Ce mercredi 10 avril, Jean-Luc Mélenchon a décidé de rencontrer "la France des oubliés". Avant un meeting à Martigues, il a opté pour un petit tour dans les quartiers nord de Marseille. Une visite qui se résume finalement à une courte déambulation dans la rue qui mène au local du Parti de gauche où l'attendent pêle-mêle militants et associatifs.
Il fait beau ce jour-là et la conversation ronronne gentiment dans le coquet jardin de la permanence. Soudain, une dame d'une quarantaine d'années s'approche de l'ancien candidat à la présidentielle. Elle est furieuse. Elle vient du quartier Malpassé et elle aurait aimé qu'il se déplace là-bas, dans sa cité. "Bon sang, quand est-ce que vous vous bougerez, vous les politiciens ? Vous avez peur de venir nous voir ?", lui lance-t-elle. "Vous avez peur de quoi ? De salir vos chaussures ?" Et de raconter sa détresse quotidienne, le chômage dans les zones sensibles, les petits qui grandissent "avec la haine".
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Son ton monte jusqu'à imposer le silence. Mélenchon est tétanisé. Il n'ose l'interrompre, attend que l'orage passe. "Moi, je viens et vous m'engueulez", tente-t-il enfin. Mal à l'aise. La grande gueule a trouvé son maître. L'orateur virulent, qui défouraille à tout-va sur les plateaux de télévision et sur les estrades, ne fait pas le malin lorsqu'il croise plus énervé que lui. Ce n'est pas la seule contradiction de Jean-Luc Mélenchon, personnalité complexe aux multiples facettes.
Après avoir appelé à une grande manifestation "coup de balai" prévue le 5 mai et fustigé le "gouvernement de voleurs" dirigé, selon lui, par François Hollande, il s'est dit prêt, lundi 22 avril, à devenir premier ministre, si, bien sûr, le président acceptait de changer de cap. "Je n'ai pas peur !", ajoutait-il, bravache. Toujours prompt à souffler le chaud et le froid, un coup chef de parti responsable, un autre tribun provocateur flirtant avec le populisme.
"EN COLÈRE CONTRE LA SOCIÉTÉ"
Derrière ses coups d'éclat quotidiens, qui est vraiment cet homme en colère ? Le député socialiste de l'Essonne, Jérôme Guedj, qui a passé vingt ans à ses côtés, le définit ainsi : "C'est un lambertiste, un philosophe et un méditerranéen." Né le 19 août 1951 à Tanger, d'un père télégraphiste et d'une mère institutrice, Jean-Luc Mélenchon s'est toujours vécu comme quelqu'un "à part" parce que fils de parents divorcés, pied-noir.
"Au Maroc, il y avait une petite société de colons, de petits Blancs, qui était tout à fait insensible au sort de la majorité de la population avec laquelle lui vivait, explique son bras droit au Parti de gauche, François Delapierre. Pour Jean-Luc, c'est cet égoïsme-là, terrible, qui a tout fait capoter. Il juge que si on les avait traité autrement, tout le monde aurait pu vivre ensemble et que la République se serait agrandie de l'autre côté de la Méditerranée".
Le jeune Mélenchon quitte le Maroc en 1962 pour être "déporté dans le pays de Caux", selon ses propres termes : "C'était l'hiver le plus froid depuis longtemps, on vivait dans un grenier, on nous appelait les "bicots"", confiait-il il y a une quinzaine d'années. Depuis, il ne cesse de se dire "en souffrance".
Rien ne semble l'avoir apaisé : ni la philosophie, qu'il a étudiée, ni les livres qu'il lit en abondance, ni la paternité, ni la politique dans laquelle il s'est engagé à 17 ans. "C'est quelqu'un qui est en colère contre la société, sa morale, ses normes, sa violence, son hypocrisie, poursuit François Delapierre. C'est quelqu'un qui en descendant de chez lui voit un homme qui dort dans la rue et trouve ça insupportable. Le soir, il se fait poudrer pour être sur le plateau de télévision avec des gens qui font des plaisanteries au "Grand journal". C'est quelqu'un qui ressent comme une brutalité la discordance de ces mondes."
Il est passé du trotskisme au Parti socialiste, du Parti socialiste à la gauche radicale, avec toujours cette même révolte si perceptible dans son regard gris fer et sa verve tonitruante. Longtemps, il a pensé que son mauvais caractère lui avait causé du tort. "ça m'a fait perdre dix ans dans ma vie politique", confiait-il du temps du PS à ses amis d'alors.
Aujourd'hui, à 61 ans, il semble assumer la rage qu'il laisse déborder chaque jour, de meetings en studios, jusqu'à en faire sa marque de fabrique. Hargne contre les riches et les bourgeois, qu'il fustige tout au long de ses interventions publiques. "Vous allez payer, messieurs-dames les riches. (...) Votre argent pue, vos méthodes sont dégoûtantes", lance-t-il ainsi pendant la campagne présidentielle. Et peu importe qu'il soit lui-même propriétaire d'un appartement à Paris et d'une maison dans le Loiret et qu'il déclare 590 000 euros de patrimoine.
Hargne contre les "belles personnes parfumées", "l'oligarchie", les "sachants", les "satisfaits", les "énarques" comme François Hollande. Etrange encore de la part de celui qui fut conseiller municipal, conseiller général, sénateur pendant plus de vingt ans, député européen et ministre docile de Lionel Jospin.
Hargne enfin contre les journalistes, qui sont, selon lui, les porte-parole de la pensée dominante. "Je hais votre corporation", a-t-il récemment asséné à une journaliste du Point. Une détestation ancrée de longue date. Et encore une fois, pleine de contradictions.
Il parcourt les plateaux de télévision qui s'arrachent ce bon client, tout en critiquant la "meute que l'odeur du sang affole". Jeudi 25 avril, l'émission "Des paroles et des actes", sur France 2, a enregistré, grâce à sa prestation, son record d'audience de l'année. Jean-Luc Mélenchon a d'ailleurs son rond de serviette dans toutes les grandes émissions, ce qui ne l'empêche pas de se plaindre du traitement qui lui est fait "dans la presse parisienne" où, selon lui, "quotidiennement, sans relâche, continue le carrousel des diffamations, des insinuations, des photos effrayantes et le folklore habituel de ma diabolisation", comme il l'écrit sur son blog.
<figure class="illustration_haut"> </figure>"Il est victime de beaucoup d'attaques personnelles qui visent à le délégitimer", abonde Martine Billard, coprésidente, à ses côtés, du Parti de gauche. Avec Le Monde, qu'il appelle "journal de révérence" et dont il attaque régulièrement les journalistes (voir encadré ci-dessous), il refuse toute demande d'interview, préférant se réserver pour les émissions de grande écoute, fussent-elles de divertissement.
Lui qui s'offusque que ceux qui l'interrogent ne s'intéressent pas au fond, confie qu'"On n'est pas couché", l'émission de Laurent Ruquier sur France 2, est son "émission préférée" : "Ce n'est pas politique, c'est du divertissement. Ils n'ont pas de comptes à régler."
A l'image d'une starlette lambda, il se félicite des audiences qu'il a faites samedi 20 avril sur le plateau de l'animateur vedette. Comme il a adoré se rendre, le 16 janvier, à la soirée chic et branchée du magazine GQ qui le désignait "homme politique de l'année 2012". Le héraut de la lutte contre la finance n'a d'ailleurs pas hésité à s'y faire prendre en photo, sur fond publicitaire de GQ et Lacoste, au côté de l'homme d'affaires Yannick Bolloré et de Xavier Romatet, PDG de Condé Nast France, qui publie le mensuel masculin.
Celui qui a tenu la plume dans Les Dépêches du Jura, à la fin des années 1970, dénonce sans relâche les "médiacrates" – comprendre les éditorialistes – tout en défendant les petites mains du journalisme. C'est pourtant à ces dernières qu'il s'attaque le plus souvent : les rubricards des quotidiens qui le suivent jour après jour et auxquels il peut refuser d'adresser la parole, les photographes qu'il houspille sans ménagement. Rien ne semble lui convenir, ni ce qui est écrit sur lui, ni les clichés qui le représentent. Dimanche 21 avril, avant d'être interviewé par Le Monde, TV5 et RFI, il lance à la maquilleuse qui s'apprête à s'occuper de lui : "Vous faites ce que vous voulez, mais je ne veux pas avoir l'air gros, hier, j'avais l'air gros."
"IL GARDE UNE ANALYSE COHÉRENTE"
Ses colères sont de plus en plus fréquentes, comme si, désormais, elles faisaient partie de son personnage. Certaines sont restées célèbres. Il y a bien sûr la "petite cervelle" lancée à un étudiant en journalisme en 2010. Une vidéo qui fera le tour du Net et sera vue près de 80 000 fois. Nouvel épisode un soir de mars 2012, pendant la campagne présidentielle. Mélenchon est dans le bus des journalistes. Il s'en prend à un photographe de Libération en lui reprochant de n'avoir pas été "correct" auparavant dans la journée. La discussion se tend et le candidat la clôt d'un cinglant "Allez dégage !". Puis il fait arrêter le bus et rejoint sa voiture.
Rien ne semble l'arrêter, ni l'insulte ni la diffamation. En mai 2012, alors en campagne pour les législatives à Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), il s'en prend à un journaliste de L'Express sur un marché de Méricourt. "Qu'est-ce que vous faites encore là, sale petit espion ? Ça fait trois jours que vous m'espionnez, rentrez à Paris écrire vos saloperies dans votre journal fasciste. Fichez-moi le camp, dégagez !", s'emporte-t-il, selon les propos rapportés par l'hebdomadaire. Christophe Barbier, directeur de la rédaction, avait alors dénoncé "les injures et les intimidations de Jean-Luc Mélenchon prompt à dénoncer des dérives fascisantes dont il est devenu lui-même coutumier".
<figure class="illustration_haut"> </figure>"Certaines colères sont calculées, d'autres réelles, juge l'ancienne ministre Marie-Noëlle Lienemann, qui a été proche de lui pendant des années au Parti socialiste. Même s'il peut être soupe au lait, il garde une analyse cohérente." "C'est à la fois sincère et stratégique, complète Arnauld Champremier-Trigano, son directeur de campagne pendant la présidentielle. Il pense vraiment que les médias sont dans la défense d'un système global. En même temps, il attire l'attention par des prises de parole fortes. C'est une stratégie de communication qui marche bien. La preuve, il n'a jamais eu autant de tribunes pour exprimer ses idées."
"Les gens de médias (...) n'imaginent même pas qu'on puisse les manipuler à leur tour et se servir de leurs plus bas réflexes pour faire avancer nos machines de guerre contre le système !", jubilait récemment Mélenchon sur son blog. "C'est un jeu pour montrer qu'il n'est pas dans l'establishment", conclut Marie-Noëlle Lienemann.
Il n'a pas trop à se forcer : pousser des gueulantes est dans sa nature. Même ses proches n'échappent pas à ses montées de colère. "Il a le sang chaud, il peut partir très vite, témoigne Clémentine Autain, du Front de gauche. Quand il y a un truc de travers, il vous envoie un sale texto, parle tout de suite de rupture. Il est très affecté par la violence des autres à son endroit sans pour autant mesurer celle dont il est parfois capable." "Il a un tempérament méridional, le défend Arnauld Champremier-Trigano. Il parle haut, fort, avec des expressions à la Audiard. Il gueule un bon coup et revient derrière en te prenant dans ses bras : "Ne m'en veux pas"."
Enfin, parfois, il n'a pas tant d'attentions. Car son credo, c'est un peu : "Tous ceux qui ne sont pas avec moi sont contre moi." Jérôme Guedj en a fait l'amère expérience. Mélenchon fut son mentor en politique. Les deux hommes partageaient une vision commune du socialisme et une solide amitié. En 2008, lorsque le sénateur de l'Essonne décide de claquer la porte du PS pour se lancer dans l'aventure du Front de gauche, son poulain refuse de le suivre et choisit de rester au PS.
"Que tu viennes ou que tu ne viennes pas, on restera potes", lui promet alors Mélenchon. Promesse non tenue. Mélenchon a refusé de serrer la main de son ancien protégé lorsqu'il l'a recroisé par hasard, dans la rue. "Plus tard, on s'est retrouvés tous les deux autour du cercueil d'un camarade, à chanter L'Internationale sans se dire un mot. On était à deux mètres l'un de l'autre, comme deux cons", se souvient Jérôme Guedj.
"ÉRUCTER DANS SON BLOG"
Jean-Luc Mélenchon est un susceptible. Il supporte peu la critique. Rien ne le met plus en rage que de se voir comparé à Marine Le Pen, avec laquelle il partage pourtant un langage commun tout en proposant des solutions radicalement différentes. Il a également mal vécu les accusations d'antisémitisme après avoir dit de Pierre Moscovici, ministre de l'économie et des finances, qu'il était "quelqu'un qui ne pense plus en français, qui pense dans la langue de la finance internationale". "D'autant plus que c'était répercuté par Harlem Désir, qui était son compagnon au PS, souligne René Revol du Parti de gauche. Qu'une accusation aussi vile vienne de quelqu'un dont il a été aussi proche l'a profondément touché."
Le député européen n'apprécie pas ceux qui appuient là où ça fait mal. Comme José Bové qui a dénoncé début avril sa "présence épisodique" sur les bancs de Strasbourg. "Mesquine jalousie", a répondu Mélenchon dans un communiqué en compilant une série de chiffres censés prouver son assiduité. Selon le site VoteWatch.eu, qui recense des données fiables sur l'activité des députés européens, l'ancien candidat à la présidentielle, avec un taux de présence de 67,50 %, se classe pourtant à la 736e place sur 754 aux sessions plénières du Parlement européen à Strasbourg.
Dans son blog, l'élu ne cache d'ailleurs pas sa détestation de l'institution pour laquelle il a sollicité le suffrage des Français. Le 17 avril, il faisait à nouveau part de son ras-le-bol : "Quelques heures passées dans l'hémicycle du Parlement européen sont totalement démoralisantes. Non seulement c'est une addition de pleurnicheries sans conséquences face au désastre qui s'avance, mais l'adjonction d'une épaisse couche de voeux pieux achève d'écœurer", écrit-il. Il préférera d'ailleurs rencontrer le président bolivien Evo Morales, le 13 mars à Paris, plutôt que de participer au vote sur le projet de budget européen, pour la première fois en baisse.
<figure class="illustration_haut"> </figure>"On ne peut pas être dans le cri et la fureur, annonçant qu'il faut un coup de balai, en se prétendant au-dessus de la mêlée et ne pas assumer ce pour quoi on a été élu", s'agace José Bové. Même s'ils ont partagé des combats dans le passé, les deux hommes n'en communiquent pas mieux pour autant. Lors de la dernière session parlementaire à Strasbourg, la semaine du 15 avril, l'ancien leader de la Confédération paysanne a regretté le silence de son collègue. "Ni bonjour, ni oui, ni merde, rien. Sa seule logique, c'est d'éructer dans son blog."
Marie-Noëlle Lienemann connaît bien les "bouderies" de son ancien complice de la Gauche socialiste. Ces derniers mois, les relations sont plutôt fraîches. "Il y a des moments où il vaut mieux qu'on ne s'appelle pas, raconte la sénatrice PS. On se connaît assez pour savoir quand les passerelles sont difficiles à mettre en place."
DÉBAT SUR LA FORME
La radicalisation de Jean-luc Mélenchon l'éloigne chaque jour un peu plus du PS, y compris de son aile gauche. "Il n'est pas en phase avec la majorité du peuple de gauche qui est en colère mais qui essaie de dépasser cette colère", assure Marie-Noëlle Lienemann. "C'est fait de manière trop sectaire, ajoute Julien Dray. La manif du 5 mai apparaît comme une manif contre le PS. Il ne veut pas faire l'unité, mais faire disparaître une organisation pour la remplacer par une autre."
La stratégie du "parler cru et dru" ne fait pas non plus l'unanimité au sein du Front de gauche, et en particulier chez les communistes. L'expression "coup de balai" est restée dans la gorge de Pierre Laurent, leur premier secrétaire. D'autant plus que ce dernier a appris l'existence de la manifestation du 5 mai en même temps que les auditeurs de France Info.
"Si on est d'accord sur le fond et sur la critique du gouvernement, il y a débat sur la forme, admet Clémentine Autain. Je ne suis pas convaincue par les formules type "coup de balai"." Cette colère, qu'il ne cesse de déverser, pourrait-elle cacher une profonde inquiétude ? "Les amis, j'ai 61 ans et la révolution, c'est tout de suite", glissait-il à des journalistes il y a quelques mois.
Depuis 2005, date du référendum sur le traité européen où il prôna le "non" avec succès, les victoires ont été rares. Lors de la présidentielle où "il s'est vu au second tour", rapporte Clémentine Autain, il a finalement fini derrière Marine Le Pen, avec 11 % des suffrages. Un score inespéré en début de campagne, mais qui sera vécu comme un échec au vu des exigences qu'il s'était fixées. Un mois plus tard, aux législatives, il arrive encore une fois derrière la leader d'extrême droite à Hénin-Beaumont, avec un score qui ne lui permet pas de se maintenir au second tour.
Aujourd'hui, il mise sur les européennes de 2014 pour s'installer au cœur du jeu politique. "C'est une élection où le PS peut s'effondrer. Il peut y avoir une percée très significative du Front de gauche qui le placerait devant les socialistes, estime Martine Billard, la co-présidente du Front de gauche. Cela changerait beaucoup la situation et obligerait le président à s'interroger sur sa politique et ses alliances."
Si ça ne marche pas, il attendra la prochaine présidentielle. Il a trois livres en préparation : le premier s'intitule Comment faire ?, prévu chez Flammarion à l'occasion de la prochaine Fête de L'Huma (en septembre), le second sera consacré aux révolutions citoyennes dans l'histoire, chez Plon, le troisième est un recueil de ses discours chez Bruno Leprince.
"Il est malheureusement dans une logique à la Bayrou, l'homme de la présidentielle", constate le député socialiste Jérôme Guedj. Pour continuer d'ici là à exister, Jean-Luc Mélenchon arpente plus que jamais les émissions de télévision. Son nouveau positionnement : la victimisation. "Vous croyez que je ne sais pas comment ça va finir ? Ils vont me tirer dessus", lâche-t-il au Point, mi-avril, dans un excès paranoïaque. A propos de la manifestation du 5, il crie sur tous les toits qu'il a prévu de venir avec un pyjama et une brosse à dents. Il assure qu'il va finir en "garde à vue". ça lui ferait tellement plaisir.
Le HuffPost/AFP | Publication: 11/05/2013 12h45 CEST | Mis à jour: 11/05/2013 15h59 CEST
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