• Dernière modification : 06/03/2013 

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    Sarkozy en homme providentiel :

    une stratégie gaullienne

    © AFP

    Dans une interview à paraître jeudi, Nicolas Sarkozy estime qu'il pourrait être "obligé", pour "la France", de revenir à la politique. Pour Arnaud Mercier, professeur en communication, l'ex-président veut s'inscrire dans une posture gaullienne.

    Par France 2 (vidéo)  lien
    Stéphanie TROUILLARD (texte)
     

    Pour la première fois depuis la fin de son mandat présidentiel, Nicolas Sarkozy a accordé une interview à des journalistes. Dans un entretien à paraître jeudi dans les pages du magazine Valeurs Actuelles, l’ancien chef de l’Etat a évoqué un éventuel retour en politique, mais seulement comme recours si le pays se trouvait "tenaillé entre la poussée de l'extrémisme de gauche et celui de droite".

    "Il y aura malheureusement un moment où la question ne sera plus : 'Avez-vous envie ?' mais 'Aurez-vous le choix ?', explique-t-il dans l’entrevue. "Dans ce cas, je ne pourrai pas continuer à me dire : 'Je suis heureux, j'emmène ma fille à l'école, et je fais des conférences partout dans le monde'. Dans ce cas, effectivement, je serai obligé d'y aller. Pas par envie. Par devoir. Uniquement parce qu'il s'agit de la France."

    L'homme providentiel

    À la lecture de cette entrevue, Arnaud Mercier, professeur en communication politique à l’Université de Lorraine, est surtout frappé par le vocabulaire choisi par l’ex-pensionnaire de l’Elysée. En affirmant qu’il "serait obligé" de revenir en politique par devoir, Nicolas Sarkozy se positionne en homme providentiel, à l’image du Général de Gaulle en mai 1958 : "Il se place comme une figure gaullienne. Il ne veut pas apparaître comme un ambitieux qui n’a pas accepté sa défaite, il montre au contraire une posture d’homme politique qui est là pour son pays".

    Selon ce spécialiste, ces confidences marquent également un tournant. "Pour la première fois, c’est lui qui sème les petits cailloux qui préparent la voie à son retour en politique. Jusqu’à présent, c’était son entourage et "Les Amis de Nicolas Sarkozy" qui préparaient le terrain. Désormais c'est lui qui ouvre des perspectives, même si ce n'est pas non plus un engagement ferme", note-t-il.

    Le chercheur souligne aussi que le timing de cette interview est particulièrement calculé. Alors que François Fillon se dit au même niveau que l’ancien président, que Xavier Bertrand prépare sa candidature pour 2017 et que Jean-François Copé s’affirme comme le patron de l’UMP, Nicolas Sarkozy veut se rappeler au bon souvenir de son électorat : "Ne rien dire pendant encore deux années et ne sortir du bois qu'avant les primaires serait trop dangereux. Il laisserait s’installer l’idée qu’il y a un vide et qu’il est légitime que d’autres le comblent. Il veut les empêcher de s’organiser et geler un peu les choses.

    Un manque d'envie?

    Malgré ce "coup de com" savamment orchestré, Nicolas Sarkozy souffle le chaud et le froid. Il n’hésite pas à évoquer son manque d’envie et "l’ennui mortel que lui procure le monde politique". "Regardez comment j'ai été traité ! (...) Vous croyez vraiment que j'ai envie ? Sans compter la manière dont ils ont traité ma femme ?", affirme-t-il ainsi à Valeurs Actuelles.

    Pour Arnaud Mercier, ces propos ne sont pas contradictoires : "Il y a une forme de lassitude du jeu politique qui me paraît sincère. Il avait l’air soulagé de ne plus être président. On peut le prendre au sérieux quand il parle de circonstances exceptionnelles pour son retour". Nicolas Sarkozy serait donc prêt à revenir sur le devant de la scène, mais pas à n’importe quel prix :"Il ne veut pas être un candidat parmi les autres. Il envisage son retour dans le cas où il serait appelé".

    Arnaud Mercier est l’auteur de La communication politique, 2008, Paris : CNRS Éd.,


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  • Dernière modification : 10/04/2013 

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    Les annonces de François Hollande

    sévèrement critiquées par l'opposition

    © AFP

    Des mesures "qui n'auraient pas empêché l'affaire Cahuzac", une "opération de diversion", des "mots en l'air"... Les annonces du président français, ce mercredi, visant à moraliser la vie publique, n'ont pas convaincu l'opposition.

    Par Natacha VESNITCH (vidéo)lien
    FRANCE 24 (texte)
     

    Sans surprise, l'allocution télévisée du président François Hollande, mercredi 10 avril, sur la moralisation de la vie politique a suscité une volée de critiques et de sarcasmes de la part de l'opposition mais aussi de l'extrême gauche. La droite et l'extrême droite ont notamment dénoncé une "opération de diversion" et des mesures "qui ne sont pas à la hauteur du scandale".

    De concert, les députés UMP ont affirmé qu'aucune des mesures annoncées par le chef de l'État à la sortie du Conseil des ministres n'aurait empêché l'affaire Cahuzac.

    Des mesures qui "ne sont pas à la hauteur" pour l'UMP

    "On est toujours autant dans le flou", a ainsi réagi Jean-François Copé, le responsable de l'opposition. "Aucune des mesures proposées n'aurait empêché l'affaire Cahuzac puisque tout repose sur la déclaration de patrimoine que nous faisons depuis des années !"

    Pour Christian Jacob, chef de file des députés UMP, "l'opération de diversion continue". "Concrètement, il n'y a toujours pas de réponse sur l'instrumentalisation de l'administration fiscale, qui est le sujet aujourd'hui", a-t-il affirmé.

    "Toutes ces mesures ne sont pas à la hauteur de la situation qui est d'une extrême gravité", a aussi commenté Jean-Pierre Raffarin, sénateur UMP et ancien Premier ministre.

    Le vice-président de l'UMP, Laurent Wauquiez, s'est lui déclaré "très choqué" que le chef de l'État n'ait "même pas eu un mot d'excuse" sur les dernières affaires. Il a également réclamé un référendum sur les réformes nécessaires. "Je suis choqué qu'il n'ait même pas eu un mot d'excuse ou de mea culpa, alors que François Hollande est le premier responsable de ce qui s'est passé et est en cause à travers son trésorier de campagne", a déclaré Laurent Wauquiez.

    "Vue la rupture de confiance entre les Français et François Hollande, il faut qu'ils soient consultés et que cela passe par un référendum, a-t-il poursuivi. Sur un sujet aussi important, il est hors de question de passer à la sauvette avec une petite loi".

    Le FN fustige "des mots en l'air"

    Pour Marine Le Pen, la présidente du Front national (FN), les mesures détaillées par François Hollande, et notamment celles concernant les paradis fiscaux, ne resteront que "des mots en l'air". "Il nous explique qu'ils vont lutter contre les paradis fiscaux mais le G20, le 2 avril 2009, nous avait expliqué qu'ils n'existaient plus ! a-t-elle ironisé. Voyez l'incohérence de ceux qui nous gouvernent !"

    "Ce n'est plus un gouvernement qu'on a, c'est un camp de nudistes, a aussi dénoncé Gilbert Collard, député du Front national. Il faut que tout le monde soit à poil ! Un ministre ment, triche, fraude et on s'en prend aux parlementaires. Les mesures qu'il propose ne changeront rien. Qui va contrôler la haute autorité ?", s'est-il interrogé.

    Au centre, l'Union des démocrates et indépendants (UDI) de Jean-Louis Borloo juge la réaction du président "précipitée" et ayant conduit à des "approximations". "Jeter en pâture la vie privée des élus et de leurs familles, c'est prendre un risque qui ne réglera pas le problème de fond : celui du contrôle et des sanctions. Elle constitue probablement la pire des solutions", a estimé François Sauvadet, député de l'UDI.

    L'extrême gauche a elle aussi jugée sévèrement l'intervention de François Hollande. Le problème, "ce n'est pas cette loi des suspects que vient d'inventer le président de la République en recyclant de vieux outils institutionnels qui existent déjà, a critiqué Jean-Luc Mélenchon, le co-président du Parti de gauche (PG), depuis Marseille. Comme si le grand problème aujourd'hui, c'était l'honnêteté des élus !"

    "Non, le problème, c'est la dérive d'une institution monarchique de la République, plus celle de l'argent roi, et François Hollande ne répond ni à l'une, ni à l'autre des questions. Il dit juste : 'C'est pas moi c'est l'autre'", a ajouté Jean-Luc Mélenchon.

    "La parole présidentielle se veut déterminée mais elle est en vérité très fortement fragilisée, indique aussi Olivier Dartigolles, porte-parole du Parti communiste français (PCF). Ces annonces ne sont accompagnées d'aucun moyen concret permettant de les mettre en œuvre."

    Le PS se félicite d'un "arsenal sans précédent"

    À gauche en revanche, certains ont salué les annonces de François Hollande. "Au-delà des mesures de transparence qui prévoient notamment la création d'une Haute Autorité administrative indépendante, je me félicite du volet de lutte contre la fraude fiscale qui apparaît enfin comme une réelle priorité", s'est félicité Yann Galut, député PS qui pilote un groupe de travail sur l'exil fiscal.

    Ces mesures "vont doter la France d'un arsenal sans précédent pour lutter contre la corruption, la délinquance financière, les paradis fiscaux et pour assurer la transparence du patrimoine des ministres, des élus, et des hauts fonctionnaires", a indiqué François Rebsamen, le président du groupe socialiste au Sénat, par le biais d'un communiqué.

    François de Rugy, le co-président du groupe écologiste, a également salué des annonces "beaucoup plus précises" que celles faites par François Hollande la semaine dernière.

    Avec dépêches


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    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-05-03T13:19" itemprop="datePublished" pubdate=""> 03/05/2013 à 13:19</time>

    Ni l'un ni l'autre n'ont intérêt à se lancer dans l'épisode 2 de la guerre des chefs. Un deuxième accord commun se profile : la paix armée est partie pour durer !

    <figure class="media_article panoramique" itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> "Jean-François Copé et François Fillon parviennent à travailler ensemble", se félicite-t-on dans leur entourage respectif. <figcaption>"Jean-François Copé et François Fillon parviennent à travailler ensemble", se félicite-t-on dans leur entourage respectif. © Maxppp </figcaption> </figure>
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    Rien n'est encore officiel. Mais Jean-François Copé et François Fillon le chuchotent : il n'y aura probablement pas de nouvelle élection interne pour la présidence de l'UMP en septembre. L'organisation de ce scrutin était pourtant la pierre angulaire de l'armistice signé le 17 décembre entre les deux rivaux. Mais, aujourd'hui, ni l'un ni l'autre n'ont intérêt à se lancer dans l'épisode 2 de la guerre des chefs. "Copé est déjà président du parti, il reste très bas dans les sondages et doit soigner son image. Et les procurations sont désormais interdites", souffle un proche. On se souvient qu'en novembre dernier les copéistes s'étaient surpassés en réunissant quelque 30 000 procurations (contre 10 000 pour les fillonistes) !

    Du côté de Fillon, on constate que le clan Copé reste très efficace dans les fédérations et que bon nombre d'adhérents fillonistes n'ont pas renouvelé leur carte pour 2013. "Fillon ne sera pas candidat en septembre. Il a obtenu de Copé une primaire ouverte en 2016 moralement encadrée, et les nouveaux statuts sont sur le point d'être bouclés : voilà l'essentiel", conclut-on dans son entourage. Copé est soucieux de ne pas passer en force tandis que son rival veut éviter les procès en lâcheté. De toute façon, d'autres arguments plaident en leur faveur : les adhérents du parti sont encore traumatisés par le psychodrame de l'automne et ne veulent pas entendre parler d'un nouveau vote. Sans compter les difficultés financières du parti (sa dotation publique annuelle est passée de plus de 33 millions d'euros à un peu plus de 20 millions d'euros à cause des mauvais résultats électoraux) qui pourraient s'aggraver si le rejet des comptes de campagne de Sarkozy était confirmé par le Conseil constitutionnel.

    "Copé devra endosser l'explosion de l'UMP"

    Certes, une telle décision sera critiquée, notamment par les ambitieux Nathalie Kosciusko-Morizet, Laurent Wauquiez ou Bruno Le Maire qui reprochent déjà à Copé et Fillon leur gestion de l'UMP à deux "en copropriété". Et certains lieutenants de l'ancien Premier ministre laissent s'exprimer leur déception. "La légitimité de Copé n'est pas reconnue, il faut un nouveau vote, mais il n'y en aura probablement pas", souffle le député François Baroin. Et de poursuivre : "J'ai moi-même refusé d'être candidat pour des raisons personnelles et pour que Fillon prenne ses responsabilités de leader."

    Un proche du député de Paris relativise : "L'UMP peut se déchirer aux élections municipales et/ou aux régionales, car Jean-François Copé n'exclura pas ceux qui feront des alliances avec le FN. Copé devra endosser l'explosion de l'UMP." Même si Fillon refuse pour l'heure de se laisser "dicter son calendrier", il y a fort à parier qu'il s'assiéra sous peu à la même table que Copé pour signer un deuxième accord. La paix armée est partie pour durer !

    Divorce sur le mariage gay

    D'autant plus que les récents débats sur le mariage gay ont mis en lumière une véritable ligne de fracture au sein de l'UMP entre d'une part les "modérés", tels que François Fillon ou Bruno Le Maire, et d'autre part les "ultras" comme Jean-François Copé, Henri Guaino ou Laurent Wauquiez, attachés à la défense des valeurs traditionnelles. L'UMP est tout aussi partagée sur ce qu'elle entend faire de la loi si elle revient au pouvoir en 2017 : abrogation, réécriture ou référendum ? Rien n'est arrêté. Enfin, la participation du parti à La Manif pour tous prévue le 26 mai divise les deux rivaux Copé et Fillon.

    "Je souhaite que la manifestation du 26 mai prochain, même postérieure au vote de la loi, soit une manifestation politique de non global au gouvernement", insiste Jean-François Copé dans une interview à Valeurs actuelles. Ce à quoi François Fillon répond dans les colonnes du Figaro Magazine en émettant des "réserves". "La dernière chose dont la France a besoin aujourd'hui, c'est d'une crise institutionnelle. Le rôle de l'UMP, c'est de préparer l'alternance, pas de pousser les Français dans une contestation passionnelle", souligne l'ancien Premier ministre. Bref, les questions du leadership et de la ligne politique pourraient bien agiter le parti jusqu'en 2016.

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  • Un ex-conseiller de Christine Lagarde soupçonné d'avoir modifié le tracé LGV

    Créé le 30/04/2013 à 20h27 -- Mis à jour le 30/04/2013 à 20h27
    <aside>Un train à grande vitesse de la compagnie SNCF

    Un train à grande vitesse de la compagnie SNCF SUPERSTOCK/SUPERSTOCK/SIPA

    </aside>

    ENQUÊTE - La ligne devait passer dans le jardin de sa mère...

    François-Gilles Egretier, l'ex-collaborateur du cabinet du ministère de l'Économie, vient d'être mis en examen pour prise illégale d'intérêt par le juge Renaud Van Ruymbeke, rapporte le journal Sud Ouest ce mardi.

    L'homme est soupçonné d'avoir usé de sa position de dépositaire d'une autorité publique pour modifier le tracé de la LGV Bordeaux-Espagne. Et de protéger ainsi son patrimoine familial. Car le fuseau nord de la LGV d'Uchacq-et-Parentis, dans les Landes, devait passer par le jardin de sa mère, détaille le quotidien Sud Ouest.

    Nouveau tracé 3 kilomètres plus au nord

    Il y a trois ans, lorsque l’État et les collectivités valident le projet de fuseau LGV sur la petite commune d’Uchacq-et-Parentis, soixante maisons sont impactées. Dont cette demeure bourgeoise au lieu dit Lachinoy, qui appartient à la mère de François-Gilles Egretier.

    Sauf que, quelques mois plus tard, Réseau ferré de France revient sur sa décision et valide un tracé qui passe 3 kilomètres plus au nord, épargnant ainsi le jardin de la demeure familiale, mais pas celui de quinze autres maison, dont les propriétaires décident de porter plainte, détaille Sud Ouest.

    Et c'est la gazette communale qui a fourni une piste au magistrat pour conduire ses investigations. «Suite à l’intervention d’un habitant de la commune qui s’est rappelé aux bons soins de M. François Fillon, son cabinet répond faire suivre à Dominique Bussereau en lui demandant de procéder à un examen attentif de ce dossier» y écrit le maire d’Uchacq-et-Parentis, Jean-Claude Lalagüe, en février 2010 au sujet du nouveau tracé, rapporte Sud Ouest. Et de conclure: «Merci à M. Egretier, notre antenne parisienne.»

    Le juge suspecte donc le jeune conseiller d’avoir transmis la motion proposant un nouveau tracé au cabinet de Dominique Bussereau. Et d’avoir obtenu, après une prise de contact avec le directeur de RFF, la tenue d’une réunion avec l’établissement public au cours de laquelle serait débattue la possibilité d’un nouveau tracé.

    M.Gr.

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