• L’ex-otage en Centrafrique, Claudia Priest,

    est rentrée en France

    AFP<time datetime="2015-01-25T18:14:01" itemprop="datePublished"> 25 janvier 2015 à 18:14 </time>(Mis à jour : <time datetime="2015-01-25T19:57:32" itemprop="dateModified">25 janvier 2015 à 19:57</time>)

    <aside class="tool-bar">

    </aside><figure itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject">Claudia Priest (au c.) retrouvent ses proches en compagnie de Laurent Fabius (2e à g.) le 25 janvier 2015 à l'aéroport de Villacoublay<figcaption itemprop="description">Claudia Priest (au c.) retrouvent ses proches en compagnie de Laurent Fabius (2e à g.) le 25 janvier 2015 à l'aéroport de Villacoublay (Photo Bertrand Guay. AFP)</figcaption></figure>

    La Française Claudia Priest, enlevée pendant cinq jours en Centrafrique par des miliciens chrétiens anti-balaka, est arrivée dimanche peu après 18H00 à l’aéroport militaire de Villacoublay, près de Paris, ont constaté des journalistes de l’AFP.

    L’humanitaire de 67 ans a été accueillie à sa descente de l’avion, un Falcon estampillé République française, par son mari Armand, ses enfants Bérangère et Florent, ainsi que le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius.

    Cheveux gris courts, en baskets, pantalon beige et petit sac a dos, elle a remercié brièvement toutes les personnes qui sont intervenues pour aider à sa libération. «Je suis contente de retrouver le sol français, même si le sol centrafricain est aussi un peu ma patrie», a-t-elle bredouillé, la voix cassée.

    «Une prise d’otages, c’est toujours extrêmement violent, a déclaré ensuite le ministre, mais quand en plus il s’agit d’une personne qui donne une grande partie de sa vie aux Centrafricains, c’est encore plus violent.»

    Cinq petits enfants de Mme Priest, originaire de Pont-de-Veyle (Ain), lui ont ensuite remis des roses blanches, une chacun. Elle les a embrassés en sanglotant.

    «Sa santé est relativement bonne et son moral aussi», a assuré son mari Armand après s’être entretenu avec elle.

    Arrivée en Centrafrique le 6 janvier pour une mission de deux semaines pour le compte de l’ONG médicale catholique Codis (Coordination diocésaine de la santé), fondée par son mari, elle avait été enlevée lundi, puis libérée vendredi.

    Un employé centrafricain de l’ONG, kidnappé en même temps qu’elle, a lui aussi été libéré.

    Enlevés sur une des avenues principales au nord de la capitale alors qu’ils rentraient d’une mission à 70 km de Bangui, ils avaient été emmenés dans le quartier Boy-Rabe, fief des anti-balaka, puis à une quinzaine de km dans la brousse.

    - Aucune rançon -

    «Ils étaient vraiment très menaçants, ils avaient des armes, ils avaient des poignards, des machettes, et ils me disaient: +on va te tuer, on va t’égorger, on va te tuer+», avait-elle raconté samedi lors d’un entretien à l’AFP à Bangui.

    «Ils m’ont frappée, ils m’ont traînée (...), emmenée jusqu’à une carrière un peu loin sur la colline. Ensuite nous avons marché, sur au moins 15 km, (...) ils m’ont mis quelque chose pour qu’on ne reconnaisse pas que j’étais française», avait ajouté Mme Priest.

    La libération a été «un très gros soulagement», a-t-elle confié. «Je n’y croyais pas du tout. C’est simplement quand j’ai vu Monseigneur Nzapalainga (l’archevêque de Bangui), (...) je l’ai pris dans mes bras, il m’a pris dans ses bras, là j’ai dit: +c’est bon+».

    L’archevêque de Bangui «était en tête des négociations», selon Armand Priest, qui assure qu’aucune rançon n’a été versée.

    «Ni moi, ni mon épouse n’en voulons aux ravisseurs. Ce sont des jeunes qui n’ont pas eu d’éducation et qui n’ont aucun avenir», a-t-il ajouté. Ce qu’ils font «pour gagner quelques francs CFA, je peux presque l’excuser».

    Les anti-balaka sont des milices principalement chrétiennes qui se sont formées pour lutter contre les rebelles, essentiellement musulmans, de la coalition Séléka qui avait pris le pouvoir en Centrafrique en mars 2013 avant d’en être chassée en janvier 2014. Les deux camps sont accusés d’avoir commis de graves exactions.

    Les auteurs de l’enlèvement de la Française, le premier en Centrafrique depuis le début de l’intervention militaire française «Sangaris» dans ce pays en décembre 2013, protestaient contre l’arrestation de Rodrigue Ngaïbona, dit «général Andjilo», l’un de leurs chefs, soupçonné d’être l’un des meneurs de massacres de musulmans dans la capitale centrafricaine.

    AFP
    <section class="outside line">
    <wbr></wbr>
    </section>

    votre commentaire
  • En Tchétchénie, au Pakistan ou au Niger, des mobilisations anti-"Charlie Hebdo"

    sous influence

    Dans des pays comme le Pakistan, la Tchétchénie ou le Niger, les manifestations hostiles à la France et à "Charlie Hebdo" ont été instrumentalisées à des fins politiques.

     

     

    <figure id="image_928455">

    Des milliers de musulmans manifestent contre les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo, dans le centre de Grozny (Tchétchénie), le 19 janvier 2015.

    <figcaption>Des milliers de musulmans manifestent contre les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo, dans le centre de Grozny (Tchétchénie), le 19 janvier 2015. (MUSA SADULAYEV / AP / SIPA)</figcaption></figure><section class="byline clearfix"> Par

    Mis à jour le <time datetime="2015-01-20T18:51:09+01:00" itemprop="dateModified">20/01/2015 | 18:51</time> , publié le <time datetime="2015-01-20T18:50:04+01:00" itemprop="datePublished">20/01/2015 | 18:50</time>

    </section>

     

     

    "Nous n'insultons personne." François Hollande a assuré lundi 19 janvier que la France n'avait pas offensé le monde musulman en soutenant la liberté d'expression et Charlie Hebdo. Une réponse aux nombreuses manifestations de musulmans dans plusieurs pays du monde, pour dénoncer la nouvelle caricature de Mahomet en une de l'hebdomadaire, une semaine après l'attentat meurtrier qui a visé le journal satirique. Si certains musulmans ont spontanément exprimé leur colère, dans d'autres pays, le mouvement a été dirigé et instrumentalisé à des fins politiques.

    En Tchétchénie, le président Kadyrov à la manœuvre

    Les chiffres avancés par les autorités tchétchènes sont effarants : 800 000 personnes ont manifesté lundi 19 janvier dans les rues de Grozny, la capitale de la Tchétchénie, pour proclamer leur amour du prophète et appeler à punir les dessinateurs de Charlie Hebdo. Au centre du rassemblement géant, Ramzan Kadyrov, le président tchétchène, a dénoncé "les journalistes et les hommes politiques européens", avant de verser quelques larmes devant l'ampleur de la mobilisation. Car si les chiffres officiels peuvent paraître douteux - le pays ne comptant pas plus de 1,2 million d'habitants -, les manifestants pouvaient effectivement se compter par dizaines de milliers.

     

     

     

    <figure><figcaption>

    (EVN)

    </figcaption></figure>

     

     

    Kadyrov n'avait pourtant pas lieu d'être surpris. Car c'est lui-même qui a appelé le pays entier à venir manifester à Grozny. Mais surtout, comme le relaie Le Figaro, la mobilisation n'avait, semble-t-il, rien de spontané. "Certains Tchétchènes, heurtés par les caricatures de Charlie Hebdo, ont bien dû manifester volontairement, mais la plupart des gens ont dû être obligés de s'y rendre", affirme Aude Merlin, chercheuse spécialiste du Caucase et enseignante au Cevipol à Bruxelles, contactée par francetv info.

    Une pratique banale pour le régime qui a, par exemple, l'habitude d'obliger écoliers et fonctionnaires à défiler chaque 5 octobre pour célébrer l'anniversaire du président Kadyrov. "Le pouvoir tchétchène ne perd jamais une occasion de mobiliser la population pour qu'elle lui témoigne son allégeance, estime Aude Merlin, auteure de Tchétchénie : une affaire intérieure ? (Autrement, 2005). Les réfractaires s'exposent à de sévères sanctions."

    Au-delà de la célébration du président, il s'agit surtout de donner une leçon géante sur ce qu'est "le bon islam". "Cette manifestation de défense de Mahomet était une occasion en or, pour Kadyrov, de flatter les musulmans, et de couper l'herbe sous le pied du maquis clandestin, composé de jihadistes radicaux qui luttent pour renverser le régime tchétchène", explique Aude Merlin.

    L'objectif était également de se mettre dans les pas du grand frère russe, dont Kadyrov est un allié fidèle. La manifestation de Grozny a dû recevoir un accueil favorable du Kremlin, sur fond de conflit ukrainien et de sanctions occidentales contre la Russie. "A Moscou, des personnes ont été arrêtées pour avoir sorti des pancartes "Je Suis Charlie", rappelle Aude Merlin. La manifestation de Grozny s'inscrit dans ce même rejet de la liberté d'expression et des valeurs occidentales."

    Au Pakistan, les partis religieux défient le gouvernement

    Les premières manifestations hostiles à Charlie Hebdo n'ont pas éclos au Pakistan par hasard. Dès mardi 13 janvier, soit la veille de la publication de la nouvelle caricature de Mahomet, des dizaines de militants islamistes avaient déjà battu le pavé de Peshawar, pour scander le nom des frères Kouachi, les auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo.

     

     

    <figure id="image_928415">Des islamistes radicaux rendent hommage aux frères Kouachi, les auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo, le 13 janvier 2015 à Peshawar (Pakistan).<figcaption>Des islamistes radicaux rendent hommage aux frères Kouachi, les auteurs de l'attaque contre Charlie Hebdo, le 13 janvier 2015 à Peshawar (Pakistan). (MOHAMMAD SAJJAD / AP/ SIPA )</figcaption></figure>

     

     

    Cette fureur soudaine rappelle les mobilisations monstres contre des attaques visant l'islam venues de l'étranger, notamment la diffusion du navet américain L'Innocence des musulmans en 2012, ou l'autodafé d'exemplaires du Coran par le pasteur Terry Jones en 2011.

    L'équipement des manifestants, qui brandissaient cette fois des bâches et des pancartes soigneusement imprimées de slogans hostiles à la France et à Charlie Hebdo, laisse penser que des organisations parfaitement armées pour ce genre de manifestations sont à la manœuvre. Le Jamiat-e-Islami et le Jamiat Ulema, deux des partis islamistes légaux représentés au parlement pakistanais, n'ont pas caché leur participation à cet appel à "sanctionner la France" et à "punir les dessinateurs de Charlie Hebdo".

     

     

    <figure id="image_928397">Des militants d'un parti religieux pakistanais protestent contre la caricature de Mahomet publiée par Charlie Hebdo, le 17 janvier 2015 à Karachi (Pakistan).<figcaption>Des militants d'un parti religieux pakistanais protestent contre la caricature de Mahomet publiée par Charlie Hebdo, le 17 janvier 2015 à Karachi (Pakistan). (FAREED KHAN / AP/ SIPA)</figcaption></figure>

     

     

    Dans un pays où le blasphème peut être puni de mort, l'objectif est de se démarquer du gouvernement modéré, qui a, lui, condamné les attentats de Paris. "Ces partis islamistes profitent de la situation pour créer des troubles et dire : 'Regardez, nous défendons ceux qui ont défendu le prophète, alors que le gouvernement les condamne', explique Karim Pakzad, chercheur à l'Institut de recherches internationales et stratégiques (Iris), contacté par francetv info. Mais il ne faut pas donner trop d'importance à ces manifestations de radicaux. On a compté environ 6 000 personnes à Lahore, ou encore 2 000 personnes à Karachi. Il ne faut pas oublier que le Pakistan compte presque 200 millions d'habitants."

    Au Niger, l'opposition en embuscade

    Les autorités nigériennes n'ont, semble-t-il, rien vu venir. Vendredi 16 et samedi 17 janvier, des manifestations ultraviolentes ont éclaté d'abord à Zinder, ville du sud du pays, puis à Niamey, la capitale. Le bilan de ces protestations, qui ont tourné à l'émeute antifrançaise, est lourd : 10 morts, 173 blessés, des dizaines d'églises et de magasins arborant des marques françaises comme Orange ou le PMU incendiés.

     

     

     

    <figure> <figcaption>(FRANCE 3)</figcaption></figure>

     

     

    L'origine de ces violences réside dans deux problématiques. Selon Antoine Glaser, journaliste spécialiste de l'Afrique contacté par francetv info, c'est d'abord la conséquence du "sentiment antifrançais" qui couve depuis quelques années au Niger. Notamment à cause de la forte présence militaire de la France, "une présence d'autant plus incomprise que l'aide au développement, elle, n'a cessé de diminuer depuis vingt ans". L'autre facteur serait la progression des idées fondamentalistes dans les régions les plus défavorisées de ce pays voisin du Nigeria, où sévit la secte Boko Haram.

    Mais le mouvement antifrançais a indirectement servi une autre cause. Dès le lendemain des violences, des militants de l'ARDR, une alliance de partis d'opposition, ont décidé de maintenir la manifestation qu'ils avaient prévue de longue date, malgré l'interdiction prononcée par les autorités pour des raisons de sécurité. A peine regroupés, ils ont dû faire face aux gaz lacrymogènes des forces de l'ordre, comme le raconte RFI. Dans la foulée, les représentants de l'opposition ont dénoncé une décision prise, selon eux, par le président Mahamadou Issoufou, qualifié de "petit fasciste qui ne pense qu'à lui".

    A un an de la prochaine présidentielle, l'occasion était belle de mettre en difficulté le chef de l'Etat. "L'opposition va insister sur le fait qu'Issoufou est un ami personnel, et de longue date, de François Hollande, pour le disqualifier", estime Antoine Glaser. Ou comment surfer sur des questions religieuses pour faire pencher la balance politique.


    votre commentaire
  • Centrafrique : deux membres d'une ONG dont une Française enlevés à Bangui

    Mis à jour : 19-01-2015 22:12
    - Créé : 19-01-2015 19:30 lien

    PRISE D'OTAGE - Une Française membre d'une ONG a été enlevée ce lundi matin à Bangui, en République Centrafricaine. Les "anti-balakas", milices chrétiennes, sont soupçonnées d'être les auteurs de ce kidnapping.

     
    Centrafrique
    Depuis le 5 décembre 2013, l'armée française est présente en Centrafrique, en proie à un conflit
    inter-communautaire meurtrier. Photo : AFP/ Illustration

    La France de nouveau victime d'une prise d'otage. Cécilia, membre d'une ONG âgée de 67 ans, a été enlevée ce lundi matin à Bangui, capitale de la République centrafricaine, a annoncé RTL. La radio précise que des "anti-balakas", membres de milices chrétiennes, sont soupçonnés d'être les auteurs de ce kidnapping. Ils réclameraient la libération d'Andjilo, un de leurs chefs arrêté samedi.

    Négociations en cours

    Joint par metronews peu après 17 heures, le ministère des Affaires étrangères n'a d'abord souhaité faire aucun commentaire sur ce dossier, pour des raisons de sécurité. A 20h02, le quai d'Orsay envoyait finalement un communiqué pour confirmer l'information. "Une Française âgée de 67 ans a été enlevée ce jour à Bangui. Elle effectuait en République centrafricaine une mission humanitaire, financée par une association apportant son soutien à des villages de RCA en matière de santé et d’éducation", peut-on y lire.

    "Notre ambassade à Bangui est en contact permanent avec l’archevêché de la capitale centrafricaine qui a entamé des discussions avec les ravisseurs", fait en outre savoir le quai d'Orsay, ajoutant que "la France déplore cet acte contraire au droit humanitaire et appelle les responsables à libérer au plus tôt notre compatriote". 

    Un deuxième otage centrafricain

    Sur Twitter, Peter Bouckaert, membre de l'ONG Human Rights Watch qui travaille en Centrafrique, avait relayé très tôt cet enlèvement. Ainsi, dès midi, il postait ce message : "A 8 heures ce matin, les anti-balakas ont enlevé une religieuse dans le 4e arrondissement", dans le nord de Bangui. Trois heures plus tard, l'humanitaire précisait que la victime travaillait pour l'ONG Caritas et révélait qu'un prêtre Centrafricain avait également été kidnappé par les anti-balakas.

    A 21h30 ce lundi, on apprenait que cette Française et l’employé centrafricain enlevé en même temps qu’elle, font partie de l’ONG médicale catholique CODIS (Coordination Diocésaine de la Santé). Ils circulaient à bord d’un 4x4, qui transportait des médicaments, lorsqu’ils ont été braqués par un groupe de quatre hommes armés de Kalachnikov lundi matin  à Bangui.

    “Nous étions trois à bord de notre véhicule en provenance de Damara (70 km au nord de Bangui) où nous étions en mission. Nous avons été arrêtés par un groupe de quatre (miliciens chrétiens) anti-balaka armés de Kalachnikov sortis devant nous sur la route en pleine ville”, a raconté Frère Elkana Ndawatcha, un religieux qui conduisait le véhicule. “Moi, j’ai été relâché après être dépouillé de tout ce que j’avais sur moi dont mon téléphone portable, mes documents bancaires et de l’argent. L’un des ravisseurs a pris ma place au volant pour partir avec le véhicule et mes deux collègues en profondeur du quartier Boy-Rabe”, quartier du nord-est de Bangui où les anti-balaka sont puissants, a poursuivi le religieux.


    votre commentaire

  • <nav class="societe" id="nav_ariane">
     
    </nav>
    <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    A la Grande mosquée de Paris,

    les futurs imams « vident leur sac »

    Le Monde.fr | <time datetime="2015-01-17T22:22:55+01:00" itemprop="datePublished">17.01.2015 à 22h22</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-01-17T22:27:24+01:00" itemprop="dateModified">17.01.2015 à 22h27</time> | Par

     
    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px">A la Grande mosquée de Paris, les futurs imams, ont notamment voulu rappeler que les musulmans n’ont pas à « à s’excuser » des crimes commis la semaine dernière à Paris. </figure>

    « La meilleure phrase que j’ai entendue cette semaine, c’est celle qui est sortie de la bouche du pape. La presse ne peut pas dire tout ce qu’elle veut, il y a des choses qu’on ne peut pas toucher. » Qui l’aurait cru ? Samedi 17 janvier, pour revenir sur les attentats en région parisienne qui ont notamment fait douze morts à Charlie hebdo, les élèves de l’Institut de théologie de la Grande mosquée de Paris ont plusieurs fois cité… le pape François. Ce pape qui a expliqué la veille, dans l'avion qui le conduisait du Sri Lanka aux Philippines, qu’il ne fallait pas « provoquer, insulter la foi des autres, la tourner en dérision ».

    Tous les samedis et les dimanches, de 9 heures à 19 heures, des adultes suivent dans une des salles de ce lieu historique de l’enseignement de l’islam traditionnel une formation pour devenir imam, ou, en deux ans seulement, aumônier. Les 10 et 11 janvier, les cours ont été suspendus en raison des « évènements ». Ils ont repris, ce samedi. Missoum Chaoui, aumônier pénitencier d’Ile-de-France et formateur, a décidé de laisser la parole, pendant une heure et demi, à ses dix-sept élèves, adultes jeunes et moins jeunes, « futurs cadres » de l’Islam – femmes voilées d’un côté, hommes de l’autre –, pour commenter cette actualité brûlante. « Vas-y, vide ton sac », encourage M. Chaoui devant cette classe de première année.

    image: http://tag-dyn.omnitagjs.com/fo-dyn/native/preview/image?key=67ec8c356ba3a54abce2716f27fe7cb0&width=94&height=63

    Place à bébé chez Auchan !

    image: data:image/png;base64,iVBORw0KGgoAAAANSUhEUgAAAC4AAAAFCAMAAAANDC7wAAAAGXRFWHRTb2Z0d2FyZQBBZG9iZSBJbWFnZVJlYWR5ccllPAAAAyNpVFh0WE1MOmNvbS5hZG9iZS54bXAAAAAAADw/eHBhY2tldCBiZWdpbj0i77u/IiBpZD0iVzVNME1wQ2VoaUh6cmVTek5UY3prYzlkIj8+IDx4OnhtcG1ldGEgeG1sbnM6eD0iYWRvYmU6bnM6bWV0YS8iIHg6eG1wdGs9IkFkb2JlIFhNUCBDb3JlIDUuNS1jMDE0IDc5LjE1MTQ4MSwgMjAxMy8wMy8xMy0xMjowOToxNSAgICAgICAgIj4gPHJkZjpSREYgeG1sbnM6cmRmPSJodHRwOi8vd3d3LnczLm9yZy8xOTk5LzAyLzIyLXJkZi1zeW50YXgtbnMjIj4gPHJkZjpEZXNjcmlwdGlvbiByZGY6YWJvdXQ9IiIgeG1sbnM6eG1wPSJodHRwOi8vbnMuYWRvYmUuY29tL3hhcC8xLjAvIiB4bWxuczp4bXBNTT0iaHR0cDovL25zLmFkb2JlLmNvbS94YXAvMS4wL21tLyIgeG1sbnM6c3RSZWY9Imh0dHA6Ly9ucy5hZG9iZS5jb20veGFwLzEuMC9zVHlwZS9SZXNvdXJjZVJlZiMiIHhtcDpDcmVhdG9yVG9vbD0iQWRvYmUgUGhvdG9zaG9wIENDIChNYWNpbnRvc2gpIiB4bXBNTTpJbnN0YW5jZUlEPSJ4bXAuaWlkOjFERjkyQjgzNDk1QTExRTM5MDkxOEQyNjU5RUVFRjBCIiB4bXBNTTpEb2N1bWVudElEPSJ4bXAuZGlkOjFERjkyQjg0NDk1QTExRTM5MDkxOEQyNjU5RUVFRjBCIj4gPHhtcE1NOkRlcml2ZWRGcm9tIHN0UmVmOmluc3RhbmNlSUQ9InhtcC5paWQ6MURGOTJCODE0OTVBMTFFMzkwOTE4RDI2NTlFRUVGMEIiIHN0UmVmOmRvY3VtZW50SUQ9InhtcC5kaWQ6MURGOTJCODI0OTVBMTFFMzkwOTE4RDI2NTlFRUVGMEIiLz4gPC9yZGY6RGVzY3JpcHRpb24+IDwvcmRmOlJERj4gPC94OnhtcG1ldGE+IDw/eHBhY2tldCBlbmQ9InIiPz5eE2d9AAAABlBMVEWUnaT////IsaZ7AAAAAnRSTlP/AOW3MEoAAAA+SURBVHjalI7RCgAwCALP///pQaRtgz0MIgpPEUASNcrjZY1Wwey4gh+Cfe/0Oja84Z90KS2n49U96UuAAQBGHwCaOLUkNAAAAABJRU5ErkJggg==

    Place à bébé chez Auchan !

    Découvrez notre offre de poussettes en magasin et sur Auchan.fr pour des sorties confortables et agréables. Du 14 au 24 janvier, Auchan chouchoute les bébés.

    On vide son sac, donc. Pour dire, comme le pape François, qu’on ne joue pas avec le feu. Préciser que « la communauté musulmane, elle pleure les hommes, mais pas la liberté d’expression. La liberté d’expression, il y a boire et à manger là-dedans ». Ou rappeler que les musulmans n’ont pas à « à s’excuser de ces crimes », car les terroristes n’étaient pas un des leurs. « On a dit que les musulmans étaient peu visibles dans la manifestation dimanche, regrette l’un. On oublie que musulman, ce n’est pas écrit sur notre front. » Personne ici ne « se sent Charlie », certains ont défilé, d’autres préféré écrire leur « colère » sur les réseaux sociaux. « Ouvrez vos pages Facebook, allez sur Internet, recommande d’ailleurs M. Chaoui. Ils ont sorti leurs plumes empoisonnées, sortez les plumes de la paix pour dire qui était vraiment le prophète. »

    « Deux poids deux mesures »

    Parmi les formules qui reviennent, le « deux poids deux mesures » qui n’en finit pas de frapper les musulmans de France, par exemple quand « l’antisémitisme est interdit », explique l’un, mais pas l’islamophobie. Presque un slogan. « Ça viendra, il faut travailler pour », assure le professeur : « il y en aura toujours qui diront du mal du prophète » et le dessineront sans le connaître. « Il a été déjà traité de sorcier, de menteur, et il a toujours pardonné. »

    « Les caricatures, c’est le point de départ », rappelle un élève. Au fond de la salle, un homme, chauffeur de taxi les a examinées de près. La première, où Mahomet porte un turban en forme de bombe. Mais aussi la seconde : cette « une » du fameux numéro spécial de Charlie, mercredi 14 janvier, où le prophète assure que « tout est pardonné ». Elle l’a autant choqué que l’autre. « Le turban, il n’est pas saint, il en dit long… », risque-t-il. « Pour les clairvoyants, on voit un sexe d’homme, sur le turban. Et sur le visage… C’est comme un sexe de femme. Ça circule sur Facebook. » M. Chaoui interrompt et recadre : « Attention à ce qui prête à interprétation ».

    Au premier rang de la petite salle de l’Institut de théologie, un vieil homme à bonnet blanc ronge son frein. M. Chaoui lui fait signe de parler. « Le scénario, il est préparé d’avance » par d’autres, lâche-il, péremptoire, en français et en arabe. C’est pas ce qu’on a dit, on n’a pas vu leurs visages, c’est la preuve à 100 % », bougonne-t-il quatre ou cinq fois. Dans l’islam, pas de mort sans corps visible dans un linceul, contrairement à la culture

    </article>
    <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    occidentale contemporaine. « Ils sont à l’institut médico-légal », rétorque le professeur qui le presse : « C’est qui alors ? » Pas de réponse. Une femme s’engouffre dans la brèche. « Ce journal était au bord de la faillite, il y a beaucoup de musulmans en France, on a provoqué un événement… » Léger brouhaha. Certains hochent la tête, d’autres pas, mais la salle entière se tait, y compris le professeur. Deux ou trois questions plus tard, le cours est levé.

    </article>

     

    votre commentaire
  • Attentats : Lassana Bathily, le héros

    de l'Hyper Cacher, naturalisé mardi

    Lors de la prise d'otage de l'hypermarché cacher de la porte de Vincennes par Amedy Coulibaly, Lassana Bathily, un employé malien, avait sauvé des clients à se dissimuler dans la chambre froide. Le ministère de l'Intérieur va donner suite à sa demande de naturalisation.

    15 Janv. 2015, 15h58 | MAJ : 15 Janv. 2015, 16h36  lien
     
     
    <figure> Une pétition avait été lancée pour demander la naturalisation de Lassana Bathily, le jeune homme qui a mis à l'abri une douzaine de personnes pendant la prise d'otages de Vincennes. <figcaption class="articleChapeau">Une pétition avait été lancée pour demander la naturalisation de Lassana Bathily, le jeune homme qui a mis à l'abri une douzaine de personnes pendant la prise d'otages de Vincennes. AFP</figcaption> </figure>

    La récompense du héros. Lassana Bathily, l'employé malien de l'hypermarché cacher qui a aidé vendredi des clients à se dissimuler dans la chambre froide pendant la prise d'otage du cours de Vincennes à Paris, sera naturalisé français mardi,  annonce ce jeudi le ministre de l'Intérieur.

     
    <aside class="bloc m10t" id="complements">

    Sur le même sujet

    <article class="article_list article76x45 img16-9">
    <figure> Hyper Cacher : une pétition pour décorer l'employé qui a sauvé des otages </figure>
    </article> <article class="article_list article76x45 img16-9">
    <figure> EN DIRECT. Attentats : le «héros de Vincennes» va être naturalisé mardi </figure>
    </article> <article class="article_list article76x45 img16-9">
    <figure> VIDEO. Porte de Vincennes : un salarié de l'épicerie a caché des otages </figure>
    </article> <article class="article_list article76x45 img16-9">
    <figure> Epicerie casher de la porte de Vincennes : les otages «vraisemblablement» tués avant l'assaut </figure>
    </article> <article class="article_list article76x45 img16-9">
    <figure> Attentats : Netanyahou salue «la position très ferme» de la France contre l'antisémitisme </figure>
    </article> <article class="article_list article76x45 img16-9">
    <figure> Attentats : les frères Belhoucine, recherchés, étaient animateurs jeunesse à Aulnay </figure>
    </article>
    </aside>

    En France depuis 2006, Lassana Bathily, 24 ans, avait déposé sa demande de naturalisation en juillet 2014. Une «cérémonie d'accueil dans la citoyenneté française» aura lieu mardi à 18H30 au ministère, précise Bernard Cazeneuve en louant son «acte de bravoure».

    Alors qu'Amédy Coulibaly avait fait irruption et ouvert le feu sur les employés et clients du magasin à la kalachnikov, faisant quatre morts, un groupe de personnes, dont un nourrisson, restés au fond du magasin, avait emprunté un escalier pour parvenir devant la chambre froide. C'est là que  Lassana Bathily leur avait ouvert la porte. «Je leur dit "venez, venez", a-t-il raconté par la suite. Il avait alors caché le groupe dans la chambre de congélation, avant de débrancher le système de réfrigération.

    Dans la chambre froide, les otages lui ont demandé  quoi faire. «Ils veulent savoir s'il y a une issue de secours. Je leur dit qu'il y a une possibilité: le monte-charge». Le grand monte-charge était assez large pour accueillir tout le groupe. Mais les otages avaient refusé de prendre le risque, de peur de se faire repérer. Lassana était donc sorti seul. Il aidera ensuite les policiers à préparer leur assaut en leur fournissant des descriptions détaillées du magasin. «J'ai pas caché des juifs, j'ai caché des êtres humains», dit-il aujourd'hui.


    Lassana, ex-otage: "J'ai caché des êtres... par leparisienAFP Près de 300.000 personnes avaient signé jeudi une pétition demandant à François Hollande d'accorder la nationalité française à Lassana Bathily, lui même de confession musulmane. La pétition, qui demandait également que la légion d'honneur soit remise à Lassana Bathily, a été lancée par le
    Conseil représentatif des associations noires de France (Cran) et mise en ligne dimanche soir sur le site change.org.Elle avait recueilli quelque 288.000 signatures mercredi à la mi-journée.

    Thiaba Bruni, porte-parole du CRAN (Conseil représentatif des associations noires de France) qui a lancé la pétition, estimait que «même dans la nuit et la désolation, il y a toujours quelque part un rayon de lumière» et que le jeune homme «a éclairé une semaine qui, autrement, eût été totalement enténébrée».

    VIDEO.Lassana, ex-otage de l'Hyper Casher: «J'ai caché des êtres humains innocents»




    «Et oui, j'ai aidé des juifs. On est des frères»

    L'association revenait également sur l'histoire de Lassana Bathily. «Longtemps sans-papier, il a finalement été accueilli dans un magasin juif, et il a sauvé une quinzaine de personnes juives, une quinzaine d'êtres humains. Tout simplement», écrivait son porte-parole, sans oublier de rappeler que le jeune homme, lorsqu'il a pu sortir du magasin, a d'abord été menotté, suspecté d'être un complice, avant de pouvoir aider les forces de l'ordre. «Mais l'histoire de Lassana est aussi une formidable leçon sur les bénéfices de l'entraide et de la fraternité, ce qui est le sens profond de toute vraie religion», concluait le Cran, en s'adressant à François Hollande.

    Un message voisin de celui de Lassana Bathily, interrogé par BFMTV cette semaine. «Je suis musulman, pratiquant. J'ai déjà fait mes prières dans ce magasin, dans la réserve. Et oui, j'ai aidé des juifs. On est des frères, a-t-il déclaré. Ce n'est pas une question de juifs, de chrétiens ou de musulmans, on est tous dans le même bateau», expliquait-il modestement.

    Dimanche, le président François Hollande avait téléphoné à M. Bathily pour le féliciter de son geste, selon l'Elysée. Présent à
    Paris pour la marche de Paris dimanche, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait lui aussi remercié Lassana Bathily, lors d'un discours en hébreu à la Grande synagogue de Paris.


    VIDEO. Le héros de la prise d'otages de Vincennes raconte comment il a sauvé des otages


    Le héros de la prise d'otages de Vincennes... par BFMTVVIDEO.

    VIDEO. A Vincennes, des otages se sont réfugiés dans le sous-sol de l'épicerie


    Prise d'otage de la porte de Vincennes: les... par BFMTV


    VIDEO. Israël : funérailles des 4 français juifs tués à Paris


    Israël : funérailles des 4 français juifs tués... par leparisienAFP


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique