Manuel Valls a apporté son « soutien total » à l’événement.
La décision de la mairie de Paris de mettre à l’honneur la ville israélienne de Tel-Aviv jeudi 13 août, dans le cadre de Paris Plages, a provoqué la colère d’élus et d’associations pro palestiniennes.
Devant les manifestations prévues et l’emballement de la polémique sur les réseaux sociaux, la mairie a annoncé le renforcement de la protection policière pour prévenir d’éventuels débordements. « Il va y avoir un nombre beaucoup plus important de forces de l’ordre pour assurer la sécurité de tous les visiteurs », a indiqué le premier adjoint à la mairie de Paris Bruno Julliard sans être en mesure d’avancer de chiffre précis.
Une « faute politique »
La polémique a véritablement démarré après que Danielle Simonnet, conseillère PG de Paris, a dénoncé samedi 8 août « l’indécence » d’organiser une telle journée, « tout juste une année après les massacres sur la bande de Gaza par l’État et l’armée israélienne et alors que le gouvernement israélien intensifie sa politique de colonisation avec les drames que l’on connaît ».
« Il est encore temps d’éviter une faute politique », a-t-elle écrit dans une lettre ouverte à Anne Hidalgo en compagnie d’Éric Coquerel, conseiller régional du Parti de Gauche (PG) Île-de-France. Les deux élus demandaient une modification de la programmation ou « à défaut » son annulation. Le Parti communiste les a rejoints.
Appels à manifester
Le même jour, une pétition a été mise en ligne sur le site Avaaz.org. « Un an après le massacre de Gaza, Israël maintient le blocus, intensifie l’implantation des colonies, continue sa politique d’apartheid ainsi que les arrestations arbitraires de Palestiniens » peut-on lire dans ce texte, qui demande aussi de déprogrammer l’événement. Lundi 10 août, plus de 14 000 personnes l’avaient signé.
Depuis, la tension est encore montée. Europalestine et une dizaine d’autres organisations ont annoncé le lancement d’une opération concurrente, baptisée « Gaza Plage », qui se tiendra jeudi de 12 h 00 à 21 h 00 « entre le pont Notre-Dame et le Pont au Change », pour redire leur « indignation ». L’association CAPJPO-Europalestine (Coordination des appels pour une paix juste au Proche-Orient) a appelé à manifester « toute la journée ».
Condamner Israël sans punir sa population
La mairie de Paris n’a pas dévié de sa ligne. Dans une tribune au quotidien Le Monde daté du 12 août, Anne Hidalgo estime que l’on peut condamner la politique du gouvernement israélien « sans punir la population israélienne » en refusant toute forme d’échange.
« Même dans le contexte enlisé du conflit israélo-palestinien, Tel-Aviv reste une ville ouverte à toutes les minorités (…), une ville progressiste », écrit la maire de Paris. « Je ne saurais rendre une ville ou une population comptable de la politique de son gouvernement ».
La municipalité a en revanche reçu le soutien des élus Les Républicains de Paris, indignés par une polémique « trop souvent nauséabonde et écœurante de bêtises, de haine et d’aveuglement honteux », et de Fadila Mehal, conseillère de Paris UDI-Modem.
Dans un tweet, le premier ministre Manuel Valls a tenu à marquer son soutien à la maire de Paris Anne Hidalgo : « Soutien total à l’initiative de la Ville de Paris et à #TelAvivsurSeine. Halte au déferlement de bêtise ».
La Croix