• Jean-Luc Mélenchon : "Vous serez Cahuzandreou avec Hollandreou !"

    C. G. avec AFP
    08/01/2013, 10 h 24 | Mis à jour le 08/01/2013, 10 h 47   lien
    Un passage de l'émission
    Un passage de l'émission "Mots croisés". (Copie d'écran FRANCE 2)

    Le plateau de l'émission "Mots croisés" a été hier le théâtre d'un débat particulièrement houleux entre Jean-Luc Mélenchon et Jérôme Cahuzac, au cours duquel le remboursement de la dette française a été un chapitre capital.

    Hier se déroulait sur le plateau de l'émission "Mots croisés" le débat entre Jérôme Cahuzac et Jean-Luc Mélenchon. Un duel attendu depuis sa première annulation, mi-décembre, après Jérôme Cahuzac se soit désisté. Et sans surprises, le la discussion a rapidement tourné à la joute verbale entre un ministre du Budget très décidé et un co-président du Front de Gauche très… en forme.

    La réduction de la dette française, évaluée à 1 800 milliards d'euros, fut l'un des principaux points d'échappement entre les deux hommes. "Voilà ce que dira mon gouvernement (s'il arrivait au pouvoir): on paiera quand on pourra" a assuré Jean-Luc Mélenchon. "Et d'ici là, avait-il poursuivi, c'est la Banque centrale (européenne) qui va financer si jamais les taux d'intérêt explosent... ".

    "D'un plan à l'autre, austérité et austérité, et encore austérité"

    Une hypothèse à laquelle Jérôme Cahuzac a fermement rétorqué : "Ca ne marchera pas, ce que vous dites. (…) Ca ne suffira pas pour convaincre la BCE d'imprimer des euros comme la Réserve fédérale imprime des dollars, comme la Banque d'Angleterre imprime du sterling". Ajoutant que la BCE "est indépendante", ce qui empêchera la France d'"obtenir ce qu'elle veut".

    C'est alors que Jean-Luc Mélenchon a prédit que le gouvernement ne pourra pas tenir ses objectifs de croissance de 0,8% en 2013 et de réduction du déficit public à 3% du PIB d'ici à la fin de l'année. Ce qui conduira inévitablement à un "deuxième plan d'austérité". "Vous serez Cahuzandreou avec Hollandreou, d'un plan à l'autre, austérité et austérité, et encore austérité", a ajouté le responsable du Parti de gauche, faisant référence à Georges Papandreou, l'ancien Premier ministre grec, forcé de quitter le pouvoir en raison de la crise dans son pays.

    "Vous souhaitez l'échec de ce gouvernement de gauche"

    Le néologisme a jeté un froid sibérien sur le plateau. "Arrêtez de faire le clown, vous méritez mieux que cela. Vous avez 4 millions de suffrages sur votre nom, cela ne vous autorise pas à faire le clown en direct à la télé", a répliqué sèchement Jérôme Cahuzac, avant que Jean-Luc Mélenchon lui précise qu'il ne le laisserait pas être "l'arbitre des élégances" sur le plateau.

    Une passe d'armes continue qui s'est terminée par plusieurs piques ardentes, plantées apràs une heure trente de débat. "Au fond de vous-mêmes, vous souhaitez l'échec de ce gouvernement de gauche. Et ça, je trouve cela très triste. Vous ne gagnerez jamais le pouvoir parce que vous êtes un homme seul, monsieur Mélenchon", a assené Jérôme Cahuzac.

    Une accusation auquel l'intéressé a répliqué en assurant que le gouvernement allait "à l'échec, parce que tout le monde le sait. Vous avez déjà échoué en Grèce, en Espagne, au Portugal et en Italie". 

    Revoir l'intégralité du débat (passage "Cahuzandreou" aux alentours de 52') :

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  • Accueil > Politique > Violente passe d'armes entre Cahuzac et Mélenchon sur la dette

    Violente passe d'armes entre Cahuzac et Mélenchon sur la dette

    Créé le 08-01-2013 à 07h42 - Mis à jour à 09h49

    Le ministre délégué au Budget et le co-président du Parti de gauche ont eu un débat houleux sur le plateau de France 2, lundi soir.


    Nouvel Observateur

    Les deux hommes se sont affrontés sur France 2. (Capture d'écran/France 2)

    Les deux hommes se sont affrontés sur France 2. (Capture d'écran/France 2)

    Jérôme Cahuzac et Jean-Luc Mélenchon se sont vivement affrontés lundi 7 janvier sur France 2 au sujet des moyens de réduire la dette, le premier accusant son interlocuteur de vouloir l'échec du gouvernement actuel.

    "Rembourser cela (la dette publique) ne se fera pas facilement... Faire croire qu'on va rembourser 1.800 milliards d'euros facilement, comme ça, un peu comme par magie (...) c'est se foutre du monde", a lancé le ministre délégué au Budget au co-président du Parti de gauche, dans l'émission "Mots croisés".

    "Voilà ce que dira mon gouvernement (s'il arrivait au pouvoir) : on paiera quand on pourra", venait d'argumenter Jean-Luc Mélenchon. "Et d'ici là, avait-il poursuivi, c'est la Banque centrale (européenne) qui va financer si jamais les taux d'intérêt explosent... La dette, on la paiera à mesure qu'on pourra. Et d'ici là, ceux à qui on (la) doit attendront."

    "Ça ne marchera pas, ce que vous dites", a rétorqué le ministre. "Ça ne suffira pas pour convaincre la BCE d'imprimer des euros comme la Réserve fédérale imprime des dollars, comme la Banque d'Angleterre imprime du sterling (...) En dépit de vos objurgations (...), nous n'obtiendrons pas cela de la BCE parce qu'elle est indépendante", a-t-il poursuivi.

    "Vous serez Cahuzandreou avec Hollandreou"

    Jean-Luc Mélenchon a également estimé que le gouvernement ne pourra pas tenir ses objectifs de croissance de 0,8% en 2013 et de réduction du déficit public à 3% du PIB d'ici à la fin de l'année, ce qui obligera le gouvernement à adopter, selon lui, un "deuxième plan d'austérité".

    Vous serez Cahuzandreou avec Hollandreou, d'un plan à l'autre, austérité et austérité, et encore austérité", a ajouté le responsable du Parti de gauche.

    "Arrêtez de faire le clown, vous méritez mieux que cela. Vous avez 4 millions de suffrages sur votre nom, cela ne vous autorise pas à faire le clown en direct à la télé", a répliqué sèchement Jérôme Cahuzac, protestant contre le jeu de mots que venait de faire Jean-Luc Mélenchon sur son nom, avec en allusion le nom de l'ancien Premier ministre grec, Georges Papandreou, forcé de quitter le pouvoir en raison de la crise qui a balayé la Grèce.

    Les piques les plus définitives sont venues à la fin, après un débat d'une heure et demie au ton longtemps contenu.

    "Au fond de vous-mêmes, vous souhaitez l'échec de ce gouvernement de gauche. Et ça, je trouve cela très triste. Vous ne gagnerez jamais le pouvoir parce que vous êtes un homme seul, monsieur Mélenchon", a dit Jérôme Cahuzac.

    "Vous allez à l'échec parce que tout le monde le sait. Vous avez déjà échoué en Grèce, en Espagne, au Portugal et en Italie", a répondu Jean-Luc Mélenchon.

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  • Économie

    Lettre à Jean-Marc Ayrault, membre du collectif Roosevelt

    <time datetime="2012-12-26T19:06:17+01:00" itemprop="datePublished">26 décembre 2012 à 19:06</time>

    Peu d’associations civiles peuvent s’honorer d’avoir dans leurs pétitionnaires un Premier ministre. Si surprenant que cela puisse paraître, Monsieur le Premier ministre, vous êtes cet homme, et nous, collectif Roosevelt, nous sommes cette heureuse association. Un bonheur n’arrivant jamais seul, Monsieur Arnaud Montebourg, ministre du Redressement productif de la France, vous a également emboîté le pas en rejoignant Roosevelt.

    Le propos de cette lettre ouverte est simple : avez-vous seulement lu ce que vous avez signé ? Et si oui, pourquoi ne vous en inspirez-vous pas pour conduire votre politique ?

    Le collectif Roosevelt compte plus de 87 000 signataires et son diagnostic de la crise que nous traversons depuis 2008 stipule que celle-ci n’est pas une crise de l’Etat-providence et de la dépense publique, mais une crise du capitalisme dérégulé et de l’effondrement organisé des ressources publiques depuis les années Reagan. En trente ans, ce sont des sommes considérables qui sont parties vers les marchés financiers, au lieu d’aller aux salariés, donc aussi à l’Etat via la TVA. L’Europe risque d’éclater en nouveaux Balkans depuis des mois, précisément parce qu’elle s’épuise à trouver quelques centaines de milliards d’euros pour sauver la Grèce, alors que la fortune cumulée des 0,2 % les plus riches de la planète est estimée à 39 000 milliards d’euros. Inutile de modifier les traités européens pour cela, la Banque centrale européenne (BCE) peut prêter sans limites aux organismes publics de crédit (article 21.3 du statut du système européen des Banques centrales) et aux organisations internationales (article 23 du même statut). Elle peut donc prêter à 0,01 % à la Banque européenne d’investissement (BEI), à la Caisse des dépôts ou à telle ou telle banque publique nationale, qui, elles, peuvent prêter à 0,02 % aux Etats, qui s’endettent pour rembourser leurs vieilles dettes.

    Faut-il le rappeler encore, la Réserve fédérale américaine (Fed) a prêté aux banques en difficulté la somme de 1 200 milliards de dollars au taux de 0,01 %, alors qu’au même moment, les mêmes banques prêtaient aux Etats en difficulté à des taux de 6 %, 7 % ou 11 %. «Etre gouverné par l’argent organisé est aussi dangereux que par le crime organisé», affirmait Roosevelt. Lorsqu’il arrive au pouvoir, il y a 14 millions de chômeurs, une production industrielle qui a diminué de 45 %, un désarroi immense de l’Amérique. Il va alors séparer les banques de dépôt et celles d’affaires, créer un impôt fédéral sur les bénéfices, augmenter le taux d’impôt applicable aux citoyens les plus riches en le faisant passer de 25 % à 63 % puis à 79 %, et faire voter quinze réformes structurelles. Autre temps, autres solutions, penserez-vous. Et pourtant, dans un contexte où la dette des Etats-Unis dépasse désormais les 350 % du PIB, où la bulle immobilière de la Chine est inéluctable, où les banques chinoises titrisent leurs mauvaises dettes, où l’investissement militaire chinois a augmenté de 189 % en dix ans, tout est en place pour que les leçons de l’Histoire redeviennent amères.

    En France, le gouvernement vient de présenter en Conseil des ministres un projet de loi a minima de séparation des activités bancaires, qui sera à l’agenda parlementaire en février 2013. A l’occasion de sa réforme bancaire en 1936, Franklin Roosevelt déclarait sur Madison Square : «Nous avons dû lutter contre les vieux ennemis de la paix, le monopole industriel et financier, la spéculation, la banque véreuse […]. Ils sont unanimes dans leur haine contre moi. Et leur haine me réjouit.» A l’inverse, Pierre Moscovici, le ministre de l’Economie, soutenait : «Partout je privilégierai le consensus. Mon rôle n’est pas de déstabiliser le secteur dont j’ai la charge.» Privilégier le consensus bancaire sauvera-t-il seulement le compromis social et démocratique ?

    L’Alter Summit à Florence, célébrant les 10 ans du premier forum social européen (2002), n’a eu de cesse de rappeler qu’en Allemagne, le recul social imposé aux salariés a été sans précédent depuis dix ans : le premier décile ne gagne que 259 euros par mois, tandis que le second décile ne dépasse pas les 620 euros. Il ne s’agit donc pas, pour nous, d’obtempérer à l’illusoire compétitivité qui s’appuie sur la baisse du coût du travail. On relance le débat sur les 35 heures, mais faut-il rappeler que la réforme «Hartz IV» a conduit à une telle multiplication des petits boulots que la durée moyenne du travail est tombée à moins de 31 heures. Pour la première fois, les Européens sont descendus dans la rue, en France, en Italie, en Espagne, en Grèce, au Portugal, en Allemagne et au Danemark, à l’appel de la Confédération européenne des syndicats pour dénoncer l’austérité et lui opposer des solutions non délétères pour l’Etat de droit social. En France, le bilan social de fin 2012, est terrible : 5 millions d’individus inscrits au chômage, et près de 10 millions de pauvres.

    L’Union européenne n’a pas été nobélisée pour avoir créé un espace social hyperconcurrentiel, mais à l’inverse pour avoir inventé une conscience éthique commune par-delà les territorialités qui la composent. A ce sujet, le collectif Roosevelt rappelle la nécessité de créer un impôt européen sur les dividendes pour mettre fin au dumping fiscal européen, boycotter les entreprises ayant des filiales dans les paradis fiscaux, séparer les activités bancaires, mettre en place une taxe Tobin en affrontant une crise clarificatrice avec les pays européens qui refuseraient de le faire, s’inspirer du modèle de démocratie européenne pensé par Joschka Fischer, etc. La bataille intellectuelle doit enfin avoir lieu. Elle augurera l’avènement d’un nouveau destin politique pour la France. L’émergence ne peut être le monopole des seuls pays au modèle social discriminé.

    Monsieur le Premier ministre, sachez que nous vous libérons sans souci de la tyrannie de devoir nous faire plaisir en ayant signé. Peut-être faut-il vous offrir, comme tout citoyen consommateur indécis, la possibilité de vous rétracter ou à l’inverse, de signer en pleine compréhension et connaissance de cause ? Vous nous trouverez à vos côtés si la seconde hypothèse est choisie.


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  • Cruel : le Hollande vidéo gag du Front de gauche

    • Publié le :
      26/12/2012 à 18h07

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    Les vœux du président François Hollande avec un montage de ses promesses de campagne, confrontées aux premières décisions de son gouvernement.


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  • Une démocratie malade de ses caniches

    Quelle tristesse et quelle désillusion ! J’espérais, comme je l’ai dit il y a quelques jours sur le plateau de LCP à Jérôme Guedj et Pascal Durand que nous pourrions ensemble...

    Quelle tristesse et quelle désillusion ! J’espérais, comme je l’ai dit il y a quelques jours sur le plateau de LCP à Jérôme Guedj et Pascal Durand que nous pourrions ensemble empêcher l’adoption du crédit d’impôt Gallois (un cadeau de 20 milliards aux patrons sans contreparties) et de la hausse de la TVA qui doit le financer en partie. Je ne leur proposais pas de censurer le gouvernement ni de bloquer une promesse de campagne de Hollande. Mais s’ils ne partagent pas notre programme, qu’ils respectent au moins le leur, qui écartait fermement la hausse de la TVA.

    Hélas, l’Assemblée nationale a adopté crédit d’impôt et hausse de la TVA hier avec leurs voix ! Cette mesure horriblement coûteuse et totalement inefficace est un mauvais coup social et économique. Mais c’est aussi un scandale démocratique. A quoi servent des institutions dont les élus votent des textes avec lesquels ils sont en désaccord ? Autant donner directement les pleins pouvoirs au Haut conseil des Finances publiques, à la Commission européenne et autres instances qui ne sont pas issues d’un mandat populaire !

    Normalement, il n’y aurait pas dû avoir de majorité pour voter le projet Ayrault. Les députés de la gauche du PS sont officiellement hostiles à ce dispositif. Ce n’est pas moi qui le dit pour leur prêter les positions du Front de Gauche ce qui n’aurait aucun sens. Ce sont eux qui l’écrivent dans leur motion de Congrès. Ce sont les plus éminents d’entre eux, Maurel, Lienemann, Guedj, qui l’ont confirmé par des déclarations publiques après l’annonce de Ayrault et même après la confirmation de Hollande. Je n’ignore pas qu’ils ont choisi assez peu courageusement de ne pas demander l’abandon du dispositif au gouvernement mais sa modification avec notamment l’instauration de contreparties. Ils étaient même très confiants à ce sujet, plusieurs me confiant qu’il existe une majorité au PS sur cette ligne, ce que semblait confirmer les propos du député de la majorité du PS Eckert après que le gouvernement ait subitement accéléré le calendrier d’examen de ces mesures. Mais Ayrault n’a lâché ni contreparties, ni ciblage sur les seules entreprises exposées à la concurrence internationale, ni exclusion des entreprises du CAC 40 (l’amendement Cherki sèchement rejeté). Il n’a même pas renoncé à relever de près de 50% la TVA sur le logement social ou les abonnements aux transports en commun. Quelles conclusions en tirent alors ces députés ? Ils votent pour ! Oui, vous avez bien lu, ils ont voté pour ! Alors que valaient leurs critiques ? Quel était le sens de leur motion de Congrès ? Que pesaient leurs programmes de campagne ? Que signifiaient leurs amendements ? Mensonges et postures !

    De même je suis affligé par la position prise par EELV. Le crédit d’impôt est la caricature même du productivisme. Il subventionnera toute production quels qu’en soient l’utilité sociale et l’impact environnemental dans le seul espoir de vendre davantage à l’étranger et donc de polluer davantage. Il faut lire l’explication de vote de leur députée Eva Sas qui pilonne littéralement ce texte. Elle commence en disant que « tant sur la forme que sur le fond, nous ne pouvons pas vous suivre », ajoute que cette mesure « obère toutes les possibilités d’introduire de nouvelles réformes en matière économique durant ce mandat ». Je cite textuellement le compte-rendu analytique de l’Assemblée : « vous vous apprêtez à mettre en œuvre une aide indifférenciée, qui bénéficiera aux entreprises florissantes, aux groupes bancaires, à la grande distribution, aux entreprises sous leverage buy-out (LBO). Cet effet d’aubaine est d’autant plus difficile à justifier qu’il sera financé par une augmentation de la TVA, laquelle pèsera lourdement sur le budget des ménages. Absence de ciblage, absence de contreparties demandées aux entreprises : le crédit d’impôt compétitivité emploi risque ainsi de devenir la plus formidable occasion manquée du quinquennat. Nous sommes donc en désaccord profond avec le tournant qui est pris dans la politique économique de la France. » Alors que vote-t-elle et que vote son groupe1 ? Pour ! Oui, pour ! Mais pourquoi ce tête-à-queue ? Je lui redonne la parole : « Nous voterons malgré tout ce projet de loi de finances rectificative, par esprit de responsabilité, car nous pensons que, dans la situation dramatique dans laquelle la France et l’Europe se trouvent, il ne serait pas compréhensible d’ajouter une crise gouvernementale à la crise économique. » Croit-elle vraiment que son attitude soit compréhensible ? A quoi sert d’élire des députés dans ces conditions ? A quoi leur sert leur indemnité si ce n’est à examiner les textes de loi pour se prononcer sur le fond au nom de l’intérêt général et non pour soutenir les bêtises du gouvernement qui est responsable devant eux ?

    Même le PRG, qui soutient le fond du projet de loi a dénoncé dans l’Hémicycle par la voix de Roger-Gérard Schwartzenberg la méthode utilisée par le gouvernement. Je le cite là encore car il n’y va pas de main morte. « Résultat de ce recours à la méthode de l’amendement, un triple manque : absence d’avis préalable du Conseil d’État, absence d’étude d’impact et absence de véritable exposé des motifs. (…) Bonaparte assurait, je crois, qu’une constitution doit être courte et obscure. Mais il n’a rien dit de tel sur les lois de finances, même rectificatives ! (…) En outre, mercredi soir, le Gouvernement a déposé une quarantaine d’amendements, parfois très importants, dont même le rapporteur général du budget n’avait pas eu connaissance. Résultat, une suspension de séance d’une heure et demi pour pouvoir les faire examiner par la commission des finances. L’improvisation et la précipitation paraissent peu compatibles avec la qualité du travail législatif, comme avec le nécessaire respect des droits du Parlement. Certes, le Parlement n’est plus l’architecte de la législation financière, mais il ne peut en devenir le simple bricoleur, réduit à sous-amender des amendements gouvernementaux pour rafistoler un texte rédigé à la hâte, déposé à la va-vite et débattu à la sauvette. La procédure budgétaire gagnerait à ne pas devenir un concours Lépine. » De tels propos sont totalement inhabituels de la part d’une composante de la majorité parlementaire. C’est donc que les faits sont graves. Comment Schwartzenberg compte-t-il défendre les droits du Parlement ainsi piétinés ? Il conclut son propos piteusement par une supplique à celui-là même qui le brutalise : « Toutefois, il serait préférable que ce type d’exercice ne se renouvelle pas à l’avenir, en tout cas si l’on veut conserver encore quelque crédit au Parlement, c’est-à-dire aux représentants de la nation et donc au suffrage universel. »

    Représentants de la Nation ? Quels tristes représentants ! Cet étalage d’hypocrisie, de schizophrénie et de pleurnicheries est révoltant. Il est temps que le peuple choisisse des élus capables d’assumer le pouvoir qu’il leur confie !

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