• Dernière modification : 04/11/2013   lien

    Littérature : le Goncourt décerné à Pierre Lemaitre, le Renaudot à Yann Moix
    Pierre Lemaitre, auteur d'"Au revoir là-haut"
    © Albin Michel
    Le jury du Goncourt a distingué "Au revoir là-haut" (Albin Michel) de Pierre Lemaitre, un roman picaresque sur des démobilisés de la Grande Guerre. Le prix Renaudot revient au roman-fleuve de Yann Moix, "Naissance" (Grasset).
    Par FRANCE 24 (texte)

    Le jury du prestigieux prix Goncourt a distingué, lundi 4 novembre, "Au revoir là-haut" de Pierre Lemaitre, après 12 tours de délibération. Haletante fiction sur des démobilisés de la Premier Guerre mondiale, qui montent une arnaque aussi spectaculaire qu'amorale, ce roman picaresque offre à la maison d’édition Albin Michel une récompense qui lui échappait depuis 2003. L’écrivain, qui était l'un des favoris, a été choisi par le jury par six voix contre quatre à Frédéric Verger pour son premier roman "Arden" (Gallimard).

    Goncourt 2013 : les réactions sur Twitter

    Le texte de Pierre Lemaitre succède ainsi à l’exigeant roman de Jérôme Ferrari "Le Sermon sur la chute de Rome". En décernant ce prix, le jury Goncourt, présidé par Edmonde Charles-Roux, 93 ans, consacre cette année un livre à la fois populaire et ambitieux qui figure déjà parmi les meilleures ventes (100 000 exemplaires). Première incursion hors du polar de cet auteur de 62 ans, "Au revoir là-haut" était le seul à être également finaliste du Renaudot, du Femina et de l'Interallié.

    Un pavé pour le Renaudot

    Il n’aura fallu en revanche qu’un seul tour pour l’attribution du Renaudot. Annoncée, comme le veut la tradition, dans la foulée du Goncourt, le prix est décerné à "Naissance" (Grasset), roman-fleuve de Yann Moix dans lequel il revient, en pas moins de 1 200 pages, sur son enfance de mal-aimé.

    Le pavé de Yann Moix a remporté six voix. Le reste des suffrage s'est réparti sur "La Route du salut" (Gallimard) d’Étienne de Montéty, "Le Dernier Seigneur de Marsad" (Seuil) de Charif Madjalani et le succès public "L'extraordinaire voyage du Fakir qui était resté coincé dans une armoire Ikea" (Le Dilettante) de Romain Puértolas.

    Avec dépêches
     


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  • Pourquoi le livre «Au revoir là-haut» de Pierre Lemaitre fait l'unanimité

    Créé le 03/10/2013 à 16h28 -- Mis à jour le 03/11/2013 à 23h08
    L'écrivain français Pierre Lemaitre.
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    L'écrivain français Pierre Lemaitre. GINIES/SIPA

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    LIVRE – Grand nom du polar français, l’écrivain, qui change de cap avec ce nouveau livre, est la révélation de cette rentrée littéraire 2013…

    Ses critiques sont excellentes, il fait partie des meilleures ventes, a conquis les libraires et est en lice pour six prix littéraires, parmi lesquels le prestigieux Goncourt. Au revoir là-haut (Albin Michel), le livre inattendu de Pierre Lemaitre, qui pour la première fois fait des infidélités au polar, ne laisse personne indifférent. L’écrivain de 62 ans livre là une œuvre littéraire époustouflante et à la fois «mainstream». Un coup de maître.

    Haletant. Au revoir là-haut raconte avec malice et noirceur le sort de deux rescapés abîmés de la Grande Guerre, Albert Maillard et Edouard Péricourt, qui se retrouvent dans une France plus soucieuse d'honorer ses morts que de s'occuper de ses survivants. Il y a des rebondissements, du suspense, de l’action. «Je n’ai pas totalement délaissé le polar. On y retrouve les ingrédients dans le style et la construction», commente Pierre Lemaitre, qui confie avoir passé beaucoup plus de temps sur «la technique», pour captiver le lecteur avec des petits twists, que sur le déroulé de l’histoire. Il a ainsi réécrit le premier chapitre 22 fois avant de se dire «ça y est!»

    Scénarisé. Pierre Lemaitre a du mal à parler de «chapitres» lorsqu’il évoque certains passages de son roman. L’écrivain, qui est aussi scénariste pour la télévision, ne peut s’empêcher de dire «scènes». «J’ai naturellement un mode d’écriture qui est très visuel. C’est ma manière de réfléchir», confie-t-il. «Tout se construit avec des rebondissements». Quand il écrit un chapitre, il voit la scène. «Si je devais tourner le film je n’aurais aucune difficulté», assure-t-il. 

    Intelligent. Son auteur le revendique: «Au revoir là-haut, c’est de la littérature populaire.» Mais attention, «cela ne veut pas dire de piètre qualité et sans exigence», a-t-il raison de prévenir. «Ce n’est pas écrire ni mal, ni bête», mais simplement «écrire pour le plus grand nombre». Par exemple, il refuse de dire au lecteur ce qu’il doit penser. «Je mets mes personnages en scène, je déroule mon histoire et je lui fais confiance pour le laisser tirer ses leçons», explique Pierre Lemaitre. Sa référence? Alexandre Dumas. «Le Vicomte de Bragelonne est un roman métaphysique, philosophique, mais c’est actif, élégant, efficace. Il y a tout ce qu’il faut pour que ce soit à la fois populaire et intelligent.»

    Vivant. Une littérature populaire de piètre qualité se reconnaît à ses personnages creux, pour Pierre Lemaitre: «Ils vont rester les mêmes jusqu’à la fin du roman, ils n’ont pas d’ambigüité, de part d’ombre.» Sans être un roman psychologique, Au revoir là-haut offre des personnages irrésistibles, qui ont une histoire et une trajectoire. L’écrivain voudrait «donner l’impression qu’ils sont vivants». Il aurait pu imaginer une amitié fusionnelle entre Albert et Edouard mais ne l’a pas fait. «On s’adore, on se dispute, on se bat, on se fâche, on se sépare, on se retrouve, on s’aime, on s’insupporte… C’est ça une vraie histoire d’amitié!»


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  • <header class="en-tete">Culture

    « Quai d'Orsay » : les commentaires des jurées

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    <figure itemprop="caption">Quai d Orsay les commentaires des jurees<figcaption>© Etienne George</figcaption></figure>

    Une comédie désopilante et tellement grinçante ! On oscille en permanence entre le rire et l’affliction. Et on tremble d’effroi en pensant qu’il ne s’agit sans doute même pas d’une caricature de nos hommes et femmes politiques. Isabelle (Paris)
    Une comédie qui, en plus d’être particulièrement drôle, dévoile les dessous de la diplomatie française et offre une passionnante réflexion sur la parole politique. (...) Quai d’Orsay réussit donc le pari d’impliquer le spectateur, de le divertir tout en l’éduquant. De fait, la comédie de Tavernier tire sa force essentiellement du regard délivré de toute illusion qu’elle pose sur l’univers politique. Philippine (Paris)
    Il y a les réalisateurs professionnels, immanents, et les autres. Bertrand Tavernier fait partie de la première catégorie. (...) Un exercice relevé avec brio et panache et servi par des acteurs talentueux et puissants, d’une densité et d’une stature à couper le souffle. Le film est un prolongement intelligent de la bande dessinée de Christophe Blain et Abel Lanzac, relatant de manière satyrique le quotidien du ministère des affaires étrangères en 2003. Il dépasse l’époque, les acteurs politiques et la vision de la France d’alors pour décrire un fonctionnement technocratique délirant, toujours d’actualité. Isabelle (Paris)
    Film abouti, parfait techniquement, un poil long ( 2 heures), mais qui en période de mal être n'est pas un baume au contraire.
     Si vous avez une vie qui va plutôt bien allez-y sinon, il vous suffit de lire la BD pour ne pas tomber ensuite dans un verre de whisky trop tassé. Catherine (Paris)
    Superbe ! Toute l’énergie de la BD, on est pris dans la tourmente Villepin. Thierry Lhermitte est époustouflant. Le film est très français et pourrait connaître un beau succès à l’international, à l’instar du Dîner de cons ou de la Grande Vadrouille ! Caroline (Marseille)


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    Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-10-27T08:46" itemprop="datePublished" pubdate=""> 27/10/2013 à 08:46</time>

    Au placard pendant plus de 70 ans, les incroyables moulages de monuments khmers réalisés par Louis Delaporte sont exposés au

    musée Guimet.

     

     

     

    <figure class="media_article panoramique" itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> Moulage d'un bas-relief du pavillon nord-ouest d'Angkor Vat (première moitié du XIIe siècle) : Rama tuant Marica.
(détail) <figcaption>

    Moulage d'un bas-relief du pavillon nord-ouest d'Angkor Vat (première moitié du XIIe siècle) : Rama

    </figcaption></figure>

     

     

     

     

    Tombé sous le charme de l'art khmer, l'explorateur Louis Delaporte (1842-1925) n'a cessé d'essayer de le faire connaître aux Français. Membre de la mission française d'exploration au Mékong grâce à ses talents de dessinateur, il redécouvre l'ancienne cité impériale khmère en faisant une halte dans celle-ci avant d'entamer la reconnaissance du fleuve. "Il est alors complètement bouleversé par ce qu'il voit et par l'état d'abandon des monuments", raconte aujourd'hui Pierre Baptiste, conservateur en chef au musée Guimet. De retour en France avec ses nombreux dessins, Delaporte se met en tête de repartir et décide de consacrer sa vie à faire découvrir ce site édifié entre le IXe et le XIIIe siècle.

    En 1873, il monte une mission de reconnaissance du fleuve Rouge doublée d'une mission d'exploration des monuments de la région. Aidé par le roi du Cambodge qui lui donne son accord pour réaliser des moulages, des photographies et des dessins des temples sous son contrôle, Delaporte doit néanmoins négocier avec les chefs locaux siamois, le site d'Angkor étant, à l'époque, sous leur juridiction.

    Lorsque ses caisses de moulages ainsi que de véritables statues arrivent en France fin 1874, le Louvre les refuse, et l'explorateur est obligé d'ouvrir un petit musée d'art khmer au château de Compiègne qui sera transféré au palais du Trocadéro après l'Exposition universelle de 1878. Ignorés pendant des décennies, les fabuleux moulages d'Angkor retrouvent désormais la lumière. À cause de l'érosion, du pillage et de la destruction de certains monuments, les moulages de Delaporte sont désormais les témoins les plus fidèles de l'art de ces temples khmers.

    REGARDEZ l'exposition du musée Guimet :

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  • Actualité > Culture > Le Grand prix du roman de l'Académie française à Christophe Ono-dit-Biot

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    Le Grand prix du roman de l'Académie française

    à Christophe Ono-dit-Biot

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    <time datetime="2013-10-24T16:45:06" itemprop="datePublished">Publié le 24-10-2013 à 16h45</time> - <time datetime="2013-10-24T22:00:08" itemprop="dateModified">Mis à jour à 22h00       </time>
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    Christophe Ono-dit-Biot a reçu jeudi le Grand prix du roman de l'Académie française pour "Plonger" (Gallimard), une histoire d'amour à mort, de désir d'absolu, de quête de la beauté et de transmission d'un père à son enfant, a-t-on appris de source proche du dossier.
(c) Afp

    Christophe Ono-dit-Biot a reçu jeudi le Grand prix du roman de l'Académie française pour "Plonger" (Gallimard), une histoire d'amour à mort, de désir d'absolu, de quête de la beauté et de transmission d'un père à son enfant, a-t-on appris de source proche du dossier. (c) Afp

    Paris (AFP) - Christophe Ono-dit-Biot a reçu jeudi le Grand prix du roman de l'Académie française pour "Plonger" (Gallimard), une récompense qui ouvre la saison des prix littéraires, marathon unique au monde très prisé des Français.

    Cet agrégé de Lettres a été choisi par 11 voix, contre 4 à Thomas B. Reverdy pour son roman "Les Evaporés" et 3 à Capucine Motte pour "Apollinaria, une passion russe", a précisé l'Académie.

    Né en janvier 1975 au Havre, Christophe Ono-dit-Biot est directeur adjoint de la rédaction de l'hebdomadaire Le Point. Il a déjà publié quatre romans: "Désagrégé(e)" en 2000, prix La Rochefoucauld, "Interdit à toute femme et à toute femelle" en 2002, "Génération spontanée" en 2004, prix de la Vocation, et "Birmane", prix Interallié 2007, récompense qu'il avait dédiée au peuple birman.

    "C'est très émouvant de recevoir ce prix dans ce temple de la culture, pour un livre qui est justement un roman de la transmission, de l'émerveillement face à la beauté", a dit à l'AFP l'auteur à l'allure juvénile.

    "+Plonger+ est un roman pour faire comprendre que la culture de l'ancien monde est éternelle, et nécessaire pour appréhender le présent et l'avenir", a-t-il ajouté.

    "Mon combat c'est celui de la culture et de l'héritage", a-t-il insisté, tout en se défendant d'être "passéiste".

    Journaliste et écrivain, il a comparé le "sprint" de l'enquête au "marathon" de l'écriture littéraire.

    Dans ce roman touffu, César est journaliste. Il enquête sur la mort de sa femme qu'il a passionnément aimée, partie pour une destination inconnue en abandonnant leur petit garçon, Hector. Son père relit d'ailleurs l'Iliade.

    "Ils l'ont retrouvée comme ça. Nue et morte. Sur la plage d'un pays arabe. Avec le sel qui faisait des cristaux sur sa peau", écrit l'auteur en préambule à "Plonger", une oeuvre de 400 pages où la mer et les requins tiennent une place énigmatique.

    'Un couple, c'est la guerre'

    Elle, c'est une photographe espagnole de talent, originaire de Gijon dans les Asturies. Tempérament de feu et humeur instable, elle s'appelle Paz (la paix) mais "un couple, c'est la guerre", affirme le narrateur. Solaire, entière, Paz étouffe en Europe. Lui, l'ancien baroudeur, s'accroche au vieux continent, traumatisé par des reportages difficiles.

    Leur plongée en amour débute débute avec la passion, la sensualité, l'émerveillement qu'offrent l'art, la littérature... Deux ans de bonheur avant les querelles. A Venise, le couple prend vraiment l'eau. Paz lui annonce qu'elle ne veut pas d'enfant. Elle a déjà adopté un requin, lui dit-elle. Leur fils Hector naîtra un peu plus tard mais ce sera la mort de leur amour. "Il semble que l'être humain s'épuise aux yeux de l'autre comme s'épuisent les gisements d'or", écrit Ono-dit-Biot.

    Pour son fils, à qui il doit la vérité --sa vérité-- sur sa mère, il remonte le fil de leur amour, puis l'ascension de Paz dans le monde de l'art, la naissance d'Hector, et tente d'élucider le mystère qui entoure sa mort.

    De l'Europe au pays d'Aladin, des musées aux profondeurs marines, "Plonger" est l'histoire d'un couple épris d'absolu dans une époque où il est de plus en plus difficile d'aimer et de se défaire de ce qui n'est pas essentiel.

    Après ce prix, le Goncourt et le Renaudot, pour lequel Ono-dit-Bio est aussi pressenti, seront proclamés le 4 novembre, le prix Décembre le 5, le Femina le 6, le Médicis le 12 et l'Interallié le 19 novembre.

    Parmi les chouchous de la critique, un roman haletant à la veine picaresque, "Au revoir là-haut", de Pierre Lemaitre (Albin Michel), l'histoire de démobilisés de la Grande Guerre, a captivé à ce jour les jurés du Goncourt, du Renaudot, du Femina et de l'Interallié.


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