«Libérez Nadir Dendoune». Une pétition mise en ligne dans l'après-midi de mercredi par le «
comité de soutien pour la libération de Nadir Dendoune», créé lui aussi dans la journée, a recueilli plus de 2 000 signatures en à peine deux heures.
Et le
compteur continuait à tourner en soirée. Cette pétition sera remise au ministère des Affaires étrangères pour appuyer la mobilisation mise en place afin de demander la libération du journaliste français arrêté à Bagdad (Irak) mercredi 23 janvier, tandis qu'il effectuait un reportage.
Âgé de 40 ans, ce journaliste indépendant, passé notamment par la rédaction du «Parisien»-«Aujourd'hui en France», a été interpellé dans le quartier de Dora, au sud de la capitale irakienne tandis qu'il prenait des photographies d'une installation de traitement d'eau selon les informations du Quai d'Orsay. Une installation dite «sensible».
En reportage pour Le Monde Diplomatique et Le Courrier de l'Atlas
Disposant d'un visa presse, le reporter, qui possède également les nationalités algérienne et australienne, est arrivé à Bagdad le 15 janvier afin de réaliser des reportages sur le 10e anniversaire de l'invasion du pays pour «le Monde Diplomatique», mais aussi pour le site Internet
«le Courrier de l'Atlas», où il écrivait des chroniques jusqu'à son arrestation. En plus de la pétition et
de la création de son comité de soutien,
Nadir Dendoune a reçu l'appui de plusieurs organisations, dont le syndicat des journalistes irakiens, qui a diffusé un communiqué dès mardi soir pour appeler à sa libération immédiate. Lettres d'élus (notamment du maire de Saint-Denis, en Seine-Saint-Denis, où
Nadir Dendoune est né),
affiches signées par l'édile de L'Ile-Saint-Denis (où il habite) et placardées dans la ville, relais importants sur les réseaux sociaux, une forte mobilisation s'est rapidement formée autour d'un leitmotiv : faire sortir Nadir de l'endroit où il est détenu. Là d'où aucune nouvelle, depuis qu'il a lui-même signifié sa situation en parvenant à téléphoner lundi après-midi à une amie en
France, ne filtre.
La famille demande à être reçue au Quai d'Orsay
«Dès qu'elle a été informée de l'arrestation de M. Dendoune, notre ambassade a effectué des démarches officielles auprès des autorités irakiennes, afin d'obtenir des informations sur les motifs de
cette arrestation et pour s'assurer de ses conditions de détention et de son état de
santé, dans le cadre de la protection consulaire que nous accordons à tous nos compatriotes détenus. L'organisation d'une visite consulaire sur son lieu de détention a été demandée par notre ambassade dès son arrestation connue», a communqué le Quai d'Orsay, mercredi.
«La famille de Nadir souhaite être reçue par le ministère, précise
Madjid Messaoudene, du comité de soutien. « On nous dit qu'il est en bonne santé mais nous n’avons pas de nouvelle ni de contact direct avec lui. Nous sommes inquiets.»
Un point presse est prévu ce jeudi à 17 heures à l’auditorium de l’Institut du monde arabe (IMA) à
Paris où son documentaire« Palestine » sera diffusé ensuite à 18h30. Une projection prévue de longue date, à laquelle il
devait assister.