• Dernière modification : 14/03/2012 

    Forum de l'eau : 130 pays s'engagent à accélérer l'accès à l'eau potable

    Forum de l'eau : 130 pays s'engagent à accélérer l'accès à l'eau potable

    Dans leur "Déclaration ministérielle de Marseille", les quelque 130 pays réunis autour de la problématique de l'accès à l'eau et de l'assainissement ont adopté à l'unanimité la mise en œuvre accélérée de ces droits vitaux.

    Par Dépêche (texte)
     

    AFP - Cent trente pays se sont engagés mardi au Forum mondial de l'eau à accélérer la mise en oeuvre du droit universel de l'accès à l'eau potable et à l'assainissement, reconnu officiellement par l'ONU en juillet 2010.

    Dans leur "Déclaration ministérielle de Marseille", adoptée à l'unanimité, les pays ont mis l'accent sur "l'accélération de la mise en oeuvre des obligations en matière de droits de l'Homme pour l'accès à l'eau potable et l'assainissement", alors que, lors du précédent Forum, en 2009 à Istanbul, ce droit était encore contesté par plusieurs délégations.

    "Avant, on considérait que l'accès à l'eau était un enjeu pour d'autres. Aujourd'hui, tous déclarent qu'il y a urgence à agir. La sonnette d'alarme est tirée", a souligné le ministre de la Coopération Henri de Raincourt, devant la presse. M. de Raincourt a présidé la journée ministérielle, avec 84 ministres ayant fait le déplacement, lors de ce Forum qui s'achèvera samedi.

    Le texte de cinq pages est le fruit d'un consensus, après trois années de négociations, et "prend en compte de nouvelles réalités: l'eau n'est plus une problématique séparée", a-t-il précisé. Le ministre a rappelé les liens étroits entre la consommation d'eau et la production d'énergie, l'utilisation de l'eau pour l'agriculture et fournir de la nourriture pour les 9,1 milliards d'habitants attendus sur la planète en 2050, autant d'eau en moins pour la consommation des personnes.

    Cependant, des voix discordantes se sont fait entendre peu après l'annonce de l'adoption "à l'unanimité" de la déclaration. Le ministre bolivien de l'Eau et de l'Environnement, Felipe Quispe Quenta, l'a contesté.

    Désaccords

    "On a exprimé notre désaccord lors de la rédaction de la déclaration et nous n'avons pas été entendus. La Bolivie n'accompagne pas cette déclaration ministérielle", a-t-il déclaré devant des journalistes. Selon lui, d'autres ont également exprimé leur désaccord, notamment son collègue de l'Equateur.

    Selon le ministre bolivien, il aurait fallu dire clairement que l'eau est une ressource "non privatisable". Son pays a été récemment la scène de nombreuses manifestations pour défendre l'eau comme un bien public.

    "On n'écoute pas les peuples, les organisateurs ne nous ont pas écoutés", a-t-il martelé.

    Des membres d'une ONG américaine, Food and Water Watch, ont réussi à pénétrer dans la session ministérielle mardi après-midi et ont indiqué que l'on avait délibérément réduit le temps de parole du ministre bolivien lors de son intervention.

    De même, l'ONG Council of Canadians a affirmé que la délégation ministérielle canadienne avait obtenu de modifier la formulation concernant le droit à l'accès à l'eau potable, alors que les populations autochtones de ce grand pays industrialisé vivent dans des conditions pires que celles des plus pauvres.

    Côté africain, le secrétaire exécutif du conseil ministériel africain pour l'Eau, le Gambien Bai-Maas Taan, a rappelé qu'il "ne peut y avoir de développement sans eau". "Nous allons maintenant rencontrer toutes les communautés une à une" pour s'assurer que le droit à l'accès à l'eau pour tous "soit mis en oeuvre", a-t-il déclaré.

    Une pétition de plus de 103.000 signatures, récoltées par l'ONG Solidarités Internationales, réclamant la mise en oeuvre rapide de ce droit humain pour tous a été remise au ministre de la Coopération. "L'eau est au coeur de toutes les politiques", a assuré M. de Raincourt.


    votre commentaire
  • Interdiction temporaire en France du maïs transgénique

    PARIS — Le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire a annoncé vendredi "une mesure conservatoire visant à interdire temporairement" la culture du maïs transgénique Monsanto (MON810) afin de "protéger l'environnement", selon un communiqué du ministère.

    Cette décision a été prise "en raison de la proximité des semis", précise-t-on de même source.

    Paris avait demandé le 20 février à la Commission européenne de suspendre l'autorisation de mise en culture, en s'appuyant sur des nouvelles études, après qu'un premier moratoire, lancé en février 2008, eut été invalidé en novembre dernier.

    En retour, la Commission a saisi l'autorité européenne de sécurité alimentaire (AESA) mais indiqué qu'elle n'envisageait pas de prendre des mesures d'urgence dans l'attente d'un avis de l'AESA.

    L'annonce "n'est pas vraiment une surprise" pour la Commission, a réagi Frédéric Vincent, porte-parole du commissaire européen chargé de la Santé et des Consommateurs, John Dalli, expliquant que la France avait envoyé le 20 février 15 pages de documents scientifiques pour étayer sa décision, et que la Commission avait commencé à les examiner. Au regard de ces documents, "nous considérons à ce stade que cela ne justifie pas de prendre des mesures d'urgence", a dit M. Vincent à l'AFP.

    Il a indiqué que l'AESA avait jusqu'au printemps pour analyser ces documents, sans donner de date plus précise, et qu'en attendant, l'annonce de la France serait présentée aux Etats membres dans le cadre d'un comité permanent d'ici mi-avril.

    Ce sera ensuite à l'AESA de dire si elle juge les arguments français scientifiquement valables ou si, ce qui semble plus probable selon une source proche du dossier, elle demande à la France de retirer sa clause.

    L'arrêté du ministre de l'Agriculture sera publié dimanche au Journal officiel.

    L'interprofession des semenciers, Initiatives Biotechnologies Végétales (IBV), se dit "consternée" par "une décision sans fondement" qui constitue "un rejet pur et simple de l'innovation agricole et accentue la distorsion de concurrence au sein de l'UE".

    Le maïs OGM est cultivé à grande échelle, notamment en Espagne depuis de nombreuses années, rappelle IBV, avec "des augmentations de surfaces de plus de 20% l'année dernière prouvant toute son utilité même au bout de 10 ans de commercialisation".

    Au lendemain de la demande du gouvernement français, le réseau France nature environnement (FNE) avait indiqué que la France n'était "pas tenue d'attendre une réponse" des autorités européennes pour interdire les semis de maïs MON810, si elle estimait "qu'il y avait urgence", avait précisé à l'AFP Lylian Le Goff, responsable du dossier OGM à FNE.

    Il soulignait que la période des premiers semis se rapprochait, pouvant commencer dès courant mars dans certaines régions, et qu'"aujourd'hui rien ne s'oppose à la commercialisation des semences et à la mise en culture". "Depuis l'invalidation du moratoire, il y a un vide juridique", avait-il dit.

    En janvier, le groupe américain Monsanto a réaffirmé qu'il n'avait pas l'intention de vendre de maïs transgénique en 2012 "et au-delà" en France, considérant que les conditions pour la commercialisation n'étaient "pas réunies".

    De son côté, lors de la demande du gouvernement français, formulée par la ministre de l'Ecologie, l'Association française des biotechnologies végétales (AFBV) avait dénoncé "le signe négatif envoyé par le gouvernement aux acteurs des filières agricoles et agro-industrielles".

    Avec cette demande, "la France sacrifie sa recherche sur les biotechnologies végétales", estimait l'AFBV.

    "Notre pays s'engage ainsi dans la voie d'une longue hibernation de sa recherche alors que l'avenir annonce une explosion sans précédent d'innovations issues des biotechnologies végétales", estimait Marc Fellous, professeur de génétique humaine et président de l'AFBV.


    votre commentaire
  • Chine, Inde et Pakistan se disputent l'eau de l'Himalaya

    Forum mondial de l'eau | LEMONDE | 12.03.12 | 17h29   •  Mis à jour le 13.03.12 | 10h45

     

    New Delhi, correspondant régional - "La guerre de l'eau" : le scénario alarmiste figure désormais en bonne place dans les analyses prospectives sur la sécurité en Asie du Sud. En février 2011, le Sénat américain avait publié un rapport intitulé "Eviter les guerres de l'eau", centré sur les risques pesant sur le Pakistan et l'Afghanistan. L'étude s'inscrit dans une littérature déjà abondante sur la montée des conflits géopolitiques attisés par la raréfaction de la ressource hydrique dans une région où le triangle Pakistan-Inde-Chine est déjà éminemment instable. En butte à des besoins croissants en énergie, les Etats agrégés autour de l'Himalaya - surtout la Chine et l'Inde aux économies émergentes - sont embarqués dans d'ambitieux projets de barrages hydroélectriques, attisant d'inévitables tensions avec les pays voisins situés en aval.

    Le réchauffement climatique et son impact sur la fonte des glaciers himalayens, qui accroît les risques d'inondation à court terme, ajoutent aux inquiétudes ambiantes. L'Inde se situe au coeur de ce puzzle "hydropolitique". Dès que l'on décortique les contentieux avec ses voisins, le partage de l'eau de l'Himalaya s'impose comme une source majeure de frictions.

    Avec la Chine, la controverse n'a cessé de s'aiguiser ces dernières années. Elle se focalise sur les projets chinois le long du Brahmapoutre (appelé aussi de son nom tibétain Yarlung Zangbo par les Chinois), lequel prend sa source au Tibet, ainsi que sur la plupart des grands fleuves d'Asie.

    En sortant du Tibet, le Brahmapoutre traverse les Etats indiens de l'Arunachal Pradesh et de l'Assam (Nord-Est) avant de sillonner le Bangladesh. Aussi le gouvernement de New Delhi voit-il avec beaucoup de suspicion la construction de tels barrages qui risquent d'altérer la course du fleuve sur ses terres du Nord-Est. Les passions se sont récemment embrasées à propos de rumeurs sur un prétendu projet pharaonique de Pékin visant à détourner l'eau du Brahmapoutre pour la canaliser vers les régions assoiffées de la Chine du Nord.

    Ce plan de diversion massive relève toutefois plus d'un fantasme indien que d'une réalité chinoise, en tout cas pour l'instant.

    Amère ironie : l'Inde reproche à la Chine un égoïsme de l'eau qu'elle inflige elle-même à ses voisins situés en aval. Car le Bangladesh aussi se plaint amèrement des projets indiens de barrages ou de retenues d'eau sur le Brahmapoutre comme sur le Gange. Dans cette affaire, la tâche de New Delhi est compliquée par les intérêts particuliers de ses propres Etats fédérés, comme l'a illustré l'attitude récalcitrante du Bengale-Occidental qui a fait capoter en 2011 un projet d'accord indo-bangladais sur la rivière Teesta. Cette question du partage de l'eau alimente également au Népal des sentiments hostiles à New Delhi.

    Le Népal est certes un pays situé en amont, mais son arriération technologique l'a conduit à coopérer avec l'Inde pour la construction de ses barrages en vertu d'accords dénoncés comme "inégaux" par certains partis népalais.

    Plus à l'ouest de la chaîne himalayenne, l'Inde "en amont" se heurte aussi au Pakistan "en aval", selon le scénario de type bangladais. A la différence près que la discorde est exacerbée par la rivalité historique opposant les deux Etats nés en 1947 sur les décombres de l'Empire britannique des Indes.

    La trentaine de barrages construits, ou en passe de l'être, par New Delhi alimente les pires accusations au Pakistan, notamment de certains groupes djihadistes lançant des menaces terroristes sur le thème : "l'eau ou le sang". La ressource en eau se raréfie dans les deux pays : la moyenne disponible par habitant a chuté à 1 700 m3 en Inde et à 1 000 m3 au Pakistan. D'où l'enjeu de ce partage de l'eau de l'Indus et de ses cinq affluents qui traversent le Cachemire indien avant d'irriguer la plaine du Pendjab pakistanais.

    Bien que les deux Etats se soient déjà livrés quatre guerres, la querelle de l'eau a pour l'instant été globalement endiguée grâce au traité de l'Indus signé en 1960 sous les auspices de la Banque mondiale. Cet accord alloue au Pakistan les trois cours d'eau dits "occidentaux" (l'Indus et ses deux affluents Jhelum et Chenab) - près de 75 % de l'ensemble du débit - et à l'Inde les trois dits "orientaux" (Ravi, Beas, Sutlej, autres affluents de l'Indus). L'Inde se voit en outre reconnaître le droit à usage limité (irrigation, hydroélectricité) en amont sur l'Indus et ses deux affluents "occidentaux" confiés au Pakistan. New Delhi s'est toujours réclamé de ce traité pour défendre la légalité de ses projets de barrage au Cachemire. En réalité, l'affaire est moins juridique que stratégique, le Pakistan se sentant fragilisé face à la capacité que les Indiens s'arrogent à réguler éventuellement le cours de ses cours d'eau.

    Frédéric Bobin Article paru dans l'édition du 13.03.12

    Les guerres de l'eau

    Au bord du Nil au Soudan, le 10 mars 2012. Eclairage Les besoins en eau, source de tensions entre pays


    votre commentaire
  • 42 millions de déplacés climatiques en deux ans en Asie-Pacifique

    LEMONDE.FR avec AFP | 13.03.12 | 12h22

     Mumbai, 2009.

    Mumbai, 2009.REUTERS/ARKO DATTA

    Les catastrophes liées à des événements climatiques ont déplacé plus de 42 millions de personnes en Asie-Pacifique ces deux dernières années, a indiqué la Banque asiatique de développement (BAD) dans un rapport publié mardi 13 mars. "L'Asie-Pacifique est la zone la plus sujette aux catastrophes naturelles, que ce soit en termes de nombre absolu de catastrophes ou de populations touchées", selon le document.

    Environ 31,8 millions de personnes dans la région ont été déplacées par des typhons, sécheresses et autres événements météorologiques extrêmes en 2010, une année particulièrement dure, marquée notamment par des inondations massives qui ont forcé dix millions de Pakistanais à fuir. Quelque 10,7 millions d'autres ont subi le même sort en 2011, a ajouté la Banque, mettant en garde contre une multiplication de ces catastrophes avec le changement climatique.

    Selon la BAD, la région compte six des dix pays du monde les plus vulnérables au changement climatique, avec le Bangladesh et l'Inde aux deux premières places, sur une liste qui compte aussi le Népal, les Philippines, l'Afghanistan et la Birmanie. "Les gouvernements ne devraient pas attendre pour agir. En prenant des mesures maintenant, ils peuvent réduire la vulnérabilité, renforcer la résistance, et utiliser les migrations comme un outil d'adaptation plutôt que de les laisser devenir un acte de désespoir", a déclaré le vice-président de la BAD dans un communiqué. Selon la Banque, la région Asie-Pacifique aura besoin de 40 milliards de dollars (environ 30 milliards d'euros) par an dans les quarante prochaines années pour s'adapter au changement climatique.

     

    Blog Comment le lobby des climato-sceptiques s'organise


    votre commentaire
  • Les glaces du Groenland plus sensibles que prévu au réchauffement

    Créé le 11-03-2012 à 22h26 - Mis à jour à 22h26      

     

    La calotte glaciaire du Groenland, dont la fonte contribue à la montée du niveau de la mer, est plus sensible au réchauffement climatique que ce qui était admis jusqu'ici, suggère une étude publiée dimanche dans la revue scientifique Nature Climate Change.

    De précédentes études avaient établi un seuil de réchauffement de +3,1°C par rapport à l'époque pré-industrielle au-delà duquel les glaces qui recouvrent le Groenland pourraient avoir totalement fondues, d'ici des millénaires.

    Cette nouvelle étude, à partir de simulations numériques, abaisse ce seuil à +1,6°C (dans une plage allant de +0,8°C à +3,2°C), sachant que la planète s'est déjà réchauffée de 0,8°C depuis le milieu du 18e siècle.

    Le temps que prendrait une fonte totale de la calotte (ou inlandsis) du Groenland dépend de la durée et de l'ampleur du dépassement de ce seuil: elle pourrait avoir disparu en 2.000 ans en cas de réchauffement de +8°C mais en 50.000 ans en cas de hausse contenue à +2°C, selon les chercheurs de l'Institut de Potsdam (PIK) et de l'Université Complutense de Madrid.

    Limiter la hausse à 2°C est l'objectif que s'est fixé la communauté internationale mais, au regard des émissions actuelles de gaz à effet de serre, le monde semble actuellement davantage sur une trajectoire +3 à +4°C.

    Le Groenland constitue, après l'Antarctique, la seconde retenue d'eau sur terre.

    Une fonte importante de la calotte glaciaire, qui recouvre environ 80% du territoire, pourrait contribuer à une élévation de plusieurs mètres du niveau de la mer et affecter la vie de millions de personnes, rappellent les auteurs.

    "Notre étude montre que, sous certaines conditions, la fonte des glaces du Groenland devient irréversible", précise par ailleurs l'un des chercheurs, Andreï Ganopolski, de l'Institut de Postdam.

    Cela s'explique par les interactions existant entre le climat et la calotte glaciaire. La calotte peut atteindre plus de 3.000 mètres d'épaisseur et s'élève ainsi à des altitudes où les températures sont plus froides. Mais en fondant, sa surface s'affaisserait à des altitudes où les températures sont plus élevées, ce qui contribuerait à accélérer encore le processus.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique