• Publié le 18 juin 2015 à 09h11 | Mis à jour à 09h11

    Bono: «Quand Raif Badawi sera libéré, ce sera un Beautiful Day»

    Le guitariste The Edge et le chan teur... (Photo La Presse)

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    Le guitariste The Edge et le chanteur Bono, du groupe U2.

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    Ma Presse

    <p>Claude Plante</p>
    Claude Plante
    La Tribune

    (SHERBROOKE) Le groupe rock mondialement U2 connu demande à son tour la libération de Raif Badawi, cet homme emprisonné en Arabie saoudite pour avoir tenu des propos libéraux sur son blog.

    Mercredi soir au Centre Bell, lors du dernier de quatre spectacles des Irlandais à Montréal , le chanteur du groupe Bono a dédié des chansons du groupe au blogueur condamné à 10 ans de prison et à 1000 coups de fouet.

    «Quand Raif Badawi sera libéré, ce sera un Beautiful Day», a-t-il lancé.

    La chanson Pride (In the name of love) était aussi dédiée à M. Badawi, dont la conjointe, Ensaf Haidar, qui vit à Sherbrooke avec les enfants du couple, était présente au Centre Bell.

    On a aussi fait défiler des photos de Raif Badawi sur écran géant durant les chansons.

    Au début du spectacle, Amnistie internationale  faisait signer la pétition demandant la libération de Raif Badawi.

    On avait recueilli avant le spectacle environ 1300 signatures.

     

    - Avec Mélanie Noël


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  • Le Népal rouvre ses sites historiques

    NEPAL-QUAKE-HERITAGE-FILES
    Photo AFP Bhaktapur, en partie détruit par le séisme, accueille de nouveau des touristes.

    KATMANDOU | Le Népal a rouvert officiellement lundi les sites historiques de Katmandou, en dépit d’inquiétudes sur la sécurité, sept semaines après un séisme meurtrier qui a partiellement détruit son patrimoine culturel.

    Chants et danses traditionnels ont apporté une note de gaieté lors de la cérémonie officielle organisée sur la «Durbar Square» de Bhaktapur, près de la capitale, une place riche en temples hindous, palais royal et statues, mais dont une partie a été très endommagée.

    Le séisme de magnitude 7,8 qui a ébranlé le Népal le 25 avril a tué plus de 8700 personnes et a porté un sévère coup à ses trois anciennes places royales, les «Durbar Squares» de Katmandou, Patan et Bhaktapur inscrites au Patrimoine mondial de l’UNESCO.

    «Le Népal est sûr, ne vous inquiétez pas, c’est notre message aujourd’hui», a dit le directeur général du département d’Archéologie du ministère du Tourisme, Bhesh Narayan Dahal.

    «Rouvrir ces sites n’est pas prématuré. Il s’agit d’anticiper pour que le prochain pic de la saison touristique, entre septembre et novembre, soit le moment approprié pour la venue des touristes, a-t-il ajouté. S’ils estiment que le Népal est sûr, ils viendront».

    Des danseurs en costumes traditionnels lors de la cérémonie à Bhaktapur.
    Photo AFP
    Des danseurs en costumes traditionnels lors de la cérémonie à Bhaktapur.

    Préoccupations

    Le Népal est encore secoué par des répliques quotidiennes et les poutres et gravats des édifices architecturaux endommagés parsèment encore ces trois places réputées.

    Sur celle de Katmandou, les piétons suivent un étroit passage entre les monuments sur lesquels sont placardés des panneaux avertissant de leur danger.

    L’UNESCO a exprimé sa préoccupation face à cette réouverture jugée anticipée, estimant que ces sites sont «encore dans un état précaire».

    «Il y a encore un risque d’effondrement de bâtiments. Sur la Durbar Square de Katmandou, une façade entière menace encore de s’effondrer, on ne peut pas avoir des gens qui marchent juste en dessous», a estimé Christian Manhart, le directeur de l’UNESCO au Népal.

    Il a aussi insisté sur la nécessité de renforcer la sécurité sur les sites pour éviter le vol de précieuses œuvres d’art.


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  • La marine italienne « évite une hécatombe » en secourant 900 migrants sur un cargo à la dérive

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2014-12-31T03:50:27+01:00" itemprop="datePublished">31.12.2014 à 03h50</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-12-31T12:37:06+01:00" itemprop="dateModified">31.12.2014 à 12h37</time>

     

     

     

    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px"> Arrivée des migrants du cargo « Blue Sky M » à Gallipoli, mercredi. </figure>

     

     

    Ce sera peut-être la dernière odyssée migratoire de cette année 2014, particulièrement meurtrière pour les migrants en Méditerranée. Une traversée qualifiée de « route la plus mortelle du monde » par un récent rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Cette fois, le drame a été évité de justesse.

    Les garde-côtes italiens sont en effet parvenus mercredi 31 décembre à ramener à bon port plus de 900 migrants, entassés sur un cargo à la dérive au large de l'île de Corfou. Et se sont félicités sur Twitter d'avoir « évité une hécatombe », quelques jours après l'incendie d'un ferry grec au large de l'Albanie qui a fait au moins treize victimes. Car sans leur intervention le navire, abandonné par son équipage, allait se fracasser contre les rochers, ont-ils affirmé.

     

    Le Blue Sky M, cargo battant pavillon moldave, est arrivé dans la nuit de mardi à mercredi à Gallipoli (sud-est de l'Italie), où les centaines de clandestins à son bord, en majorité d'origine syrienne, ont été aussitôt pris en charge par les autorités. Des dizaines de véhicules, dont au mois quatre cars, stationnaient non loin du cargo, dans l'attente de les transporter. Selon les médias italiens, une femme enceinte sur le point d'accoucher se trouvait à bord du navire.

     

     

    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px"> Le cargo « Blue Sky M Â» à son arrivée à Gallipoli, le 31 décembre. </figure>

     

     

    La police et les autorités maritimes vont désormais s'efforcer de comprendre comment ces centaines de migrants ont pu ainsi se retrouver à la dérive sur un cargo. L'hypothèse de pirates trafiquants de clandestins, contraints d'abandonner le navire après une première alerte donnée au large de la Grèce, a été avancée, mais aucune confirmation n'a pu être obtenue.

    « COURSE CONTRE LA MONTRE » POUR CHANGER DE CAP

    On ne sait pas encore où leur périple a débuté. Il prit un tour dramatique mardi au large de l'île grecque de Corfou, où, selon les médias grecs, le navire a envoyé un SOS en raison de la présence à bord « d'hommes armés ». Alertées, les autorités maritimes grecques sont alors intervenues et ont inspecté le navire. Une frégate, un hélicoptère de la marine militaire grecque et deux patrouilleurs de la police portuaire ont été dépêchés sur les lieux.

    Une responsable du bureau de presse de la police portuaire a affirmé à l'Agence France-Presse que l'inspection du cargo n'avait révélé « aucun problème [mécanique] et rien de suspect sur le bateau ».

    Selon les autorités, le Blue Sky M avait pour destination le port de Rijeka, dans le nord de la Croatie. Pourtant, peu après, il change de cap et se dirige vers la côte italienne. C'est alors au tour des autorités italiennes d'intervenir. Un hélicoptère et une vedette de la marine militaire sont aussitôt envoyés à la rencontre du cargo.

    « Des personnels des garde-côtes à bord du cargo à la dérive avec 700 migrants », annonce dans la soirée les gardes-côtes italiens sur Twitter et Facebook, en diffusant une vidéo du navire. Plus tard, ils ont révisé à la hausse le nombre de ces clandestins.

    News Feed

    Corpo delle Capitanerie di Porto - Guardia Costiera
    Government Organization · 7,052 Likes
    · 12 hrs ·

    Personale della Guardia Costiera a bordo del mercantile alla deriva con 700 migranti.

    Six marins parviennent à monter à bord. Ils découvrent alors que le navire n'est pas à la dérive mais fait route moteur bloqué vers la côte. S'engage alors « une course contre la montre pour éviter le pire », a rapporté un responsable des garde-côtes. Les six hommes montés à bord parviennent in extremis à changer le cap et surtout à débloquer le moteur, à moins de 5 milles (9 kilomètres) de la côte. Quelques heures plus tard, le cargo est enfin à quai. C'est la fin du calvaire pour ces centaines de clandestins, en majorité syriens, selon les médias italiens.

    Ce nouvel épisode du drame de l'immigration clandestine, quasi permanent depuis des mois en Méditerranée.

     


    Comprendre l'immigration clandestine en une carte par lemondefr

    Lire aussi : Nombre record de migrants morts en Méditerranée en 2014


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  • Les SDF ne meurent pas seulement

    en hiver

    Le Monde.fr | <time datetime="2014-12-30T15:08:37+01:00" itemprop="datePublished">30.12.2014 à 15h08</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-12-30T15:16:41+01:00" itemprop="dateModified">30.12.2014 à 15h16</time> | Par

     
    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px"> Les médias se préoccupent du sort des sans-abri lorsque le thermomètre descend. Pourtant les associations n'observent pas de pic de mortalité spécifiquement en hiver. <figcaption class="legende " data-caption="Les médias se préoccupent du sort des sans-abri lorsque le thermomètre descend. Pourtant les associations n'observent pas de pic de mortalité spécifiquement en hiver. | AFP/PHILIPPE DESMAZES">Les médias se préoccupent du sort des sans-abri lorsque le thermomètre descend. Pourtant les associations n'observent pas de pic de mortalité spécifiquement en hiver. | AFP/PHILIPPE DESMAZES</figcaption> </figure>

    C'est un triste « marronnier » –  ces informations qui reviennent chaque année – de la période de Noël : au moins trois personnes sont mortes en raison de la chute des températures, en région parisienne, à Douai et dans les Alpes-Maritimes, lors du week-end des 27 et 28 décembre.

    Lire nos explications : L'hiver a fait ses premiers morts de froid en France

    Chaque hiver, les médias relaient la mort d'hommes et femmes sans abri. On évoque alors l'appel de l'abbé Pierre lors de l'hiver 1954, les questions récurrentes sur les places d'hébergement disponibles, sur l'ouverture ou non des stations de métro... Pourtant, comme n'ont de cesse de le marteler les associations, les personnes sans domicile ne meurent pas seulement au mois de décembre.

    La sélection d'archives (en édition abonnés) : 1er février 1954 : l'appel de l'abbé Pierre

    141 500 Selon le rapport de la Fondation Abbé Pierre, qui reprend les chiffres de l'Insee, on compte 141 500 personnes sans domicile en France, dont 112 000 sans-abri (les autres se trouvant dans des foyers de demandeurs d'asile ou des résidences sociales), et 3,52 millions de mal logés. C'est 44 % de plus qu'en 2001, déplore la fondation. 

    26 % L'Insee précise que 38 % des SDF sont des femmes et que plus d'un quart (26 %) des personnes qui dorment parfois ou toujours dans la rue sont accompagnés de leurs enfants. Ce qui correspond, selon des chiffres qui restent partiels, à 30 000 enfants privés de logement.

    425 Combien de ces personnes meurent du fait de ces conditions de vie ? Le collectif Les Morts de la rue tente d'en établir un comptage, lui aussi par essence partiel, basé sur le recensement des cas signalés dans la presse, par le voisinage, par les familles... Pour 2014, selon des chiffres arrêtés au 17 décembre, il parvenait à 425 morts. On atteindrait 428 en y ajoutant les cas signalés les 27 et 28 décembre. C'est légèrement moins qu'en 2013, où le collectif en recensait 453.

    En regardant en détail, on constate que  l'hiver n'est pas nécessairement une période de surmortalité marquée : en réalité, on compte 124 morts durant les quatre mois les plus froids (janvier, février, novembre et décembre), soit moins que durant les quatre les plus chauds (mai, juin, juillet, août), où l'on en recense 143.

    Décès de SDF recensés en 2014
    Selon des estimations du collectif les Morts de la rue, 427 personnes sans domicile sont mortes en 2013, y compris lorsqu'il ne faisait pas froid.

    La même tendance s'observe en 2013, même si pour cette année les mois les plus froids sont plus meurtriers que les mois les plus chauds (155 morts contre 135). Cette année-là, c'est en mars qu'on compte le plus de décès et en décembre qu'on en recense le moins.

    Nombre de décès de SDF recensés en 2013
    Selon les estimations partielles du collectif les Morts de la rue, 453 personnes sans domicile fixe sont décédées en 2013.

    Selon le rapport 2013 des Morts de la rue, même si les données sont à prendre avec précaution en raison de leur caractère parcellaire, la majorité des morts recensés étaient des personnes d'une cinquantaine d'années qui avaient passé une longue période dans la rue (dix ans en moyenne).

    5 % Le froid n'est pas la première cause de décès. Si dans près de la moitié des cas les circonstances sont « inconnues », les causes « externes » (suicides, morts violentes, accidents) représentent environ 20 % des cas connus, la maladie, notamment les cancers, étant également souvent à l'origine de la mort. L'hypothermie n'a représenté, pour 2012, que 1,5 % des décès en Ile-de-France (3 personnes) et 5,1 % en province (11 personnes). 

    15 On comptait parmi ces morts 15 enfants de moins de quinze ans, en majorité très jeunes (4 ans en moyenne, 5 nouveau-nés).

    9 000 Si le froid n'est pas la cause majeure de la mort des SDF, les associations déplorent toujours le manque de places en centre d'accueil, ainsi qu'une politique d'ouverture de places « au thermomètre ». En novembre, 9 000 personnes n'ont pu obtenir d'hébergement sur les 17 200 qui avaient sollicité le SAMU social.

    Lire aussi le reportage :

    Une journée dans la vie d'Eric, SDF à Paris


     


    Ouverture de centres d'hébergement d'urgence... par lemondefr


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  • La Chine est le pays qui emprisonne le plus de journalistes ; deuxième score mondial le plus élevé de l'histoire

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    Pour la troisième année consécutive, plus de 200 journalistes sont emprisonnés pour l’exercice de leur profession, reflet d’une hausse mondiale de l’autoritarisme. La Chine est le pays dont les prisons renferment le plus de journalistes en 2014. Rapport spécial du CPJ par Shazdeh Omari.

    Un manifestant égyptien appelle à la libération du photographe indépendant Mahmoud Abou Zeid, aussi connu sous le nom de Shawkan, qui a été emprisonné depuis août 2013. (AP/Amr Nabil)
    Un manifestant égyptien appelle à la libération du photographe indépendant Mahmoud Abou Zeid, aussi connu sous le nom de Shawkan, qui a été emprisonné depuis août 2013. (AP/Amr Nabil)

    Publié le 17 décembre 2014

    Le Comité pour la protection des journalistes a identifié 220 journalistes emprisonnés dans le monde en 2014, c’est-à-dire neuf de plus qu’en 2013. Ce score représente le deuxième nombre le plus élevé de journalistes emprisonnés depuis que le CPJ a lancé en 1990 son recensement annuel des journalistes en prison ; il met en lumière une résurgence des gouvernements autoritaires dans certains pays comme la Chine, l’Éthiopie, la Birmanie et l’Égypte.

    <section class="col-sm-4 pull-left top-widget">

    Lit-on encore dans le rapport
    En d'autres langues
    </section>

    Le recours aux accusations de complot contre l’État par la Chine et la politique de « porte tournante » de l’Iran pour emprisonner des reporters, des blogueurs, des rédacteurs en chef et des photographes ont valu aux deux pays la distinction douteuse d’être les premier et deuxième geôliers de journalistes dans le monde, respectivement. Ensemble, la Chine et l’Iran détiennent le tiers des journalistes emprisonnés dans le monde -- malgré les espoirs de voir les nouveaux dirigeants qui ont pris les rênes dans ces deux pays en 2013 mettre en place des réformes libérales.

    Les 44 journalistes détenus dans les prisons chinoises constituent une forte hausse par rapport aux 32 détenus l’année précédente et ils reflètent la pression exercée par le président Xi Jinping sur les médias, les avocats, les dissidents et les professeurs d’université de se conformer aux règles du gouvernement. Outre emprisonner les journalistes, Beijing a établi de nouvelles règles restrictives concernant les sujets à couvrir et a refusé d’accorder des visas à des journalistes internationaux. La couverture des questions liées aux minorités ethniques reste délicate ; presque la moitié des journalistes emprisonnés sont Tibétains ou Ouïghours, dont notamment le professeur d’université et blogueur Ilham Tohti ainsi que sept étudiants détenus pour avoir travaillé sur son site Web, Uighurbiz. Vingt-neuf des journalistes derrière les barreaux en Chine sont accusés de complot contre l’État. (Vous pouvez lire des récits détaillés sur chaque journaliste emprisonné en cliquant ici.)

    L’administration du président iranien Hassan Rouhani a également maintenu les mesures de répression à l’encontre de la presse. Cette année, les autorités iraniennes détenaient 30 journalistes, un chiffre en baisse par rapport à 35 en 2013 et par rapport au record de 45 en 2012. Le lauréat du Prix international de la liberté de la presse du CPJ en 2014 Siamak Ghaderi a été libéré de prison en juillet, mais au cours du même mois, les autorités iraniennes ont emprisonné Jason Rezaian, un journaliste du Washington Post. Vers la fin de 2014, le gouvernement n’avait toujours pas divulgué la raison de l’arrestation de Rezaian ni la nature des accusations portées contre lui.

    La liste des 10 pays dont les prisons renferment le plus de journalistes au monde est complétée par l'Érythrée, l'Éthiopie, le Vietnam, la Syrie, l'Égypte, la Birmanie, l'Azerbaïdjan et la Turquie. Le recensement des journalistes en prison ne prend en compte que ceux qui sont placés sous la garde du gouvernement et n’inclut pas les otages de groupes non gouvernementaux. Par exemple, le CPJ estime qu’une vingtaine de journalistes ont disparu en Syrie, dont on présume que beaucoup sont détenus par le groupe militant l’État islamique.

    La Turquie, pays emprisonnant le plus de journalistes en 2012 et 2013, a relâché des douzaines de journalistes cette année, ce qui ramène à sept le nombre de journalistes derrière les barreaux, à la date de recensement du CPJ. Cependant, le 14 décembre, la Turquie a interpellé plusieurs autres journalistes - avec des producteurs de télévision, scénaristes, et les policiers et les a accusés de conspirer contre l'État turc, selon les rapports de presse. Les détentions relèvent d’une lutte politique entre le parti au pouvoir du président Recep Tayyip ErdoÄŸan et le mouvement dirigé par l'imam américain Fethullah Gülen, et comprenait le rédacteur en chef de l’un des plus grands quotidiens de la Turquie, Zaman, qui est aligné avec Gülen.

    En Érythrée, régulièrement classée parmi les pays emprisonnant le plus de journalistes dans le monde et au troisième rang cette année, les autorités détiennent 23 journalistes, tous sans chef d’accusation, et elles ont refusé de divulguer des informations sur la santé des prisonniers ou leur localisation. En 2014, le CPJ a conduit une nouvelle enquête sur le statut des prisonniers à long terme dans ce pays extrêmement répressif ; cela a permis d’ajouter ou de retirer une poignée de cas tout en ne rapportant que peu d’informations sur la plupart de ces prisonniers de longue date.

    Suite à la répression de l’État contre des publications et blogueurs indépendants en Éthiopie cette année, le nombre de reporters emprisonnés a plus que doublé ; ils sont maintenant 17 contre 7 l’année précédente, ce qui a poussé plusieurs journalistes à s’exiler, selon des recherches du CPJ.

    Journalistes birmans libèrent des oiseaux en devant d'une pagode en solidarité avec cinq journalistes qui ont été condamnés a des peines de prison à 10 ans de travaux forcés en juillet.
    Journalistes birmans libèrent des oiseaux en devant d'une pagode en solidarité avec cinq journalistes qui ont été condamnés a des peines de prison à 10 ans de travaux forcés en juillet.

    Pour la première fois depuis 2011, la Birmanie détenait des journalistes en prison à la date du recensement du CPJ : au moins 10, tous accusés de complot contre l’État. En juillet, cinq membres du personnel de l’hebdomadaire Unity ont été condamnés à dix ans d’emprisonnement chacun en vertu de la Loi de 1923 sur les secrets d’État. Au lieu de réformer ses lois relatives à la sécurité draconiennes et dépassées, le gouvernement du président Thein Sein s’en sert pour emprisonner les journalistes.

    En Azerbaïdjan, les autorités ont emprisonné neuf journalistes, c’est un de plus que l’année précédente. Face à la répression des médias traditionnels, certains activistes se sont tournés vers les sites de réseaux sociaux pour tenter d’offrir au public une alternative aux médias étatiques. La liste du CPJ n’inclut pas au moins quatre activistes détenus en Azerbaïdjan cette année pour avoir créé et géré des groupes Facebook où, avec d’autres personnes, ils publiaient toutes sortes de commentaires et d’articles d’actualité sur les violations des droits de l’homme ainsi que des allégations de corruption généralisée.

    L’Égypte a plus que doublé son nombre de journalistes derrière les barreaux, maintenant au nombre de 12 au moins, dont trois journalistes de la chaîne internationale Al-Jazeera.

    Au cours des dernières années, les emprisonnements de journalistes dans les Amériques sont devenus de plus en plus rares : un cas est documenté pour 2012 et un pour 2013. Cette année, la région en a deux : un blogueur cubain a été condamné à cinq ans d’emprisonnement en représailles à son blog critique, et au Mexique, un journaliste indépendant activiste de la cause maya a été accusé de sédition.

    Voici d’autres tendances et détails qui ressortent de l’analyse du CPJ :

    • Les 220 journalistes emprisonnés dans le monde se rapprochent des 211 documentés par le CPJ en 2013. Le score de 2014 est le deuxième plus élevé après 2012, lorsque le CPJ avait recensé 232 journalistes emprisonnés pour l’exercice de leur profession.
    • Dans le monde entier, 60 pour cent des journalistes emprisonnés, soit 132 d’entre eux, sont accusés de complot contre l’État tels que la subversion ou le terrorisme. Le nombre d'incarcérations sous de telles accusations est de loin le plus élevé par rapport à n'importe quel autre type de chefs d'accusation tels que la diffamation ou l'offense. Toutefois, la proportion de journalistes emprisonnés sur la base d'accusations de complot contre l'État est plus ou moins conforme avec celles des années précédentes.
    • Vingt pour cent des journalistes emprisonnés dans le monde, soit 45 d’entre eux, étaient détenus sans qu’aucun chef d’accusation ne soit formulé publiquement.
    • Les journalistes en ligne représentent plus de la moitié des journalistes emprisonnés, soit 119 d’entre eux. Quatre-vingt-trois travaillaient pour des organes de presse écrite, 15 à la radio, et 14 à la télévision.
    • Environ le tiers des journalistes détenus dans le monde, soit 67 d’entre eux, étaient indépendants ; cette proportion est à peu près identique à l’année 2013.
    • Le nombre de prisonniers a augmenté en Érythrée, en Éthiopie, en Chine, au Bangladesh, en Thaïlande, en Azerbaïdjan, au Bahreïn, en Égypte, en Israël et dans les territoires palestiniens occupés, et en Arabie saoudite.
    • Les pays qui sont apparus lors du recensement de 2014 alors qu’ils n’avaient emprisonné aucun journaliste lors de l’enquête de 2013 étaient le Cameroun, le Swaziland, le Mexique, Cuba, la Birmanie et la Biélorussie.

    Le CPJ définit les journalistes comme les personnes qui couvrent les actualités ou commentent les affaires publiques par le biais des médias, que ce soit la presse écrite, la photographie, la radio, la télévision ou en ligne. Le CPJ n’inclut à son recensement annuel des journalistes en prison que les journalistes pour lesquels il a pu confirmer qu’ils sont emprisonnés pour avoir exercé leur métier.

    Le CPJ estime que les journalistes ne devraient pas être emprisonnés pour le simple exercice de leur métier. Il a adressé des lettres exprimant ses vives inquiétudes à chacun des pays dont les prisons renferment un ou plusieurs journalistes. L’année dernière, le plaidoyer du CPJ a conduit à la libération anticipée d’au moins 41 journalistes emprisonnés dans le monde entier.

    La liste du CPJ constitue un aperçu instantané des journalistes incarcérés à la date du 1er décembre 2014 à 12h:01. Elle n'inclut pas les nombreux journalistes emprisonnés et libérés au cours de l'année ; vous trouverez des récits sur ces cas sur le site www.cpj.org. Les journalistes restent sur la liste du CPJ jusqu'à ce que l'organisation détermine avec une certitude raisonnable qu'ils ont été libérés ou qu'ils sont morts en captivité.

    Les journalistes qui ont disparu ou qui ont été enlevés par des entités non  gouvernementales, tels que des gangs criminels ou des groupes militants, ne sont pas inclus dans la liste des journalistes emprisonnés. Ils sont classés parmi les journalistes « portés disparus » ou « enlevés ».

    Shazdeh Omari est rédactrice aux informations du CPJ. Elle était l'ancien chef de la copie pour The Village Voice et a travaillé comme journaliste et rédactrice aux États-Unis et en Grèce.


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