• POLITIQUE ET SOCIETE

    L’UDI et le Modem entérinent leur rapprochement

    05/11 | 15:28 | mis à jour à 18:10 | 5commentaires

    + DOCUMENT - Les centristes Jean-Louis Borloo et François Bayrou ont officialisé ce mardi le rapprochement de leurs formations au sein d’un rassemblement intitulé « UDI-Modem : l’Alternative ». Avec pour idée de profiter du désamour dont souffrent à la fois le PS et l’UMP.

    Jean-Louis Borloo et François Bayrou - AFP

    Jean-Louis Borloo et François Bayrou - AFP

    François Bayrou et Jean-Louis Borloo, séparés depuis 11 ans, ont officialisé ce mardi le rapprochement de leurs formations. Le président du Modem, qui a choisi François Hollande au second tour de 2012, et celui de l’UDI, dix ans ministre sous Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, ont tenu une conférence de presse commune ce mardi en fin d’après-midi. Ce nouveau mouvement, qui ambitionne de « renouveler la vie politique » a été baptisé : « UDI-Modem: l’Alternative ».

    « Nous avons décidé de nous rassembler, de rassembler toutes nos forces face à la situation de désarroi et de désespérance de notre pays », a déclaré Jean-Louis Borloo. « Le chômage de masse, les problèmes éducatifs, sociaux de toute nature, exigeaient qu'une offre politique nouvelle, un projet bâti sérieusement, et en profondeur, bref, une véritable alternative politique, économique, et sociale, soit présentée aux Français », a-t-il ajouté.

    « Je suis très heureux autant pour des raisons politiques que pour des raisons humaines », a lancé ensuite François Bayrou. « Nous avons choisi de faire une oeuvre de construction en commençant par une réconciliation », a-t-il dit.

    Un autre choix face au FN

    Les anciens frères ennemis du centrisme, qui ne cachent pas avoir trouvé chacun les limites de leur cheminement séparé, comptent bien profiter du manque de leadership à l’UMP et des difficultés d’un gouvernement socialiste à la peine tout en se posant comme un autre choix face au FN.

    Sentant le danger, Jean-François Copé, le président de l’UMP, a d’ailleurs choisi le jour de ce rapprochement chez les centristes pour annoncer que son parti présenterait un projet d’alternance début 2014 . Officiellement, l’UMP fait mine de ne pas s’inquiéter. « Il faut banaliser l’évènement », a affirmé Jean-François Copé auprès de l’AFP. Mais, en coulisses, ce rassemblement à un moment où le Front national monte dans les sondages quand l’UMP stagne n’est pas vu d’un bon oeil . Mi-septembre, Jean-Louis Borloo, profitant des déclarations ambiguës de François Fillon sur le FN, avait lancé : « L’UMP comme grand parti de la droite et du centre est morte »...

    Marine Le Pen a, elle, qualifié l’événement d’« élément de clarification bienvenu », saluant une famille politique qui contrairement à l’UMP et au PS « a le grand mérite d’assumer » ses options « européiste, immigrationniste » et de « défenseur de la politique d’austérité ».

    Le rapprochement entre Bayrou et Borloo s’est amorcé cet été. Jean-Louis Borloo a appelé « le dernier qui manque » à rejoindre la famille et François Bayrou s’est rangé dans la case « opposition constructive » . « Ils considèrent que c’est un impératif politique » de se rassembler, explique Eric Azière, directeur général de l’UDI et qui a longtemps travaillé auprès de François Bayrou.

    Une « opposition constructive » à la majorité présidentielle

    Entourés d’élus, bien plus nombreux à l’UDI face à la poignée d’élus du Modem, ont présenté la charte qu’ils préparent depuis deux mois. Y est inscrit qu’ils sont dans « l’opposition constructive » à la majorité présidentielle, que la droite est leur partenaire « naturel » et que toute alliance avec le PS et ses alliés est « impossible ».

    Ce rassemblement se veut un accord au long cours. Sur le papier, les élections européennes de mai sont celles qui posent le moins de problèmes, l’Europe fait partie de l’ADN des centristes. Leurs deux formations totalisent 11 eurodéputés.

    Pour les élections municipales , l’équation est plus compliquée, compte tenu du fait que le Modem est associé avec le PS dans certaines villes, comme à Dijon, à Lille ou à Marseille. Le député UDI François Sauvadet, qui veut depuis le début que chaque cas local soit réglé, joue les Cassandre. Il ne viendra pas ce mardi et attend « les noces de coton », c’est-à-dire la première année de mariage... « Je veux m’assurer de la sincérité de François Bayrou dans cette nouvelle union », a-t-il expliqué à l’AFP.

    L’inconnue de 2017

    A Marseille, Jean-Luc Bennhamias, ancien des Verts, et représentant l’aile gauche du Modem, exclut de soutenir Jean-Claude Gaudin (UMP) et cherche à faire des « listes centrales ». A Paris, le choix du seul conseiller Modem de Paris , Jean-François Martins, de soutenir la socialiste Anne Hidalgo a entraîné immédiatement une procédure d’exclusion du Modem il y a quelques jours.

    Les deux leaders centristes assurent aussi que leur rapprochement ira jusqu’à la présidentielle. Primaire ou pas, les modalités restent floues pour l’instant et la charte devrait en dire deux mots. D’autant que François Bayrou, déjà trois fois candidat à une élection présidentielle, et Jean-Louis Borloo, qui y a renoncé à l’automne 2011, peuvent prétendre concourir pour l’Elysée. Ce qui peut fragiliser l’attelage à l’approche de 2017. Eux se tuent à répéter que le centre n’a « pas assez de leaders », assurant « mettre au second plan leur intérêt personnel » comme le dit François Bayrou, « sans ruse et sans jeux de courants mortifères ».

    POUR EN SAVOIR PLUS :


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  • Droit du sol, attractivité de la France :

    quatre questions sur l'immigration

    Le Monde.fr | <time datetime="2013-10-23T19:39:12+02:00" itemprop="datePublished">23.10.2013 à 19h39</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-10-23T20:34:17+02:00" itemprop="dateModified">23.10.2013 à 20h34</time> | Par

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    Jean-François Copé, pendant la convention organisée par l'UMP à Paris, jeudi 17 octobre.

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    L'immigration et les problèmes qui y sont liés seraient l'une des préoccupations principales des Français. C'est en tout cas ce que semble croire l'UMP, qui a fait de cette thématique l'axe majeur de sa stratégie ces dernières semaines. Le principal parti d'opposition a durci sa ligne, n'hésitant plus à remettre en cause le droit du sol ou à réitérer des propos plus ou moins vrais sur ce dont bénéficient les étrangers en situation irrégulière.

    • 1/ Droit du sol, droit du sang, quelles différences ?

    Ce qu'on entend : "Il ne s'agit pas de remettre en cause le droit du sol. Mais quand on est né en France de parents étrangers en situation irrégulière, on n'a pas vocation à y rester et il n'est pas possible d'obtenir la nationalité française" (Jean-François Copé, 22 octobre, conférence de presse).

    Ce qu'il en est : "Droit du sol", le terme revient sans cesse dans tous les débats sur l'immigration. Que signifie-t-il ? Il existe deux manières d'envisager l'acquisition de la nationalité. L'une est de considérer que l'on a la citoyenneté d'un pays lorsqu'on descend de citoyens de ce pays. C'est le droit du sang : je suis Français car mes parents sont Français. Le droit du sang s'exerçait en France jusqu'au milieu du XIXe siècle. La France a depuis opté pour le droit du sol : est Français celui qui est né sur le territoire français, quelle que soit la nationalité de ses parents.

    Voilà pour la théorie. En pratique, les choses sont plus complexes. Comme le rappelait au Monde en 2005 le chercheur Patrick Weil, depuis 1803, une personne née sur le sol français de parents étrangers n'est pas automatiquement française à la naissance, sauf si l'un de ses parents est français. Elle peut en faire la demande à partir de 13 ans avec l'accord de ses parents si elle réside en France depuis cinq ans. Cette même demande peut être faite sans leur accord à partir de 16 ans, là encore, si la personne peut justifier de cinq années de résidence depuis l'age de 11 ans.

    Il faut attendre la majorité de la personne, à 18 ans, pour que la nationalité devienne "de plein droit" et automatique, si la personne réside en France depuis suffisamment longtemps. Une règle en vigueur depuis la fin du XIXe siècle, mais obtenir des papiers d'identité reste une démarche que doit accomplir le requérant, qui doit notamment demander un certificat de nationalité.

    Jean-François Copé évoque en partie le retour à la loi Pasqua qui fut en vigueur entre 1993 et 1998. Elle prévoyait qu'il fallait que le jeune né en France de parents étrangers fasse une démarche volontaire, dite de "manifestation de volonté" de requérir la nationalité pour l'obtenir. Mais la loi Pasqua concernait les jeunes nés de parents étrangers et en possession d'une carte de séjour, ce qui excluait de fait les immigrés en situation irrégulière.

    Or, explique M. Copé, "quand on est né en France de parents étrangers en situation irrégulière (...) il n'est pas possible d'obtenir la nationalité française". Une phrase qu'on retrouve mot pour mot dans le programme du Front national, qui propose la "suppression, dans le droit français, de la possibilité de régulariser des clandestins".

    Seulement ce n'est pas si simple. Un enfant né en France de parents étrangers pourrait ainsi, suivant le droit du pays d'origine de sa famille, se retrouver sans nationalité, si la France la lui refuse. Or, plusieurs conventions internationales, dont la France est signataire, interdisent de créer des apatrides.

    • 2/ La France, paradis des migrants ?

    Ce qu'on entend : La France est le pays "le plus attractif socialement en Europe pour les immigrés" (Jean-François Copé, AFP, 22 octobre).

    Ce qu'il en est : Selon l'organisme européen Eurostat, en 2010, la France est loin d'être le pays qui accueille le plus de migrants : 149 500 étrangers, contre 497 000 au Royaume-Uni, 430 400 en Espagne, ou 317 200 en Allemagne. La population non nationale vivant sur le sol français représentait, toujours en 2010, 5,9 % de la population totale, contre 8,8 % en Allemagne, 12,3 % en Espagne, ou 7,2 % au Royaume-Uni.

     

     

    La France est-elle plus "attractive socialement" ? Il y a ici une grande confusion. Si M. Copé parle "d'immigrés" bénéficiant d'une carte de séjour et d'un permis de travail , ils ont en effet droit aux mêmes aides que les Français, selon les mêmes critères, et c'est le cas partout en Europe. On peut supposer que M. Copé évoque en réalité les étrangers en situation irrégulière. Il est difficile de faire un comparatif détaillé des aides exceptionnelles qu'accorde chacun des 28 états européens aux migrants clandestins et d'établir un classement. On peut cependant s'interroger : si la France est le pays le plus "attractif socialement", pourquoi reçoit-il moins de migrants clandestins que d'autres ?

    On estime que 200 000 à 400 000 immigrés clandestins sont présents sur le sol Français. Au Royaume-Uni, destination très prisée des migrants du fait d'une législation et d'un système d'aide perçus comme plus favorables, l'estimation est de 600 000 à un millon de personnes. 

     

     
    •  3/ L'immigration préoccupe-t-elle vraiment les Français ?

    Ce qu'on entend : "L'immigration fait partie des cinq ou six sujets majeurs dans notre pays." (Luc Chatel, France Info, 23 octobre).

    Ce qu'il en est : L'immigration focalise de nombreux débats politiques et occupe une grande place dans les médias. L'opinion est sévère sur la question. En janvier 2013, Le Monde, le Cevipof et la Fondation Jean-Jaurès commandaient une étude à l'institut Ipsos sur les "nouvelles fractures" françaises. Près de 70 % des répondants se disaient d'accord avec l'assertion "il y a trop d'immigrés en France" et 67 % avec "on ne se sent plus chez soi comme avant". Autre étude commandée cette fois à TNS Sofres par Le Monde, Canal + et France Info, en janvier 2013 : 28 % des répondants se disaient "tout à fait d'accord" avec l'affirmation "il y a trop d'immigrés en France", et 26 % plutôt d'accord, soit un total de 54 %. 

    Mais cette thématique est-elle pour autant leur priorité ? Non, et les sondages sont unanimes à le montrer. En 2007, 17 % des personnes sondées par TNS Sofres estimaient que le thème de la "lutte contre l'immigration clandestine" était prioritaire dans leur vote à la présidentielle. En 2012, ils n'étaient plus que 12 %. Et dans l'étude Ipsos sur les "nouvelles fractures", l'immigration n'était citée comme l'un des trois sujets les plus préoccupants que par 16 % des sondés, et arrivait donc à la 10e place sur treize sujets proposés.

    En revanche, les sympathisants UMP étaient 23 % à la classer comme sujet prioritaire, et les sympathisants FN, 55 %. En réalité, trois thématiques sont invariablement classées en tête des préoccupations de l'opinion depuis dix ans : l'emploi, le pouvoir d'achat, la santé. Cela se vérifie sur le baromètre que publie régulièrement La Croix avec TNS Sofres.

    • 4/ Seuls les clandestins bénéficient de soins gratuits ?

    Ce qu'on entend : "L'aide médicale d'Etat, c'est totalement gratuit [pour les étrangers en situation irrégulière] alors que, pour les Français, il peut y avoir jusqu'à 50 euros de franchise." (Brice Hortefeux, RTL, le 15 octobre). 

    Ce qu'il en est : La suppression de l'aide médicale d'Etat (AME) est demandée par une partie de la droite depuis qu'elle a été portée sur les fonds baptismaux par le gouvernement de Lionel Jospin, en 1999. Ce dispositif assure une couverture maladie aux étrangers en situation irrégulière, sous certaines conditions de ressource et de temps passé sur le territoire français. En 2011, l'AME a bénéficié à 220 000 personnes, pour un coût estimé à 588 millions d'euros.

    Selon les contempteurs de l'AME, seuls ses bénéficiaires – donc des étrangers en situation irrégulière – ont droit à une couverture maladie entièrement gratuite. Ils avaient d'ailleurs gagné une bataille lors de la précédente législature quand a été instauré un droit d'entrée annuel de 30 euros... lequel droit d'entrée a été supprimé dès l'alternance à gauche. Sont-ils réellement les seuls à ne rien payer pour se soigner ? Non. Les personnes qui bénéficient de la CMU-C ne payent rien pour une consultation chez un généraliste –  ni la part obligatoire, ni la part complémentaire, ni la participation forfaitaire. Par ailleurs, la couverture offerte par l'AME est moins complète que celle offerte par la CMU ; elle ne couvre par exemple que très partiellement les dépenses d'optique ou de prothèse.

    Par ailleurs, martèlent-ils, l'AME ferait l'objet de fraudes massives, elle créerait un "appel d'air" pour les étrangers des pays les plus pauvres, voire drainerait un "tourisme médical" vers la France. Un rapport de l'Inspection générale des affaires sociales, en 2011, avait conclu à l'absence de preuve de fraude massive. Quant à l'appel d'air, le président de Médecins du monde rappelait, en 2010, que l'immense majorité des migrations avaient des causes économiques et non sanitaires.

    Il reste que le dispositif tel qu'imaginé en 1999 était avant tout un objectif de santé publique. L'idée était d'inclure des populations fragiles au système de santé publique afin d'éviter, d'une part, les prises en charges tardives et coûteuses de certaines pathologies et, d'autre part, d'éviter que des maladies se propagent faute de prise en charge appropriée des malades.

    Dans un rapport parlementaire (PDF), les députés Claude Goasguen (UMP) et Christophe Sirugue (PS) avaient conclu que "des considérations humanitaires comme des impératifs de politique de santé publique imposent le maintien de l'accès aux soins à ces personnes et que les coûts correspondants, bien qu'en hausse, ne suffisent pas à motiver une suppression dont les conséquences sanitaires et financières pourraient être contre-productives".


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  • Inventaire à l’UMP : les meilleures excuses

    Par Rémi Duchemin

    Publié le 17 octobre 2013 à 14h00 Mis à jour le 17 octobre 2013 à 15h52

     
     

    Les ténors risquent de manquer à l'UMP pour la convention sur l'inventaire des années Sarkozy.

    Les ténors risquent de manquer à l'UMP pour la convention sur l'inventaire des années Sarkozy. © MAXPPP

    "J’AI PISCINE" - Plusieurs cadres du parti ont rivalisé d’imagination pour échapper à la convention de jeudi.

    C’est peu de dire que la convention de l’UMP sur "l’évaluation sur notre action dans la majorité et les priorités à défendre pour l’alternance", censée dresser jeudi un inventaire des années Sarkozy, n’attire pas les foules. Un très grand nombre de ténors de l’UMP, qui avaient parfois réclamé avec force un droit d’inventaire du quinquennat précédent, seront aux abonnés absents. Parfois pour des motifs qui peuvent laisser pantois. Florilège.

    Wauquiez, les montagnards ne seront pas là

    Inventaire à l’UMP : les meilleures excuses

    Laurent Wauquiez a le sens des priorités. L’UMP organise une convention sur l’inventaire le 17 octobre, mais pas de chance, le même jour a lieu à Cauterets, dans les Hautes-Pyrénées, le 29e Congrès de l’Association nationale des élus de montagne (Anem), dont le député de la Haute-Loire est secrétaire général. Impossible visiblement pour l’ancien porte-parole du gouvernement Fillon et ancien ministre de l’Enseignement supérieur, de se soustraire à ce rendez-vous de premier ordre. Même si ce congrès s’étale sur deux jours et a donc aussi lieu le vendredi. Et même si Laurent Wauquiez n’apparaît à aucun moment dans la programmation.

    Woerth, le budget comme priorité

    Eric Woerth prend lui son statut d’ancien ministre du Budget au sérieux. Au point de ne pas vouloir rater une seconde du débat dans l’Hémicycle. "On ne peut pas tous être là jeudi après midi, il y a le budget à l'Assemblée par exemple", explique le député de l’Oise au Nouvel observateur. Tout en précisant ensuite, peut-être un peu tard, qu’il n’est "pas contre" l’exercice du droit d’inventaire.

    Fillon, l’Européen

    Dans sa logique de rupture avec Nicolas Sarkozy, il n’eut pas été illogique de voir François Fillon disserter sur les erreurs de l’ancien chef de l’Etat. Et pourtant. L’ancien Premier ministre "sera en déplacement à Bruxelles", a fait savoir son entourage. Qui précise la pensée du désormais député de Paris, qui "refuse de participer à une telle mascarade". C’est dit.

    Fillon "en compétition" avec Sarkozy pour 2017

    © Reuters

    Pécresse "a tout dit sans son livre"

    Inventaire à l’UMP : les meilleures excuses

    Valérie Pécresse part sans doute du principe que tout le monde, à l’UMP, a lu son livre, Voulez-vous vraiment sortir de la crise ? Car il s’agira là de sa seule contribution au droit d’inventaire. "Elle a déjà tout dit dans son livre", avait en effet expliqué son entourage au Lab le 8 octobre pour expliquer la présence de l’ancienne ministre du Budget.

    Le Maire fera "peut-être" autre chose

    Bruno Le Maire n’a, lui, pas pris la peine de se trouver un rendez-vous, un déplacement, bref une excuse. "J'aurai peut-être d'autres activités jeudi prochain, mais je ne serai pas à cette convention", disait-il le 8 octobre dernier sur LCP.


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  • Enracinement 20/09/2013 à 17h11

    Cumul : comment Raffarin s’« enracine »

    à son poste de sénateur

    Elodie Cabrera | Rue89

    Jean-Pierre Raffarin fait partie de ces sénateurs qui ont voté ce jeudi le non-cumul des mandats... sauf pour eux. Sur BFM-TV, il a justifié :

    « Je veux pas que le sénateur soit hors-sol, je veux que le député soit enraciné, qu’on ait des gens que l’on puisse regarder en face : “Je suis ton député sur le terrain, tu me regardes, je te regarde, si tu n’es pas content, tu me le dis.” [...] Je suis enraciné. »

    Jean-Pierre Raffarin sur BFM-TV

    Le matin de ce vote mémorable, le sénateur de la Vienne, les mains jetées en avant, fait en effet un excellent numéro chez Jean-Jacques Bourdin : il est favorable à la limitation du cumul... des indemnités. Mais occuper plusieurs fonctions électives est un devoir. Car le sénateur est un trait d’union entre les enjeux nationaux, qui se décident dans la tour de contrôle qu’est le Sénat et l’Assemblée nationale, et les enjeux locaux, ceux des vrais gens. Et être élu sénateur grâce à sa légitimité d’élu local, choisi par le peuple, permet de lutter contre la toute-puissance des partis politiques.

    Difficile d’espérer le croiser

    Jean-Pierre Raffarin n’est pas un cumular. Du moins, il ne l’est plus. Donc il peut parler librement. C’est un élu « enraciné » de naissance : il est né à Poitiers d’un père cultivateur, qui a été secrétaire d’Etat sous le gouvernement Mendès France. Lui a été président du conseil général de Poitou-Charentes entre 1997 et 2002, avant de se faire chiper le poste par Ségolène Royal. Aujourd’hui, il est à 200% sénateur. « Un sénateur enraciné dans le sol » poitevin, sa terre natale, son bastion, son terreau politique.

    Pour connaître son emploi du temps, il faut aller sur son blog, où il est peu question de Poitiers. On connaît mieux en revanche son tropisme chinois. L’agenda de son site n’a pas été mis à jour depuis 2011 : difficile d’espérer le croiser sur le terrain.

    Rue89 a passé quelques coups de téléphone aux journalistes locaux pour tenter de comptabiliser le nombre d’occasions où les autochtones peuvent lui dire : « Jean-Pierre, je ne suis pas content. »

    Prendre rendez-vous six mois à l’avance

    Vincent Hulin, rédacteur en chef adjoint de France Bleu Poitou, parle d’un fin « connaisseur » du rural, prêt à « mouiller sa chemise » pour des projets qu’il soutient, mais rarement dans le coin :

    « Il a une vie très parisienne et internationale donc forcément, il n’est pas souvent par ici. Il n’est pas tous les dimanches à Chasseneuil [du-Poitou, ndlr] pour faire son marché. Pour réussir à l’inviter à une matinale, il faut s’y prendre six mois à l’avance, voire un an.[...]

    Certains dossiers lui tiennent à cœur et il lui arrive aussi d’être présent dans la région sans qu’on le sache. Une chose est sûre : il connaît le monde rural et se montre à l’occasion des mondanités locales. »

    Il soigne beaucoup ses grands électeurs

    Le sénateur, pour être (ré)élu, cajole ses élus locaux – ses grands électeurs, donc (petit rappel : les sénateurs sont élus par les grands électeurs, élus municipaux et territoriaux et députés). Philippe Bonnet, rédacteur politique au quotidien La Nouvelle République, explique :

    « En ce moment, il fait la tournée des cantons en vue des élections sénatoriales pour aller à la rencontre des élus locaux. Il les connaît tous et les soigne beaucoup. Il peut citer la moindre commune de moins de 200 habitants. »

    Ce vendredi, on a tenté de joindre la permanence de Jean-Pierre Raffarin au Sénat comme à Poitiers. Le téléphone sonnait dans le vide.


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  • Les extrêmes au centre de la campagne à Paris

    Jamais dans l'histoire des municipales à Paris, les extrêmes n'ont été autant au centre de la campagne. Du coup, PS et UMP sont confrontés à un même défi : capter l'électorat modéré tout en contrant l'offensive des partis radicaux.

    Pour la candidate socialiste, Anne Hidalgo, il s'agit de déjouer l'offensive du Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon, décidé à faire de la capitale un test de son audience nationale. Le PG tente de dissuader le PCF de participer à des listes d'union dès le premier tour avec le PS, comme ce fut le cas à chaque scrutin depuis 1977  sauf en 1989. Faute d'empêcher cette alliance, il compte conduire des listes autonomes. Avec pour objectif d'affaiblir le PS.

    Pour Nathalie Kosciusko-Morizet, la partie est compliquée aussi. La candidate de l'UMP fait face à l'ambition affichée du FN "d'investir les grandes villes" et "de faire de Paris un enjeu national", selon Florian Philippot, vice-président du parti d'extrême-droite. A l'UMP, l'hypothèse d'une perçée du FN est prise au sérieux : "J'alerte depuis un an sur le fait qu'on aura des triangulaires avec le FN", confie Jérôme Dubus, conseiller de Paris (UMP) du 17e. "Dans certains arrondissements, le FN peut monter jusqu'à 10 %. Il y a des risques de triangulaires dans le 12e,13e, 17e et 20e arrondissement", pronostique ce proche de Jean-François Copé.

    Le contexte conduit le PS et l'UMP à durcir leur discours. Anne Hidalgo assume de se prêter au jeu de la surenchère pour rassembler ses alliés : "J'ai entendu dans les propositions faites par le PC à Paris celle de 30 % de logements sociaux supplémentaires à l'horizon 2030. Je suis prête à m'engager là-dessus si on est dans un engagement ensemble", a déclaré la candidate socialiste, le 14 septembre, à la Fête de l'Humanité. Le PS parisien se montre ouvert : "Le PC a 8 conseillers de Paris, nous sommes prêts à leur en accorder 12 s'ils font alliance avec nous", confie Rémi Féraud, patron de la fédération PS de Paris. Les communistes doivent trancher, le 19 octobre, par un vote des militants s'ils font liste commune ou non avec le PS.

    De son côté, NKM ne veut pas sembler tributaire du FN. La députée de l'Essonne, qui reste fidèle à son refus de renvoyer "dos à dos le FN et le PS", sait que le parti de Marine Le Pen ne lui fera aucun cadeau. Elle préfère renvoyer la responsabilité de montée de l'extrême droite sur le PS. "Quand la gauche ne daigne pas discuter des questions de sécurité dans les logements sociaux, elle fait sciemment le jeu des extrêmes", allègue-t-elle.

    Mais elle intègre bel et bien la menace FN. En ciblant les "Roms", qu'elle accuse de "harceler" les Parisiens, NKM préempte une thématique sécuritaire chère au parti d'extrême-droite.

    Mme Hidalgo et Mme Kosciusko-Morizet sont confrontées au même risque : se brouiller avec l'électorat centriste en voulant se couvrir l'une sur son flanc gauche, l'autre sur son flanc droit. "Ralier à la fois les bobos et les fachos sera compliqué pour NKM", résume M. Féraud, codirecteur de campagne de la candidate PS. Concilier bobos et électeurs à la fibre "coco" ne sera pas une mince affaire, non plus, pour Mme Hidalgo.


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