• Les députés PS veulent un amendement sur la procréation médicale assistée

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2012-10-12T06:46:37+02:00" itemprop="datePublished">12.10.2012 à 06h46</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-10-12T12:17:13+02:00" itemprop="dateModified">12.10.2012 à 12h17</time>

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    Bruno Le Roux, le 22 décembre 2011 à l'Assemblée nationale.

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    Bruno Le Roux, chef de file des députés PS, souhaite voir déposé un amendement sur la question de la procréation médicale assistée (PMA) au moment de l'examen du projet de loi sur le mariage homosexuel, a-t-il expliqué à quelques journalistes vendredi 12 octobre. Avec cette annonce, M. Le Roux entre en opposition directe avec le premier ministre, qui avait annoncé mercredi que le texte sur le mariage homosexuel n'aborderait pas la PMA, renvoyant cette question "à une loi complémentaire qui pourrait être une loi sur la famille".

    La PMA pour les couples d'homosexuelles, "c'est une question dont on sait qu'elle sera sous-jacente pendant le débat sur le mariage. Autant la poser et pourquoi pas essayer de la résoudre au moment du débat sur le mariage pour tous", a déclaré M. Le Roux. "Quel intérêt de vouloir scinder les choses ? Moi je pense qu'il vaut mieux avoir le débat en une fois", a-t-il ajouté, soulignant que "quand on peut faire un texte qui soit complet par rapport à nos engagements, autant le faire dès le début". D'autant que selon lui, "quand on renvoie" une question à un autre projet de loi, "on n'est jamais sûr" de savoir quel texte pourra l'accueillir.

    Alors qu'on lui faisait remarquer que c'était en contradiction avec ce qu'a tranché Jean-Marc Ayrault mercredi, M. Le Roux a répondu : "Il y a une vie parlementaire", et "il y a une discussion à avoir avec le Parlement".

    SOUTIEN DE BERTINOTTI ET DE DÉSIR

    Les réactions n'ont pas tardé, après cette sortie qui s'annonce pour le moins remarquée. La ministre de la famille, Dominique Bertinotti, a abondé dans le sens de Bruno Le Roux, dans une interview donnée vendredi sur Canal+. "Il est normal qu'au travers des questions de parentalité qui sont posées, toutes les questions de la parentalité puissent être abordées, dont celle de la procréation médicalement assistée", a-t-elle déclaré. "Je pense effectivement qu'il faut répondre à la diversité des situations familiales. Cette question de la procréation médicalement assistée doit trouver une réponse", a ajouté la ministre.

    Lireen édition abonnés  : Projet de loi sur le mariage gay : la tension monte avant les ultimes arbitrages

    Harlem Désir, futur premier secrétaire du PS, s'est prononcé également pour l'inclusion, dans la loi sur le mariage homo, du droit à la procréation médicalement assisté (PMA), et a jugé bon que les députés enrichissent ce texte, n'y voyant nul "accroc" avec le gouvernement. "Le groupe socialiste apporte une contribution, ce n'est pas une contradiction", a assuré le premier secrétaire par intérim, dont la motion a recueilli 68 % des voix des militants jeudi.

    "Pour que la majorité fonctionne bien, il faut que le gouvernement soit à l'initiative" et qu'il y ait la possibilité, pour les groupes parlementaires, d'être "dans la contribution, l'enrichissement". "Je suis favorable à ce que, effectivement, il y ait cet accès à la procréation médicalement assistée pour les couples homosexuels femmes", a-t-il encore dit sur France Info.

    Jean-Michel Baylet, président du Parti radical de gauche, a appelé pour sa part à être prudent et à ne pas se "tromper de débat". L'ouverture de la PMA aux couples de femmes "relève des questions de bioéthique", écrit le sénateur dans un communiqué, alors que les députés PS veulent inclure cette question dans le projet de loi sur le mariage homosexuel. "Les radicaux de gauche soutiennent sans réserve le mariage pour tous et la reconnaissance de l'homoparentalité, mais appellent à la prudence sur la question" de la PMA pour couples de femmes, insiste M. Baylet.

    LES ASSOCIATIONS CRAIGNENT UN TEXTE "A MINIMA"

    Mercredi, M. Ayrault avait pourtant conforté la ministre de la justice, Christiane Taubira, qui avait déjà indiqué que les questions liées à "la parentalité au sens large" ne seraient pas abordées dans ce texte. Il avait cependant provoqué des critiques au sein d'associations, qui craignent un texte "a minima".

    Les associations homosexuelles telles que l'inter-LGBT (lesbienne, gay, bi et trans) ou l'association des parents et futurs parents gays et lesbiens (APGL) estiment que mariage et adoption ne peuvent pas être abordés séparément des questions de parentalité et de filiation. En septembre, le député PS Bernard Roman s'était dit favorable à l'accès à la PMA pour les couples d'homosexuelles et avait annoncé qu'il défendrait des amendements en ce sens lors du débat sur le projet de loi instaurant le mariage homosexuel.

    Le projet de loi sur le mariage homosexuel doit être examiné en conseil des ministres le 31 octobre. Son examen à l'Assemblée pourrait commencer en décembre.


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  • Accueil > Politique > Maurel : "Je suis candidat pour être premier secrétaire du PS"

    Maurel : "Je suis candidat pour être premier secrétaire du PS"

    Créé le 12-10-2012 à 18h24 - Mis à jour à 18h50

    Le tenant de l'aile gauche du parti annonce qu'il affrontera Harlem Désir dans un entretien au "Nouvel Observateur".

    Emmanuel Maurel et Jérôme Guedj, le 12 septembre 2012 à Paris (JACQUES DEMARTHON / AFP)

    Emmanuel Maurel et Jérôme Guedj, le 12 septembre 2012 à Paris (JACQUES DEMARTHON / AFP)
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    Le match aura-t-il lieu ? A l'issue du vote sur les motions qui s'est déroulé jeudi soir au PS, la question se posait. Les statuts socialistes précisent que seuls les premiers signataires des deux motions arrivées en tête peuvent concourir à la direction du parti, à l'occasion d'un second vote prévu le 18 octobre. Mais Emmanuel Maurel, qui a réuni 13,31% des voix des militants, laissait planer le doute sur sa volonté d'affronter Harlem Désir, crédité de 68,35% des suffrages. Le tenant de l'aile gauche du parti répond au "Nouvel Observateur". 

    Qu'avez-vous décidé ?

    - J'ai décidé d'être candidat devant les militants le 18 octobre. C'est pour moi l'occasion de reconnaître ce qui s'est passé lors du vote du 11 octobre. Il y a eu un moment démocratique assez inattendu. La diversité du parti s'est exprimée. On a bien vu pendant quelques semaines que certains voulaient faire de ce congrès un non-évènement. On nous annonçait un congrès joué d'avance. Et ce qui est formidable, c'est que les militants se sont prononcés en liberté et ont pris ce congrès au sérieux. On veut continuer.

    Qui voulait en faire "un non-évènement" ? 

    - Une partie des dirigeants qui ont porté la motion 1 [emmenée par Harlem Désir] étaient déjà passés à autre chose. Ils ont souhaité un congrès expédié et précipité. Ils avaient même commencé à nommer les numéros un, deux, trois, quatre du parti. On se rend compte aujourd'hui que les militants ont considéré que c'était une façon de prendre le congrès à l'envers et, nous, on veut prendre le congrès à l'endroit.

    Qu'est-ce qui vous différencie de la motion arrivée en tête ?

    - Nous portons l'exigence d'un parti qui soutient sans faille le gouvernement mais qui est en même temps autonome. Nous voulons réaffirmer le rôle irremplaçable des militants quand les socialistes sont au pouvoir. Il faut faire un parti fort, un parti fier, un parti acteur du changement et non pas un parti simplement commentateur. Sur le fond, nous souhaitons une réorientation européenne comme nous dénonçons la sacralisation de ce chiffre de 3% de déficit public pour l'année prochaine, qui ne semble ni tenable ni pertinent.

    Espérez-vous capitaliser sur les voix des trois autres motions ?

    - Je constate que près d'un tiers des militants n'ont pas apporté leur suffrage à une motion qu'on annonçait ultra-majoritaire. La première satisfaction que j'en tire, c'est que nous sommes parvenus à réveiller le congrès. On a mis les débats sur la table et non pas sous le tapis. Et sur toutes une série de questions : la réorientation européenne, la marche forcée à la réduction des déficits, la révolution fiscale, l'urgence écologique... Ce qui est intéressant dans les trois autres motions, c'est que nous avons un certain nombre de préoccupations communes. C'est l'occasion pour moi, lors de cette courte semaine de campagne, de les remettre à l'ordre du jour.

    Avez-vous discuté avec les représentants de ces trois autres motions ?

    - Ce que j'espère, c'est le soutien des militants. Ils ont voté en liberté le 11 octobre, qu'ils continuent à le faire, qu'ils amplifient cette dynamique le 18 octobre.

    Où se trouve aujourd'hui l'aile gauche du PS ? Autour de Hamon, autour de Montebourg, tous deux dans la motion 1, ou autour du trio Maurel-Guedj-Lienemann ?

    - Ce qui m'intéresse, ce n'est pas d'être l'aile gauche du parti, mais d'ancrer le parti à gauche. De ce point de vue là, on a réussi une étape. Le très bon score de la motion 4 [portée par Stéphane Hessel] est aussi porteur d'une exigence de changement à gauche. Benoît Hamon et Arnaud Montebourg sont des camarades ministres qui font leur travail et qui essayent de contribuer au changement à leur manière et je leur en sais gré.

    Quel score espérez-vous réaliser ?

    - A partir du moment où l'on voit clairement que c'est un congrès qui n'est pas verrouillé, où les militants s'expriment en conscience, la question n'est pas de faire un score. Je suis clairement candidat pour être premier secrétaire du Parti socialiste.


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    Au PS, la motion Harlem Désir ne fait pas le plein

    LE MONDE | <time datetime="2012-10-12T11:09:24+02:00" itemprop="datePublished">12.10.2012 à 11h09</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-10-12T12:14:52+02:00" itemprop="dateModified">12.10.2012 à 12h14</time>

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    <figure class="illustration_haut"> Le premier secrétaire du Parti socialiste par intérim, Harlem Désir, jeudi 11 octobre à Aulnay-Sous-Bois (Seine-Saint-Denis), lors du vote des militants pour les motions. </figure>

    Un seul mot d'ordre : positiver. La motion de la direction du Parti socialiste, portée par le premier secrétaire par intérim, Harlem Désir, est arrivée en tête, jeudi soir 11 octobre, du vote des militants, avec un score de 68,23 %, selon des résultats partiels communiqués par le PS vendredi matin portant sur 93 % du corps électoral dépouillé. Un succès mitigé à deux semaines du congrès de Toulouse alors que l'aile gauche du parti, représentée par la motion 3, termine deuxième avec 13,4 % des voix, juste devant la surprise de la soirée, à savoir le score obtenu par la motion 4 présentée par Stéphane Hessel, frôlant les quelque 12 % (abonnés).

    Impulsée par le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, et l'ancienne première secrétaire du PS Martine Aubry, signée par la totalité des poids lourds du gouvernement, la motion de soutien à François Hollande n'est donc pas parvenue à atteindre le score de 90 % initialement prévu par la direction de la rue de Solférino. "Faire moins de 70 % avec un tel casting politique est tout de même un échec. C'est le signe qu'avec l'arrivée de la gauche au pouvoir, le centre de gravité socialiste s'est déplacé du parti vers le gouvernement et le Parlement, et que le PS n'intéresse plus vraiment", considère, en privé, l'un de ses signataires.

    Lire aussi : Congrès du PS : la crainte d'une faible participation avive les tensions

    Depuis plusieurs jours, l'entourage d'Harlem Désir, inquiet d'un mauvais résultat, avait commencé à dégonfler l'objectif des 90 %. "Ceux qui ont parlé de 90 % savent pertinemment que ce score ne peut pas être atteint dans un congrès entre cinq motions", considère le sénateur du Val-de-Marne, Luc Carvounas, proche de Manuel Valls. "C'est une manière d'entonner un nouvel air prévisible, celui du premier secrétaire mal élu", ajoute le député de l'Essonne Malek Boutih.

    CIRCONSCRIRE LES CRITIQUES

    Dès l'annonce des résultats, jeudi soir, au siège d'un PS déserté par l'ensemble des "éléphants", plusieurs signataires de la motion majoritaire ont tenté de circonscrire les critiques. "On est plutôt dans la moyenne haute des derniers congrès", a expliqué Alain Fontanel, secrétaire national chargé des fédérations, rappelant que lors des derniers congrès du PS réunissant plus de quatre motions, "jamais la motion majoritaire n'avait dépassé les 70 %".

    "On nous reprochait avant le vote de vouloir verrouiller. On constate à l'arrivée que le PS est un parti vivant, avec un débat entre différentes lignes, mais que celle de la direction est bien majoritaire", a déclaré David Assouline, porte-parole de la Rue de Solférino. "Avec une majorité de 68 %, ce vote est avant tout le vote de l'unité et de la responsabilité", a déclaré vendredi matin Harlem Désir.

    "IL VA FALLOIR RÉAJUSTER"

    Le 18 octobre, M. Désir devrait donc affronter Emmanuel Maurel, le représentant de l'aile gauche du parti, lors d'un second tour militant, pour le poste du prochain premier secrétaire. M. Maurel a en effet qualifié jeudi soir de "plus que vraisemblable" sa candidature. Avec près de 14 %, sa motion n'a perdu que quatre points par rapport aux 18 % réalisés par Benoît Hamon lors du congrès de Reims en 2008. Ce dernier, ministre délégué à l'économie sociale et solidaire, a préféré rejoindre la motion majoritaire. "Nous sommes très contents. C'est la preuve que notre analyse était la bonne", a commenté M. Maurel.

    "En additionnant les quatre motions minoritaires, c'est un tiers du parti qui n'adhère pas à la motion majoritaire", a ajouté le député de l'Essonne Jérôme Guedj, autre figure de la motion 3, qui s'est félicité d'une "petite fronde des militants", mais a regretté "le mauvais calcul" de M. Hamon. "Si l'aile gauche avait été unie, nous aurions dépassé facilement les 20 %", a-t-il estimé.

    Avec un résultat sous la barre des 70 % pour la motion majoritaire, les équilibres entre ses différentes composantes au sein des instances vont devoir être revus à la baisse. Les représentants de chaque sensibilité devraient donc rapidement reprendre leurs réunions pour faire les comptes. "Il va falloir réajuster, on ne fait pas entrer autant de personnes dans 70 % que dans 90 %", a déclaré Marc Coatanéa, premier secrétaire fédéral du Finistère et proche de Harlem Désir. "Certains vont devoir être moins gourmands", a d'ores et déjà prévenu un "négociateur".

    Lire aussi : Harlem Désir, patron par intérim d'une maison vide et François Lamy, le "ministre du congrès" (abonnés)

    </article> <aside class="fenetre"> Résultats du vote des motions et calendrier

    Résultats La motion 1, "Mobiliser les Français pour réussir le changement", dont Harlem Désir est le premier signataire, obtient 68,23 % (après 92,95 % des votes dépouillés). La motion 2, "Question de principes", soutenue par Juliette Méadel, avec Gaëtan Gorce, remporte 5,2 % des suffrages. La motion 3, "Maintenant la gauche", présentée par Emmanuel Maurel, avec Jérôme Guedj, 13,42 %. La motion 4 dont le premier signataire est Stéphane Hessel, avec Pierre Larrouturou, "Oser. Plus loin, plus vite", 11,81 %. La motion 5, "Toulouse, mon congrès", de Constance Blanchard, recueille 1,35 %.

    Participation Elle s'élève à environ 50 %. 173 000 adhérents (dont 72 000 à jour de cotisation) étaient appelés aux urnes.

    Calendrier Le vote des adhérents pour élire le premier secrétaire (entre les premiers signataires des deux motions arrivées en tête) aura lieu le jeudi 18 octobre. Les 19 et 20 octobre se tiendront les congrès fédéraux. Enfin, du 26 au 28 octobre se déroulera le congrès national de Toulouse.

    </aside> Résultats du vote des motions et calendrier
    • Résultats

    La motion 1, "Mobiliser les Français pour réussir le changement", dont Harlem Désir est le premier signataire, obtient 68,23 % (après 92,95 % des votes dépouillés). La motion 2, "Question de principes", soutenue par Juliette Méadel, avec Gaëtan Gorce, remporte 5,2 % des suffrages. La motion 3, "Maintenant la gauche", présentée par Emmanuel Maurel, avec Jérôme Guedj, 13,42 %. La motion 4 dont le premier signataire est Stéphane Hessel, avec Pierre Larrouturou, "Oser. Plus loin, plus vite", 11,81 %. La motion 5, "Toulouse, mon congrès", de Constance Blanchard, recueille 1,35 %.

    • Participation

    Elle s'élève à environ 50 %. 173 000 adhérents (dont 72 000 à jour de cotisation) étaient appelés aux urnes.

    • Calendrier

    Le vote des adhérents pour élire le premier secrétaire (entre les premiers signataires des deux motions arrivées en tête) aura lieu le jeudi 18 octobre. Les 19 et 20 octobre se tiendront les congrès fédéraux. Enfin, du 26 au 28 octobre se déroulera le congrès national de Toulouse.


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    Ségolène Royal: "François et moi avons été un couple mythique"

    Par , publié le <time datetime="2012-10-11 13:40:00" itemprop="datePublished" pubdate="">11/10/2012 à 13:40</time><time datetime="2012-10-11 18:43:20" itemprop="dateModified">, mis à jour à 18:43    </time>
    lien

    Dans Le Rose et le gris, Michèle Cotta dresse un premier portrait du président au pouvoir, en plongeant la plume de la curiosité dans l'encre des confidences. Dont celles de Ségolène Royal. Hollande-Royal: lui et elle, lui par elle... 

    <aside class="toolbar">

     

    </aside> <figure class="ouverture"> Ségolène Royal: "François et moi avons été un couple mythique" <figcaption>

    ELYSEE - Les retrouvailles entre François Hollande et Ségolène Royal, le 4 avril, lors d'un meeting à Rennes, ont été l'un des moments les plus commentés de la campagne présidentielle.

    REUTERS

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    EXTRAITS DU LIVRE LE ROSE ET LE GRIS, de Michèle Cotta

    Deux ambitions parallèles

    "Ce n'est pas moi, dit-elle, qui lui ai barré la route en 2007. S'il s'était présenté, je l'aurais trouvé légitime, puisqu'il était le premier secrétaire du PS, et je me serais retirée. Non, le grand empêcheur a été en réalité Lionel Jospin, même si personne, à l'époque, ne l'a vu venir. Il avait passé le flambeau à François en 2002 sans se préoccuper de ce que deviendrait la gauche. En 2006, il veut revenir, il arrive à La Rochelle, il fait une déclaration dans ce sens et il est furieux parce que François ne me dégomme pas sur-le-champ!" 

    Elle décrit néanmoins François Hollande, sur le moment, plus sensible qu'il ne l'a montré aux chances de retour de Lionel Jospin, et même prêt à faire un "ticket" avec lui s'il était élu en 2007: l'Elysée à l'un, Matignon à l'autre. "J'ai dit à François Hollande, dans notre maison de Mougins, devant notre fils Thomas, je m'en souviens très bien, que Lionel Jospin n'aurait aucune chance, qu'il n'était pas un rassembleur et qu'il perdrait en 2007 comme il avait perdu en 2002. Qu'avait-il fait, entre 2002 et 2006, qui ait pu démontrer le contraire?" 

    Vous avez dit "normal" ?

    C'est un de ses proches qui l'a souligné: lorsqu'il a usé de ce mot [NDLR: normal], "Hollande voulait évoquer à 70% Sarkozy, à 30% Strauss-Kahn". Et à 10% Ségolène Royal? "Je ne me fais pas d'illusion, confie celle-ci, des semaines après l'élection: lorsque Hollande a dit qu'il voulait être un candidat normal, il me visait aussi. Sarko et moi étions dans son collimateur, nous étions tous les deux des candidats anormaux." 

    La législative fatale...

    "François, continue Ségolène, n'a rien fait. Il a envoyé Stéphane Le Foll à la manoeuvre pour que Falorni abandonne le combat. Le Foll n'a rien fait non plus. Puis il a demandé à Lionel Jospin de régler le problème. Il n'a rien tenté, au contraire: beaucoup de ses partisans ont fait ouvertement campagne pour Falorni. Pourquoi François n'est-il pas lui-même intervenu directement? Il ne m'a même pas dit qu'il était dans une situation inextricable. Il ne m'a même pas dit qu'il ne pouvait pas m'imposer à La Rochelle, que je devais reprendre ma circonscription pendant qu'il en était encore temps. J'aurais dû me méfier: Bruno Le Roux m'avait proposé de me présenter à Dakar, dans le contingent des parlementaires élus par les Français de l'étranger. J'ai dit non, évidemment !" [...] "Si François n'est pas intervenu, c'est peut-être que le réseau Falorni était déjà à l'oeuvre auprès de lui." A quel "réseau" Ségolène Royal fait-elle allusion, qui, proche du président de la République, serait favorable au dissident socialiste rochelais? Elle formule cette supposition comme en passant, mais il n'est pas difficile de deviner de qui elle parle - de celle dont, paraît-il, elle se garde de jamais prononcer le nom : Valérie Trierweiler

    La rivale

    "Après le tweet, raconte-t-elle aujourd'hui, François m'a téléphoné de sa voiture: "Je l'apprends comme toi par la presse", m'a-t-il dit, éberlué. Il n'arrivait pas à y croire." [...] "Je pense, oui, commentera durement en privé Ségolène Royal, qu'elle a le complexe de Rebecca (1) : elle veut faire oublier que François et moi avons été un couple, et même un couple mythique; il lui sera impossible de m'effacer, moi et mes enfants." 

    (1) Rebecca, dans le roman du même nom de l'auteur populaire Daphné du Maurier, est la deuxième femme d'un lord anglai ; elle ne supporte pas les traces envahissantes que la première épouse a laissées dans la demeure de son ex-mari.

    <aside class="encadre encadre_text"> <figure> apparences En mars 2007, Ségolène Royal, candidate à la présidentielle, et François Hollande, qui dirige le PS, forment un couple stable. Officiellement. <figcaption>

    apparences En mars 2007, Ségolène Royal, candidate à la présidentielle, et François Hollande, qui dirige le PS, forment un couple stable. Officiellement.

    P. Andrieu/afp

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  • Politiques

    Hessel: «Le PS doit prendre conscience de sa responsabilité»

    <time datetime="2012-10-12T19:14:35+02:00" itemprop="datePublished">12 octobre 2012 à 19:14   </time>lien

    Stéphane Hessel le 10 février 2012 à Berlin.

    Stéphane Hessel le 10 février 2012 à Berlin. (Photo Barbara Sax. AFP)

    Reportage L'ancien résistant s'est réjoui vendredi du bon score surprise réalisé par la motion dont il est le premier signataire.

    Par QUENTIN GIRARD

    «Ah, le grand patriarche va parler», lance un militant, attendant à l’accueil du siège du PS, quelques minutes avant la conférence de presse de Stéphane Hessel. «Je dis ça à cause de son âge», précise-t-il. On avait compris. Avec près de 12% des voix, la motion 4 de Pierre Larrouturou, menée par l’ancien résistant, 94 ans, est la surprise du scrutin de jeudi. Ses premiers signataires peuvent désormais participer aux instances dirigeantes du PS. Ce n'était pas vraiment prévu pour ce courant sans vrai relais politique dans le parti. L’auteur d’Indignez-vous a déjà annoncé qu’il n’entrera «sûrement pas» au bureau du PS. Les autres, pour le moment, restent vagues. «La motion a été dirigée par des militants, nous tenons beaucoup à cet aspect des choses, nous devons en discuter avec eux», explique Florence Augier, l’une des signataires, ce vendredi après-midi, rue de Solférino. «Nous devons voir Harlem Désir et en discuter», ajoute Pierre Larrouturou. Conseiller régional d’Ile-de-France, ce partisan d’une croissance raisonnée est revenu il y a un an dans le giron du PS, après une escapade chez Europe Ecologie-les Verts. La motion 4, Oser, plus loin, plus vite, a su sans doute attirer les militants déçus de la motion trop large et hétérogène d'Harlem Désir mais qui ne se reconnaissent pas forcément dans l'aile gauche du parti.

    «Une incitation merveilleusement appropriée»

    Pas peu fier, Stéphane Hessel est prolixe. «Le PS doit prendre conscience de sa responsabilité, vis-à-vis de la France, de l’Europe, du monde, sinon il n’atteindra aucun de ses objectifs», commence-t-il. Il apporte sa petite analyse sur le prix Nobel de la paix attribué ce vendredi matin à l’Union européenne. «Qu’est-ce que cela veut dire concrètement?, se demande-t-il. C’est une incitation merveilleusement appropriée. L’UE doit maintenant travailler pour le mériter.»

    Promoteurs d’un New Deal à la française, basé sur une Europe sociale, les membres de la motion 4 font des références régulières aux années 1930. «Nous avons collectivement une responsabilité historique », insiste Pierre Larrouturou, le théoricien de la semaine de 32 heures. Selon lui, la force de Franklin Roosevelt était d'avoir agi très vite une fois élu. Hollande doit suivre cette exemple, car «il est très dur de mettre en œuvre de grandes réformes après la première année de mandat».

    «J’ai beaucoup de respect pour la manière dont travaille François Hollande», ajoute Stéphane Hessel. «Il a besoin de notre soutien. On n'en fera pas un Roosevelt, mais il porte un pays et il est capable de tenir compte de l’apport de notre motion» aux débats d’idées.

    «Stéphane a apporté une caution morale»

    Interrogé pour savoir si les militants avaient voté pour les idées défendues par la motion ou plutôt grâce à sa renommée, Stéphane Hessel estime que c’est «incontestablement pour la motion». «A mon avis, il y a les deux», sourit tout de même Pierre Larrouturou. «Stéphane a apporté une caution morale, mais sur le terrain, avec les militants, j’ai pu constater la force de nos idées, de nos propositions», souligne Frédéric Lutaud, signataire de la motion.

    «Je crois que nous avons terminé», tente au bout d’une demi-heure de conférence Pierre Larrouturou mais Stéphane Hessel veut ajouter «un dernier mot»: «Nous ne devons pas sous-estimer les forces contre lesquelles il est important de se battre. L’oligarchie qui domine le monde est composé de gens précis, qui ont des intérêts précis». «Nous savons quels sont les adversaires contre lesquels un pays socialiste doit pouvoir agir efficacement», conclut-il, faisant notamment référence aux banques et au système financier international.


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