• Le changement climatique met en danger les bébés phoques

    Par Bruno Scala, Futura-Sciences

    Pendant les quelques mois qui suivent leur naissance, les phoques du Groenlandapprennent à chasser avec leur mère, sur la banquise. Laquelle fond un peu plus chaque année. Sa diminution de 6 % tous les 10 ans depuis 1979 provoque une mortalité anormalement élevée. À ce rythme, où les bébés phoques feront-ils leur apprentissage ?

    Des chercheurs de l’université Duke, aux États-Unis, se sont intéressés aux populations de phoques du Groenland (Pagophilus groenlandicus), une espèce qui séjourne dans le cercle polaire arctique et qui a l’habitude de vivre sur les glaces de l’Est du Canada et du Nord de la Russie. Ces populations sont en baisse et c’est le changement climatique qui est responsable de ce phénomène.

    Chaque année, les scientifiques scrutent la fonte de la banquise qui arrive à son maximum dans le courant du mois de septembre. L’année dernière, il s’en est fallu de peu pour que le record de la plus faible superficie (depuis le début de notre ère) ne soit atteint.

    Lien entre mortalité des phoques et surface de la banquise

    Indicateur du réchauffement global, la taille de la banquise est également un paramètre crucial pour certaines populations animales qui en dépendent. Le phoque du Groenland fait partie de cette faune. Les femelles mettent bas sur la banquise et élèvent leur progéniture pendant quelques mois, jusqu’à ce que la nouvelle génération soit indépendante, capable de chasser seule.

     

    Corrélation entre le nombre de juvéniles échoués et la surface de la glace, entre 1993 et 2010.
    Corrélation entre le nombre de juvéniles échoués et la surface de la glace, entre 1993 et 2010. © Johnston et al. 2012, Plos One - adaptation Futura-Sciences

    Les chercheurs ont confronté les données concernant la superficie de la banquise dans la région du golfe du Saint-Laurent (est du Québec) – très appréciée des phoques – avec la mortalité des juvéniles. Ils ont trouvé une nette corrélation négative : plus la quantité de glace est faible, plus le taux de mortalité est élevé. Ces résultats sont présentés dans Plos One.

    L'influence de l'oscillation nord-atlantique

    Ils ont également décelé un lien entre l’oscillation nord-atlantique (NAO) – un phénomène climatique ayant une forte influence sur les températures dans le nord de l’Atlantique – et la mortalité des jeunes phoques. En approfondissant leur analyse, les scientifiques sont parvenus à la conclusion que lors de la phase négative de la NAO (comme ce fut le cas de 1950 à 1972), ce sont les populations de phoques de l’ouest de l’Atlantique qui sont les plus touchées, tandis qu’au cours de la phase positive (1973-2006), on observe une mortalité plus forte à l’est.

    Rien de vraiment étonnant puisqu’il existe un lien fort entre la surface de glace et les phases de l’oscillation nord-atlantique : en phase négative, il y a moins de glace dans le nord-ouest de l’Atlantique, et plus dans le nord-est. C’est l’inverse lors des phases positives.

     

    Un phoque du Groenland dévoré par un ours polaire, sur la banquise.
    Un phoque du Groenland dévoré par un ours polaire, sur la banquise. © LindsayRs, Flickr, cc by nc nd 2.0

    Mais les chercheurs ont étendu leur analyse à l’ensemble des populations de phoques et de toute la banquise. Ce qui leur a permis de remarquer que dans l’ensemble, l'étendue de la banquise diminue de 6 % tous les 10 ans depuis 1979. C'est-à-dire que les années fastes (oscillation positive ou négative selon que l’on considère le nord-est ou le nord-ouest de l’Atlantique) ne compensent pas les pertes des années pauvres.

    Les phoques pourraient migrer vers le nord, comme le font de nombreuses espèces en réponse au réchauffement. C’est d’ailleurs ce que certains font. Des populations ont été observées sur les côtes de l’Est du Groenland, un endroit inhabituel pour cet animal, malgré son nom. Mais beaucoup sont également revenues vers l’est du Canada, peut-être à cause d’une photopériode différente ou de la présence, plus au nord, de l’ours polaire, un prédateur redoutable.

    Les phoques du Groenland ne sont pour l’instant pas menacés mais entre un climat trop doux et un prédateur féroce, leur avenir s’assombrit…


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  • Publié le 30 décembre 2011 à 13h29 | Mis à jour le 31 décembre 2011 à 18h26

    Incendie en Patagonie: un inculpé pour négligence

    La superficie de végétation réduite en cendres demeure... (Photo: Reuters)

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    La superficie de végétation réduite en cendres demeure toutefois relativement modeste, représentant moins de 4% du parc de 230 000 hectares, un des joyaux prisés de la Patagonie, situé à 3000 km de Santiago, la capitale.

    Photo: Reuters

     

    Paulina Abramovich
    Agence France-Presse
    Santiago, Chili

    La lutte contre un incendie qui a détruit en quatre jours 11 500 hectares d'un parc naturel du sud du Chili, a progressé samedi grâce à un répit climatique, tandis qu'un jeune Israélien a été inculpé, et laissé en liberté, pour une négligence à l'origine du sinistre.

    Une bruine persistante, des vents en forte baisse par rapport aux rafales de 100 km/h ces derniers jours, ont permis de freiner l'avance de l'incendie, qui depuis mardi soir a consumé environ 5% de la surface du Parc Torres del Paine, un écrin de nature à 3000 km au sud de Santiago.

    Près de 600 pompiers, militaires, agents forestiers, qui luttent contre l'incendie du Parc national Torres del Paine, ont réussi «à contrôler trois des six foyers de l'incendie», a signalé le président Sebastian Piñera dans un message sur son compte Twitter en début de soirée.

    «Nous espérons contrôler bientôt un quatrième foyer, et commencer aussitôt la tâche de redresser le parc», a-t-il ajouté.

    Outre l'aide de la pluie, le répit des vents a permis aux pompiers de se rapprocher du feu, et l'appui d'hélicoptères «qui ont pu combattre le feu depuis les airs, pour la première fois», a souligné le ministre de l'Intérieur Rodrigo Hinzpeter.

    Le Parc Torres del Paine, un sanctuaire de glaciers, de lacs, de forêts et de steppe, visité par 100 000 touristes par an, et considéré comme un des plus beaux parcs d'Amérique du Sud, est en proie depuis mardi à l'incendie, qui ronge un relief granitique accidenté, d'arbres et d'arbustes.

    Roten Singer, un touriste israélien en de 23 ans, a été déféré devant un procureur de Puerto Natales, à 3100 kilomètres au sud de Santiago. Il s'est vu notifier son inculpation, «pour le moment, une violation de la loi forestière», a déclaré le procureur en chef de cette région, Juan Melendez.

    Selon le procureur cité sur la radio locale Radio Natales et des médias à Santiago, le jeune homme a reconnu avoir brûlé du papier hygiénique. «Du papier a été incendié dans un parc naturel et s'est mal éteint», a précisé le procureur.

    Le jeune homme encourt pour cette infraction entre 41 et 60 jours de prison, ainsi qu'une amende de 80$ à 300$, «une peine légère», a souligné Melendez. Il lui a été ordonné de ne pas quitter la région pendant la durée de l'enquête.

    Le suspect avait été arrêté samedi au terme d'une enquête de police auprès de témoins et visiteurs du parc. «Il serait le seul à avoir un rôle» dans le déclenchement du sinistre, a indiqué le procureur de Puerto Natales Ivan Vidal, sur radio Cooperativa.

    Sur le terrain, les prévisions météo étaient de nouveau mauvaises pour dimanche, plus encore lundi. Aussi le feu «est, et va demeurer sur les prochains jours un incendie violent, dangereux et difficile à contrôler», a mis en garde Hinzpeter.

    Le parc, d'une superficie de 230 000 hectares, a été fermé jeudi soir, 48 heures après le début de l'incendie, et 700 personnes au total évacuées, principalement des touristes et employés d'auberges. Le parc restera fermé tout au long de janvier.

    La ministre de l'Environnement Maria Ignacia Benitez a annoncé samedi que le gouvernement saisirait la justice contre les éventuels responsables, en vue de dédommagements pour dégâts à l'environnement.

    «Ce peut être accidentel, le plus probable est que ce soit accidentel», a-t-elle déclaré sur la Radio Bio-Bio. «Il est impossible de suivre à la trace chaque visiteur du parc, (donc) la responsabilité est la leur».


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  • L'"homme de la forêt" victime de l'huile de palme

    LEMONDE | 22.12.11 | 16h27   •  Mis à jour le 22.12.11 | 16h42

     

    Symbole de la fragilité de la biodiversité, l'orang-outan (Pongo pygmaeus) est classé comme espèce en danger critique d'extinction dans la liste rouge de l'UICN.

    Symbole de la fragilité de la biodiversité, l'orang-outan (Pongo pygmaeus) est classé comme espèce en danger critique d'extinction dans la liste rouge de l'UICN. AFP/JEAN-CHRISTOPHE VERHAEGEN

    Le point commun entre les orangs-outans d'Indonésie et le FC Barcelone ? Carles Puyol. Le capitaine du club de football espagnol, victorieux de la Coupe du monde 2010, a accepté d'être le porte-parole de ces paisibles primates, dont la population diminue chaque année du fait de la déforestation et du braconnage. Editées par le Partenariat pour la survie des grands singes (Grasp, Nations unies) et l'association International Animal Rescue, les affiches de cette campagne de sensibilisation montrent le sportif vedette debout devant des photos d'orangs-outans emprisonnés ou maltraités, avec cette interpellation : "I Care. Do you ?" ("Je m'en préoccupe ? Et vous ?")

    Il y a urgence. Le grand singe roux, avec lequel nous partageons environ 98 % de notre patrimoine génétique, ne vit que dans les îles indonésiennes de Bornéo et Sumatra. Sa population y était estimée à plusieurs centaines de milliers d'individus il y a cent vingt ans ; ils ne seraient plus que 65 000 environ et ces effectifs se réduisent un peu plus chaque année. D'ici à vingt ans, l'unique singe anthropoïde d'Asie pourrait avoir disparu de son habitat naturel si la déforestation, menée pour l'essentiel au profit de la production d'huile de palme, continue au rythme actuel. Pour l'orang-outan ("homme de la forêt" en malais), qui se nourrit, s'accouple, se repose et se déplace dans les arbres, le maintien de ce biotope est en effet vital.

    A cette menace s'ajoute celle de la chasse, devenue d'autant plus active que les conflits entre l'homme et le grand singe se multiplient. Pour la première fois, une enquête de terrain, menée par l'ONG People and Nature Consulting International auprès des villageois du Kalimatan (la partie indonésienne de Bornéo), a livré sur ce point des informations précises. Publiées dans la revue scientifique PLoS ONE, elles décrivent une situation désolante.

    Dirigée par le biologiste Erik Meijaard, de l'Université du Queensland (Brisbane, Australie), cette étude a consisté à interroger, entre avril 2008 et septembre 2009, près de 7 000 personnes vivant dans 687 villages. Les questions portaient sur leur situation socio-économique, leur connaissance de la faune locale et leurs rapports avec les grands singes. Il ressort de cette enquête que, malgré leur statut d'animaux protégés, de 750 à 1 800 orangs-outans ont été tués entre avril 2007 et avril 2008. Ce qui témoigne d'une évolution "positive" par rapport aux années précédentes (meilleure connaissance de la loi ou moindre présence de l'animal ?), puisque les villageois, interrogés sur des périodes plus anciennes, évoquent un tableau de chasse annuel supérieur à 2 000 singes.

    Les motifs de ces abattages ? 54 % des réponses évoquent la recherche de viande de brousse, 10 % la protection des cultures, 15 % des conflits survenus dans les villages. L'enquête souligne également le laxisme des autorités indonésiennes, qui ne poursuivent qu'exceptionnellement les contrevenants : 63 % des personnes interrogées reconnaissant avoir tué un de ces primates admettent savoir qu'ils sont protégés par la loi.

    Il est malheureusement probable que les tensions entre les Indonésiens et les grands singes arboricoles ne s'apaiseront pas de sitôt. "L'orang-outan a de grandes capa cités d'adaptation. Lorsque la forêt tropicale, qui constitue son habitat naturel, se transforme en plantations de palmiers à huile, il apprend à se nourrir des fruits de pal mier", constate Yaya Rayadin, chercheur à l'université de Mulawarman (Samarinda, Bornéo). Fruits dont est précisément extraite la précieuse huile... D'où d'inévitables conflits.

    DEUX ESPÈCES

    Le 21 novembre, le Jakarta Globe rapportait ainsi l'arrestation, dans le Kalimantan oriental, de deux hommes qui ont reconnu avoir tué plus d'une vingtaine d'orangs-outans en échange de récompenses offertes par des propriétaires de plantations de palmiers à huile.

    Motif d'inquiétude supplémentaire pour les défenseurs des grands singes : une étude, publiée début 2011 dans la revue Nature, sous l'égide du Centre génomique de l'université Washington (Saint Louis, Etats-Unis), a permis de comparer la diversité génétique des deux espèces d'orangs-outans, celle de Bornéo (Pongo pygmaeus) et celle de Sumatra (Pongo abelii). Cette dernière, dont les effectifs se réduisent désormais à quelque 7 000 individus, n'en a pas moins conservé une assez grande diversité génétique. La première, en revanche, présente un génome relativement semblable d'un individu à un autre, ce qui la rend plus vulnérable aux changements de milieu et aux maladies. Pour ses 50 000 à 60 000 représentants, il s'agit d'une mauvaise nouvelle de plus.

    Catherine Vincent


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  • Présidentielle 2012

    Publié le 17 décembre 2011 à 19h58


    Eva Joly : "L'économie verte" peut créer "un million d'emplois"

    Eva Joly a détaillé son programme, notamment ses quatre priorités, ce samedi devant quelque 300 membres du parti EELV.

     Eva Joly 

    Eva Joly SIPA/CHESNOT

    Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à la présidentielle, a détaillé ce samedi ses priorités pour 2012, devant l'Agora d'EELV réunissant plus de 300 délégués et « coopérateurs ». Elle a souligné que le projet du parti, qui doit être adopté dimanche, était une « boussole pour (le) mouvement », base de son « contrat écologique pour la République » qui sera présenté le 11 février prochain à Roubaix (Nord).

    "Dépenser moins pour vivre mieux"

    Toute de blanc vêtue, Mme Joly a affirmé que sa « seule règle d'or serait de ne laisser personne au bord du chemin », avant de détailler ses « quatre priorités » dans un discours de 40 minutes. Candidate de la sortie du nucléaire, Eva Joly a d'abord parlé d'un « temps d'urgence sociale et écologiste pour sortir de la récession », refusant « les logiques mortifères de l'austérité ». En résumé, « dépenser moins pour vivre mieux ».

    Le blocage des loyers

    Très applaudie, elle s'est notamment prononcée pour le « blocage des loyers », relevant qu'« il y a même un petit pays où cela fonctionne, un petit pays exotique, l'Allemagne ! » Selon elle, alors que « la France est malade du chômage », il est possible de « créer un million d'emplois » dans « l'économie verte » d'ici à 2020. Le chiffrage de cette annonce ne sera dévoilé qu'en janvier prochain. « C'est le seul chemin pour sortir intelligemment et efficacement de la crise », a-t-elle dit, fustigeant la « toute puissance » des marchés financiers. « Les spéculateurs ne gagneront pas », a souligné l'ex-juge, experte en « combat contre les paradis fiscaux ». Évoquant le cargo échoué dans le Morbihan, l'eurodéputée a également proposé « une section au sein de la Cour pénale internationale chargée de poursuivre et réprimer sévèrement les crimes écologistes ».

    "La xénophobie d'Etat made in France, ça suffit"

    Deuxième idée, un « pacte de fraternité ». L'occasion de s'en prendre à « Hortefeux, Besson et Guéant qui n'ont eu de cesse de caresser le Front national dans le sens du poil, avec une expression bien de chez nous "expulsons français" ». Avant de lancer : « La xénophobie d'Etat made in France, ça suffit comme ça ! »

    "En finir avec la Ve République"

    Troisième priorité, « la République des biens communs » pour « en finir avec la Ve République », a poursuivi Eva Joly, s'attaquant aux « pratiques claniques et aux méthodes barbouzardes comme dans l'affaire des fadettes » du quinquennat de Nicolas Sarkozy. « Takieddine, Karachi, Marseille, Hénin-Beaumont », cela « relève du même processus délétère », a-t-elle jugé, faisant allusion à l'UMP comme au PS.

    "Une préférence sociale et environnementale, pas nationale"

    Enfin, elle s'est prononcée pour une Europe fédérale, persuadée que les Français « se refusent à une vision hexagonale et chauvine du monde ». A ceux qui parlent d'« acheter français », elle répond que la « réindustrialisation » doit se faire par les PME innovantes et écologiques, « pas contre, ni dans le dos de l'Europe ». « Ma préférence n'est pas une préférence nationale mais une préférence sociale et environnementale », a-t-elle résumé.
      
    La candidate d'EELV a indiqué qu'elle proposerait « rapidement » avec Daniel Cohn-Bendit « un autre chemin » que celui d'Angela Merkel et Nicolas Sarkozy sur le Traité européen. Sous les « Eva présidente » scandés par une salle debout, elle a appelé à « voter juste » pour un projet de société « et non pas un rafistolage du système ».

    Pour Cécile Duflot : "Un projet dense, ambitieux et réaliste"

    La secrétaire nationale d'EELV, Cécile Duflot, avait pris la parole dans la matinée. Face à la « crise d'un système et d'un modèle de développement » fondé notamment sur « l'ultra-court terme », et « au moment où on essaie de nous faire croire que la seule solution est de renier les acquis sociaux et aller vers des sacrifices plus importants », c'est un « programme d'action pour les temps qui viennent » avec l'objectif de « s'attaquer à la racine de nos difficultés et présenter des solutions globales écologistes », a-t-elle dit. « Ni un petit livre vert ni une Bible », ce projet porte « l'étendard affirmé de vivre mieux » en « respectant la planète et les équilibres sociaux », a-t-elle ajouté, relevant que « l'originalité de l'écologie politique est d'avoir tiré les leçons de ce qu'il s'est passé au XXe siècle ». Ce projet « dense, ambitieux, large, synthétique, radical et aussi réaliste et fondamentalement écologiste », « apporte des nouvelles solutions » car il ne faut « pas se cantonner à des solutions dépassées », selon la patronne d'EELV.


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  • Dernière modification : 18/12/2011 
    - Philippines - Tempête

    Le bilan ne cesse de s'alourdir après le passage de la tempête Washi

     

    Les inondations provoquées par la tempête tropicale Washi, qui a balayé la partie sud des Philippines, ont causé la mort d'au moins 500 personnes. Un bilan appelé à s'alourdir rapidement puisque plus de 160 personnes sont portées disparues.

    Par Marie NORMAND (vidéo)
    Dépêche (texte)
     

    AFP-   La tempête tropicale Washi, qui a balayé le sud des Philippines, a causé la mort d'au moins 500 personnes et laissé des milliers d'autres sans abri, eau et électricité, dans un paysage de désolation envahi par l'odeur des corps décomposés.

    La Croix Rouge a indiqué dimanche que Washi, qui a frappé les côtes philippines à partir de vendredi soir, avait provoqué la mort d'au moins 497 personnes. Le bilan s'alourdira très probablement, a-t-elle prévenu. Au moins 160 habitants sont portés disparus.

    "Les régions touchées sont si étendues que les recherches n'ont pu atteindre toute la zone. Beaucoup des maisons ont été emportées, ce qui signifie que les corps (des habitants) aussi ont été déplacés", a déclaré dimanche à l'AFP Gwen Pang, secrétaire général de l'organisation caritative.

    "Nous ne comptons pour le moment que les cadavres dans les morgues", a-t-elle ajouté.

    L'île de Mindanao (sud), une des régions les plus pauvres des Philippines, a été la plus durement touchée, avec notamment la ville portuaire de Cagayan de Oro, et Iligan, a précisé Gwen Pang.

    Le tempête, accompagnée de rafales de vent allant jusqu'à 75 km/h, a aussi touché la petite île de Negros. Elle a atteint l'île de Palawan (ouest) dimanche avant l'aube et continuait vers l'ouest, au-dessus de la mer de Chine méridionale, selon les services météo.

    Le gouvernement et la Croix Rouge des Philippines ont lancé des appels à l'aide pour nourrir, vêtir et abriter plus de 35.000 personnes réfugiées dans des centres d'évacuation.

    L'armée, dont 20.000 soldats ont été mobilisés, continuait de retirer des cadavres ensevelis sous des torrents de boue.

    "Les cadavres se décomposent très rapidement car ce sont des noyés et que les corps sont gonflés d'eau boueuse. On ne peut pas les embaumer car il n'y a pas d'eau et qu'il n'y a plus de fluide nécessaire à l'embaumement", a raconté à l'AFP Leonardo Vicente Corrales, un journaliste de Cagayan de Oro.

    "L'électricité a été rétablie dans le centre-ville mais pas dans les quartiers de la ville les plus affectés et il n'y a toujours pas d'eau potable, a-t-il ajouté.

    "Nos efforts se déplacent peu à peu des opérations de secours au rassemblement des familles et à la réhabilitation et la reconstruction" des zones dévastées, a déclaré le président de la Croix Rouge des Philippines, Richard Gordon, à la télévision ABS-CBN, demandant de l'aide à la Croix Rouge internationale.

    La tâche sera immense, a souligné Benito Ramos, directeur de l'organisme national pour la prévention des catastrophes.

    La priorité est l'eau, mais il faudra aussi rétablir l'électricité, nettoyer les débris, réparer les routes et les ponts, a-t-il ajouté.

    Des murs d'eau se sont abattus sur Cagayan de Oro, Iligan et les zones environnantes dans la nuit de vendredi à samedi, et samedi.

    Les cours d'eau ont subitement débordé en pleine nuit "alors que les gens dormaient profondément" et ont provoqué "la pire inondation de l'histoire de la ville", a indiqué Lawrence Cruz, maire d'Iligan (100.000 habitants), à la télévision GMA.

    "En dépit de l'alerte (sur l'approche de la tempête), il n'y a pas eu d'évacuation préventive", a relevé Benito Ramos, à Manille.

    Contrairement aux inondations dans le nord du pays, où les eaux peuvent stagner pendant des semaines, voire des mois, elles semblaient se retirer rapidement lors de cette tempête, a noté Gwen Pang, de la Croix Rouge.

    Les Philippines sont touchées chaque année par une vingtaine de tempêtes tropicales ou typhons. Mais la plupart affectent le nord du pays, ce qui explique que les habitants de Mindanao n'étaient pas du tout préparés à cette catastrophe naturelle, selon les responsables des secours.

    En 2009, la tempête tropicale Ketsana, qui avait noyé une grande partie de Manille sous les eaux, avait fait 464 victimes.
     

     

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