•  

    Une cérémonie d'adieu à Claude Chabrol

     

    Une cérémonie d'adieu à Claude Chabrol
    Une cérémonie d'adieu à Claude Chabrol
    Une cérémonie d'adieu à Claude Chabrol hiMedia
    Vendredi 17 septembre à midi, des personnalités politiques et artistiques se réuniront à la Cinémathèque française pour rendre un dernier hommage au réalisateur décédé dimanche dernier. 

    Cinéaste fasciné par la bourgeoisie et ses déboires, Claude Chabrol se délectait de mettre en scène l'affaire Bettencourt, un projet auquel il n'aura malheureusement pas eu le temps de s'atteler. 

    Après plus de 50 ans de carrière, le cinéaste laisse derrière lui une immense filmographie composée de plus de 80 films dans lesquels il n'aura cessé de scruter la noirceur humaine (« Mon idée, c'est d'essayer de comprendre quelque chose à la nature humaine », disait-il). 

    L'inhumation aura lieu après la cérémonie au cimetière du Père-Lachaise

    votre commentaire
  •  Claude Chabrol entre aux "Cahiers du Cinéma" en 1953, ses amis François Truffaut et Jacques Rivette y font déjà leurs premières armes depuis quelques mois. C'est d'ailleurs grâce à eux, rencontrés à la Cinémathèque de Langlois et dans les ciné-clubs du Quartier Latin, que Chabrol a pu être introduit auprès d'André Bazin et Jacques Doniol-Valcroze, fondateurs de la toute jeune revue de cinéma à couverture jaune. 

    Dès ses débuts il défend la "politique des auteurs", pas encore strictement définie, mais déjà présente en puissance. A propos du film Chantons sous la pluie de Kelly et Donen, Claude Chabrol écrit : "il s'agit bien, cette fois, d'un film d'auteur, ce qui est rare dans ce genre de production". Le jeune critique cherche alors à convaincre ses lecteurs qu'à l'intérieur même du carcan des studios hollywoodiens, un réalisateur, malgré les règles et les conventions qui régissent les productions, peut imposer son style pour ainsi se positionner en véritable auteur de film
    . Chabrol reprendra ces idées quelques numéros plus tard pour partir à la défense d'Alfred Hitchcock, considéré alors par la critique comme simple technicien efficace et non comme un auteur à l'univers passionnant. 
    En 1957, il publie avec Éric Rohmer un livre sur Alfred Hitchcock.
    Il participe ainsi au lancement de la Nouvelle Vague française
    en étant critique aux Cahiers du cinéma.

    Ses premiers films

    Il se marie très jeune à Agnès, une riche héritière ce qui lui permet de fonder sa société de production. Il produit, pour démarrer, un court métrage de Jacques RivetteLe Coup du berger (1956) avec Jean-Claude Brialy et François Truffaut, dont il est aussi scénariste. Il peut réaliser ses premiers films.
    Le beau Serge en 1959 avec Jean-Claude Brialy, un drame campagnard qui dénote avec ses futurs thèmes de prédilection, sera son coup d'essai en tant que réalisateur, d'emblée couronné par un succès commercial conséquent.et
    Les Cousins qui sort la même année est une crépusculaire étude de mœurs dans un Paris partagé entre existentialisme et misère.. 
    Il montre déjà son originalité et son regard à la fois féroce et plein d'humour.
    L'année suivante, il est mal compris avec Les bonnes femmes où l'on trouve une vision acide des femmes. La bêtise de ces femmes pathétiques effraie le public qui se sent visé et méprisé.
    Claude Chabrol divorce pour épouser en 1964 la comédienne Stéphane Audran, qui sera très souvent son interprète.

    La maturité

    La bêtise va devenir un des thèmes clés de l'œuvre de Chabrol qui se dit fascinée par elle : "la bêtise est infiniment plus fascinante que l'intelligence. L'intelligence, elle, a ses limites tandis que la bêtise n'en a pas. Voir un être profondément bête, c'est très enrichissant et l'on a pas à le mépriser pour autant." Les Godelureaux, l'année suivante, ne rencontre pas plus de succès. Il se lance alors dans la réalisation de films d'espionnage souvent parodiques et toujours plein d'humour, mais boudés par la critique.

    Il renoue avec le succès à partir de 1968 avec une série de films : Les Biches, La femme infidèle (1969), Que la bête meure(1969), Le boucher (1970). Claude Chabrol aime s'entourer de ses acteurs fétiches et on y retrouve Michel Bouquet, Jean Yanne et toujours et encore sa femme, Stephane Audran.
    Il poursuit son analyse décapante des mœurs de la petite bourgeoisie avec Docteur Popaul (1972) ou Violette Nozière (1978) où apparaît la jeune Isabelle Huppert qui deviendra l'égérie du cinéma de Claude Chabrol dans les années 80-90.
    En 1982, il adapte un roman de Simenon, Les fantômes du chapelier, véritable tableau des mœurs d'une petite ville de province. Le film est empreint d'une violence inquiètante, retenue et intériorisée que l'on retrouvera dans Masques en 1987.

    Les années 1990 sont peu être plus que jamais les années Chabrol avec des chefs d'œuvre comme La cérémonie (1995) servie par les interprétations époustouflantes de Sandrine Bonnaire et d'Isabelle Huppert, inquiétantes dans leur folie ordinaire, ou encore L'enfer (1994) avec la très belle et troublante Emmanuelle Béart et le très torturé François Cluzet.

    Le style de Chabrol

    A l'inverse d'un Resnais mûrissant longuement chaque œuvre, Claude Chabrol a tourné beaucoup de films, plus de cinquante, rejoignant ainsi Jean-Luc Godard. Rien ne va plus est son cinquantième film en 1997.
    Bien sûr certains de ces films sont des films alimentaires fait pour renflouer sa société de production (et payer ses impôts, selon ses propres aveux !) : ainsi la série des “Tigre”, sans compter des séries pour la télévision.
    Mais il sait aussi prendre des risques comme par exemple en 1980, en se lançant dans l'adaptation du Cheval d'orgueil, le roman breton de Pierre Jakez-Elias, avec des comédiens peu connus du grand public.

    En 2005, l'ensemble de son œuvre cinématographique a été distingué par le prix René-Clair de l'Académie française.

    Claude Chabrol a été marié avec Stéphane Audran de 1964 à 1980. Sa dernière épouse, la troisième, est Aurore Paquiss, actrice et assistante de production.

    Claude Chabrol meurt à Paris, le 12 septembre 2010.


    votre commentaire
  •  Que la bête meure, de Claude Chabrol, sorti en 1969 , scénario et dialogues de Paul Gégauff et Claude Chabrol, d'après le roman de Nicholas Blake, The Beast Must Die, musique de Pierre Jansen, images de Jean Rabier, durée 113; 

    avec Michel Duchaussoy ( Charles Thénier ), Jean Yanne ( Paul Decourt ), Caroline Cellier ( Hélène Lanson ), Anouk Ferjac ( Jeanne Decourt ), Marc Di Napoli ( Philippe Decourt ), Lorraine Rainer ( Anna Ferrand ), Maurice Pialat ( Le commissaire ), Louise Chevalier ( La bonne ), Stéphane Di Napoli ( Michel Thenier ), Guy Marly ( Jacques Ferrand )

    HISTOIRE :

    Charles Thénier, écrivain, intellectuel, dont le fils a été écrasé par un chauffard sur une route de Bretagne jure de le venger.
    Il y consacre tout son temps et finit, par hasard, par retrouver la trace de la voiture et d'une femme qui était à bord. Il découvre que l’assassin est Paul decourt, un garagiste vulgaire et sanguin qui terrorise son entourage. Il s’immisce alors auprès de celui-ci pour se venger. 
    Un jeu de mort subtil s'installe entre les deux hommes que tout oppose.
    Entre le père implacable et déterminé, et la bête, le salaud capable de tuer un gamin sans émotion, Claude Chabrol tient la gageure : avec un scénario diabolique, il réussit à placer ce film parmi les plus grands de sa carrière.

    L'opposition entre l’assassin et le justicier est complétée par deux personnages fort: Hélène Lanson, une vedette de la télévision qui a couché avec l’immonde garagiste, et qui a pris conscience de sa monstruosité, et le propre fils du garagiste, humilié au point de souhaiter la mort de son père. Chabrol mystifie le spectateur en nous offrant une fin à rebondissements.

    La critique de la société bourgeoise, traditionnelle chez Chabrol, va bien au delà du personnage caricatural incarné par Jean Yanne exceptionnel et prend appui sur toute une galerie de personnages secondaires. La fin du film nous montre par ailleurs une vision plus nuancée où le salaud se met à douter et à se fissurer progressivement, et où le justicier semble plus retord et moins pur dans ses intentions.


    votre commentaire
  •  

    Chabrol. Un appétit pour la malice

    13 septembre 2010 - 

     Claude Chabrol est mort, hier, à l'âge de 80 ans, après avoir donné au cinéma français certains de ses plus grands films des 50 dernières années. Ce grand amateur de cigares aura croqué les travers de la bourgeoisie avec la même gourmandise qu'il mettait à en savourer la cuisine.

     

    Quinze jours après Alain Corneau, c'est un autre monstre sacré du cinéma français qui s'en est allé. Claude Chabrol est décédé, hier matin, à l'âge de 80 ans. Le visage rond caché par de larges lunettes, qu'il abandonnera en 1995après une opération de la cataracte,

    de la cataracte, cet amateur de bonne chère était l'un des réalisateurs français les plus populaires, connu pour son humour noir et son goût de l'autodérision. Fumeur de pipes et de cigares, il cachait, derrière une apparente bonhomie, un certain plaisir à montrer la cruauté. «À partir d'une certaine monstruosité, les gens préfèrent ne pas penser que c'est possible, c'est là que mon travail commence», déclarait-il, sans se départir d'un sourire malicieux. Il s'était imposé comme une sorte de moraliste capable de transformer un simple fait divers en un conte féroce où se révélaient les aspects les plus sombres des hommes. Chabrol a dépeint avec délectation les travers des notables de province, usant d'une cruauté ironique pour décrire scandales étouffés ou secrets de famille. Ces hypocrisies, destinées à préserver une respectabilité de façade, visiblement l'exaspéraient. «J'utilise le cadavre comme d'autres utilisent le gag», ajoutait celui qui a dressé un portrait particulièrement corrosif de la France des années 70. Si ses films ont connu un grand succès populaire, il a en revanche été peu récompensé par «les professionnels de la profession», à l'exception d'un Ours d'or à Berlin en 1959 pour «Les Cousins», le prix Jean Vigo et le grand prix du Festival de Locarno pour «Le Beau Serge» (1957) et le Louis Delluc en 2000 pour «Merci pour le chocolat». 


    Un héritage pour le lancer 

    Né le 24juin 1930 à Paris, Claude Chabrol est issu de la moyenne bourgeoisie. Son père est pharmacien. Elève modèle-licencié en lettres et en droit- il décourage pourtant ses parents, qui désirent le voir reprendre l'officine paternelle, en quadruplant sa première année de pharmacie. Passionné de cinéma, il devient critique dans les célèbres «Cahiers du cinéma». Et c'est grâce à l'héritage de sa première femme - «Sa grand-mère avait eu la bonne idée de mourir pendant que j'écrivais le scénario», disait-il - qu'il a l'argent nécessaire pour se lancer dans le cinéma. «Le Beau Serge» est son premier film et le premier film de quelque importance de la Nouvelle Vague, sorti en 1959, juste avant «À bout de souffle» de Godard. Des décennies plus tard, Chabrol jugera son film «insupportable». Ce boulimique de la pellicule considérait le cinéma comme un «hobby», tournant film sur film à la cadence moyenne d'un par an. Il a signé de grands films comme «Que la bête meure»(1969), «Le boucher» (1970), «Les noces rouges» (1973), «Violette Nozière» (1978), «La cérémonie» (1995) mais aussi, selon sa propre expression, des «films alimentaires» comme «Folies bourgeoises» (1976). 

    Huppert, Audran, Bonnaire... 

    Il cultivait une passion pour les actrices. Les femmes sont d'ailleurs les seules véritables héroïnes de ses films: Audran - sa compagne pendant plus de quinze ans, Huppert-dont il contribuera à révéler le talent, Bonnaire, mais aussi «Les bonnes femmes», «Violette Nozières», «La Dame aux Camélias», «Betty». Chabrol affirmait: «La différence entre le gourmet et le gourmand me fait bien rigoler, il faut savoir être les deux!». Pour lui, «Manger et travailler bien, c'était la même chose».

     

    • «Il avait en lui un mélange de froideur, souvent de drôlerie, une qualité d'observation», expliquait, hier soir, Isabelle Hupert découverte par Claude Chabrol. Photo Arnaud Dumontier/Le Parisien/PhotoPQR

     
     
     
    " J'utilise le cadavre comme d'autres utilisent le gag" Claude CHABROL
     
     
     
     


    votre commentaire
  •  

     

      

    Le film de Xavier Beauvois, Des Hommes et des Dieux parvient à attirer près de 70.000 spectateurs dans les salles françaises mercredi, jour de sa sortie.

     

     



    Par Olivier CORRIEZ - 09 septembre 2010 
     

    Des Hommes et des Dieux a visiblement capté l'attention du public mercredi lors de sa sortie. La preuve en chiffre puisque le film de Xavier Beauvois réalise 69.778 entrées selon les chiffres publiés par CBO-Box office. Lauréat du Grand prix du jury au dernier festival de Cannes, Des Hommes et des Dieux obtient une très bonne moyenne par copie de 275 entrées. Le démarrage du film est le meilleur pour Xavier Beauvois qui bat celui de son précédent long métrage Le Petit lieutenant qui attirait il y a cinq ans 31.253 spectateurs.

     Des Hommes et des dieux de Xavier Beauvois

     

    On ne pourra pas parler de réussite en ce qui concerne les autres nouveautés de la semaine. Loin de là. Twelve, qui marquait le retour de son réalisateur Joel Schumacher, ne parvient qu'à attirer 17.261 spectateurs (138 copies) ; Copains pour toujours ne sera pas le premier gros succès en France pour Adam Sandler avec ses 14.209 entrées (187 copies) ; déception aussi pour le très soutenu Benda Bilili ! qui se contente de 5.508 entrées (82 copies)...


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique