La fébrilité des compagnies aériennes et des autorités est palpable après le crash qui a fait 224 morts samedi dernier, et pour lequel la thèse de l'attentat à la bombe semble de plus en plus probable. Illustrant la nervosité des compagnies aériennes, la société néerlandaise KLM a interdit "par précaution" vendredi les bagages en soute sur son vol Le Caire-Amsterdam, "sur la base d'informations nationales et internationales". KLM continue de "surveiller la situation", a ajouté le groupe.
Capharnaüm à l'aéroport égyptien
Selon l'aviation civile égyptienne, 29 vols sont prévus dans la journée pour rapatrier les touristes britanniques de Charm el-Cheikh, la station balnéaire de l'est de l'Egypte d'où avait décollé l'avion avant le crash. Néanmoins, l'une des compagnies britanniques censées ramener quelque 20.000 vacanciers, EasyJet, affirme que les autorités égyptiennes ont suspendu les atterrissages des avions de ces compagnies à l'aéroport.
"Cela veut dire que 8 des 10 vols d'EasyJet prévus vendredi à destination de l'Europe ne vont plus pouvoir opérer", a-t-elle dit dans un communiqué, sans préciser les raisons de cette interdiction.
En fin de matinée, le premier avion EasyJet rapatriant des Britanniques a pu décoller à destination de Londres-Gatwick, avec 166 passagers à bord, après avoir passé deux jours parqué sur le tarmac. Un deuxième et dernier avion pour ce vendredi devrait également décoller dans la journée. "Nous allons pouvoir ramener 339 passagers chez eux aujourd'hui", a ajouté EasyJet.
D'autres compagnies étrangères ont suspendu leurs vols vers et en provenance de Charm el-Cheikh, alors que la France et la Belgique ont "déconseillé" à leurs ressortissants de s'y rendre.
La piste de l'attentat évoquée par Obama et Cameron
"Je pense qu'il existe une possibilité qu'il y ait eu une bombe à bord de l'avion russe et nous prenons cette piste très au sérieux", avait déclaré jeudi le président américain Barack Obama, tout en soulignant qu'il n'y avait à ce stade aucune certitude. A Londres, où le président égyptien al-Sissi achève vendredi une visite officielle, David Cameron a évoqué des renseignements indiquant qu'il était "plus que probable qu'il s'agisse d'une bombe terroriste".
Mais Le Caire a mis en garde contre des conclusions prématurées sur les raisons du crash, les enquêteurs n'ayant "pas encore de preuve ni de données confirmant l'hypothèse" d'une bombe. Les données de l'une des deux boîtes noires, celle des paramètres de vol, ont été extraites mais celle contenant les conversations de l'équipage, endommagée, demandera "beaucoup de travail", selon les autorités.