La Norvège a entériné vendredi 5 juin la décision de retirer son fonds souverain, le plus gros au monde, du charbon. A l'unanimité, le Parlement norvégien a décidé que le fonds de près de 7 000 milliards de couronnes (793 milliards d'euros), qui contrôle 1,3 % de la capitalisation boursière mondiale, devrait se désengager des entreprises minières ou des groupes d'énergie pour lesquels le charbon représente plus de 30 % de l'activité ou du chiffre d'affaires.
La décision de retrait, qui fait suite à un compromis trouvé au sein de la commission des finances le 27 mai, devrait concerner entre cinquante et soixante-quinze entreprises internationales, représentant des participations comprises entre 35 et 40 milliards de couronnes (entre 4 et 4,5 milliards d’euros), selon les calculs du ministère des finances.
Mais, selon les défenseurs de l'environnement, l'impact pourrait être encore plus important, certaines estimations faisant état de cent vingt-deux entreprises représentant 67,2 milliards de couronnes (7,6 milliards d’euros).
Trente-cinq groupes américains affectés
Le nom des entreprises dont le fonds — investi dans plus de neuf mille sociétés — est appelé à se retirer d'ici au 1er janvier 2016 n'a pas été officiellement fourni.
Mais, selon une étude réalisée par un trio d'organisations non gouvernementales, la mesure affectera trente-cinq groupes américains, dont Duke Energy, une douzaine de chinois, huit japonais, les géants allemands EON et RWE, le britannique SSE, l'indien Reliance Power, l'italien Enel, l'espagnol Endesa, le portugais EDP, le sud-africain Sasol, le sud-coréen Korea Electric Power, le suédois Vattenfall ou encore le danois Dong.
Etant donné la taille gigantesque du fonds norvégien, il s'agit d'une victoire importante pour la campagne internationale qui prône une sortie du charbon, énergie fossile particulièrement polluante, à quelques mois de la conférence internationale sur le climat qui se tiendra à Paris en décembre.