Le FestiZad, le festival organisé à Notre-Dame-des-Landes par les opposants au futur aéroport nantais, touchait à sa fin dimanche soir, les trois jours de concerts ayant été suivis sans incident notable par «plusieurs dizaines de milliers de personnes», selon les organisateurs, plusieurs milliers, selon les autorités.
Depuis vendredi, «la fréquentation totale doit s’élever aux alentours de 30.000 personnes», a estimé auprès de l’AFP un «zadiste» chargé de la communication sur le festival.
De leur côté, les gendarmes ont estimé samedi soir à environ 8.000 le nombre de personnes présentes depuis la veille, tandis que la préfecture de Loire-Atlantique en comptait au moins 5.000.
La boue a quelque peu perturbé le festival dimanche, selon le zadiste. «Le sol a perdu de sa stabilité, a-t-il expliqué, nous forçant à démonter la scène principale. Le festival se poursuit sur une seule scène, comme prévu pour la journée de dimanche, mais plus petite» que celle envisagée, a-t-il dit.
Les concerts programmés dans la nuit de samedi à dimanche se sont terminés vers 8 heures dimanche, tandis que le «scène techno» a baissé le rideau vers midi.
Selon la préfecture de Loire-Atlantique, les secours ont procédé à neuf interventions, débouchant sur 5 hospitalisations, «dont trois pour des problèmes de consommation de substances».
«Les gens sont en train de partir», avait indiqué en milieu d’après-midi le directeur de cabinet du préfet, Patrick Lapouze, qui a précisé que des contrôles routiers «ciblés alcoolémie et stupéfiants» seraient effectués par les forces de l’ordre. «Il ne faut pas que les gens repartent s’ils ne sont pas en état de conduire», a-t-il justifié.
Patrick Lapouze a déploré «le manque total d’organisation», notamment en terme de parkings, rappelant en outre que c’est la préfecture qui avait organisé «le service médical sur le site».
Au total, quatre chapiteaux – sur sept prévus – avaient été dressés sur la ZAD (zone d’aménagement différée, rebaptisée «zone à défendre» par les opposants), en dépit de l’interdiction de la préfecture. Un arrêté préfectoral avait interdit du 3 au 6 janvier le transport et l’installation sur la zone de «chapiteaux, tentes et autres structures itinérantes de plein air».
La gendarmerie avait installé des barrages vendredi sur les principales voies d’accès au site, «pour garantir l’accès des secours», avait expliqué à l’AFP Patrick Lapouze. Mais les organisateurs du festival avaient accusé vendredi la préfecture de mettre «en danger des milliers de personnes».
L’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est destiné à remplacer en 2017 l’actuel aéroport de Nantes Atlantique. Sa concession a été confiée par l’Etat au groupe Vinci.
Le projet, cher au Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ancien maire de Nantes, suscite une très vive opposition. En novembre, une manifestation avait réuni entre 13.000 et 40.000 personnes.
(AFP)