Après une demande de l'ONU et de la diplomatie internationale, le gouvernement israélien a accepté, dans la soirée du samedi 26 juillet, de prolonger sa trêve humanitaire à Gaza jusqu'à dimanche soir.
- Les soldats israéliens restent sur place
Une telle trêve signifie que les habitants de l'enclave palestinienne peuventcompter sur une nouvelle journée sans frappes aériennes, maritimes et terrestre en provenance d'Israël.
Cependant, dans la lignée de ce qu'il s'est passé samedi, l'armée israélienne vacontinuer « ses opérations contre les tunnels » du Hamas (le mouvement palestinien qui contrôle la bande de Gaza et contre lequel Israël est en guerre depuis 19 jours), ce qui implique le maintien des forces israéliennes présentes sur place.
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- Le Hamas reprend ses attaques
Le mouvement palestinien a refusé, de son côté, de prolonger le cessez-le-feu du jour, qui a expiré à 19 heures. Le Hamas a expliqué sa position dans un communiqué :
« Aucune trêve humanitaire n'est valable sans retrait des tanks israéliens de la bande de Gaza et sans que les habitants ne puissent retourner dans leurs maisons et que les ambulances transportant les corps soient libres de circuler à Gaza. »
Dans la soirée, les tirs de roquettes vers Israël ont repris. Cinq d'entre elles ont visé Nachal Oz, dans le sud d'Israël, et deux autres Tel Aviv. « En réponse, l'artillerie [israélienne] a ouvert le feu localement dans le secteur de Rafah, sur les positions d'où ont été tirées les roquettes », a indiqué l'armée israélienne.
- Scènes de désolation
Samedi, les Palestiniens qui ont profité de la trêve pour retourner dans leur quartier ont découvert des maisons défoncées, éventrées, effondrées, des dépouilles noircies au milieu des ruines et des traces de sang mêlées aux empreintes des chars israéliens.
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Palestiniens et Israéliens partagés face à la trêve provisoire
Tandis que la partie diplomatique oeuvre à donner à la trêve un caractère durable, à Gaza et en Israël, la population réagit de manière contrastée. Dans la bande de Gaza, les habitants sont partagés entre espoir, désespoir et colère. 'Nous aspirons à une trêve de long terme, nous ne voulons pas vivre au jour le jour, commente Alaa Zaied. Ici, la situation est très très mauvaise. Nous sommes sans toit, nous vivons dans des écoles, et nos enfants sont très fatigués.' 'Quand ils ont parlé d'une trêve de 12 heures, nous étions prêts à rentrer dans nos maisons, explique Mesbah al-Sultan. Parce que, s'il y a une trêve, nous voulons nous sentir libres. Les nations arabes sont toutes endormies, les chefs d'Etat et les rois ne font rien. Ils peuvent avoir honte.' Côté israélien, les réactions recueillies à Tel Aviv mêlent ras-le-bol de ce conflit incessant et doute sur l'efficacité d'une trêve. 'Personnellement, je pense que tout le monde en a marre de la situation actuelle, confie Shahar Binon. Chacun a fait ce qu'il avait à faire, et je parle ici des deux parties, pas seulement d'Israël. Je pense qu'il faut maintenant arrêter tout cela.' 'Un cessez-le-feu cette fois, puis une deuxième et une troisième fois peut-être, c'est comme donner une arme à quelqu'un qui a tenté de vous tuer une première fois et qui vous a manqué', regrette quant à lui Alex Guttman.
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Le Hamas avait déconseillé à la population d'approcher des immeubles bombardés et des zones de combats par crainte d'engins non explosés ou piégés. « Nous avons peur d'ouvrir une porte et de tomber sur une bombe », a témoigné un rescapé de Chajaya, une banlieue particulièrement éprouvée à l'est de l'agglomération de Gaza.
Beaucoup se sont surtout empressés de recueillir quelques maigres effets, vêtements ou couvertures, ou d'acheter vivres et carburant, au milieu du ballet ininterrompu d'ambulances.
- De nombreux corps retrouvés
Plus de 147 cadavres ont été retirés des gravats samedi, dont au moins 29 dans la banlieue est de Gaza, 13 dans les camps de réfugiés de Deir al-Balah, Bureij et Nousseirat (centre), 32 à Beit Hanoun (nord) et 11 à Khan Younès et Rafah (sud).
Ce qui porte le bilan cette nouvelle offensive d'Israël contre Hamas, débutée le 8 juillet, à au moins un millier de Palestiniens tués et quelque 6 000 autres blessés, en grande majorité des civils.
Côté israélien, 42 soldats sont morts dans les combats dans et autour de Gaza. En outre, les roquettes palestiniennes ont tué trois civils en Israël.
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Les efforts diplomatiques se sont pendant ce temps là poursuivis à Paris où a eu lieu, pendant la trêve, une réunion internationale en présence des ministres desaffaires étrangères des principaux pays impliqués, mais en l'absence d'Egyptiens, d'Israéliens et de Palestiniens.