• Tribune 19/04/2013 à 09h32
    Chine : « L’Europe doit empêcher la disparition

    du peuple ouïgour »
    Rebiya Kadeer | Présidente du Congrès mondial ouïgour

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    A quelques jours de la visite en Chine de François Hollande, la Conférence des femmes ouïgoures, peuple de l’ouest de la Chine, se tient à Paris à partir de samedi. Rebiya Kadeer, Présidente en exil du Congrès du peuple ouïgour et dissidente honnie par Pékin, lance ici un appel aux Français et aux Européens.
    Tribune

    Combien de temps faut-il avant qu’un peuple et sa culture ne se retrouvent en simple post-scriptum de l’histoire ?

    Les responsables communistes de la Chine se penchent sérieusement sur la question depuis soixante ans. Des générations de dirigeants chinois ont appliqué successivement toutes les mesures possibles et imaginables pour en accélérer le processus.

    Rebiya Kadeer, présidente du Congrès mondial ouïgour, à Paris en 2009 (Pierre Haski/Rue89)

    Certaines communautés chinoises de la République populaire de Chine qui n’appartiennent pas à l’ethnie han, comme les Tibétains, les Mongols et les Ouïgours, connaissent mieux que quiconque les pressions exercées sur ceux qui résistent à l’assimilation culturelle décrétée par l’Etat.

    D’autres, comme les Mandchous, en sont réduits à évoquer leur héritage perdu dans la langue de leur asservisseur.

    La nouvelle direction arrivée au pouvoir à Pékin avec Xi Jinping à sa tête, serait l’occasion propice pour tourner la page sur des décennies de brutalité et instaurer un climat plus serein, où les peuples marginalisés de Chine seraient véritablement traités avec équité.
    La patrie du peuple ouïgour

    La patrie du peuple ouïgour est le Turkestan oriental (région autonome ouïgoure du Xinjiang). Les Ouïgours forment un peuple turcophone, musulmans pacifiques depuis des siècles.

    Leurs traditions culturelles et artistiques ont marqué de leur empreinte la Route de la soie et inspiré des œuvres musicales et littéraires reconnues dans le monde entier.

    Les Ouïgours ont bâti des villes à l’architecture unique, où l’aspect pratique se combine à un sens aigu de la beauté visuelle. Les villes ouïgoures, comme Kashgar, ont attiré au fil des ans des voyageurs désireux de connaître les ruelles et les minarets de la vieille ville.

    La langue ouïgoure, apparentée à d’autres langues turques d’Asie centrale, est linguistiquement complexe et a été utilisée par les intellectuels, les négociants et les gens du peuple du Turkestan oriental tout au long de son histoire.

    Tout ceci n’a que peu d’intérêt aux yeux des responsables chinois. La force de l’idéologie l’a emporté au Turkestan oriental pendant les trente premières années de la République populaire de Chine.

    Depuis l’entrée des troupes de l’Armée populaire de libération dans la région en 1949 jusqu’au début de la période des réformes, en 1980, les diverses politiques et campagnes menées par la Chine sous le signe de l’idéologie n’ont laissé dans leur sillage que destruction.

    Les Ouïgours ont souffert de la faim, été emprisonnés et exilés, comme bien d’autres en Chine, démonstration par l’absurde des dangers inhérents à une domination fondée sur le culte de la personnalité.
    Une région riche en ressources naturelles

    Depuis 1980, l’anéantissement de la culture ouïgoure s’est poursuivi. Mais le gouvernement chinois a abandonné l’idéologie en faveur de l’économie. Le Turkestan oriental et donc le peuple ouïgour se trouvent en point de mire, car la région dispose de vastes réserves en ressources naturelles et occupe en outre une situation stratégique vis-à-vis des marchés d’Asie centrale sur les plans politique et économique.

    La politique récemment mise en œuvre par le gouvernement chinois vise à éliminer graduellement la langue ouïgoure des écoles et à réglementer le plus possible, et par là même limiter, la pratique religieuse musulmane, tout juste permise.

    Pendant que des écrivains ouïgours croupissent en prison pour avoir simplement contesté les politiques du gouvernement, tout le peuple ouïghour vit dans la crainte de détentions arbitraires ou de disparitions forcées. Le gouvernement chinois accélère également depuis trois ans un programme de démolition de quartiers ouïgours entiers dans toute la région, y compris à Kashgar, berceau de la culture ouïgoure.

    Ironie du « développement économique », les Ouïgours, victimes d’une discrimination avérée, connaissent, dans une mesure disproportionnée, un taux de chômage élevé et des revenus faibles par rapport aux Chinois hans, dont l’arrivée massive a fait que les Ouïgours constituent maintenant, en terme absolu, une minorité dans leur propre patrie.
    Discriminations envers les femmes

    Des atteintes disproportionnées aux droits humains touchent en particulier les femmes ouïgoures. Outre les infamies d’une politique prédatrice de contrôle des naissances, violemment imposée par l’État chinois, les femmes ouïgoures sont l’objet d’une discrimination manifeste sur le marché du travail non seulement en raison de leur ethnie, mais aussi de leur genre.

    La solution au chômage qui est proposée par les responsables chinois locaux aux femmes ouïgoures consiste à les forcer, par le biais de menaces et de mensonges, à aller travailler à des milliers de kilomètres de leur foyer d’origine en Chine orientale, dans des usines où elles sont exploitées.

    Étant donné l’extrême vulnérabilité des femmes ouïgoures en Chine, la Fondation internationale ouïgoure pour la démocratie et les droits humains (International Uyghur Human Rights and Democracy Foundation) organise la conférence des femmes ouïgoures à Paris du 20 au 23 avril en vue de rechercher des solutions à ces problèmes et de renforcer la solidarité entre les femmes ouïgoures dans cette période si sombre pour leur peuple.

    La France et l’Europe devraient se préoccuper de la situation critique du peuple ouïgour non seulement parce que l’atrophie de sa culture représente une perte pour la diversité dans un monde en cours d’homogénéisation, mais aussi parce que le sentiment d’impunité dont fait preuve la Chine dans ses agissements a des répercussions sur la scène mondiale.

    Le traitement infligé aux Ouïgours par le gouvernement chinois est une remise en cause de la tradition profonde de la France et de l’Europe en matière de protection des libertés, des droits humains et de la démocratie.

    Si un gouvernement autoritaire n’est pas interpellé au sujet de la responsabilité de ses actes à l’égard de peuples établis à l’intérieur de ses frontières, il y verra un signe l’autorisant à appliquer son modèle de gouvernance hors de ses frontières.

    La Chine exporte son mépris des aspirations démocratiques des peuples en soutenant des régimes décriés, comme ceux du Soudan et de la Syrie. L’aversion de la Chine pour la liberté d’expression, valeur chérie en Europe, s’est déjà insinuée dans les communautés de Ouïgours, Chinois et Tibétains, exilés dans des villes d’Europe, qui ont peur de parler franchement de crainte que leurs familles en Chine ne soient sanctionnées.
    Xi Jinping a les clés de l’avenir

    Le nouveau dirigeant de la Chine, Xi Jinping, détient les clés de la transformation. C’est lui qui déterminera l’avenir de la Chine : poursuite de la répression, de la discrimination et de l’assimilation, ou changement apportant liberté, équité et prospérité pour tous.

    La Chine est une puissance montante au sein du système multilatéral des États nations, et elle doit par conséquent respecter ses normes universelles. La Chine ne doit pas se comporter comme si elle fonctionnait dans un espace vide, et il appartient aux membres de la communauté internationale de s’élever contre les violations de ces normes universelles, au nom tout particulièrement de ceux qui ne peuvent le faire par eux-mêmes.

    En Europe, les gouvernements, les ONG et les simples citoyens peuvent faire pencher la balance et inciter Xi Jinping à choisir une voie qui s’écartera de celle qui mène à la disparition du peuple ouïgour.
     


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    Le préfet du Rhône se résout à reloger les Roms expulsés

    Le Monde.fr avec AFP et Reuters | <time datetime="2013-04-10T20:30:48+02:00" itemprop="datePublished">10.04.2013 à 20h30</time> • Mis à jour le <time datetime="2013-04-10T20:53:18+02:00" itemprop="dateModified">10.04.2013 à 20h53</time>

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    La préfecture a finalement choisi d'exécuter la décision de justice l'ayant condamné à reloger en urgence une dizaine de familles de Roms expulsées le 28 mars.

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    Jean-François Carenco, préfet du Rhône, a finalement choisi d'exécuter la décision de justice l'ayant condamné à reloger en urgence une dizaine de familles de Roms expulsées d'un campement de fortune de Villeurbanne, le 28 mars.

    Ces familles, qui représentent près d'une cinquantaine de personnes, dont la moitié sont des enfants, se sont vu proposer des logements dans des hôtels de l'agglomération lyonnaise ainsi qu'en foyer.

    "Après avoir ignoré pendant deux jours la décision de justice (...) le préfet du Rhône a enfin décidé de respecter l'injonction du juge", ont commenté le Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP) et l'association Enfant sans toit, dénonçant "des solutions qui sont totalement inadaptées et interdisant tout accompagnement social". Me Céline Amar, l'avocate des familles, avait accusé le préfet de préferer payer l'astreinte de 75 euros par jour par famille plutôt que de les reloger.

    A lire notre reportage interactif :  Portraits de Roms : 'On est tous venus ici pour travailler'

    HAUSSE DES EXPULSIONS

    Malgré une circulaire adoptée à la fin d'août par le gouvernement socialiste et censée encadrer ces expulsions une solution alternative de relogement n'a été proposée aux Roms expulsés que quinze fois sur quarante, selon une étude de l'Association européenne pour la défense des droits de l'homme (AEDH).

    Afin d'éviter des expulsions violentes "sans solution de relogement" – un engagement du texte –, les préfets de région sont désormais censés, avant toute évacuation, mandater des personnes qualifiées pour évaluer quelles familles de Roms sont susceptibles d'être prises en charge pour s'inscrire dans un processus d'"intégration". Mais la situation change drastiquement d'une préfecture à l'autre.

    Lire nos explications en zone abonnés : Schizophrénie gouvernementale sur les Roms

    Plus de quatre mille Roms ont dû quitter leur lieu de vie au premier trimestre 2013, dont un millier à la suite d'une agression contre leur campement ou d'un incendie, selon l'AEDH. Ce chiffre de 4 152 personnes déplacées depuis le 1er janvier correspond à un cinquième des vingt mille Roms vivant en France.

    Il est en forte hausse par rapport au trimestre précédent (1 582 personnes), mais inférieur à l'été dernier, marqué par quarante sites démantelés (4 630 personnes). Il se répartit entre les personnes évacuées de force par les autorités (2 873), rapatriées (272) et forcées de quitter les lieux à la suite d'un incendie ou d'une agression (1 007).

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    L'association créée par Coluche, qui a distribué l'année dernière 109 millions de repas, souhaite s'immiscer dans la campagne présidentielle.

    Le souhait de Coluche de voir un jour les Restos du coeur fermer faute de besoins semble encore loin. Ce lundi, l'association lance sa 27e campagne d'hiver et souhaite "faire en sorte que la campagne présidentielle n'oublie pas les plus pauvres".

    En ces temps particulièrement maussades sur le plan économique et social, il subsiste un phénomène pour le moins étrange: Le gaspillage alimentaire.

    Pas plus tard que hier soir , sur france 2, un reportage s'est déroulé lors de l'émission "envoyé spécial" et au cours duquel ce sujet a particulièrement attiré mon attention et , même, une vive émotion.

    Comment peut-on imaginer que des quantités de nourriture, encore consommable, puissent être brutalement jetées à la benne ?
    Dans le reportage ,plusieurs raisons motivent une telle attitude : Conséquences suite à des achats alimentaires en trop grosse quantité, oubli de la date de péremption etc.....
     

     

    Ce gaspillage alimentaire , inhérent à certains ménages et à la gestion de leur approvisionnement, s'étend davantage dans les secteurs de la grande distribution et des collectivités( cantines scolaires, restaurants universitaires, cantines d'entreprise etc......).

     

    Ainsi pour pallier à ce problème et utiliser au mieux les N T I C comme certains reseaux sociaux tel que FACEBOOK, et ce dans le but d'attirer l'attention des pouvoirs publics sur ce problème :

     Nous proposons d 'atteindre 100 000  clics  "j'aime" facebook pour cet article !!

     

    Comment peux t'on dans la même société jeter de la nourriture au lieu de la donner aux plus démunis ?

     

    Au cours de la saison 2010-2011, 109 millions de repas équilibrés ont été distribués, et 860 000 personnes accueillies par les Restos du coeur.

    Les Restos veulent s'immiscer dans la présidentielle

    Les Restos s'inquiètent de "l'attaque" contre la déductibilité fiscale des dons, dans le cadre de la loi de finances pour 2012. Même si le projet d'amendement visant à réduire cette déductibilité a finalement été retiré, les Restos soulignent que cette attaque "provoquerait une chute mécanique des dons" et mettent rigoureusement en garde ceux qui y porteraient atteinte, alors que la confiance des donateurs n'a jamais été aussi indispensable".

     

    Alors pour que les consciences se reveillent je vous demande de bien vouloir cliquez sur "J'aime" pour recommander cet article à vos contacts Facebook  !

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  • Dernière modification : 26/03/2013 

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    L'auteur d'un documentaire sur les Juifs d'Égypte

    gagne sa bataille contre la censure

    L'auteur d'un documentaire sur les Juifs d'Égypte gagne sa bataille contre la censure

    Un bras de fer médiatique et juridique a eu raison du bureau de la censure égyptienne qui rechignait à autoriser la diffusion d’un documentaire d'Amir Ramses sur les juifs d’Égypte. Le film sera projeté dans trois salles au Caire et à Alexandrie.

    Par Priscille LAFITTE (texte)
     

    En plus des blockbusters américains tels que "G.I. Joe : Retaliation" et "Fast and Furious 6", les spectateurs égyptiens pourront voir "Jews of Egypt" ("Juifs d’Égypte"), un documentaire signé Amir Ramses, à partir du mercredi 27 mars, au Caire et à Alexandrie. Qu’un long métrage de type documentaire arrive sur les grands écrans égyptiens est déjà un événement en soi : cela n’était effectivement pas arrivé depuis la sortie de "Tahrir 2011, The Good, the Bad and the Politician" portant sur les 18 jours d’occupation de la place Tahrir, courant 2011.

     
     
    Le destin des juifs égyptiens

    Forte de 80 000 personnes au début du XXe siècle, la communauté juive a massivement émigré en Europe, aux États-Unis et en Israël après 1948. Dans les années 1950, les juifs socialistes et communistes ont, eux, été expulsés de force : leurs biens ont été confisqués, des personnes ont été emprisonnées puis embarquées sur un bateau, leurs passeports ont été confisqués par les autorités. Ces expulsions forcées ont concerné l’ensemble de la communauté juive, quelles que soient ses opinions politiques, de février 1956 à octobre 1957. La guerre de Suez entre Israël et l’Égypte avait alors envenimé les relations intra-communautaires au Caire et à Alexandrie. Aujourd’hui, seuls une dizaine de représentants de la communauté juive vivent encore en Égypte.

    La question des juifs émigrés en Israël a été reposée dernièrement par un député des Frères musulmans, Essam el-Erian. Celui-ci a lancé un appel aux juifs immigrés en Israël pour qu’ils reviennent en Égypte afin de montrer ainsi leur désaccord vis-à-vis d’un gouvernement israélien "brutal, raciste et oppressif". Les Frères musulmans seraient-ils prêts à rendre leurs passeports aux juifs d’origine égyptienne et à réparer le tort que leur a causé les autorités cairotes dans les années 1950 ? Le cabinet de Mohamed Morsi s’est empressé de prendre ses distances avec les déclarations d’Essam el-Erian.

    Reste que le destin de "Jews of Egypt" qui exhume le passé trouble des expulsions de juifs hors d’Égypte et la fermeture progressive du pays à toute cohabitation judéo-musulmane dans les années 1950, est particulier. Début mars, l’équipe du film s’est heurtée aux réticences de la Sécurité nationale, organe de renseignement du ministère de l’Intérieur, qui a nourri des a priori sur le film, rapporte le réalisateur Amir Ramses. "Le mot ‘juif’ équivaut aujourd’hui à ‘espion israélien’ dans la bouche de la plupart des Égyptiens, dans les manuels scolaires et dans la tête des agents de la Sécurité nationale. Du coup, personne n’imaginait que je pouvais montrer, dans ce documentaire, que des juifs égyptiens n’ont pas été d’accord avec la politique israélienne", explique ainsi le jeune réalisateur Amir Ramses, qui fut l’assistant du célèbre cinéaste égyptien Youssef Chahine.

    La peur des émeutes

    Lorsqu'il dépose une demande d’autorisation de projection pour le 13 mars, il s’attend pourtant à ce que ses démarches ne soient qu’une formalité. Depuis trois ans, ses rapports avec le bureau de la censure, au ministère de la Culture, sont au beau fixe. Autorisations de tournage, projection en avant-première, participation à des festivals internationaux : il ne se heurte à aucun refus. Mais cette fois, l’administration se montre moins conciliante. "Chaque jour, le bureau de la censure avait une excuse pour ne pas me délivrer le permis : il manquait un timbre, une pièce au dossier… et ainsi de suite jusqu’à la veille de la date de projection", explique Amir Ramses.

    Le producteur du documentaire, Haitham el-Khamissi, est quant à lui convoqué par Abdessattar Fathi, le directeur de la censure. De l’entretien entre les deux hommes, il ressort qu’un agent de la sécurité travaillant au ministère de la Culture a demandé à voir le film, craignant que - ne serait-ce que par son titre - il n’engendre des émeutes en cette période troublée politiquement et socialement, comme cela avait été le cas avec le court-métrage "L’Innocence des musulmans", en septembre 2012.

    Le documentaire arrive par ailleurs sur les écrans à un moment où les relations entre l’Égypte et Israël sont en pleine redéfinition avec l’arrivée au pouvoir de Mohamed Morsi, le président issu des Frères musulmans.

    "Nous n’avons pas de lien avec la Sécurité"

    Amir Ramses juge, pour sa part, illégale la démarche de la Sécurité nationale. "Cet organe n’a rien à faire au sein d’un autre ministère que celui de l’Intérieur et n’a pas le pouvoir de censurer un film. Mais le ministre de la Culture veut entretenir de bonnes relations avec les renseignements…", affirme le réalisateur.

     
     

    Officiellement, le ministère de la Culture nie toute tergiversation et reconnaît encore moins entretenir des liens avec les services de renseignement. "Nous n’avons pas de lien avec la Sécurité. Dès que les papiers sont complétés, le permis est accordé", a affirmé à l’AFP Abdessattar Fathi.

    Sur ce désaccord s’engage une semaine de bras de fer. Amir Ramses orchestre une campagne médiatique et engage une procédure judiciaire contre le ministère de la Culture. Le 20 mars, le cinéaste obtient gain de cause : il décroche une autorisation de diffusion pour le 27 du mois.

    Avec la projection de son film, le jeune réalisateur espère que les Égyptiens s’intéresseront à une part sombre de leur pays. Lui s’y est penché, non pas par atavisme – il est né en 1979 de parents catholiques, et se dit peu religieux – mais parce qu’il y voit une problématique humaine et historiographique passionnante. L’avant-première du documentaire, en octobre 2012, et les discussions qui ont suivi ont fait tellement de bruit que l’équipe de "Jews of Egypt" est confiante sur l’accueil qui sera réservé au film. Les Égyptiens ont là l’occasion de prouver que, depuis la révolution, un débat sur l’histoire du pays devient possible.

     
    Amir Ramses

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  • Dernière modification : 14/03/2013 

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    MSF dénonce les violences contre les

    clandestins bloqués au Maroc

    MSF dénonce les violences contre les clandestins bloqués au Maroc
    © MSF

    Dans un rapport publié mercredi, Médecins sans frontières dénonce les violences contre les migrants subsahariens en transit au Maroc. Une situation envenimée par le durcissement des règles européennes en matière d’immigration. Entretien.

    Par Charlotte OBERTI (texte)
     

    Il ne fait pas bon être migrant au Maroc. Dans un rapport intitulé "Violences, vulnérabilité et migration : bloqués aux portes de l'Europe", publié mercredi 13 mars, Médecins sans frontières (MSF) fait un état des lieux inquiétant de la condition des voyageurs clandestins en transit dans le pays, avant d’espérer rejoindre l’Europe. Une violence à la fois institutionnelle et criminelle qui, selon l’ONG, est directement favorisée par la politique de Bruxelles. Au cours de ces dix dernières années, l’Union européenne a, en effet, durci ses contrôles aux frontières, en mettant en place une politique migratoire globale.

    David Cantero, coordinateur général de MSF au Maroc, répond aux questions de FRANCE 24.

    FRANCE 24 : Qui sont ces migrants ?

    David Cantero : Les migrants dont nous parlons dans le rapport viennent de l'Afrique de l'Ouest : ce sont principalement des Nigériens, des Camerounais, des Sénégalais, des Guinéens. Ils ont quitté leur pays pour des raisons diverses : violences, difficultés liées au changement climatique, etc. Ils cherchent une vie meilleure, mais ce qu’ils trouvent au Maroc – pays de transit à la base mais qui est devenu une destination finale par défaut – n’est que violence.

    Considérés comme des illégaux, ils ne peuvent ni travailler, ni se loger, ni avoir accès aux services de base. Ils habitent dans des forêts en plein air dans la région de l’Oriental [la région du nord du pays où se concentrent les migrants, ndlr], subsistent grâce à la mendicité, tout en se cachant. Ce sont des cibles faciles pour ceux qui veulent profiter de la misère.

    Comment s’organise la violence à leur égard et pourquoi ?

    La violence envers les clandestins est double. Dans un premier temps, elle est institutionnelle car, d’après les témoignages recueillis, 64 % des migrants ayant subi des violences affirment qu’elles venaient des Forces de sécurité marocaines. Il y a des rafles journalières dans les forêts et ceux qui sont détenus sont expulsés du côté algérien de la frontière. Ces expulsions sont en augmentation, y compris en ce qui concerne les groupes vulnérables : enfants, mineurs, femmes enceintes, blessés. La police algérienne se rend aussi responsable d’abus.

    Dans un second temps, la violence envers les clandestins est criminelle car des bandes de délinquants opèrent le long des routes migratoires et tirent un bénéfice économique de l’exploitation des migrants (vol, racket). On a affaire à des réseaux de trafic d’êtres humains qui se livrent par exemple à la vente de femmes en tant qu’esclaves sexuelles en Europe.

    Qu’espérez-vous de la part de l’Union européenne après la publication de ce rapport ?

    Nous espérons que des actions concrètes vont être prises afin que sécurité rime dorénavant avec respect des droits humains. Il faut que l’UE prenne en considération ce qu’il se passe sur le terrain. Mais ce n’est pas notre rôle de dicter la politique migratoire, ni en Europe, ni en Afrique. En tant qu’organisation humanitaire, nous nous contentons de dénoncer.

    Vous annoncez le départ de votre ONG du Maroc car ce n’est pas une association de défense des droits de l’Homme, justifiant également cette décision par le fait que des progrès satisfaisants ont été accomplis sur le plan médical. Cependant, dans le même temps, vous déclarez que plus de 1 100 personnes victimes de violences ont été soignées en 2012 par vos soins dans la région de l’Oriental. N’est-ce pas une raison suffisante pour rester ?

    Nous avons effectivement soigné beaucoup de migrants, avec l’aide des autorités médicales marocaines. Mais, la racine de ce mal est la violence et le manque de respect en matière de droits de l’Homme. Or, ces thématiques dépassent notre mandat en tant qu’organisation médico-humanitaire.

    Toutefois, le relais après notre départ est assuré : d’une part, par le biais d’une association de lutte contre le sida basée à Rabat, qui va élargir son domaine de travail et s’occuper dorénavant des migrants survivant de violences sexuelles. D’autre part, à Nador, dans l’Oriental, nous avons effectué une passation avec une association catholique. Cette dernière attend le feu vert de son bailleur de fonds pour commencer le travail. Nous quittons donc le pays assez confiants.


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