• Littérature

    Publié le 15 septembre 2011 à 16h30


    Houellebecq : Isolement volontaire ou disparition inquiétante?

    Ses éditeurs sont sans nouvelles de lui. Attendu à un festival à La Haye, il n'est jamais venu. On pourrait croire que l'auteur français a disparu mais plusieurs sources disent l'avoir aperçu. Alors, devons-nous être inquiets ou s'agit-il d'une disparition volontaire ?

     L'auteur est le lauréat du prix Goncourt 2010 

    L'auteur est le lauréat du prix Goncourt 2010 SIPA

    Michel Houellebecq a-t-il disparu ou s'est-il consciemment isolé sans donner de nouvelles ? Les médias belges s'inquiétaient, en effet, du sort de l'écrivain français Michel Houellebecq. A l'occasion de la traduction de son dernier livre La carte et le territoire, le lauréat du prix Goncourt 2010 devait se rendre au festival BorderKitchen, à la Haye.

    Mais il ne s'est jamais présenté au rendez-vous. « Nous nous inquiétons », admet Piet Joostens, co-organisateur de la journée manquée à La Haye. « Mais nous n’utilisons pas le mot disparition », nuance-t-il. Le communiqué d’annulation évoque des « raisons personnelles ». « Nous imaginons que les raisons sont personnelles, mais nous n’en savons rien », explicite Piet Joostens. Avant d'ajouter : « Quelqu’un qui manque des rendez-vous, cela peut arriver ».

     

    Aperçu à Paris récemment...

    Ces dernières semaines, plusieurs sources l'indiquaient en immersion dans la nature, dans le sud de l'Espagne. Il refusait de retrouver la civilisation. De plus, un journaliste du Nouvel Observateur dit l'avoir aperçu vers la place d'Italie, en direction du périphérique Sud de Paris au début du mois. On apprend également qu'on l'a vu dans la ligne 7 du métro en direction de la Courneuve. Peut-on mettre fin à la rumeur pour autant ?

    Selon son éditeur, il est fréquent que Michel Houellebecq ne réponde ni au téléphone ni aux mails pendant quelque temps mais c'est la première fois qu'il n'honore pas un rendez-vous. « Il est généralement très fidèle à ses lecteurs, je suis un peu inquiet », a déclaré la porte-parole à l'agence de presse Belga. Par ailleurs, son traducteur néerlandais Martin De Haan n'a plus de nouvelles depuis le mois de juin. « Je ne sais pas où il peut être. Son agent n’a pas de nouvelles de lui, je n’ai pas de nouvelles de lui… J’ai envoyé plusieurs e-mails et des SMS. Parfois il met du temps à répondre, mais trois mois? Je ne sais pas ».

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  • L’écrit de la pierre de schiste

    Je suis artiste et le schiste est un de mes matériaux préférés. Je crée mon musée, où plutôt, un relais de muses du joli nom d'Arkalao. En voici une modeste pièce antique et moderne à la fois (ensemble oeuvre, texte et vidéo).

    Une façon, pour une fois de joindre la poésie à l'Actualité ... fracturante !.    lien

    L' écrit de la pierre

    On m'a appellé la stérile
    De mon nom on fit le terril
    Vulgaire pierre venue des brumes
    Tas de remblai sous le bitume
    Parfois cassée en cailloux fins
    Pour décor d' allées de jardin
    Ou broyée en rouge poussière
    Comme terre de court des tennis fiers

    Prends donc le temps, arrête-toi !
    Regarde moi au moins une fois
    Découvre un peu de ces fossiles
    Du temps ou je n'étais qu'argile
    des fougères, des moules et des blattes
    Habitants figés dans mes strates
    Je suis comme un vieux cimetiere
    Une part de mémoire de la terre

    Comme un livre mon coeur s'éffeuille
    Livrant à chaque page une clin d'oeil
    Un bout d' histoire d'avant les hommes
    Longs débuts des flores et des faunes. 
    Pour l'artiste qui me met en fleur
    Mon matériau est un bonheur
    Il lui suffira de choisir
    La page du meilleur plaisir

     Et voila pourquoi quelquefois
     Sur un chemin, au coin d'un bois
     Une pierre couleurs d'automne
      Soulève l'émotion des hommes

    Hatez vous donc de m'admirer !
    Ca risque de ne pas durer
    La fracturation hydraulique
    Qui rime avec le doux mot fric
    Fera de moi un sale cailloux
    Grâce à l'action de quelques loups.
    Arrive une nouvelle phase
    Et demain je puerai le gaz

    Peu leur en importe l'odeur
    Ce n'es pas une question de coeur
    L'ultime phase du pillage
    Commence sans trop de tapage
    Fracturer le ventre à la terre
    C'est l'idée d'arrogants pas clairs
    pour bancabiliser encore
    Quitte à tuer encore, en corps

    Il restera d'une pierre noble
    Quelques méchants déchets ignobles
    Comme tout ceux que laisse derrière lui
    Le cheval vapeur du profit
    Qui ne connait qu'une oeuvre d'art
    Un tas Euros ou de dollars
    Et à l'image de Vespasien
    Se tamponne du mal ou du bien

      Et voila pourquoi notre mort
     Organisée sans votre accord
      Puisqu'elle va tant leur profiter
     Soulève l'intérêt des marchés

    Kaloutch


    Pour écouter le Slam et voir la vidéo


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  • Mostra de Venise 2011 : Sokourov repart avec le Lion d'Or

    21h23 |
     Mostra de Venise 2011 : Sokourov repart avec le Lion d'Or

    Et Michael Fassbender est sacré meilleur acteur

    C'est donc Faust, du réalisateur russe Alexandre Sokourov, inspiré du chef-d'oeuvre de Goethe déjà transfiguré par Murnau, qui a remporté ce samedi le Lion d'or du 68e festival de Venise. Le film, présenté en fin de course avait laissé les festivaliers sans voix. Plastiquement hallucinant, émotionnellement renversant, le Faust de Sokourov semblait revenir à l'essence même du cinéma, mettant en lumière le décor, le jeu des comédiens et déployant son panthéisme avec une science vénéneuse. Malgré les concurrents redoutables, en terme de cinéma, Sokourov avait visiblement mis la barre très haute.

    Le Lion d'argent de la meilleure mise en scène revient au Chinois Cai Shangjun. Son film, People Mountain People Sea, exemple type d'un nouveau cinéma chinois qui cherche d'un même mouvement à témoigner et à élever, raconte la quête éperdue d'un homme à la recherche du meurtrier de son frère. PMPS avait créé la sensation par les multiples avanies techniques qui avaient émaillé sa projection.

    Enfin, le jury présidé par Darren Aronofsky a décerné le prix spécial du jury au  film italien Terraferma, d'Emanuele Crialese. Terraferma met en scène l'arrivée massive d'immigrants clandestins sur une île de pêcheurs désormais consacrée au tourisme. L'antique loi de la fraternité maritime, incarnée par un vieux pêcheur, s'y oppose frontalement au durcissement de la législation sur l'immigration. De belles visions, très fortes, qui ont séduit Arronofsky.

    Du côté des interprétations, et sans surprise, la Coupe Volpi du meilleur acteur a été décernée à l'Irlandais Michael Fassbender pour son rôle dans Shame. On dit sans surprise parce que depuis deux jours, tout le monde prédisait le triomphe de Fassbender. Dans Shame, du cinéaste Steve McQueen, il incarne un yuppie new-yorkais en pleine addiction sexuelle. Sa prestation incandescente, douloureuse et naturaliste le donnait gagnant dès la fin de la projection. La Chinoise Deanie Yip a été sacrée meilleure actrice pour son rôle dans Tao Jie (Une vie simple) de la réalisatrice Ann Hui.  

    Enfin, le prix du meilleur scénario revient au film grec Alpeis, de Yorgos Lanthimos et celui de la meilleure contribution techique a été décerné aux Hauts de Hurlevent d'Andrea Arnold.

    Lion d’or
     Faust d’Alexander Sokurov

    Prix spécial du jury
     Terraferma d'Emmanuele Crialese


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  • Cambodge / Khmer Rouge - 
    Article publié le : lundi 05 septembre 2011 - Dernière modification le : lundi 05 septembre 2011
     

    Décès de Vann Nath, peintre de la tragédie cambodgienne 

    Phnom Penh, centre documentaire audiovisuel Bophana, le 12 juillet 2007. Le peintre Vann Nath, devant l'un de ses tableaux du centre de torture S-21.

    Phnom Penh, centre documentaire audiovisuel Bophana, le 12 juillet 2007. Le peintre Vann Nath, devant l'un de ses tableaux du centre de torture S-21.
    © AFP/Tang Chhin Sothy

     

    Par RFI

    Au Cambodge, le plus illustre et infatigable porte-parole des victimes des Khmers rouges s'est éteint ce lundi 5 septembre 2011. Le peintre Vann Nath, 66 ans, comptait parmi la poignée de rescapés du centre de détention S-21, dont le directeur Douch est le premier ancien responsable des atrocités commises sous la férule de Pol Pot à avoir été jugé par un tribunal parrainé par les Nations unies.

    Avec notre correspondante à Phnom Penh, Stéphanie Gee

    Vann Nath n'a eu la vie sauve dans l'antichambre de la mort, S-21,* que grâce à ses portraits en série de Pol Pot qu'on lui ordonnait de réaliser. Il s'était juré que s'il réchappait de cet enfer, il peindrait l'horreur vue et vécue. Pour que ses compagnons d'infortune ne soient pas morts pour rien, pour que la jeune génération sache et que la barbarie ne revienne pas.

    Ses tableaux, décrivant crûment des scènes de torture, ont rejoint, après la chute du régime ultra-maoïste, les murs de S-21, transformé en musée du génocide. Il était parvenu à mettre des images sur l'indicible.

    Son ami, le réalisateur Rithy Panh, a dit de lui qu'il avait été « le premier à avoir entamé un travail contre l'oubli ». Dans son documentaire, S-21, la machine de mort khmère rouge (2003), Vann Nath avait accepté de se confronter à ses bourreaux d'hier.

    Même affaibli par une santé fragile, le peintre poursuivait inlassablement son rôle de passeur de mémoire auprès des jeunes et avait témoigné en 2009 au procès de Douch, avec la dignité et la sagesse qui lui étaient caractéristiques. 

    Après 10 jours de coma et plus de 30 ans passés à témoigner, la maladie a emporté Vann Nath. Il ne connaîtra pas la décision de la Cour suprême, qui tarde à se prononcer sur le verdict de Douch rendu en juillet 2010.

    À consulter

    Procès de Duch, ancien directeur de S-2I. Émission Grand Reportage et diaporama RFI du 17/2/2009.

    ____________

    * Les Khmers rouges ont transformé l'ancien collège Chao Ponhea Yat High School de Phnom Penh, en une prison de sécurité (Sécurité 21) en août 1975. S-21 ou Tuol Sleng, est devenu aujourd'hui le musée du génocide cambodgien.

    tags: Cambodge - Hun Sen

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  • Fragments d'une femme perdue: PPDA lourdement condamné

    Par Jérôme Dupuis (L'Express), publié le 07/09/2011 à 15:25

    Fragments d'une femme perdue: PPDA lourdement condamné

    Patrick Poivre d'Arvor et Agathe Borne à Cannes en 2008. Elle était alors qualifiée "d'invitée inconnue" de PPDA.

    REUTERS

     

    Le TGI de Paris a considéré que son roman "ne pouvait être qualifié d'oeuvre fictionnelle" et a condamné PPDA à verser 33 000 euros à son ex-compagne

    C'est une condamnation très lourde que la XVIIe chambre civile du Tribunal de grande instance de Paris vient d'infliger à Patrick Poivre d'Arvor: 33 000 euros pour avoir, dans son roman Fragments d'une femme perdue, porté atteinte à la vie vie privée et aux droits d'auteur de son ancienne compagne, Agathe Borne. En théorie, cette somme devrait être acquittée conjointement par son éditeur, Grasset. Mais compte-tenu du fait que PPDA s'est livré à des "contrefaçons" répétées dans ce roman, la maison d'édition pourrait demander que l'ancien présentateur du 20 heures se "porte en garantie" et paye seul les 33 000 euros. Patrick Poivre d'Arvor a la possibilité de faire appel de ce jugement. 

    On se souvient qu'Agathe Borne, qui vécut une idylle avec PPDA au milieu des années 2000 avant de se brouiller avec lui, avait retrouvé bon nombre de ses lettres d'amour reproduites telles quelles dans Fragments d'une femme perdue, sans que l'ex-star de TF1 ne lui en demande l'autorisation, comme la loi l'exige. Le tribunal a ainsi confirmé que huit chapitres du livre étaient bien, pour tout ou partie, non de la main de PPDA, mais de celle d'Agathe Borne, l'ex-présentateur du 20 heures s'étant contenté de les insérer dans son roman. 

    Au passage, cet élément met évidemment à mal la défense du journaliste, qui prétendait que ce roman était une pure fiction. Le tribunal l'affirme d'ailleurs sans détours : "Les procédés littéraires utilisés ne permettent pas au lecteur de différencier les personnages de la réalité, de sorte que l'oeuvre ne peut être qualifiée de fictionnelle." 

    En effet, nombre de détails ayant trait à l'héroïne du roman - séjour en Polynésie, mort d'une soeur cadette en bas âge, montée des marches du Festival de Cannes en compagnie de son amant, hospitalisation pour une infection tropicale... - sont directement inspirés de la vie d'Agathe Borne. D'autres passages, nettement plus intimes - avortements, habitudes sexuelles, pratiques aux limites de la prostitution... -, vrais ou faux, portent, eux, clairement atteinte à la vie privée de la jeune femme. Et, comme le rappelle le tribunal, le fait qu'elle ait posé avec PPDA sur les marches du Festival de Cannes (la photo a fait la une de Paris-Match) n'interdit en rien à Agathe Borne de demander réparation. Le tribunal insiste d'ailleurs dans son jugement sur la "gravité des atteintes à la vie privée, portant sur des aspects particulièrement intimes ou douloureux." 

    Décision plutôt rare, les juges ont décidé d'interdire toute "réimpression, réédition et exploitation dérivée de l'ouvrage, notamment en format poche" de Fragments d'une femme perdue

    Dans une ultime tentative devant le tribunal, les défenseurs de Patrick Poivre d'Arvor avaient invoqué une jurisprudence relative aux "autobiographies de personnes de très grande renommée", censée mettre à l'abri de certaines poursuites. Le nom de Picasso avait même été évoqué à l'appui de la démonstration. Las !, fait perfidemment remarquer le tribunal, "aucune des parties ne jouit en l'espèce d'une notoriété" comparable à celle du génie andalou ...


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