L'aile gauche du PS propose un "plan de relance écologique et social pour la France et pour l'Europe" mobilisant 43 milliards d'euros en deux ans, permettant de créer ou préserver 500 000 emplois et destiné à "s'affranchir d'une certaine orthodoxie libérale et budgétariste".
Ce plan d'une trentaine de pages, qui sera présenté lundi au Sénat, est signé de la sénatrice Marie-Noëlle Lienemann, d'Emmanuel Maurel, premier signataire de la motion de l'aile gauche au congrès de Toulouse, du député Jérôme Guedj, et des économistes Daniel Vasseur et David Cayla, tous membres du courant "Maintenant la gauche".
"Comme dans les années 1930 aux Etats-Unis, la politique économique est redevenue restrictive trop tôt et, comme dans les années 1930, il faut s'affranchir d'une certaine orthodoxie libérale et budgétariste pour mettre en œuvre avec détermination un plan de relance, au moment où il est à la fois le plus nécessaire mais aussi le plus efficace, afin de sortir l'économie de cette spirale récessive", écrivent-ils.
Et de proposer "un plan de relance sur deux ans de 43 milliards d'euros", soit "2 points de PIB, dont seulement 28 milliards d'euros financés sur fonds publics, qui constituerait le pendant du pacte pour la compétitivité adopté fin 2012". Selon leurs calculs, "il permettrait d'augmenter le PIB de 3,3 points et de créer ou préserver environ 500 000 emplois".
CONSOMMATION, RÉINDUSTRIALISATION, RÉFORME FISCALE
Ce plan est fondé sur trois piliers : "la relance de la consommation populaire : des mesures immédiates pour une reprise à court terme", "la relance par des investissements publics et des grands projets mobilisateurs soutenant la réindustrialisation pour un redressement à moyen terme" et "une réforme fiscale fondatrice garante d'une croissance à long terme".
La relance de la consommation passerait notamment par une amélioration "temporaire de l'indemnisation du chômage et du chômage partiel dans les entreprises" et une revalorisation des aides sous condition de ressources pour les jeunes.
La "réindustrialisation du pays" serait pour sa part fondée sur "l'innovation et la qualité", avec "la construction d'infrastructures de transport (lignes à grande vitesse, canaux, fret ferroviaire, tramways), "la montée en puissance des filières industrielles nécessaires à la transition énergétique, ou encore de la voiture électrique" et le soutien du secteur BTP via "une prime à l'achat de logements neufs" pour les plus modestes.
Les auteurs précisent que "l'apport de l'Etat pourrait donner lieu à l'émission d'un emprunt national" permettant d'"agir à un moment décisif pour notre économie". Ce plan fait suite à une résolution publique sur ce sujet adoptée lors d'une réunion du courant "Maintenant la gauche" début février.