Abdelhamid Abaaoud est mort. Le chef opérationnel présumé des attentats de Paris a été tué lors de l’assaut du Raid mené mercredi matin dans le centre de Saint-Denis, vient d’annoncer le parquet de Paris. Son corps a été découvert «dans l’immeuble, criblé de balles», précise le communiqué.

Dès mercredi soir, le Washington Post le donnait mort dans l’assaut, citant deux officiels européens. Mais l’identification formelle de son corps a pris du temps à cause de l’état de la scène du crime, un immeuble ravagé par une explosion et des échanges de feu extrêmement nourris pendant plusieurs heures. Les enquêteurs sont maintenant formels, grâce aux «comparaisons de traces papillaires».

Abdelhamid Abaaoud, citoyen belge de 27 ans, est une figure du jihadiste européen en Syrie. Il a débarqué dans la zone début 2013 et a rapidement gravi les échelons de la hiérarchie de l’Etat islamique (EI). L’organisation lui a confié le soin de former des combattants francophones en vue de commettre des attentats sur le sol européen.

A plusieurs reprises, Abaaoud a pu faire des allers-retours entre le «Califat» et le sol européen. Au moins deux entre 2013 et début 2015, malgré son niveau de dangerosité avéré et revendiqué : en mars 2014, il était apparu, souriant, dans une vidéo abjecte où il conduisait un pick-up tractant des corps, au nord-ouest d’Alep.

Il s’était d’ailleurs moqué, dans le magazine de l’EI, de la police belge, incapable de l’intercepter lors de ses séjours en Europe. Sa présence à quelques kilomètres de Paris est un terrible camouflet pour les services antiterroristes européens, et notamment français.

LIBERATION