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    L’ancien recteur Christian Merlin renvoyé en correctionnelle pour harcèlement moral

    • Clicanoo.re
    • publié le 8 août 2012
    • 06h40
     
     

    L’ancien recteur Christian Merlin (ici avec son avocat Me Iqbal Akhoun) a été renvoyé en correctionnelle pour harcèlement moral (photo Ludovic Laï-Yu).

     

    Recteur de la Réunion entre 2003 et 2005, Christian Merlin a été renvoyé devant le tribunal correctionnel de Saint-Denis pour harcèlement moral sur un conseiller d’éducation.

    SAINT-DENIS

    La décision ressemble à un coup de tonnerre au beau milieu des vacances judiciaires et scolaires. L’ancien recteur de l’académie, Christian Merlin, sera jugé en correctionnelle pour des faits présumés de harcèlement moral sur un conseiller d’éducation à la suite d’une plainte d’avril 2005. Un cas de figure inédit dans les annales de la justice locale.

    Le 3 octobre 2011, Christian Merlin, 65 ans et inspecteur général de l’éducation nationale, avait été mis en examen pour « harcèlement moral » sur Henri P. par le juge d’instruction Jean-Pierre Niel. Mais au terme de la procédure, le magistrat avait rendu une ordonnance de non-lieu estimant que les faits reprochés au haut fonctionnaire n’étaient pas caractérisés. Une décision contestée par la partie civile qui a fait appel de cette ordonnance.

    La chambre de l’instruction a, hier matin, infirmé la décision du juge en estimant que Christian Merlin devait bien être renvoyé en correctionnelle.

    Ce n’est pas la première fois que la chambre de l’instruction se prononce en faveur de la mise en cause de l’ancien recteur. En janvier 2010, les conseillers avaient annulé une première ordonnance de non-lieu prise par un autre juge d’instruction et avaient préconisé une mise en examen. A l’époque, les juges considéraient que le recteur aurait « usé de manœuvres dolosives pour faire obstacle à la reconnaissance de l’origine professionnelle de la maladie d’Henri P. », en demandant à un expert de revenir sur sa décision ou en faisant multiplier les expertises psychiatriques sur le fonctionnaire. « Une atteinte grave aux droits fondamentaux de la personne », selon les juges.

    Un pourvoi pour contester ce renvoi en correctionnelle

    La plainte d’Henri P. remonte à avril 2005. Le conseiller principal d’éducation reproche au recteur de n’être jamais revenu sur une décision de mutation déclarée injustifiée par le tribunal administratif. Le recteur Christian Merlin a également refusé d’admettre que le syndrome dépressif aigu dont souffrait le plaignant était d’origine professionnelle. Ce qu’avaient affirmé des expertises médicales. En janvier 2007, le tribunal administratif de Saint-Denis avait donné raison à Henri P. en annulant la décision de refus du recteur. Avocate d’Henri P., Me Marie Briot a toujours plaidé que tous les éléments caractérisant le harcèlement moral sont réunis dans ce dossier. « Mon client est dans un état de délabrement extrême, mais nous avons espoir de voir enfin ses souffrances reconnues », a-t-elle déclaré au moment de la mise en examen du recteur en 2001.

    Christian Merlin a toujours contesté les faits de harcèlement. Son avocat, Me Iqbal Akhoun, rappelle que le recteur n’a jamais croisé physiquement le plaignant et qu’il avait « 18 000 fonctionnaires à gérer, et aucune raison de s’attarder sur un cas personnel, encore moins de nuire à quelqu’un en particulier ». « Mon client est extrêmement déçu par cette décision, a réagi hier soir Me Iqbal Akhoun. Il me semble que, de manière évidente, elle ne résiste pas à l’analyse juridique. Car il reste difficile d’imputer de tels faits à M. Merlin. C’est pourquoi nous allons effectuer dès demain (aujourd’hui) un pourvoi en cassation. »


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  • 31 juillet 2012 - 21H22  

     

    La loi sur le harcèlement sexuel définitivement adoptée

    Le Parlement a définitivement adopté, par un ultime vote de l'Assemblée nationale, la loi sur le harcèlement sexuel, deux mois et demi après l'abrogation de ce délit par le Conseil constitutionnel.

    Le Parlement a définitivement adopté, par un ultime vote de l'Assemblée nationale, la loi sur le harcèlement sexuel, deux mois et demi après l'abrogation de ce délit par le Conseil constitutionnel.

    AFP - Le Parlement a définitivement adopté, par un ultime vote de l'Assemblée nationale, la loi sur le harcèlement sexuel, deux mois et demi après l'abrogation de ce délit par le Conseil constitutionnel.

    L'abrogation du délit, le 4 mai dernier, avait entraîné l'extinction immédiate des procédures judiciaires en cours et le gouvernement s'était engagé à faire voter une nouvelle loi le plus vite possible.

    Successivement, le Sénat puis l'Assemblée nationale ont voté à l'unanimité mardi les conclusions de la Commission mixte paritaire Sénat-Assemblée sur ce texte qui vise non seulement à sanctionner le délit de harcèlement sexuel, mais aussi à encourager les victimes à porter plainte.

    Il inscrit dans le Code pénal une nouvelle définition du harcèlement sexuel afin de prendre en compte le plus largement possible l'ensemble des situations.

    La garde des Sceaux Christiane Taubira s'est félicitée que "l'incrimination soit dorénavant mieux définie, son champ d'action plus large et les sanctions mieux proportionnées à la gravité des faits".

    "Voila les victimes armées mais je dirais même, nous voilà armés car le harcèlement sexuel, c'est notre affaire à tous!", a-t-elle dit avant de promettre que la circulaire d'application serait publiée le jour même de la promulgation de la loi.

    La ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, s'est aussi réjouie de ce texte "très clair qui répond non seulement à l'exigence de précision que nous avait rappelée le Conseil constitutionnel mais qui répond aussi aux demandes des associations et des victimes".


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  • Dernière modification : 25/07/2012 

    Le projet de loi sur le harcèlement sexuel voté à l'Assemblée

    Le projet de loi sur le harcèlement sexuel voté à l'Assemblée

    Après l'abrogation, le 4 mai, du délit de harcèlement sexuel par les Sages, les députés français ont adopté à l'unanimité, ce mercredi, le nouveau projet de loi du gouvernement qui prévoit des sanctions plus lourdes.

    Par Dépêche (texte)
     

    AFP - Deux mois et demi après l'abrogation du délit de harcèlement sexuel par le Conseil constitutionnel, et après l'adoption d'un nouveau texte au Sénat, l'Assemblée a adopté à l'unanimité et à main levée mercredi, au petit matin, le projet de loi du gouvernement dans une version légèrement modifiée.

    Ce texte, présenté par le gouvernement en procédure accélérée, vient combler le vide juridique créé par l'abrogation du délit de harcèlement sexuel par le Conseil constitutionnel, le 4 mai dernier. Cette abrogation avait entraîné l'extinction immédiate des procédures judiciaires en cours.

    Le projet de loi propose donc l'inscription dans le code pénal d'une nouvelle définition du harcèlement sexuel afin notamment de prendre en compte plus largement l'ensemble des situations.

    La loi devrait donc établir qu'"est assimilé au harcèlement sexuel le fait, même non répété, d'user de toute forme de pression grave, dans le but réel ou apparent d'obtenir un acte de nature sexuelle".

    Cette rédaction, légèrement différente de celle du Sénat, devrait permettre de répondre aux craintes, exprimées par les associations féministes, de déqualification des agressions sexuelles en harcèlement sexuel.

    Les peines sanctionnant le délit de harcèlement sexuel ont été aggravées et portées à deux ans de prison et à 30.000 euros d'amende.

    Il est bien sûr retenu la création de circonstances aggravantes si les faits par exemple sont commis sur une personne en situation de particulière vulnérabilité. Dans ces cas, les peines seront alors portées à 3 ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende.

    Les députés ont également voté un amendement du gouvernement alignant le délit de harcèlement moral dans le travail sur celui de harcèlement sexuel.

    A la fin de la séance, la ministre des Droits des femmes, Najat Vallaud-Belkacem, a salué des "débats d'une qualité incomparable".

    Serge Coronado (Ecolo) s'est félicité de "l'esprit de responsabilité de tous" et Marc Dollez (GDR) a qualifié le texte de "nécessaire et utile".

    Pour l'UMP, Guy Geoffroy a indiqué que son groupe votait "sans aucune réserve" mais a regretté qu'aucun de ses amendements, "tous de bonne volonté, n'ait trouvé grâce aux yeux de la majorité".

    Pendant les débats, le groupe centriste UDI, favorable au texte a guerroyé contre l'"incohérence des peines", faisant valoir qu'"avec deux ans de prison et 30.000 euros d'amende, le harcèlement sexuel est moins pénalisé que le vol (trois ans et 45.000 euros)".

    Le gouvernement a rétorqué qu'un débat sur un rééchelonnement des peines n'avait pas lieu d'être au détour de la discussion d'un texte de loi.

    Marie-George Buffet (PCF) avait pour sa part jugé la nouvelle loi "très positive", même si elle a ajouté qu'il faudrait "travailler à une loi plus globale qui prend en compte les différentes formes de harcèlement, notamment le harcèlement moral au travail".

    Le texte adopté par les députés étant différent de celui adopté par les sénateurs, il y aura une commission mixte paritaire Assemblée-Sénat en fin de semaine avant une adoption définitive du texte mardi prochain par chacune des deux assemblées, le 31 juillet.

     


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  • Suicides au travail : comment repérer les signes avant-coureurs ?

    Alors que la responsabilité de Didier Lombard, ex-PDG de France Télécom, est désormais engagée dans la vague de suicides qui a touché l'opérateur télécom (une trentaine de salariés se sont donné la mort en 2008-2009), une étude récente pose la question : que doivent faire les entreprises et les DRH pour détecter à temps les situations à risques ?

    Harcèlement managérial : c’est ce dont est suspecté Didier Lombard, et à travers lui le fonctionnement de l’ex-entreprise qu’il dirigeait. Ceci explique sa mise en examen mercredi 4 juillet 2012. L’une des causes identifiées d’un certain nombre de suicides proviendrait bien de la pression exercée sur des salariés.

     

    D'autres entreprises impactées

     

    Mais bien d’autres facteurs peuvent s’y associer. Afin d’évaluer le risque de suicide au travail, les chercheurs de l’université de Rennes 2, en partenariat avec le cabinet Psya, connu pour ses audits de prévention des risques psychosociaux, ont réalisé une étude (1), menée à partir d’une quinzaine d’entretiens de représentants du CHSCT, DRH, psychologues du travail, représentants du personnel et médecins du travail. Il s’agit, pour les auteurs, de “proposer, à partir de 18 cas concrets, une grille de lecture et d’analyse favorisant l’évaluation des situations de souffrance”. En distinguant ce qui relève “des problématiques personnelles et des soucis  professionnels”. Car il y a urgence. Si le cas de France Télécom a marqué les esprits, la liste non exhaustive des entreprises et des administrations impactées inclut aussi Renault, Peugeot, La Poste, Orange, la Société générale, le ministère du Travail. Avec, en interne, des répercussions dramatiques sur le moral des salariés.

     

    Des indicateurs de mal-être

     

    Concrètement, pour chaque cas repéré, les chercheurs s’attachent à décrypter  les signes cliniques annonciateurs  du malaise psychologique. Problèmes de conciliation temps de travail-vie privée ? Harcèlement  psychologique et sexuel ? Abus de pouvoir ? Sentiment de disqualification ? Voire de solitude, les objectifs individuels ayant pris le pas sur les résultats collectifs ? Les facteurs sont multiples. A partir de ces diagnostics, ils tentent de détailler les leviers d’action appropriés : accompagnement au changement, aménagement des horaires, suivi psychologique, valorisation du salarié… Avec pour chacune des situations étudiées, les effets attendus des démarches de prévention.

     

    Travailler en synergie avec la médecine du travail

     

    “Ces préconisations sont des orientations à explorer, à expérimenter et à enrichir dans le contexte singulier de chaque établissement”, préviennent les auteurs. Une condition commune, toutefois, pour que ces actions soient pleinement efficaces: les directions d’entreprise doivent travailler en “synergie” avec la médecine du travail. Or, c’est là que le bât blesse. “Le champ de la prévention est encore très morcelé”, explique Patrick Charrier, directeur scientifique chez Psya. Chaque acteur défendant son pré-carré, sans vision globale”. Mais un DRH peut-il feindre d’ignorer les facteurs qui sont à l’origine des risques psychosociaux, en l’occurrence les conditions de travail ? Un médecin du travail doit-il faire l’impasse sur les contraintes des entreprises ? D’où la nécessité, au-delà des querelles de chapelle, de mener un vrai travail “pluridisciplinaire”. En incluant le CHSCT. Une démarche indispensable, selon Patrick Charrier, pour sortir par le haut de nombreuses situations de blocage “où l’incompréhension rime souvent avec hostilité”.

     

     

    Pour aller plus loin : Quatre questions pour comprendre la mise en examen de Didier Lombard (ex-PDG de France Télécom) sur lentreprise.fr.

     

    (1) “L’évaluation du risque de suicide au travail”, Patrick Charrier, Astrid Hirschelmann et Jean-Philippe Melchior, publiée le 21 juin.


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  • Les salariés Fralib assignent Unilever: décision le 16 août

    "Les salariés de l'usine Fralib, à Gémenos, ont assigné leur direction devant les Prud'hommes de Marseille, l'accusant de les considérer comme grévistes alors que l'activité est suspendue sur le site, et de ne pas les payer, selon leur avocat.

    La décision a été mise en délibéré au 16 août.

    "Fralib dit que les salariés sont en grève alors que la situation ne correspond absolument pas à la définition juridique de la grève", a expliqué à l'AFP, Me Amine Ghenim. Il réclame le paiement des salaires qui n'ont pas été versés depuis la réoccupation de l'usine par les salariés en mai.

    "Comment l'employeur peut-il parler de faits de grève alors qu'il a arrêté toute activité sur le site depuis juillet 2011 ?", a-t-il demandé.

    Le 20 avril, le tribunal de grande instance de Marseille a validé un troisième plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) mis en place par Unilever, dont Fralib est une filiale à 100%, pour accompagner la fermeture de l'usine, la seule en France à produire les thés Lipton et les infusions Elephant.

    Les deux premiers PSE avaient été retoqués par la justice.

    "Depuis la réoccupation du site le 11 mai, les salariés se sont soustraits à leur contrat de travail", a rétorqué Jean-Noël Cormier, responsable des ressources humaines au sein du groupe Unilever France. Il considère que la situation du site correspond bien à une grève.

    Mercredi, le président d'Unilever France, Bruno Witvoët, a annoncé qu'il était prêt à contribuer à hauteur de "12 millions d'euros" au projet de reprise de la société Fralib à Gémenos par une partie des 182 salariés que comptait l'usine au début du conflit il y a plus de 650 jours.

    Cette somme correspond à la revente des machines, d'une valeur de 7 millions d'euros, pour un montant symbolique d'un euro à la communauté urbaine de Marseille qui a préempté le terrain de l'usine, et à un versement de 65.000 euros en moyenne par salarié prêt à s'engager dans le projet de reprise."

    AFP

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