Six personnes ont été tuées ce lundi lors d'un attentat suicide commis par une passagère d'un bus à Volgograd, grande ville industrielle du sud de la Russie, rapportent les autorités. Il s'agit de l'attentat le plus meurtrier en près de trois ans en Russie, hormis dans la région du Nord-Caucase où sont actifs des séparatistes islamistes. Il a été attribué par les enquêteurs fédéraux à une femme de 30 ans, nommée Naïda Asiyalova et originaire du Daguestan, épicentre de l'insurrection.
"Cette femme est montée dans le bus à un arrêt et l'explosion s'est produite presque immédiatement", a expliqué Vladimir Markine, porte-parole du Comité d'enquête fédéral. "Les passagers survivants ont confirmé cela." L'attaque, qui a fait en outre 32 blessés dont huit dans un état grave, a été menée quatre mois avant les Jeux olympiques d'hiver de 2014 à Sotchi, sur la mer Noire, que sa proximité avec le Nord-Caucase rend vulnérable à d'éventuelles nouvelles actions de ce type.
Le président Vladimir Poutine a demandé aux autorités de renforcer les mesures de sécurité dans la région en prévision des JO. La télévision publique a montré des images filmées par une caméra installée sur le tableau de bord d'un véhicule qui suivait le bus. On y voit une explosion projetant des éclats de verre et de métal et des passagers du bus sautant par les portes et les fenêtres lorsqu'il s'est arrêté.
L'attentat n'a pas été revendiqué
"Il y a eu une explosion, une détonation, et tout le verre a volé hors de la fenêtre", a raconté Ivan, un automobiliste qui suivait le bus, à la chaîne publique Rossiya-24. "Le nuage de fumée s'est vite dissipé, et j'ai alors vu des gens tomber et courir pour s'échapper du bus. C'était une vision d'horreur." L'attentat n'a pas été revendiqué.
Volgograd, qui compte environ un million d'habitants, se trouve à 900 km au sud-est de Moscou et à quelques centaines de kilomètres au nord du Nord-Caucase et de Sotchi. Les insurgés du Nord-Caucase, qui souhaitent créer un Etat islamique dans cette région, ont revendiqué ces dernières années un attentat suicide à la bombe qui a tué 37 personnes à l'aéroport de Moscou en 2011, et deux attentats simultanés dans le métro de la capitale en 2010, qui ont fait 40 morts.
L'attaque du métro avait été menée par des femmes, surnommées les "veuves noires" en Russie, car leurs époux et leurs proches masculins ont souvent été tués par les forces russes. En 2002, des femmes tchétchènes, qui portaient des ceintures d'explosifs, avaient participé à une prise d'otages dans un théâtre de Moscou, à l'issue de laquelle 130 personnes avaient été tuées après un assaut des forces de sécurité.