Le rôle du copilote provoque la stupeur en Europe
Crash de l'A320. Des perquisitions sont en cours aux domiciles du copilote, un Allemand de 28 ans, soupçonné d'être responsable du crash.
Les informations établissant que le copilote, un Allemand de 28 ans du nom d'Andreas Lubitz, est responsable de la mort des 150 passagers du vol, ont provoqué l'incompréhension. Ci-dessus, les perquisitions en cours (Jeudi 26 mars 2015) (83 Images)
Mis à jour à 22h59
Le jeune copilote allemand de l'Airbus A320 de la Germanwings semble avoir délibérément fracassé son avion sur une montagne des Alpes, une révélation des autorités françaises qui a provoqué jeudi 26 mars la stupéfaction en Europe.
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Deux scénarios sont désormais évoqués : celui d'un suicide et celui d'un attentat, même si les enquêteurs et le gouvernement français ont affirmé jusqu'à présent ne pas privilégier cette dernière piste.
Des perquisitions étaient en cours jeudi soir dans l'ouest de l'Allemagne, aux deux domiciles du copilote, un Allemand de 28 ans du nom d'Andreas Lubitz.
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«Totalement inconcevable»
«Cette tragédie prend une dimension totalement inconcevable», a réagi la chancelière allemande Angela Merkel, tandis que le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy s'est dit «bouleversé».
Sur les 150 personnes tuées dans le crash, survenu mardi dans le sud des Alpes françaises, 50 sont espagnoles et 75 allemandes.
«Nous n'avons pas le moindre indice sur ce qui a pu pousser le copilote à commettre cet acte horrible», a avoué Carsten Spohr, le patron de la compagnie Lufthansa, maison-mère de Germanwings.
«Pas répertorié comme terroriste»
Les éléments fournis par la justice française selon lesquels Andreas Lubitz avait sans doute «volontairement» provoqué la perte de l'avion, qui reliait Barcelone à Düsseldorf, ont fait l'effet d'un coup de théâtre.
Ce rebondissement, dû à l'exploitation des données d'une boîte noire retrouvée mardi sur les lieux de la catastrophe, a coïncidé avec l'arrivée en France de proches des 150 victimes. Ils ont eu la primeur de ces informations avant une conférence de presse du procureur français chargé de l'enquête judiciaire, Brice Robin.
Colère infinie en Allemagne
Les motivations d'Andreas Lubitz restent inexpliquées, mais le procureur a précisé qu'il n'était «pas répertorié comme terroriste», une information confirmée par Berlin.
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A la tristesse causée en Allemagne par le crash, son geste a ajouté colère et consternation.
«Je voulais savoir où habitait le meurtrier», s'étranglait Hans-Dieter, la cinquantaine, jeudi soir aux abords de la maison familiale des Lubitz à Montabaur (ouest). «Pour moi, c'est comme ce type en Norvège qui a tiré», a-t-il ajouté, évoquant Anders Breivik, l'auteur de la tuerie d'Oslo (77 morts) en 2011.
«Même dans nos pires cauchemars, nous n'aurions pas pu imaginer qu'une telle tragédie puisse arriver», a confié le patron de Lufthansa, en sanglots.
Examens psychologiques
«Ceux qui nous connaissent savent que nous sélectionnons avec beaucoup, beaucoup d'attention» nos pilotes, a-t-il ajouté, avec notamment des examens psychologiques en plus des tests de capacité techniques.
Le copilote avait été engagé «en septembre 2013» par la compagnie aérienne et comptait 630 heures de vol.
Resté seul aux commandes de l'appareil après la sortie de la cabine de pilotage du commandant de bord, vraisemblablement parti aux toilettes, Andreas Lubitz ne lui a pas permis de revenir et a actionné le bouton de descente de l'avion.
Respiration normale jusqu'à la fin
Sur l'enregistrement contenu dans la boîte noire, «on entend plusieurs appels du commandant de bord pour demander l'accès à la cabine de pilotage, mais aucune réponse du copilote», a raconté le procureur Robin.
Andreas Lubitz, dont on perçoit jusqu'à la fin la respiration régulière, n'a pas non plus répondu aux appels de la tour de contrôle qui s'est rendue compte de la descente anormale de l'Airbus.
Tout cela «peut s'analyser comme une volonté de détruire l'avion», a déclaré M. Robin, qui voit là «l'interprétation la plus plausible» des dernières minutes du vol.
Modifications des procédures
Ces révélations ont amené plusieurs compagnies aériennes, dont la Britannique EasyJet, première low cost européenne, à décider de maintenir deux personnes dans la cabine de pilotage en toutes circonstances sur leurs vols.
Le Canada a décrété jeudi soir l'entrée en vigueur «immédiatement» de cette mesure pour toutes les compagnies canadiennes.
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Morts sur le coup
Selon le procureur, les passagers du vol Germanwings «ne se sont rendus compte du crash qu'au tout dernier moment» et sont morts sur le coup.
Dans les dernières secondes avant l'impact sur la montagne, l'enregistrement de 30 minutes au total laisse entendre l'alerte signalant la proximité du sol et les cris des passagers.
Depuis mercredi, avec l'aide de médecins légistes, les restes des victimes sont récupérés par les équipes de secours dans des conditions périlleuses. Les enquêteurs sont toujours à la recherche de la deuxième boîte noire, contenant les données du vol.
Visite des familles
D'après le lieutenant-colonel Xavier Vialenc, les gendarmes «tentent de récupérer tout ce qu'ils peuvent». Cela va «être long, très long, au moins 15 jours», a-t-il dit.
Quelque 200 proches des victimes de l'une des pires catastrophes aériennes survenues en Europe, se sont recueillis jeudi dans deux chapelles ardentes érigées dans les villages de Seyne-les-Alpes et Le Vernet, proches du lieu du drame.
Les médias ont été tenus à distance afin de protéger leur intimité et leur deuil, tandis que des secouristes prêtaient assistance à ceux qui en avaient besoin.
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L'idendification sera très délicate
Des prélèvements d'ADN sur des membres des familles vont être faits pour faciliter l'identification des morts, qui prendra «des jours et même des semaines», a prévenu le procureur. Interpol a envoyé une équipe de spécialistes pour participer à cette tâche.
Les 150 victimes sont au total originaires de 18 pays. L'Allemagne et l'Espagne, les plus touchées, ont mis leurs drapeaux en berne mercredi. (afp/Newsnet)
(Créé: 26.03.2015, 17h55)