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Par marialis2.2 le 12 Octobre 2015 à 21:02
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TURQUIE. "L'attentat place Erdogan face aux conséquences de sa politique"
<time>Publié le 12-10-2015 à 19h24 lien </time>La colère monte en Turquie après l'attentat qui a fait 97 morts, ce samedi à Ankara. Accusé de jouer un double jeu avec les djihadistes, le pouvoir central turc fait désormais de Daech le suspect numéro un de l'attaque.
</header>Le double attentat suicide perpétré à Ankara samedi - le plus meurtrier jamais commis sur le sol de la Turquie-, a fait au moins 97 morts et plus de 500 blessés. (OZAN KOSE/AFP)<aside class="top-outils"></aside><aside class="inside-art" id="js-article-inside-art"><section class="social-buttons js-share-tools"></section></aside><aside class="inside-art" id="js-article-inside-art"><section class="obs-article-brelated">
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Deux jours après l'attentat qui a frappé Ankara et fait au moins 97 morts au cours d'une manifestation pour la paix, la Turquie s'enfonce dans une nouvelle crise politique. Alors que l'opposition pro Kurde pointe la responsabilité du président turc Recep Tayyip Erdogan dans l'attaque de samedi, le pays voit les élections législatives anticipées se profiler sous haute tension dans moins de trois semaines.
Lundi, le Premier ministre Ahmet Davutoglu a confirmé que l'enquête se concentrait sur la piste jihadiste mais n'a toutefois pas exclu que l'attentat soit l'oeuvre du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou du parti kurde d'extrême gauche, qu'il a présentés comme des "suspects potentiels". Jean Marcou, chercheur à Scien Po Grenoble et spécialiste de la Turquie, répond aux questions de "L'Obs"
Les autorités turques ont désigné lundi le groupe Etat islamique comme suspect numéro un de l'attentat d'Ankara. Que pensez-vous de cette piste ?
- C'est certes la piste la plus logique. Le monde opératoire de cet attentat rappelle fortement celui de Suruç le 20 juillet dernier qui a été attribué à l'Etat islamique ou à des cercles liés à cette mouvance djihadiste. Pour le moment, les premiers éléments de l'enquête montrent que le matériel de l'attentat d'Ankara présente des similitudes importantes avec celui de l'attentat de Suruç : du TNT a de nouveau été utilisé pour fabriquer une bombe à fragmentation artisanale, conçue pour tuer un maximum de personnes. Ce ne sont là cependant que de premiers indices qui devront être confirmées par l'enquête.
Le pouvoir central turc a aussi émis l'hypothèse que le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) ou le Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C) -extrême gauche- pouvaient être à l'origine de l'attentat d'Ankara...
- Il faudra attendre que l'enquête avance mais cette hypothèse m'apparaît comme extrêmement difficile à démontrer. D'abord parce ce que ce sont des Kurdes qui ont été visés. Il existe des désaccords profonds entre le HDP et le PKK, mais rien qui puisse, à mon sens, justifier un tel acte. Le HDP a condamné à plusieurs reprises les violences perpétrées par le PKK et de leur côté, les rebelles armés reprochent au HDP d'avoir choisi la voie politique. Mais ces tensions ne peuvent pas expliquer un attentat d'une telle ampleur. D'autant que le PKK a décrété samedi un cessez-le feu unilatéral.
Une partie de l'opinion publique turque accuse Erdogan de complicité directe avec Daech...
- Concernant une éventuelle implication des services secrets turcs dans la commission de l'attentat, il existe des cellules dormantes capables d'être instrumentalisées par ces services pour participer à des actions de l'ombre, voire échappant parfois au contrôle de ces services. Cela s'est déjà vu par le passé. Mais l'ampleur de l'attentat, ses conséquences incertaines, le fait qu'il se soit déroulé à Ankara, au coeur de l'Etat, sont autant d'éléments qui rendent ce scénario peu probable.
L'attentat met surtout Erdogan face aux conséquences de sa politique extérieure. Il renvoie à des questions gênantes pour le pouvoir central turc : sa politique en Syrie et ses relations avec les djihadistes. Depuis 2012, Ankara joue à un jeu très complexe : d'un côté, Erdogan donne l'impression d'avoir des intérêts stratégiques communs avec Daech, comme on l'a vu lors du siège de Kobané, l'année passée, et de l'autre, il laisse aujourd'hui les Américains utiliser ses bases pour frapper l'Etat islamique. Depuis la mi-juillet, la Turquie bombarde les positions de Daech en Syrie, ce qui ne l'empêche pas d'attaquer massivement les bases arrière du PKK en Irak. Elle est beaucoup trop impliquée dans les antagonismes régionaux. C'est une rupture avec les traditions isolationnistes de naguère.
Quel intérêt peut avoir Daech à frapper précisément les Kurdes ?
- Frapper des organisations de gauche, laïques. Les Kurdes sont en outre un adversaire important contre qui l'organisation djihadiste se bat en Syrie, notamment les YPG (Unités de protection du peuple, NDLR), les brigades armées du PYD (Parti de l'union démocratique, NDLR), que Daech considère comme la branche syrienne du PKK.
Et puis les Kurdes ne sont peut-être pas les seuls à être visés par cet attentat. Cette attaque en plein cœur de la capitale a une vraie valeur symbolique et frappe directement le pouvoir central et la société turque. A moins d'un mois des élections législatives, l'auteur de l'attentat quel qu'il soit s'invite dans la campagne électorale et met en cause le gouvernement de l'AKP (Parti de la justice et du développement, fondé et dirigé par le président turc, NDLR) dont la politique étrangère téméraire provoque des dommages collatéraux tragiques et dont le ministre de l'Intérieur est accusé de n'avoir pas su prévenir l'attentat... Il est assez significatif d'observer que depuis 48 heures Recep Tayyip Erdogan s'est très peu exprimé et laisse monter Ahmet Davutoglu en première ligne.
Propos recueillis par Lucas Burel, le 12 octobre 2015
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Par marialis2.2 le 11 Octobre 2015 à 23:09<article><header>
En Turquie, le président Erdogan accusé
au lendemain de l'attentat d'Ankara
<time>Publié le 11-10-2015 à 07h52Mis à jour à 23h03 lien </time>Des milliers de manifestants défilent le 10 octobre 2015 à Istanbul après le pire attentat meurtriercommis en Turquie (c) Afp<aside class="top-outils"></aside><aside class="inside-art" id="js-article-inside-art"><section class="social-buttons js-share-tools"></section></aside></article>Ankara (AFP) - Des milliers de personnes ont défilé dimanche à Ankara pour conspuer le président Recep Tayyip Erdogan au lendemain de l'attentat le plus meurtrier de l'histoire de la Turquie, qui a fait au moins 95 morts à trois semaines des élections législatives.
Deux fortes explosions, attribuées par le gouvernement à des kamikazes ont visé samedi matin près de la gare centrale de la capitale turque une manifestation de partis politiques, syndicats et ONG proches de la cause kurde qui dénonçaient la reprise des affrontements entre les forces de sécurité et les rebelles kurdes.
Le Premier ministre islamo-conservateur Ahmet Davutoglu a décrété trois jours de deuil national après cette attaque qui, en l'absence de revendication, suscite de nombreuses tensions et alimente la colère des victimes.
A l'appel des mouvements qui avaient convoqué la "marche pour la paix" de samedi, plus de 10.000 manifestants se sont retrouvées dimanche matin sur une place d'Ankara proche du site de l'attentat pour dénoncer la violence.
"Je suis une mère et je suis inquiète pour mes enfants", a déclaré à l'AFP Zahide, une ouvrière, un oeillet rouge au poing. "Je marche pour nos enfants, pour notre avenir. A chaque fois qu'il y a des morts, je meurs aussi un peu. Que Dieu punisse Tayyip" (ndlr : le président turc).
La foule a largement conspué M. Erdogan et son gouvernement, accusés de ne pas avoir, délibérément, assuré la sécurité du rassemblement prévu samedi. "Erdogan meurtrier", "l'Etat rendra des comptes", ont-ils scandé, encerclés par les forces de l'ordre.
"Nos cœurs saignent (...) mais nous n'allons pas agir par esprit de vengeance ou de haine", a lancé Selahattin Demirtas, le chef de file du Parti démocratique des peuples (HDP, prokurde). "Nous attendons le 1er novembre (date du scrutin législatif)", a-t-il poursuivi, "alors nous commencerons à œuvrer pour renverser le dictateur".
- '11 Septembre turc' -
Depuis plusieurs semaines, la tension est très vive entre le pouvoir et le HDP, exacerbée par les échéances électorales et les violents affrontements qui ont repris entre l'armée turque et les rebelles kurdes dans le sud-est à majorité kurde du pays.
Dans la perspective des législatives anticipées du 1er novembre, M. Erdogan dénonce avec virulence le parti prokurde, accusé de "complicité" avec les "terroristes" du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Dimanche encore, la presse qui lui est favorable a mis en cause les rebelles dans l'attentat de samedi.
En retour, l'opposition l'accuse de mettre de l'huile sur le feu du conflit kurde, avec l'espoir d'attirer à lui l'électorat nationaliste.
Le 7 juin, le parti de l'homme fort du pays a perdu la majorité absolue qu'il détenait depuis treize ans, notamment en raison du bon score réalisé par le HDP. Il espère inverser ces résultats lors des législatives anticipées du novembre.
L'attentat d'Ankara est le plus meurtrier jamais commis sur le sol turc.
"Il pourrait bien être le 11-Septembre de la Turquie", a jugé Soner Cagaptay, du Washington Institute, en référence à la série d'attentats qui a visé les Etats-Unis en 2001.
Dans leur dernier bilan, les services du Premier ministre ont recensé 95 morts, et précisé que l'attentat avait fait un total de 507 blessés. 160 d'entre eux étaient toujours hospitalisés, dont 65 dans des unités de soins intensifs.
Le HDP de M. Demirtas affirme lui que 128 personnes y ont perdu la vie.
- Piste jihadiste -
Le gouvernement est resté très discret dimanche et n'a fait aucun commentaire officiel sur l'avancée de l'enquête.
La chaîne d'information NTV a affirmé que les investigations se concentraient sur la piste jihadiste. Selon les quotidiens Hürriyet et Habertürk, un des deux kamikazes de samedi pourrait être le frère de celui qui a perpétré l'attentat de Suruç en juillet dernier.
Le 20 juillet dernier, cette attaque, très proche dans la forme de celle d'Ankara, avait tué 33 militants de la cause kurde dans cette ville proche de la frontière syrienne. Ankara l'avait alors attribuée au groupe EI.
Accusant le gouvernement de collaborer avec les jihadistes contre lui, le PKK avait alors repris ses attaques contre la police et l'armée, entraînant en représailles une campagne de bombardement massive de l'armée turque contre ses bases arrière du nord de l'Irak.
Cette escalade de la violence a fait voler en éclat les discussions de paix engagées par Ankara avec les rebelles pour tenter de mettre un terme au conflit kurde, qui a fait quelque 40.000 morts depuis 1984.
Le PKK a toutefois annoncé samedi, quelques heures après l'attentat d'Ankara, la suspension de ses opérations avant les élections. "Nous ne ferons rien qui puisse empêcher une élection équitable", a-t-il indiqué dans une déclaration.
Malgré cette trêve, l'armée turque a annoncé avoir bombardé, samedi et dimanche, des cibles du PKK et "neutralisé" 14 "terroristes". Et deux gendarmes ont été tués lors d'un accrochage avec des rebelles dans la province d'Erzurum (nord-est).
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Par marialis2.2 le 11 Octobre 2015 à 20:46
L’attentat d’Ankara jette une ombre
sur les prochaines législatives en Turquie
Le Monde.fr | <time datetime="2015-10-10T14:16:17+02:00" itemprop="datePublished">10.10.2015 à 14h16</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-10-11T17:42:44+02:00" itemprop="dateModified">11.10.2015 à 17h42</time> | Par Marie Jégo (Istanbul, correspondante)
Plusieurs syndicats de gauche – KESK (fonction publique), DISK (Confédération des syndicats révolutionnaires de Turquie) –, ainsi que l’association des médecins (TTB) et le Parti de la démocratie des peuples (HDP, gauche, pro kurde) avaient appelé à manifester, samedi 10 octobre, contre la reprise des hostilités entre les forces turques et les rebelles du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) au sud-est du pays. Quelques minutes avant le départ du cortège, deux bombes ont explosé à 50 mètres d’écart sur le lieu où les militants du HDP étaient rassemblés, faisant au moins 95 morts et 246 blessés. La Turquie a décrété trois jours de deuil national après ces attaques meurtrières.
Lire aussi : L’attentat d’Ankara commis très probablement par deux kamikazes
<figure class="illustration_haut " style="width: 534px"> </figure>
Il est encore trop tôt pour savoir s’il s’agit de l’action d’un kamikaze ou d’une bombe placée dans le cortège, mais les billes d’acier retrouvées sur le théâtre du crime attestent de l’intention de faire un maximum de victimes. Cet attentat ressemble en tout cas trait pour trait à celui qui s’était produit à Diyarbakir le 5 juin, au beau milieu d’un rassemblement du HDP, deux jours avant la tenue des élections législatives. Deux bombes avaient explosé coup sur coup, l’une à proximité d’un transformateur électrique, l’autre dans une poubelle, faisant quatre morts et 400 blessés.
Deux jours plus tard, le 7 juin, le HDP remportait 13 % des voix aux législatives, faisant perdre au Parti de la justice et du développement (AKP, islamo-conservateur) du président, Recep Tayyip Erdogan, la mainmise qu’il exerçait depuis 2002 sur le pays. Meurtri par ce revers, M. Erdogan a convoqué de nouvelles élections, prévues pour le 1er novembre, après l’échec de son premier ministre, Ahmet Davutoglu, à former un gouvernement de coalition.
Une période de turbulences sans précédent
L’AKP compte sur ce nouveau scrutin pour récupérer sa majorité parlementaire, mais les principaux instituts de sondages disent qu’il n’en sera rien. Les islamo-conservateurs sont crédités de 38 à 40 % des voix (contre 41 % le 7 juin). Sa stratégie pré-électorale consiste à évincer à tout prix le HDP, accusé de collusion avec les « terroristes du PKK », et à gagner les faveurs de l’électorat ultra-nationaliste.
Le HDP, ses militants, ses journalistes sont dans l’œil du cyclone. Chaque jour, ses responsables sont interpellés, ses bureaux sont attaqués. Le chef du parti, Selahattin Demirtas, qualifié de « terroriste » par le chef de l’Etat, ne fait plus aucune apparition sur les grandes chaînes publiques, hormis celles de l’opposition, qui viennent d’être contraintes à la fermeture sans aucune raison.
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Il y a deux jours, Garo Palayan, député du HDP, avait exprimé ses craintes de voir les élections législatives du 1er novembre annulées. Cette éventualité est devenue plus tangible depuis le double attentat d’Ankara.
La Turquie est entrée dans une période de turbulences comparable à celles qui prévalaient jadis à la veille des coups d’Etat militaires (1960, 1971, 1980). La presse pro-gouvernementale, la seule autorisée à parler, n’a pas hésité à donner une interprétation fallacieuse des attentats de samedi matin à Ankara.
« Tirer profit des morts »
Le quotidien Sabah écrivait ainsi en une de son site quelques heures après la double explosion : « Comme à Diyarbakir, Demirtas est entrain de tirer profit des morts ». « L’attentat de Diyarbakir avait donné deux points de plus au HDP », dit le sous-titre. Les sites des quotidiens de la même veine, Yeni Safak et Yeni Akit, ne disent pas autre chose.
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Yeni Akit a reproduit le logo du parti HDP, soit un olivier avec ses feuilles dont le tronc est représenté par deux mains jointes, mais des grenades ont été dessinées à la place des feuilles, pour mieux convaincre ses lecteurs que les militants pro-kurdes sont les instigateurs de l’attentat qui les a directement visés.
« Cet attentat nous fait très mal. Notre population paie le prix fort. Nous assistons au même scénario que ce qui s’est passé à Diyarbakir à la veille des élections du 7 juin. Nous avons vu à qui cela avait profité. La nation ne doit pas se laisser aller à un tel scénario » , a déclaré Bülent Turan, député AKP de Canakkale au journal Yeni Akit.
Le lynchage a refait son apparition
De leur côté, les médias d’opposition sont condamnés au silence. Sept chaînes de télévision connues pour leurs critiques envers le gouvernement ont brusquement été interdites d’émettre vendredi 9 octobre. Le lynchage a refait son apparition. Ahmet Hakan, éditorialiste au quotidien Hürriyet et présentateur sur la chaîne CNN-Türk, a ainsi été passé à tabac devant chez lui le 1er octobre au soir par quatre nervis dont trois étaient des militants de l’AKP. Peu de temps auparavant, la rédaction de Hürriyet avait été attaquée à coups de pierres par une foule en colère emmenée par un député de l’AKP, Abdulrahim Boynukalin, qui avait alors appelé ses fans à agresser physiquement le journalistes Ahmet Hakan.
Vendredi 9 octobre, le rédacteur en chef du quotidien Zaman, Bülent Kenes, a été arrêté. Il est accusé d’« insulte au président ». Près de 300 journalistes et blogueurs ont été soumis à ce chef d’accusation depuis 2014. L’article 299 du code pénal (insulte au président), qui a eut tôt fait de remplacer le 301 (insulte à la nation turque), supprimé en 2008 pour se conformer aux critères européens, est utilisé quotidiennement contre les journalistes et les blogueurs.
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Par marialis2.2 le 11 Octobre 2015 à 20:40
Attentat à Ankara : les Etats-Unis dénoncent une « perversion »
Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2015-10-10T17:38:57+02:00" itemprop="datePublished">10.10.2015 à 17h38</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-10-10T22:37:41+02:00" itemprop="dateModified">10.10.2015 à 22h37</time>
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Les condamnations de la communauté internationale ont afflué après l’attentat qui a fait, à samedi 10 octobre à Ankara, au moins 95 morts et 246 blessés.
François Hollande a condamné dans un communiqué « l’odieux attentat terroriste ». « Le président de la République adresse toutes ses condoléances au peuple turc » suite à cette attaque, la plus grave jamais perpétrée dans la capitale turque, qui a visé une manifestation pour la paix organisée par l’opposition prokurde.
Lire aussi : L’attentat d’Ankara commis très probablement par deux kamikazes
« Face à l’horreur, soutien et solidarité aux familles des victimes de l’attentat d’Ankara. Ensemble contre le terrorisme », a réagi de son côté le premier ministre Manuel Valls, sur Twitter.
Les Etats-Unis dénoncent une « perversion »
Les Etats-Unis ont condamné une attaque « terroriste horrible ». « Le fait que cette attaque ait eu lieu avant un rassemblement pour la paix souligne la perversion de ceux qui sont responsables », a affirmé la Maison Blanche dans un communiqué.
« Si les indices d’attaques terroristes se confirment, il s’agit alors d’un acte particulièrement lâche, dirigé directement contre les droits civiques, la démocratie et la paix », a quant à elle déclaré Angela Merkel dans un message adressé au premier ministre turc Ahmet Davutoglu.
Mme Merkel se dit convaincue que « le gouvernement turc et l’ensemble de la société turque » vont « opposer une réponse de détermination et de démocratie à la terreur ».
Lire aussi : L’attentat d’Ankara jette une ombre sur les prochaines législatives en Turquie
« Il s’agit manifestement pour les auteur de créer un climat de peur et d’intimidation avant les élections, ainsi que d’attiser la haine et la discorde » a pour sa part affirmé un plus tôt le ministre allemand des affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier dans un autre communiqué.
Le premier ministre grec, Alexis Tsipras, a utilisé Twitter pour présenter ses « condoléances aux familles des victimes » et rappeler sa « solidarité avec [ses] voisins pour la paix et la démocratie ».
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Par marialis2.2 le 1 Septembre 2015 à 23:30
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Daech détruit un temple à Palmyre : ils veulent surpasser les talibans. Et ils réussiront
</header><time datetime="2015-09-01T18:05:07" itemprop="datePublished">Publié le 01-09-2015 à 18h05</time><time class="data-post" datetime="2015-09-01T20:54:06" itemprop="dateModified"> - Modifié à 20h54</time>LE PLUS. Le temple de Bêl, un des monument les plus emblématiques de la cité antique de Palmyre, en Syrie, a été détruit par l'État islamique. C'est ce que montrent des images satellite de l'ONU, qui ont confirmé la nouvelle ce lundi. Et ces barbaries ne sont pas prêtes de s'arrêter, prévient l'historien Maurice Sartre, qui somme l'Europe de réagir.
Le temple de Bêl, à Palmyre, aurait été détruit par Daech d'après des images satellite (Wikimedia Commons)
Tous les sites historiques sont irremplaçables, mais celui-ci l’est particulièrement. Palmyre, c’est probablement le seul nom que tout le monde connaît à propos de la Syrie. Et c'est tout simplement l’un des plus beaux sites archéologiques du monde.
Palmyre est un site spectaculaire parce que très bien conservé, en plein cœur du désert. Au confluent des influences venues de l'Est et de l'Ouest, la culture de Palmyre est le fruit d'un métissage culturel difficilement observable ailleurs. C’est pourquoi c'est un site majeur, non seulement pour la Syrie, mais pour l’histoire de l’humanité.
La perte de trésors au profit d'un trafic
La destruction du temple de Bêl est d’autant plus dramatique que l’on est loin d’avoir terminé les fouilles.
Au-delà des dynamitages, on peut craindre que Daech ne soit déjà en train de creuser pour essayer de trouver des "trésors", et ainsi se livrer au trafic d’antiquités. Il semblerait que la volonté de l’État islamique de détruire les vestiges du paganisme s’arrête en réalité au niveau du portefeuille : les œuvres d’art volées en Irak ou en Syrie ne cessent d’affluer en Europe.
Très peu de vraies "idoles" à Palmyre
À Palmyre figurent quelques images divines. Je pense notamment aux linteaux du temple de Bel, représentant des dieux en habits militaires romains. Mais 90% des images de ce site sont des portraits de Palmyréniens, et non des "idoles".
La ville de Palmyre ayant fleuri dans l’antiquité gréco-romaine, avant la naissance de l’Islam, Daech interprète chaque portait funéraire, chaque statue, comme une idole.
Pour les extrémistes de l’État islamique, chaque prétexte est bon pour prendre le contre-pied des valeurs qu’ils jugent occidentales, et peu importe que l’une d’elles – la protection du patrimoine – soit une valeur à laquelle adhère le monde entier. L’organisation terroriste sait que ce site est le plus connu de Syrie et que sa destruction est susceptible d’émouvoir les opinions publiques européennes. De même, la barbarie inqualifiable de l’assassinat de Khaled al-Assaad, ancien directeur des antiquités de Palmyre, était voulue. Ils savent pertinemment que, dans des pays où la peine de mort paraît insupportable, cette image allait choquer.
Attaquer la culture : l'histoire se répète
Les temples de Palmyre sont en quelque sorte les Bouddhas de Bâmiyân de Daech. Ils veulent faire mieux que les talibans, qui ont détruit ces deux statues monumentales classées au patrimoine mondial de l’Unesco en 2001.
La répétition de ces actes barbares à travers le temps montre que les monuments culturels – et principalement à caractère religieux – ont été touchés de tout temps. Cela a été le cas pendant les guerres de religion en France, mais également en URSS, où l’on a détruit de nombreuses églises, y compris les cathédrales les plus prestigieuses.
Pendant la révolution chinoise, un patrimoine énorme a été anéanti. Non seulement des édifices religieux, mais également des livres, photos et objets d’art. La ville natale du grand philosophe Confucius avait également été ravagée.
S’en prendre à la culture, parce que l’on veut affirmer sa différence par rapport aux valeurs de sociétés anciennes ou que l’on estime corrompues, n’est pas nouveau.
Si on ne les arrête pas, Daech détruira tout
Dans le cas précis de l’État islamique, il s’agit d’une pure provocation à l’égard de l’Occident. Quand on voit l’immobilisme des dirigeants actuels, on serait pourtant tentés de penser qu’ils se sont trompés.
Je l’ai déjà dit lorsque les djihadistes ont commencé à occuper la ville en mai dernier, et je persiste à le penser : si l’on ne les arrête pas, ils détruiront tout.
Ils ont détruit le monastère de Saint Elian près de Homs, et s’ils s’emparent de Damas, leur première cible sera le musée et la magnifique synagogue de Doura Europos, un des monuments les plus importants pour l’étude de l’art juif dans l’Antiquité.
Il semblerait que quelques petites pièces des musées syriens aient été mises à l’abri dans des pays étrangers, et d’autres sont protégées à Damas, mais pour combien de temps ? Pendant combien de temps encore nos dirigeants les laisseront-ils détruire le patrimoine historique mondial, les origines de toute notre humanité ?
Propos recueillis par Rozenn Le Carboulec.
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