• Au congrès du PCF, les socialistes prennent leurs aises

    <time datetime="2013-02-09T20:30:56.780782+01:00" itemprop="datePublished">9 février 2013 à 20:30</time>

    Emmenés par leur numéro 2, Guillaume Bachelay, une délégation PS s'est rendue vendredi soir au 36e congrès du PCF à Saint-Denis. Ils se sont même permis quelques échanges acides avec leur ex-camarade Jean-Luc Mélenchon

    Ça faisait bien longtemps qu’on n’avait pas vu des socialistes rester si longtemps en terre communiste. Fin septembre, lors de la Fête de l’Humanité il s’en était même fallu de peu pour qu’aucun ne réponde à l’invitation du secrétaire national du PCF, Pierre Laurent... Hier, ils étaient trois à se rendre à Saint-Denis au 36e congrès des communistes: le numéro 2 du parti et député de Seine-Maritime, Guillaume Bachelay; le député de Haute-Garonne et responsable des élections au PS, Christophe Borgel; et Luc Carvounas, sénateur du Val-de-Marne et chargé chez les socialistes des relations avec les autres formations politiques. «Un haut niveau de représentation» a insisté Pierre Laurent à plusieurs reprises.

    On sent le chef du PCF plus que satisfait de redevenir le centre des attentions des socialistes après plusieurs années de relative indifférence. Le PS s’intéresse de nouveau au PCF. En témoignent les critiques virulentes de ses dirigeants lorsque les communistes postent une vidéo de voeux sur Internet où ils critiquent François Hollande ou bien lorsqu’ils s’opposent au Sénat où ils disposent d’une minorité de blocage...

    Brader

    Certes, à leur arrivée vendredi soir peu avant 19 heures, ils sont allés tout droit vers une salle proche de l’entrée. Pas question de traverser les allées remplies de communistes ou de faire un tour dans la plénière où se déroulent les débats... Des huées, ça aurait forcément fait mauvais genre quand on veut montrer une image de rassemblement. Là, pas de risque. Après 20 minutes d’entretien avec une délégation composée de Pierre Laurent, Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, et Francis Parny, chargé des relations avec les autres partis, les voilà devant une nuée de micros et caméras.

    En pensant très forts aux futures alliances locales pour les municipales, Bachelay insiste a fond sur «la culture commune» que socialistes et communistes «ont dans les collectivités». «La gauche est diverse mais elle ne doit pas être divisée», poursuit le député de Seine-Maritime. Laurent acquiesce: «Nous avons une culture commune de gestion des collectivités locales. Il serait dommageable de brader cet acquis». Bachelay en remet une couche: «Il faut s’inspirer de ce qui marche au plan local pour l’appliquer au plan national».

    Mais pas question pour le PCF de se ranger à la politique gouvernementale que soutient le PS. La veille, à la tribune, Laurent avait été clair: «Nous ne parions en rien sur l'échec. Ce sont les choix gouvernementaux actuels qui nous font craindre cet échec et qui nous conduisent en permanence à mettre en avant des choix alternatifs crédibles.» Le PCF est très loin de lâcher le Front de gauche pour retourner jouer aux satellites socialistes...

    Champagne et petits fours

    Le petit groupe ressort vite du hall. Quelques pas sous la pluie pour se rendre dans une autre salle pour la réception organisée par le chef du PCF. Où sont les socialistes? Bien en face de Laurent. Bien visibles. Derrière eux prend place Pascal Durand, le numéro un d’Europe Ecologie – Les Verts. «J’essaie d'être cohérent!» plaisante-t-il lorsque Laurent le cherche du regard depuis l’estrade.

    A leur gauche, Jean-Luc Mélenchon, ex-candidat Front de gauche à la présidentielle mais aussi plus de 30 ans au PS avant de le quitter en 2008, n’a pas un regard pour ses anciens camarades. Bachelay, Borgel et Carvounas s’attardent. Prennent champagne et petits fours. Répondent aux questions des journalistes curieux de les voir si longtemps. «Entre les socialistes et les communistes, il y a une longue histoire, reprend Bachelay. Avec des divergences mais aussi une culture commune.» Dartigolles s’approche, insiste sur «la tonalité constructive de l'échange» et annonce de prochaines discussions, à l’assemblée nationale ou en groupe de travail bilatéraux pour «trouver des sujets» sur lesquels ils pourraient construire une certaine unité. Premières idées: «renforcement de la loi bancaire», «session de sites rentables»...

    «On va voir Jean-Luc?»

    «On va voir Jean-Luc?» lance d’un coup Bachelay. Avec Borgel, suivis des journalistes, les voilà près d’une table fournies en macarons auprès de leur ancien camarade. «Je les connais d’avant et de pendant et dans les luttes je les ai vus tous les deux», souligne Mélenchon. «Celui-là je l’ai vu à Sanofi», dit-il à l’adresse de Borgel, «celui-là à Petroplus», pour Bachelay. «On est ensemble dans les luttes, poursuit le député européen. Vous voyez, je fais aussi des compliments!» Réponse cinglante de Borgel: «C’est bien de le reconnaître». Mélenchon reprend: «On a un désaccord sur la façon de faire. Pour l’instant les électeurs leur ont donné raison.» Bachelay du tac au tac : «C’est bien qu’on le note tous». Puis, cherchant un satisfecit de ses anciens camarades, Mélenchon leur lance, en souriant: «Mais je n’ai pas démérité (…) je me suis pas mal débrouillé», en référence à ses 11,1% au premier tour de la présidentielle. Borgel, acide: «Oui, et à la fin on a gagné». Il faudra encore bien d’autres buffets communistes pour réconcilier Mélenchon avec les socialistes.


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  • Politiques

    Jean-Luc Mélenchon : «Je vis donc je lutte»

    <time datetime="2013-01-24T16:00:31+01:00" itemprop="datePublished">24 janvier 2013 à 16:00  </time>lien

    Jean-Luc Mélenchon et des sidérurgistes d'ArcelorMittal, le 23 janvier 2013 lors d'un meeting à Metz.

    Jean-Luc Mélenchon et des sidérurgistes d'ArcelorMittal, le 23 janvier 2013 lors d'un meeting à Metz. (Photo Jean-Christophe Verhaegen. AFP)

    Récit En meeting mercredi soir à Metz, le leader du Front de gauche et le patron des communistes Pierre Laurent ont lancé à l'unisson leur campagne contre l'austérité.

    Depuis ses 11,1% à la dernière présidentielle, Jean-Luc Mélenchon cultive l’art de la campagne permanente. Mercredi soir, à Metz (Moselle), l’ancien candidat a lancé celle du Front de gauche contre la politique d'austérité du gouvernement Ayrault. Dans un Parc des expositions où s'étaient massées plus d’un millier de personnes, le cartel Front de gauche s’est donné à voir uni et mobilisateur, dans une ambiance qui avait tous les atours du mois de mai. Depuis la manifestation de septembre contre le pacte budgétaire «Merkhollande», le Parti de gauche et le Parti communiste, les deux principales composantes du Front, avaient multiplié les initiatives autonomes. La photo de famille était réussie, de Jean-Luc Mélenchon au communiste Pierre Laurent, en passant par Clémentine Autain (Fase), Christian Piquet (Gauche unitaire) et Myriam Martin (Gauche anticapitaliste).

     

    Au son d’On lâche rien du groupe HK et les Saltimbanques, l’hymne de la campagne mélenchonienne, des sidérurgistes d’ArcelorMittal, venus  des sites de Florange et Gandrange en tenue de travail argentée, ont ouvert le meeting en offrant un casque doré à Mélenchon. Le matin-même, certains avaient tenté de s’enchaîner à Matignon. Sur scène, ils ont clamé leur colère de ne pas avoir été reçus par le chef de l’Etat mais par un conseiller sans mandat. Des salariés en lutte de Virgin Megastore et de Sanofi ont également pris la parole.

    «Nous ne renonçons à rien»

    «Ne croyez pas que ce soit une campagne dans laquelle le Front de gauche se substituerait à l’action syndicale, la campagne contre l’austérité, c’est la campagne pour les droits des peuples à vivre (...) et pas seulement survivre», a ensuite lancé Mélenchon à la tribune, avant d’affirmer ce qu’il martèle depuis des mois: «Nous sommes prêts à tout moment à relever le défi qui consisterait à diriger ce pays sur d’autres bases.» La fameuse alternative à gauche qu'il appelle de ses v«ux. Et à ceux, comme le ministre du Budget Jérôme Cahuzac lors de leur récent débat dans l'émission Mots Croisés (France 2), qui le dépeignent en homme seul, le tribun du Front de Gauche a répondu: «On n’est jamais seul quand on a compris ceci: je vis donc je lutte. Je lutte donc je suis un être libre.»

    Et Mélenchon de mettre en garde le pouvoir: «Nous n’attendrons pas 2017, il y aura la lutte tous les jours avec les syndicats et il y aura les élections. En 2014, il y aura les rendez-vous avec l’Europe.» Il y aura aussi des élections municipales, mais dans ce scrutin, le Front de gauche et en particulier les communistes devront composer avec leurs alliés locaux socialistes pour ne pas perdre de positions. Et alors que le PS se plaît à instiguer le ver de la division au sein du Front de gauche, le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, a assuré que ses différentes composantes repartent «unies» à la bataille et qu'«en ce début de l’année 2013, il y a une force, celle du FG qui vous dit "nous ne renonçons à rien, la résignation nous n’en voulons pas"».

    «On a refusé l'autoritarisme de Sarkozy»

    Le sénateur communiste et Mélenchon, à l'unissson, ont prévenu que «pour les parlementaires du FG, il n'(était) pas question de transcrire dans la loi l’accord» récemment signé entre les partenaires sociaux et le Medef. «Nous irons à ce débat avec des propositions: interdiction des licenciements boursiers, droit de veto pour le CE, taxation des CDD, un plafond maximum de 5% d’emplois précaires...», a ajouté Laurent, moins maximaliste que Mélenchon. Manière «d’agir pour donner une chance à une politique de gauche». Sans «ranger au magasin des accessoires ce que nous prônions hier», et alors que «ce gouvernement empêche le débat de se développer à gauche». Et Laurent d’enfoncer le clou: «On a refusé l’autoritarisme de Sarkozy, ce n’est pas pour avoir celui du PS», tandis que Clémentine Autain, citant Aimé Césaire, a assuré que «l’heure est venue d’abandonner toutes les vieilles routes». A commencer par celle du social-libéralisme.

    A propos du dernier rapport de la Cour des comptes, présidée par le socialiste Didier Migaud, qui préconise une baisse des indemnités chômage, le sénateur communiste a affirmé qu’une amélioration du budget de l’Unedic passe par une baisse du chômage et qu'«il n’y a pas besoin d'être expert» pour le savoir. Mélenchon martelant, lui, que «ce qui coûte trop cher dans ce pays, ce n’est pas le travail, c’est le capital». Un leitmotiv qu’on entendra forcément lors d’un prochain meeting unitaire déjà préu le 13 février à Rouen, non loin de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne. Et le refrain de campagne sera le même: «Résistance!».


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  • Tribune

    Les programmes de géographie contre l’écosocialisme ?

    Lundi 14 Janvier 2013 à 15:51 | Lu 3347 fois lien

    Francis Daspe*

    L’écosocialisme représente un des défis majeurs que nos sociétés seront amenées à releve dans les prochaines années, estime le président de la Commission éducation du Parti de Gauche, Francis Daspe. Les programmes de géographie dans l’enseignement secondaire devraient donc, selon lui, s'attacher à expliquer cette notion, au lieu de présenter la mondialisation comme une contrainte indépassable.


    Rostislav Kalousek/AP/SIPA

    Rostislav Kalousek/AP/SIPA

    L’écosocialisme représente un des défis majeurs que les politiques de transformation radicale des sociétés seront amenées à relever. Prenant acte du caractère fini des ressources de la planète, il unit la conscience de classe des producteurs en quête d’un autre système économique moins prédateur à la conscience républicaine d’un intérêt général humain.
     
    La bifurcation écosocialiste s’inscrit, pour reprendre Gramsci, dans un combat pour la reconquête de l’hégémonie culturelle. Les leviers idéologiques sont multiples : l’examen des programmes de géographie dans l’enseignement secondaire en apporte une confirmation éclairante. Trois thèmes transversaux structurent l’ensemble de ces programmes : la mondialisation, l’aménagement du territoire, le développement durable. Leur perception illustre à merveille la nécessité du combat à mener pour libérer les consciences afin d’imaginer un autre monde.
     
    La mondialisation y est présentée en creux comme une contrainte indépassable. De manière subliminale est ainsi délivré le message thatchérien du « tina », acronyme indiquant qu’il n’existerait pas d’alternative possible à l’actuelle marche du monde fondée sur le primat des postulats néo-libéraux.
     
    La politique d’aménagement du territoire n’est désormais plus perçue comme un outil de réduction des inégalités sociales et territoriales. Les actions ont désormais vocation à se focaliser sur les territoires les mieux dotés et les activités les plus prometteuses dans le cadre d’une concurrence impitoyable régissant la mondialisation. A peine mis en place, voilà que les pôles de compétitivité obtiennent droit de cité dans les programmes, sans le moindre recul. Que la géographie soit la science du présent n’empêche pas d’exprimer quelques doutes : l’immédiateté rapproche plus d’une forme de propagande que de la volonté civique de faire décrypter aux élèves l’intelligibilité du monde.
     
    L’articulation des trois piliers du développement durable révèle pareillement de profondes asymétries. Le pilier économique est priorisé au nom de la compétitivité et de parts de marché à conquérir ; le pilier social est renvoyé au champ de la charité quand il n’est pas considéré comme une contrainte (le fameux « on vit au dessus de nos moyens » en témoigne) ; le pilier environnemental apparaît au mieux comme un supplément d’âme vertueux purement rhétorique et factice quand il n’est pas brutalement méprisé (résonne encore la formule de l’ancien président de la République : « l’environnement ça commence à bien faire ! »). Des trois P, produire l’emporte nettement sur partager et préserver.

    En toile de fond émerge une vision partisane et résignée de l’action politique possible  sur le réel. A la traditionnelle alternative entre la modification des comportements individuels et la transformation du système économique dominant, l’invitation est notablement orientée. Elle va dans le sens de la culpabilisation des individus afin de mieux perpétuer l’iniquité d’un capitalisme à bout de souffle, destructeur et injuste. La philosophie intrinsèque des ces programmes convergent vers une même finalité : fournir un alibi au capitalisme. L’enjeu est de procéder à un rééquilibrage des programmes de géographie afin de garantir les termes équitables d’un véritable débat démocratique. Il s’agit de former à l’esprit critique, pas de formater les esprits à un dogme visant à la conservation d’intérêts particuliers.
     
    C’est aussi une question relevant de la laïcité qui s’impose à nous. La laïcité, loin de se limiter au champ des religions, stipule la neutralité et l’indépendance à l’égard de toutes les idéologies et philosophies. De manière certes insidieuse mais bien réelle, les programmes scolaires de géographie y dérogent notoirement.
     
    L’écosocialisme donne pleinement sens à cette formule de Jaurès : « deux forces préparent l’avenir, la force du travail et la force du savoir ». Toutes deux doivent être pleinement émancipées des dogmes et des aliénations. Dans leur configuration actuelle, les programmes de géographie conduisent subrepticement les futurs citoyens à incorporer massivement les normes du capitalisme. L’écosocialisme, seule alternative progressiste au capitalisme, doit faire sauter ce verrou. 

    *Francis DASPE, préside la Commission nationale Education du Parti de Gauche. Il est également secrétaire général de l’AGAUREPS-Prométhée (Association pour la gauche républicaine et sociale – Prométhée). 


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  • La démocratie sociale rallume la guerre des gauches

    photo PRM/SIPA

    S'il fallait une preuve que la social-démocratie est en marche, le Front de gauche vient de l'apporter. Il part en guerre contre l'accord sur le marché du travail qui a été conclu vendredi 11 janvier par le Medef , la CFDT, la CGC et la CFTC, mais pas par la CGT ni par FO.

    Il le fait avec virulence. Il dénonce "la formidable déception populaire" que risque d'engendrer la politique "sociale libérale" du gouvernement. Il promet un débat virulent au parlement lorsque l'accord sera retranscrit dans la loi.

    Deux gauches sont face à face. Deux logiques s'affrontent : d'un côté François Hollande, qui a laissé les partenaires sociaux négocier sur la flexisécurité et les a encouragés à conclure en espérant obtenir un maximum de signatures.

    Mais c'était impossible. La sécurisation des parcours professionnels était certes une revendication de la CGT, comme ne cesse de le rappeler le ministre du travail Michel Sapin, mais pas l'assouplissement des licenciements qui va avec.

    Ni la CGT ni FO n'ont admis le deal. La gauche radicale se saisit de leur refus pour en faire un casus belli politique. Là où le gouvernement salue un "accord historique", elle le considère comme une trahison, y voit la poursuite de la politique libérale de Nicolas Sarkozy, le tient pour "un traquenard" pour les salariés au moment où le chômage explose.

    Là-dessus, se greffe un autre débat qui sépare aussi les deux gauches : François Hollande revendique le primat du contrat sur la loi. Il a annoncé pendant la campagne qu'il réformerait la Constitution afin d'inscrire le principe de la négociation syndicale préalable à la loi.

    Ce n'était pas une promesse de Gascon. Il a confirmé ce mercredi soir devant les parlementaires son intention d'inscrire la démocratie sociale dans la loi fondamentale  d'ici à l'été.

    Cela heurte la gauche étatique, celle-là même qui veut profiter du débat au parlement pour amender le texte qui retranscrira l'accord, parce que dans son esprit, ce que veut le législateur, c'est-à-dire le représentant du peuple, est plus légitime que ce qu'ont négocié les partenaires sociaux.

    La gauche étatique n'est pas toute concentrée au Front de gauche. On en trouve aussi quelques éminents représentants au Parti socialiste dans son aile gauche, ce qui promet quelques débats chahutés au parlement.

    Mais c'est à ce genre de confrontations qu'on mesure les mutations en cours dans le paysage compliqué de la gauche.


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  • Le Point.fr - Publié le <time datetime="2013-01-09T10:31" itemprop="datePublished" pubdate=""> 09/01/2013 à 10:31</time> - Modifié le <time datetime="2013-01-09T10:37" itemprop="dateModified"> 09/01/2013 à 10:37  </time>
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    Le coprésident du Parti de gauche estime que le ministre du Budget peut rester au gouvernement.

    Jean-Luc Mélenchon, le 15 avril 2012.

    Jean-Luc Mélenchon, le 15 avril 2012. © Jean-Pierre Muller / AFP


     

    Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de gauche, a estimé mercredi que Jérôme Cahuzac pouvait rester ministre et qu'il ne fallait pas le juger sur son "air arrogant" et son "insolence". Jérôme Cahuzac peut-il rester au gouvernement, après l'ouverture à son sujet d'une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale, a demandé BFMTV-RMC à l'eurodéputé. "Ah, bien oui, quand même !" s'est exclamé Jean-Luc Mélenchon, même s'il n'a pas trouvé le ministre "très élégant" lors de leur débat virulent lundi sur France 2.

    "C'est la justice, dans les pays civilisés, qui tranche des conflits de cette nature, car il y va de l'honneur d'un média ou de l'honneur d'un homme", a poursuivi Jean-Luc Mélenchon. L'affaire Cahuzac a commencé avec des articles du site Médiapart assurant que le ministre avait détenu un compte non déclaré en Suisse. "Nous ne devons pas régler cette affaire en disant : je fais confiance ou pas", a-t-il insisté, demandant de "ne pas se fier aux apparences".

    "Mine de grand seigneur"

    "Ne jugez pas Jérôme Cahuzac sur son air arrogant, sa mine de grand seigneur et son insolence de social-libéral", a poursuivi l'ancien candidat Front de gauche à l'Élysée. De même, "ne jugez pas Edwy Plenel sur ses interminables querelles avec François Mitterrand, c'est un grand journaliste", a encore dit Jean-Luc Mélenchon à propos du responsable de Médiapart.

    Une enquête préliminaire pour blanchiment de fraude fiscale a été ouverte mardi par le parquet de Paris afin de vérifier si Jérôme Cahuzac avait détenu un compte en Suisse, le ministre délégué au Budget assurant accueillir "avec satisfaction" ce développement judiciaire.


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