Après vingt ans de règne, Albert II a abdiqué dimanche au palais royal de Bruxelles, laissant le trône à son fils aîné, Philippe. Un instant historique qui n'a pas empêché Albert II, la voix brisée par l'émotion, d'exprimer toute son affection à son épouse, Paola.
"Quant à la reine Paola, qui m'a constamment soutenu dans ma tâche durant ces vingt années, je voudrais simplement lui dire merci. Et un gros kiss."
Au cours d'une courte et dernière allocution, retransmise en direct à la télévision, Albert II a également exprimé "toute sa confiance" à son fils, devenu à la mi-journée le septième souverain de l'histoire de la Belgique. "Philippe, tu as toutes les qualités de cœur et d'intelligence pour très bien servir notre pays dans tes nouvelles responsabilités", a-t-il lancé.
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Albert II, 79 ans, a signé l'acte d'abdication dans la grande salle du trône peu après 10 h 45 en présence de plus de 200 invités, les membres du gouvernement et les représentants des corps constitués. Il avait annoncé le 3 juillet sa décision d'abdiquer, en mettant en avant sa fatigue et sa santé fragile. "Après vigt ans de règne, j'estime que le moment est venu de passer le flambeau à la génération suivante", avait-il expliqué.
Né le 6 juin 1934, le deuxième fils de Léopold III et de la reine Astrid était devenu le roi Albert II le 9 août 1993, après le décès inopiné de son frère, le roi Baudouin, qui n'avait pas d'enfant.
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Durant son règne, Albert II a consacré beaucoup d'énergie à défendre la cohésion du pays lorsque le conflit politique entre francophones et néerlandophones s'est aggravé à l'été 2007, puis de nouveau après les élections de juin 2010.