• Grèce : ce que proposent les ministres des Finances de la zone euro pour parvenir à un accord

    Ces propositions doivent être finalisées par les chefs d'Etat et de gouvernement, réunis dimanche 12 juillet à Bruxelles (Belgique).

    <figure id="image_1115603">

    Le ministre des Finances français, Michel Sapin, discute avec le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, le 11 juillet 2015 à Athènes (Grèce).

    <figcaption>Le ministre des Finances français, Michel Sapin, discute avec le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, le 11 juillet 2015 à Athènes (Grèce). (ERIC VIDAL / REUTERS)</figcaption></figure><section class="byline clearfix"> Par

    Mis à jour le <time datetime="2015-07-12T19:39:12+02:00" itemprop="dateModified">12/07/2015 | 19:39</time> , publié le <time datetime="2015-07-12T19:13:00+02:00" itemprop="datePublished">12/07/2015 | 19:13</time>

    </section><section class="share">
    </section>

    C'est la base de travail sur laquelle planchent les chefs d'Etat et de gouvernement de la zone euro. Leurs ministres des Finances ont rédigé dimanche 12 juillet à Bruxelles (Belgique) une liste de nouvelles conditions posées à la Grèce pour commencer à négocier un nouveau plan de sauvetage financier. "Nous avons parcouru un long chemin (...) il y a encore des questions majeures. C'est aux dirigeants de décider", a affirmé le président de l'Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, à l'issue de la réunion.

    >> Suivez en direct les dernières informations sur les négociations

    Francetv info revient sur les principaux points de ce document.

    <article class="MediaCard MediaCard--mediaForward customisable-border" data-scribe="component:card" dir="ltr">

    </article>

    The document tha propose to the leaders for an agreement

    Le vote des mesures promises "d'ici au 15 juillet"

    Parmi les engagements réclamés à Athènes figure le vote "d'ici au 15 juillet" par le Parlement grec d'un premier volet des mesures promises par Athènes. Le gouvernement grec de gauche radicale devra aussi accepter de "dures conditions" en ce qui concerne "la réforme du marché du travail et du système de retraites, la fiscalité et la TVA", a-t-il ajouté.

    Un fonds hors de Grèce pour garantir les privatisations

    Le texte préparé par les ministres inclut aussi parmi les options la proposition allemande de création hors de la Grèce d'un fonds regroupant des actifs grecs à hauteur de 50 milliards d'euros, pour garantir les privatisations promises par Athènes, a précisé un diplomate européen.

    La sortie de la Grèce de la zone euro est une option

    Le "Grexit provisoire", proposé par l'Allemagne, figure bien dans le texte. "En cas d'échec à trouver un accord, la Grèce se verrait proposer de négocier rapidement une sortie temporaire de la zone euro, avec la possibilité de restructurer sa dette", indique ce document. Mais ce passage figure entre crochets pour signifier qu'il n'a pas emporté l'adhésion de tous les ministres et qu'il revient aux chefs d'Etat de trancher.

     Un éventuel plan d'aide entre 82 et 86 milliards d'euros

    Si la Grèce accepte ces conditions, l'éventuel troisième plan d'aide de l'Eurogroupe versé en contrepartie serait "compris entre 82 et 86 milliards d'euros". C'est un peu plus que les précédents calculs des créanciers. "L'Eurogroupe invite les institutions (Commission européenne, FMI, BCE, ndlr) à explorer les possibilités de réduire cette enveloppe" par la fiscalité ou les privatisations, précise cependant le document.


    votre commentaire
  • Le SPD allemand pris dans la tourmente grecque

    Le Monde.fr | <time datetime="2015-07-12T14:37:39+02:00" itemprop="datePublished">12.07.2015 à 14h37</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-07-12T14:54:26+02:00" itemprop="dateModified">12.07.2015 à 14h54</time> | Par

    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px">

    lien

    Le président du SPD, Sigmar Gabriel à Berlin, le 6 juillet. </figure>

    Quelle que soit l’issue de la crise grecque, celle-ci a déjà fait une victime en Allemagne : le parti social-démocrate. Coincé entre la solidarité gouvernementale et une gauche européenne plutôt encline à soutenir les Grecs, le SPD n’a plus de boussole, et son président, Sigmar Gabriel, multiplie les sorties de route.

    > Suivez aussi l’évolution de la situation en direct

    Cela a commencé dès l’annonce du référendum en Grèce. Après un week-end de flottement, Sigmar Gabriel décide le lundi 29 juin d’adopter une position encore plus dure qu’Angela Merkel. La vraie question du référendum à venir, explique-t-il, c’est, pour les Grecs, de dire s’ils sont « pour ou contre le maintien de la Grèce dans la zone euro ». Voilà les Grecs prévenus. Au passage, Sigmar Gabriel accuse Alexis Tsipras de vouloir en fait détruire la zone euro en s’affranchissant des principes fondateurs de la monnaie unique.

    Le soir du référendum, même tonalité. Alors que les dirigeants du SPD sont priés de ne pas s’exprimer, Sigmar Gabriel s’affranchit du principe qu’il a lui-même édicté. Tsipras a « rompu tous les ponts avec l’Europe ». Dans ces conditions, une nouvelle aide à la Grèce est « difficilement envisageable », explique-t-il au Tagesspiegel.

    Réunion houleuse avec les dirigeants du parti

    Le président du SPD préconise donc une sortie de la Grèce de la zone euro. Les camarades n’en reviennent pas. Le lundi, à l’issue d’une réunion houleuse des dirigeants du parti, Sigmar Gabriel est plus nuancé. Il faut maintenant reconstruire des ponts avec la Grèce !

    <figure class="illustration_haut " style="width: 534px">

     

    Sigmar Gabriel au côté de Angela Merkel, le 3 juillet à Berlin. </figure>

    Vendredi matin, alors que le gouvernement allemand refuse de se prononcer sur les dernières propositions d’Athènes, qualifiées de « sérieuses et constructives » par François Hollande, le SPD se positionne sur la même ligne que la France et se félicite qu’Athènes fasse, enfin, un pas vers ses créanciers.

    Lire aussi (abonnés) : Refuser le compromis ou ébranler sa majorité : le dilemme d’Angela Merkel

    Samedi 11 dans la soirée, fuite la proposition du ministre des finances allemand de contraindre la Grèce à « sortir temporairement » de la zone euro. Dans un premier temps, Carsten Schneider, numéro deux du groupe social-démocrate au Bundestag, explique sur Twitter que cette proposition n’est pas sérieuse et menace la zone euro. Michael Roth (SPD), secrétaire d’Etat aux affaires européennes – et donc théoriquement au cœur de la machine gouvernementale – retweete même le message.

    Dépassé par la situation

    Seul problème : Sigmar Gabriel était au courant. Peu avant minuit, celui-ci publie la déclaration suivante sur Facebook : « Le but du SPD est et reste de maintenir la Grèce dans la zone euro si les conditions nécessaires sont réunies. C’est aussi le but de tout le gouvernement. Et c’est ce dont il est question à Bruxelles. Le SPD attache une importance particulière à une démarche commune et concertée avec la France. Le SPD connaît naturellement la proposition du ministre des finances Wolfgang Schäuble d’une sortie temporaire de la Grèce de la zone euro. Dans cette situation difficile, chaque proposition concevable doit être étudiée de manière impartiale. Mais cette proposition ne serait réalisable que si le gouvernement grec la tenait, lui aussi, pour la meilleure solution possible. »

    Lire aussi : Crise grecque : quelle est la position de l’Allemagne ?

    Dimanche, le SPD tente de limiter la casse en expliquant qu’il était au courant de la proposition Schäuble, mais qu’il ne l’approuve pas. Ce qui ne saute pas aux yeux. Le communiqué de Sigmar Gabriel dit à peu près tout et son contraire puisqu’il fait comme si la France n’était pas contre le « Grexit » et que le gouvernement grec n’avait pas lui aussi rejeté la proposition de Wolfgang Schäuble.

    La crise grecque va manifestement laisser des traces au sein du SPD car, pour la première fois qu’il est vice-chancelier, Sigmar Gabriel semble dépassé par la situation et est remis en cause par une partie du SPD qui le taxe de populisme. Seul espoir pour les sociaux-démocrates : qu’Angela Merkel approuve un accord pour aider une nouvelle fois la Grèce et, ce faisant, provoque une division de la CDU encore bien plus profonde qu’un « Grexit » ne diviserait le SPD.

    <aside class="fenetre">

    Jean-Christophe Cambadélis en appelle au SPD

    Un communiqué publié dimanche 12 juillet sur le site du PS indique que « Jean-Christophe Cambadélis s’est adressé à Sigmar Gabriel, président du SPD, pour qu’il agisse auprès de Madame Merkel : “Les peuples d’Europe ne comprennent pas la surenchère allemande. On ne peut pas valider un accord avant le référendum et ne plus le trouver valable après” ». Le texte précise également que le premier secrétaire a également demandé au Parti socialiste européen de lancer un appel solennel « à vite conclure un accord viable et durable » .

    </aside>

    votre commentaire
  • <header class="banner-headline">

    L'Eurogroupe s'enlise dans la crise grecque

    Cédric VALLET interim à Bruxelles <time datetime="2015-07-12T13:29:53" itemprop="datePublished"> 12 juillet 2015 à 13:29 </time>
    <aside class="tool-bar"> </aside> <figure itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> Le ministre néerlandais des Finances et président de l'Eurogroupe,Jeroen Dijsselbloem, à sa sortie de la réunion de ses homologues, le 12 juillet à Bruxelles. <figcaption itemprop="description"> Le ministre néerlandais des Finances et président de l'Eurogroupe,Jeroen Dijsselbloem, à sa sortie de la réunion de ses homologues, le 12 juillet à Bruxelles. (Photo Eric Vidal. Reuters) </figcaption> </figure>
    RÉCIT

    Les ministres des Finances de la zone euro ont discuté neuf heures durant sans parvenir à se mettre d'accord sur la Grèce, alors que plane l'hypothèse d'un «Grexit» temporaire de cinq ans.

     
    </header>

    L’Eurogroupe de la «dernière chance» a tourné au vinaigre. Après neuf heures de discussions, les ministres des Finances de la zone euro ne sont pas parvenus samedi à un accord concernant un nouveau plan d’aide à la Grèce. Ils remettent le couvert aujourd’hui, avant que les chefs d’Etat et de gouvernement des pays de la zone euro ne prennent le relais lors d’un sommet extraordinaire. Dans la nuit, alors que les discussions s’enlisaient, un officiel européen, exténué, commençait à perdre patience : «En demandant toujours plus, on va droit au Grexit. Et pendant ce temps, les banques grecques sont au bord de la faillite.»

    <aside class="related" id="related-content"> Sur le même sujet </aside>

    Plus de garanties

    Personne ne s’attendait à ce que cet Eurogroupe soit un long fleuve tranquille. Wolfgang Schäuble, l’intraitable ministre allemand des Finances, avait prévenu à son arrivée rue de la Loi, à Bruxelles : «Les discussions s’annoncent extrêmement difficiles.»  Au cœur du problème, la «confiance» entre Etats. Celle-ci a été sérieusement érodée par des mois de négociations usantes. Certains ministres n’ont toujours pas digéré la tenue du référendum en Grèce. Ils veulent donc plus de garanties de la volonté réformatrice du gouvernement d’Aléxis Tsípras (certains sont peut-être même tentés de laisser pourrir la situation jusqu’à une démission du gouvernement grec). Concrètement, les députés grecs seront peut-être appelés ces prochains jours pour voter à toute vitesse certains textes emblématiques, comme la réforme des retraites par exemple, afin de rassurer ces Etats inquiets et d’entamer de réelles négociations avec les créanciers.

    Un plan d’action insuffisant

    Le plan d’actions et de réformes proposé jeudi 9 juillet par la Grèce aux Etats de la zone euro n’a donc pas suscité de vague d’adhésion. Ce texte ressemblait pourtant à s’y méprendre aux propositions qui étaient sur la table le 26 juin entre la Grèce et ses créanciers. Les «institutions» (Commission européenne, FMI, Banque centrale européenne) ont d’ailleurs considéré vendredi, dans leur évaluation, que ces propositions constituaient une bonne base de discussion. Toutefois, ces dernières ont fait leurs comptes. Les 53,5 milliards que demande la Grèce au mécanisme européen de stabilité pour la période 2015 – 2018 ne combleraient pas les besoins de financement du pays. Les institutions plaident plutôt pour un prêt de 74 à 78 milliards. Une source européenne estime que «l’attitude grecque est positive, car ils sont prêts à faire des réformes sur les points les plus sensibles comme la TVA, la retraite et la mise en place d’une autorité fiscale indépendante».

    Mais cela ne semble pas suffire. Il faut dire que la somme à prêter est plus importante que prévu. La France a beau insister sur le fait qu’un tel prêt coûterait moins cher qu’un Grexit, certains Etats ne sont pas convaincus par l’argument. Avant de prêter cet argent, ils veulent plus de garanties, voire plus de propositions de réformes. «Le débat porte sur le degré de précision des engagements grecs», explique une source européenne.

    Deux événements majeurs

    Les discussions de la nuit ont été bousculées par deux événements majeurs. Alexander Stubb, le ministre finlandais des Finances, a fait savoir qu’a priori son pays ne souhaitait pas participer à un nouveau plan d’aide à la Grèce. Cela pourrait mettre en péril sa coalition avec le parti europhobe des Vrais Finlandais. Cette position a clairement embourbé les discussions, même si les statuts du mécanisme européen de stabilité rendent possible une aide sans vote à l’unanimité (une majorité de 85% pourrait suffire). Aujourd’hui, le ministre finlandais tempère cette position. Il affirme que «personne ne bloque un accord» et pense que ce que les Grecs ont proposé «n’est pas assez».

    L’autre événement concernait le document issu du ministère allemand des Finances révélé par le quotidien Frankfurter Allgemeine Zeitung. Dans ce document, l’option d’un Grexit temporaire de 5 ans , accompagné d’une aide humanitaire et d’une restructuration de la dette, est évoquée. Certes, cette option n’a pas été formellement présentée durant l’Eurogroupe. Elle a dû se répandre à toute vitesse sur les smartphones des négociateurs, plombant un peu plus l’ambiance entre la France, qui s’oppose au Grexit, et l’Allemagne qui tergiverse, même si la position de Wolfgang Schäuble sur la question est plutôt claire. Le bras de fer d’hier n’a donc rien donné. Le temps qui passe joue contre la Grèce, dont le système bancaire est en passe de s’écrouler. Dès demain, la Banque centrale européenne pourrait décider de couper les liquidités d’urgence qui permettent au système bancaire grec de vivoter…

    Aujourd’hui, les chefs d’Etat et de gouvernement continueront de discuter lors d’un sommet au finish , comme pourrait le dire Alexander Stubb, dont l’issue sera cruciale pour la Grèce. Un énième sommet «de la dernière chance» ? Cette fois, c’est peut-être vrai.


    votre commentaire
  • <header class="banner-headline">

    L’Eurogroupe patine sur le manque de confiance vis-à-vis d’Athènes

    AFP <time datetime="2015-07-11T15:03:40" itemprop="datePublished"> 11 juillet 2015 à 15:03 </time> (Mis à jour : <time datetime="2015-07-11T19:08:53" itemprop="dateModified">11 juillet 2015 à 19:08</time>) lien
    <aside class="tool-bar">

    Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble (d), le 11 juillet 2015 au début de la réunion de l'Eurogroupe, à Bruxelles

    </aside> <figure itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"><figcaption itemprop="description">

    Le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schaüble (d), le 11 juillet 2015 au début de la réunion

    de l'Eurogroupe, à Bruxelles (Photo John MacDougall. AFP)

    </figcaption> </figure>
     
    </header>

    La réunion des ministres des Finances de la zone euro sur un éventuel sauvetage financier de la Grèce se déroulait dans un climat de défiance vis-à-vis d’Athènes, augurant de longues négociations et compromettant les espoirs d’une percée qui éloignerait le spectre d’un «Grexit».

    Les discussions «sont bloquées sur le manque de confiance», a affirmé à l’AFP une source proche des discussions, plus de deux heures après le début de la réunion de l’Eurogroupe.

    «On parle de rebâtir la confiance», a confié une autre source.

    L’Eurogroupe doit théoriquement avancer dans les discussions sur un éventuel troisième plan de sauvetage financier de la Grèce avant un sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union prévu dimanche soir, qui a pour objet, dans le meilleur des cas, de donner la première impulsion vers un accord.

     

    - Les faucons en formation serrée -

     

    A leur arrivée, les faucons de l’Eurogroupe ont fondu toutes serres dehors sur la Grèce, dénonçant des propositions grecques insuffisantes et mettant en doute la sincérité du gouvernement de gauche de Syriza à appliquer effectivement les réformes qu’ils proposent en échange de l’aide européenne.

    «Il y a un gros problème de confiance», a déclaré le patron de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem.

    «Est-ce qu’on peut faire confiance au gouvernement grec pour qu’il fasse ce qu’ils promettent dans les prochaines semaines, (les prochains) mois ou (les prochaines) années ?», s’est interrogé M. Dijsselbloem.

    Le leader du camp des durs, le grand argentier allemand Wolfgang Schäuble, a prédit des négociations «extrêmement difficiles». «Nous ne pouvons pas avoir confiance dans des promesses», a-t-il ajouté, enfonçant le clou de la défiance vis-à-vis du gouvernement en place à Athènes.

    Les espoirs de règlement nés à la fin de l’année dernière «ont été réduits à néant de manière incroyable ces derniers mois», a martelé le ministre conservateur allemand, en référence aux six mois de gouvernement de Syriza et autant de négociations infructueuses entre Athènes et ses créanciers.

    «Plusieurs gouvernements, dont le mien, ont de sérieux doutes sur l’engagement du gouvernement grec et sur sa capacité à mettre en oeuvre (les réformes)» a estimé le secrétaire d’Etat aux Finances néerlandais Eric Wiebes.

    En face, même les colombes de l’Eurogroupe, favorables à Athènes, attendaient le ministre grec des Finances Euclide Tsakalotos de pied ferme.

    «Il faut des réformes mises en oeuvre rapidement (en Grèce, ndlr), c’est la clé de tout (...) pour débloquer un programme, pour traiter la question de la dette», a souligné le Commissaire européen aux Affaires économiques Pierre Moscovici.

    Ce programme, incluant une hausse de la TVA, des coupes dans les retraites et des privatisations, avait été accueilli plutôt favorablement par les créanciers, l’Union européenne, la Banque centrale européenne et le Fonds monétaire international.

    Les pays les plus accommodants avec Athènes avaient aussi bien accueilli les propositions hellènes.

    Les faucons, qui avaient eux gardé le silence ces trois derniers jours, ont descendu en flammes samedi les propositions.

    Elles «sont loin d’être suffisantes», a ainsi jugé Wolfgang Schäuble.

    «Les propositions auraient été bonnes dans le cadre du deuxième programme d’aide, mais j’ai peur qu’il soit insuffisant pour lancer un troisième programme», a argué le slovaque Peter Kazimir.

     

    - 74 à 82 milliards d’euros -

     

    Selon les calculs des créanciers (UE-FMI-BCE), si le troisième plan d’aide demandé par Athènes voit le jour, la Grèce pourrait recevoir entre 74 et 82 milliards d’euros sur trois ans, dont 16 milliards déjà prévus dans un programme du FMI devant expirer en mars 2016.

    L’Eurogroupe pourrait aussi étudier une solution transitoire, «un pont» financier qui permettrait à la Grèce de rembourser le 20 juillet la Banque centrale européenne. Cette solution transitoire mobiliserait notamment quelque 3,3 milliards d’euros promis dans le passé à la Grèce et détenus par les banque centrales de la Zone euro.

    Mais cette aide massive ne pourrait se concrétiser qu’au prix de réformes, difficiles et impopulaires. Ce sont peu ou prou ces mesures qui ont été rejetées par les électeurs lors du référendum du 5 juillet.

    Les Grecs avaient alors rejeté, par 61% des voix, des mesures d’austérité exigées par les créanciers, très semblables au dernier plan présenté par le gouvernement Tsipras et finalement voté dans la nuit de samedi par le Parlement à Athènes.

    De plus, Alexis Tsipras doit maintenant faire face au mécontentement de son aile dure, hostile aux créanciers. Sept à huit mille personnes ont manifesté vendredi soir à Athènes pour exprimer leur mécontentement contre ce qu’ils considèrent comme une trahison.

    En Grèce, soumise à des contrôles de capitaux depuis le 29 juin, l’économie tourne toujours au ralenti.

    «Quand je vais au supermarché, il n’y a pas beaucoup de nourriture, il n’y a même plus de lait pour mon bébé dans les pharmacies», confiait Marilena Mouzaki, 35 ans, en promenant son bébé de 11 mois.

    «Nous ne savons toujours pas ce qui va se passer. Peut-on s’attendre à du mieux, ou bien est-ce que ça sera l’Apocalypse ?», s’inquiétait Vassilis Papoutsoglou, 52 ans, faisant la queue pour retirer de l’argent à un distributeur.


    votre commentaire
  • Le plan d'Alexis Tsipras

    face au parlement

    et au peuple grec

    Après avoir livré ses propositions à l'Europe jeudi 9 juillet, le Premier ministre grec doit maintenant faire accepter son plan économique à son parlement.

    <figure><figcaption>(FRANCE 3)</figcaption></figure><section class="byline clearfix">

    Mis à jour le <time datetime="2015-07-11T00:45:51+02:00" itemprop="dateModified">11/07/2015 | 00:45</time> , publié le <time datetime="2015-07-11T00:45:51+02:00" itemprop="datePublished">11/07/2015 | 00:45</time>

    </section><section class="share"> </section>

    Avant la réunion d'urgence des ministres des Finances des pays membres de l'UE pour étudier le cas grec, Alexis Tsipras doit ce 10 juillet faire face à ses députés à Athènes. Et au peuple.
    Devant le Parlement, entre 6 000 et 8 000 personnes se sont rassemblées pour rappeler au Premier ministre qu'ils ont voté "non" au référendum de dimanche dernier sur les mesures proposées par les créanciers pour sauver la Grèce.
    "Nous sommes là car le gouvernement est en train de préparer un troisième plan d'austérité. Ces mesures impopulaires ne sont pas dans notre intérêt", exprime une jeune femme au micro de France 3.

    Des mesures majeures

    Alexis Tsipras tente ce soir de convaincre le Parlement sur les mesures qu'il propose à l'Eurogroupe : une hausse de la TVA à 23% sur la restauration mais pas l'hôtellerie, la suppression progressive des avantages fiscaux dans les îles, une réduction des dépenses militaires, et la retraite à 67 ans. En échange, le gouvernement grec veut un rééchelonnement de sa dette.


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique