete à la tête d'une liste divers gauche. Le Front national frappe un grand coup, avec 23,15% des voix.

    A Liévin, au coeur du bassin minier, la liste FN obtient 26,86% mais est éliminée.  A Billy-Montigny, le candidat frontiste arrive second avec 26,93%. Le FN culmine à 28,86% à Montigny-en-Gohelle. A Outreau, le parti d'extrême droite enregistre 25,46%. A Bruay-la-Buissière, 36,84%.

    A Boulogne-sur-Mer,  le ministre des Transports Frédéric Cuvillier est en ballottage très favorable et devance un FN arrivé en deuxième position avec 21,55%.

    4La Bretagne, terre de mission frontiste

    Fait nouveau et inattendu, le Front national réussi à se maintenir dans trois villes en Bretagne au second tour. A Fougères le FN obtient 16,94%, à Saint-Brieuc, le candidat frontiste récolte 11,29% et à Lorient, le parti d'extrême droite enregistre 14,78% des voix.

    En 2008 en Bretagne, le parti d'extrême droite n'avait pu présenter qu'une seule liste, à Lorient, et n'avait même pas réussi à passer le second tour. Le Bretagne est devenue une terre de mission pour le Front national où 10 listes avaient pu être présentées. La progression est en tout cas incontestable. "On avait essayé de mesurer une droitisation de la Bretagne avec la Manif pour tous et le mouvement des bonnets rouges", commente Nicolas Lebourg. "Certes, le FN est encore faible, la Bretagne étant traditionnellement réfractaire aux idées frontistes, mais il récolte beaucoup de voix".

    A Brest, le candidat frontiste frôle le maintien au second tour avec 9,8% des voix. En 2008, aucune liste frontiste n'était présente. Le score est toutefois inférieur à la présidentielle de 2012 où Marine Le Pen avait eu 11,6% des voix.

    • A Quimper, le FN a 8,42% des voix
    • A Morlaix, le candidat FN récupère 7,86%
    • A Rennes, le FN était à deux doigts d'être au second tour avec 9,52%
    • Pareil à Saint-Malo,  où le FN récolte 9,46%
    • Même chose Vannes où 9,75% des voix pour le candidat frontiste

    Si les scores du parti d'extrême droite sont forts, les chiffres sont à relativiser. À Morlaix, Quimper et Saint-Malo, le score du Front est plus faible qu'à la présidentielle de 2012.

    Plus largement sur la façade Ouest et atlantique, les scores du FN varient largement. En Haute-Normandie, le parti d'extrême droite se maintient  dans huit communes. En 2008, aucune liste n'avait été déposée. Dans certaines communes de Haute-Normandie comme à Elbeuf ou au Tréport, le Front National était la seule opposition.

    PHOTOS. Ces villes où le FN mène au score

    PHOTOS. Ces villes où l'extrême droite mène au score

    PHOTOS. Ces villes où l'extrême droite mène au score

    PHOTOS. Ces villes où l'extrême droite mène au score

    PHOTOS. Ces villes où l'extrême droite mène au score

    PHOTOS. Ces villes où l'extrême droite mène au score

    PHOTOS. Ces villes où l'extrême droite mène au score

    Paul Laubacher - Le Nouvel Observateur

     

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    Sur le web: Hénin-Beaumont: manifestation contre le FN  VIDEO

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