• Climat : prolongations à Durban, en quête d'un souffle et d'un calendrier

    LEMONDE.FR avec AFP | 09.12.11 | 21h20


     

     

    Des manifestants, en marge de la conférence de Durban, vendredi 9 décembre.

    Des manifestants, en marge de la conférence de Durban, vendredi 9 décembre.AP/Schalk van Zuydam

    Les ministres et délégués de près de 200 pays jouaient les prolongations, vendredi 9 décembre au soir, à Durban (Afrique du Sud), pour arracher un accord redonnant du souffle et un calendrier à la lutte contre le changement climatique.

    Entamées le 28 novembre, les négociations marathon, largement éclipsées par la crise de l'euro, devaient se poursuivre toute la nuit et très probablement samedi dans la journée.

     

    >> Lire : Malgré l'urgence climatique, les discussions piétinent à Durban

    "CADRE LÉGAL APPLICABLE À TOUS" APRÈS 2020

    Un projet de texte, âprement discuté derrière des portes closes, évoquant un "cadre légal applicable à tous" après 2020, a suscité de vives réactions, en particulier chez les pays les plus vulnérables face à la montée du thermomètre.

    "Il est difficile pour nous d'accepter un nouveau processus qui s'achèvera en 2015 et qui ne sera pas opérationnel avant 2020 au plus tôt !", a réagi Karl Hood, au nom des petits Etats insulaires, directement menacés par la montée du niveau des océans.

    >> Lire : A Durban, l'UE et les pays vulnérables demandent une décision forte sur le climat

    Un échec pourrait sonner le glas du protocole de Kyoto, seul traité juridiquement contraignant sur le climat, dont la première période d'engagement s'achève fin 2012 et qui revêt une forte charge symbolique pour les pays en développement. Son effondrement serait un signal très négatif deux ans après le psychodrame du sommet de Copenhague.

    "LA MÉFIANCE EST À SON COMBLE"

    Pour Sunita Narain, qui dirige le Centre for Science and Environment, ONG indienne basé à New Dehli, "Cette conférence montre vraiment que la méfiance est à son comble : entre les riches et les pauvres, entre l'UE et les BRICS [groupe des pays émergents qui regroupe le Brésil, l'Afrique du Sud, l'Inde et la Chine], entre les Africains et l'UE, entre toutes les parties."

    La question du degré d'ambition des actions annoncées par les différents pays pour limiter ou réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) est également au cœur des débats. Pour l'heure, elles sont loin de répondre à l'objectif, affiché à Copenhague en 2009 et réaffirmée à Cancun l'an dernier, de limiter à 2 °C la hausse de la température du globe.

    >> Lire : Deux degrés de plus, "un désastre" pour James Hansen

    DIVERGENCES D'AMBITIONS

    La volonté des Européens est d'esquisser un nouveau cadre qui imposerait des objectifs de réduction de GES à tous les pays du monde alors que Kyoto ne s'applique ni aux Etats-Unis, qui ne l'ont jamais ratifié, ni aux grands émergents comme la Chine, l'Inde ou le Brésil.

     

    Une action de WWF en marge de Durban.

    Une action de WWF en marge de Durban.AFP/RAJESH JANTILAL

    L'Inde a exprimé des réticences et les Etats-Unis ne veulent pas entendre parler à ce stade d'un "accord juridiquement contraignant". La position de la Chine restait quant à elle difficile à décrypter. "La Chine a soufflé le chaud et le froid. Si elle jetait tout son poids derrière la proposition européenne, cela mettrait la pression sur les Etats-Unis", estimait Thomas Spencer, de l'Institut du développement durable et des relations internationales, à Paris.

    Faute d'accord sur une "feuille de route", l'Europe menace de ne pas reprendre d'engagements dans le cadre de Kyoto, ce qui viderait de son contenu ce traité emblématique signé en 1997 au Japon.

    "Tous les pays, petits comme grands, ont besoin d'être écoutés", a souligné la ministre des affaires étrangères sud-africaine, Maite Nkoana-Mashabane, actrice clé des dernières heures de négociations en tant que présidente de la conférence qui a rassemblé quelque 130 ministres et qui pourrait se prolonger jusqu'à samedi.

    >> Lire le point de vue de Nathalie Kosciusko-Morizet : Il faut éviter un échec à la conférence de Durban


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  • Malgré l'urgence climatique, les discussions piétinent à Durban

    LEMONDE | 08.12.11 | 15h23   •  Mis à jour le 08.12.11 | 17h59

    La machine climatique s'emballe : les négociateurs restent sourds aux alertes des scientifiques et de la société civile.

    La machine climatique s'emballe : les négociateurs restent sourds aux alertes des scientifiques et de la société civile.AP/Torsten Blackwood

    Durban (Afrique du Sud) Envoyée spéciale - La machine climatique s'emballe. Le temps qu'il reste pour éviter que le réchauffement ne prenne une tournure dramatique se resserre. Mais la pression de l'urgence - si forte avant la Conférence de Copenhague de 2009 - ne semble plus du tout peser sur le processus de négociations de la 17e Conférence des Nations unies sur le climat, à Durban, en Afrique du Sud. Cela en dépit des appels répétés des représentants des petites îles et des pays les plus vulnérables, pour qui la menace climatique est déjà une réalité.

    Mercredi 7 décembre au matin, le texte remis aux ministres sur l'état d'avancement des discussions faisait encore 130 pages, toutes largement "crochetées", c'est-à-dire non approuvées. Or les négociateurs évaluent en moyenne à une heure le temps nécessaire pour trouver un compromis sur une ligne...

    Pour tenter d'avancer, la présidence sud-africaine a opté pour de grands conseils informels, prenant modèle sur les indabas pratiqués au moment des négociations sur la sortie de l'apartheid. Faut-il en être rassuré ? Les Sud-Africains ont en tout cas affirmé qu'ils joueraient leur rôle de "chef".

    Un projet d'accord n'est pas attendu avant la clôture de la conférence, vendredi 9 décembre. Toutes les options restent à ce stade ouvertes, même si c'est toujours autour de la proposition européenne que chaque pays se détermine. A savoir un nouvel engagement dans le protocole de Kyoto - qui expire en 2012 -, à condition que soit adoptée une feuille de route conduisant à un traité contraignant, qui implique tous les grands pays émetteurs à l'horizon 2020.

    La commissaire européenne, Connie Hedegaard, a cependant rappelé, mercredi, qu'il y a d'autres "sujets incontournables" sur lesquels les Etats devront se prononcer avant la fin de la conférence. A commencer par les engagements indispensables pour combler le retard pris dans l'effort qui doit être fait pour limiter le réchauffement à 2 0C. "Nous ne pouvons pas quitter Durban sans avoir progressé sur ce sujet", a averti la commissaire européenne.

    Un récent rapport du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE) a confirmé que les promesses faites en 2009 ne représentent que 60 % des efforts à réaliser pour contenir la hausse moyenne des températures en dessous de 2 0C, objectif recommandé par le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec).

    La trajectoire actuelle des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon que les promesses seront bien ou mal honorées, conduit vers un réchauffement compris entre 2,5 et 5 0C, prévient le PNUE. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a elle aussi mis en garde contre le risque d'une hausse des températures de 6 0C, si les gouvernements ne redressent pas le cap avant 2017.

    L'Union européenne (UE) voudrait que soit au moins pris acte, à Durban, du "fossé"existant avec l'engagement pris à Copenhague de "réduire les émissions de gaz à effet de serre de façon à contenir la hausse moyenne des températures en dessous des 2 0C". Les Etats-Unis s'y refusent. Interpellé sur le sujet lors d'une conférence de presse, l'envoyé spécial américain, Todd Stern, a expliqué : "La limite des 2 0C est un objectif sérieux pour guider notre action, mais qu'il ne peut à lui seul déterminer les objectifs nationaux."

    Les Etats-Unis ne sont pas les seuls à ne pas vouloir remettre sur la table ce sujet épineux.L'UE elle-même n'a, du reste, toujours pas décidé de porter son objectif de réduction d'émissions de 20 % à 30 % d'ici à 2020. "Les négociateurs sont déconnectés du monde. Ils ignorent ce qui se passe dehors, la récurrence des sécheresses, les inondations, les tempêtes extrêmes", a dénoncé Samantha Smith, du Fonds mondial pour la nature (WWF), faisant écho au sentiment partagé par les représentants de la société civile présents en Afrique du Sud. "Si les pays ne veulent pas relever le niveau de leurs engagements à Durban, ils doivent au moins nous dire quand ils vont le faire, a-t-elle exhorté. Attendre après 2020 est irresponsable."

    Laurence Caramel Article paru dans l'édition du 09.12.11
     

    Le réchauffement climatique

    Le climatologue américain James Hansen, le 6 avril 2008. Eclairage Deux degrés de plus, "un désastre"pour James Hansen


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  • Algues vertes : plainte contre le préfet après l'hécatombe de sangliers

    LEMONDE.FR avec AFP | 07.12.11 | 16h26

     

    Un sanglier mort sur la plage de Morieux, dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), le 26 juillet 2011.

    Un sanglier mort sur la plage de Morieux, dans la baie de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor), le 26 juillet 2011.AFP/DAMIEN MEYER

    Deux associations écologistes ont porté plainte mercredi au pénal à Saint-Brieuc, notamment contre le préfet des Côtes-d'Armor, après l'hécatombe de sangliers en juillet dans l'estuaire du Gouessant, pollué par les algues vertes, a-t-on appris auprès de leur avocat.

    Me Claude Larzul a déposé plainte au nom des associations Sauvegarde du Penthièvre et Sauvegarde du Trégor, devant le procureur de la République de Saint-Brieuc, contre "les représentants de l'Etat et notamment les préfets (successifs) des Côtes-d'Armor, leurs donneurs d'ordre ou supplétifs ou tous autres auteurs, coauteurs ou complices", selon le texte de la plainte.

    ABSENCE DE MESURES

    La mort de 36 sangliers l'été dernier à cause des gaz toxiques dégagés par des algues vertes en putréfaction implique la violation de textes du Code de l'environnement, selon l'avocat. "Nous avons considéré que l'absence de mesures" prises par le préfet le fait notamment tomber sous le coup de l'article L. 341-20, "qui punit de 45 000 euros d'amende et de trois ans d'emprisonnement le fait de laisser se dégrader un site classé comme la baie de Saint-Brieuc", a-t-il précisé. L'article "impose au préfet de prendre toute mesure pour préserver" ces sites, a-t-il assuré.

    La plainte repose également sur l'article L. 216-6, "qui réprime par 75 000 euros d'amende et deux ans d'emprisonnement le fait de laisser s'écouler dans les eaux des substances nuisibles à la santé et à la faune", comme les épandages de lisier et l'excès de nitrates qui créent ces algues vertes, a précisé Me Larzul.

    L'ÉTAT JUGÉ RESPONSABLE

    Le tribunal administratif de Rennes, en 2007, et la cour administrative d'appel de Nantes, en 2009, avaient déjà jugé "que les algues vertes proviennent d'une politique de laisser-faire" et que "les représentants de l'Etat sont les responsables de cette situation", a rappelé l'avocat. "Dès lors que la responsabilité de l'Etat a été stigmatisée par des juridictions administratives, les représentants de l'Etat doivent répondre de ces infractions devant les tribunaux correctionnels", a-t-il argumenté.

    Une plainte concernant la mort en 2009, dans les Côtes-d'Armor, d'un transporteur d'algues vertes, Thierry Morfoisse, est par ailleurs en cours d'instruction au pôle santé de Paris.


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  • Barrages et pesticides dégradent les eaux du Rhône et de la Méditerranée

    LEMONDE.FR avec AFP | 07.12.11 | 15h36   •  Mis à jour le 07.12.11 | 16h11

    La moitié des eaux des bassins Rhône-Méditerranée et Corse sont en mauvais état écologique en raison de la pollution par les pesticides et de l'aménagement excessif des rivières (barrages, digues…), selon l'agence régionale de l'eau. "Des efforts sensibles seront nécessaires dans les années à venir pour garantir un bon état des eaux, dans un contexte de changement climatique où la ressource en eau risque de se raréfier", conclut le rapport 2010 de l'agence de l'eau Rhône-Méditerranée et Corse, un établissement public dépendant du ministère de l'écologie.

    Selon ce rapport – le premier dans son genre pour l'agence publique –, 51 % des rivières affichent un bon état écologique, permettant en particulier "le maintien des communautés aquatiques, floristiques et faunistiques".   C'est un peu mieux que l'ensemble de la France, qui plafonne à 45 %.   Mais on est "loin des 66 % fixés à l'horizon 2015 par le Grenelle de l'environnement", note l'agence, qui a effectué près de 3 millions d'analyses dans quelque 1 500 stations.

    DU ROUNDUP DANS TROIS COURS D'EAU SUR QUATRE

    "Les pesticides restent l'ennemi numéro un de la qualité des rivières, en particulier le glyphosate, substance active de l'herbicide Roundup, qui se retrouve dans les trois quarts des cours d'eau", dans des quantités parfois non négligeables, souligne le directeur de l'agence, Martin Guespereau.

    Vente sur Internet, achat dans des pays frontaliers ou fonds de stocks : les pesticides interdits d'usage depuis plusieurs années – comme les triazines, des désherbants – se retrouvent aussi dans 60 % des rivières, ce qui prouve un usage récent et illicite. Vu le temps que mettent les pesticides à se dégrader, les nappes sont aussi trop souvent "contaminées au-delà des normes de qualité requises".

    Les grands cours d'eau – Rhône, Saône et Doubs – sont contaminés aussi par nombre d'hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Des PCB – molécule utilisée comme isolant électrique, dangereux pour la santé – ont été retrouvés dans deux cours d'eau à Aix-les-Bains (Savoie). On trouve aussi des métaux, comme le cuivre à l'aval de zones urbaines et industrielles ou de secteurs viticoles.

    DIGUES ET BARRAGES CONTRE POISSONS

    Autre message fort et "nouveau", selon M. Guespereau : les deux tiers des rivières en mauvais état écologique sont celles qui ont subi des altérations physiques : débit modifié, seuils ou barrages qui bloquent la circulation des poissons et des sédiments, digues trop étroites qui diminuent les possibilités de reproduction de certaines espèces…

    "On a encore beaucoup d'endroits où les responsables voient encore la rivière comme un tuyau d'eau qu'il faut rectifier pour qu'il envoie les crues le plus vite possible en aval", dit M. Guespereau. "On perd toute la valeur que les rivières apportent en termes d'épuration, en se dilatant ou se rétractant en fonction des saisons." "La vie a besoin de ces rythmes", dit le directeur de l'agence, citant notamment le brochet, qui "a besoin des crues pour se nourrir dans les herbes inondées".

    Les stations où l'état de l'eau est moyen, voire mauvais, sont principalement situées "sur les cours d'eau nord-alpins impactés par l'énergie hydraulique, dans les zones où prédomine l'agriculture intensive" et dans celles fortement urbanisées, comme le pourtour de la Méditerranée, selon le rapport.

    L'agence note cependant quelques progrès pour la qualité chimique de l'eau, particulièrement la division par dix des concentrations en ammonium, grâce à l'amélioration des stations d'épuration.


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  • Chine

    La Chine va prêter deux pandas géants à la France

    Faits de société samedi 03 décembre 2011
     
     

     

    Le zoo français de Beauval (centre) a signé samedi à Pékin avec l’Association chinoise des jardins zoologiques un accord pour recevoir un couple de pandas géants pendant dix ans.

    La France ne compte plus de pandas dans ses zoos depuis le décès de Yen Yen il y a 11 ans et devrait maintenant recevoir « dans les semaines qui viennent » les deux ursidés âgés de trois ans, selon Rodolphe Delord, directeur du ZooParc de Beauval.

    Yuanzi (fils aîné de Yuan, nommé d’après sa mère Yuanyuan) et Huanhuan, la femelle, sont tous deux nés en 2008, l’année des Jeux olympiques de Pékin. Ils se trouvent actuellement dans la Base de recherche pour la reproduction des pandas, à Chengdu (sud-ouest).

    Pas des cadeaux

    Il a précisé que les pandas prêtés aujourd’hui par la Chine n’étaient plus des « cadeaux » comme les deux offerts au début des années 1970 au président Georges Pompidou par Pékin et dont Yen Yen était le dernier survivant.

    Le texte signé samedi est un « accord de coopération dans le domaine de la recherche et de la protection des pandas géants ». Le montant de la somme versée par le zoo de Beauval à la Chine n’est pas rendu public.

    100 000 visiteurs supplémentaires

    Le ZooParc situé près de Saint-Aignan (Loir-et-Cher), qui attire aujourd’hui 600 000 visiteurs par an, espère en recevoir au moins 100 000 supplémentaires grâce au couple d’ursidés, a indiqué Delphine Delord, directrice de la communication et sœur de Rodolphe.

    A signaler que deux autres pandas prennent l’avion ce dimanche pour le zoo d’Edimbourg, en Ecosse.


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