L'économie est de rigueur. Le premier juillet le quotidien grec le plus vendu, Ta Nea, écrivait dans son édito :
« Le journal que vous tenez entre vos mains n'a que 32 pages parce que notre stock de papier ne durera pas indéfiniment. D'ici quelques jours, il ne sera plus possible de faire passer un nouvel arrivage à travers les douanes. »
Presse régionale et quotidiens nationaux : même combat
Empros, le journal le plus lu de l'île de Lesvos, a déjà réduit son nombre de page de 16 à 20. Son directeur, Manolis Manolas, espère ne pas avoir à faire davantage de réduction si la faillite bancaire du pays empire :
"Notre fournisseur ne peut nous importer le papier, car il est coincé à la douane. Il ne peut pas payer les fournisseurs étrangers, puisque les transferts bancaires sont bloqués. Les liquidités qui nous restent sont donc insuffisantes pour continuer les opérations."
Avec des transferts d'argents à l'étranger limités, l'importation de papier est quasi-impossible. Les journaux grecs n'arrivent pas à payer leurs fournisseurs et vivent sur leur réserve. Les plus petits titres, à faible tirage, ont même été obligés de fermer dans les régions les plus reculées de Grèce.
Soutien financier du gouvernement
Malgré la pénurie, le gouvernement a assuré qu'il maintiendrait ses aides à la presse. Dans un communiqué publié jeudi 9 juillet, il s'est voulu rassurant :
"La suspension temporaire ou permanente de publication des quotidiens régionaux en raison de difficultés dans l'approvisionnement en papier ou dans l'impression ne privera pas les titres concernés des aides publiques."
Des pénuries plus dramatiques à venir
En attendant la réouverture des banques et l'autorisation des virements à l'étranger, la plupart des industries vivent sur leurs stocks. Bien plus grave que la pénurie de papier, celle de médicaments menace sérieusement les grecs.
"Je ne peux agir sans médicaments, fournitures, nourriture pour les patients. Ce n'est plus une plaisanterie, c'est vraiment un crime. Des vies humaines sont en danger et ils doivent faire quelque chose avant d'atteindre le point de non-retour", s'alarme Theo Giannaros, le directeur de l'hôpital Elpis à Athènes.
Dans cette situation de crise, Theo Giannaros espère un geste de l'Union Européenne. Evangelos Kolotronus, patron du fabricant grec de médicaments Adelco, exprime aussi son attente, d'autant que la plupart de ses importations viennent d'Allemagne, d'Italie, de France et de Suisse :
"Actuellement, nous avons deux mois de stock. Nous avons fait une demande au ministère pour payer plusieurs commandes d'un montant de 160.000 euros. J'ai peur que cela prenne du temps."