• Politiques

    «Floués», les électeurs de Mélenchon manifestent contre l'austérité socialiste

    <time datetime="2012-09-30T17:19:59+02:00" itemprop="datePublished">30 septembre 2012 à 17:19 </time>lien <time datetime="2012-09-30T17:19:59+02:00" itemprop="datePublished"></time>

    Des milliers de manifestants ont défilé à Paris dimanche 30 septembre contre le traité européen et les politiques d'austérité européennes.

    Des milliers de manifestants ont défilé à Paris dimanche 30 septembre contre le traité européen et les politiques d'austérité européennes. (Photo Christian Hartmann. Reuters)

    Reportage A l'appel du Front de Gauche, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont défilé à Paris contre l'austérité budgétaire, souvent déçues par les premiers mois des socialistes au pouvoir.

    Par SYLVAIN MOUILLARD

    Jordi est venu réclamer son «dû» à François Hollande. Comme plusieurs dizaines de milliers de personnes, le jeune homme de 26 ans a répondu à l’appel du Front de gauche, ce dimanche à Paris. Dans le viseur des organisateurs, le traité budgétaire européen (TSCG, pour Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance) et les politiques d’austérité menées sur le continent.

    Venu de Nantes pour la journée, Jordi n’hésite pas à se dire «floué» par François Hollande, pour qui il avait voté le 6 mai dernier, après avoir choisi le bulletin Mélenchon au premier tour. «Hollande s'était engagé à renégocier le traité Merkozy [contraction de Merkel et Sarkozy, ndlr], mais pas une virgule n’a été changée», affirme-t-il. Le texte, qui sera présenté au Parlement mardi, risque «d’ancrer l’austérité dans tous les pays européens», selon le jeune technicien informatique.

    Sa collègue Sophie, 46 ans, regrette que «le gouvernement s’obstine dans la voie de l’austérité, alors qu’on sait bien que ça freine la croissance». Même sentiment chez Jean-Claude, 70 ans, retraité de l’agroalimentaire, bardé d'autocollants Attac : «Ce traité va provoquer la paupérisation des citoyens, annonce-t-il. Il représente aussi une grave atteinte à la démocratie, car il signifie l’abandon de notre souveraineté nationale dans un domaine aussi crucial que le budget. C’est un exemple de plus d’une Union européenne qui se construit sans les peuples.»

    «La France va finir par ressembler à l’Espagne ou la Grèce»

    Sur une place de la Nation ensoleillée, les mêmes discours reviennent sans cesse. Les manifestants, très souvent militants politiques, syndicaux, ou associatifs, ne goûtent guère les premiers mois de François Hollande au pouvoir. Au-delà de la question du Traité budgétaire européen, ils fustigent une politique pas assez ambitieuse à leurs yeux. La plupart avait voté pour le Front de Gauche et Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle. C’est «sans états d'âme» que Christine, 58 ans, avait ensuite rallié Hollande, en espérant que sa voix - associée à celles de quelque quatre millions de personnes - infléchirait la politique du pouvoir socialiste.

    Cinq mois plus tard, l’enseignante dans un lycée de Saint-Denis (93), se dit «déçue». «Bien sûr, concède-t-elle, Hollande ne peut pas tout faire en quelques mois. Mais les signes qu’il envoie sur le long terme ne sont pas probants. Avec l’instauration de la règle d’or, des budgets d’austérité vont être votés année après année. C’est inquiétant pour l’avenir, la France va finir par ressembler à l’Espagne ou la Grèce.» Son mari Christian, 61 ans, juge qu’une telle manifestation est une «piqûre de rappel pour Hollande». «On montre que la gauche ne lui donnera pas de chèque en blanc», lance-t-il. Jean-Claude, le retraité de l’agroalimentaire, est plus sévère : «Mitterrand avait mis deux ans à passer de la mise en oeuvre de ses promesses de campagne à la rigueur de Delors. Cela n’a pris que quelques mois à Hollande. On semble déjà être passé à un Sarkozy bis !»

    Le sentiment est partagé par Christine, enseignante en lettres classiques dans un lycée d’Antony (92). «Hollande utilise tout le temps l’argument de la crise, alors que c’est précisément ce qu’il reprochait à l’UMP auparavant», lance-t-elle. Christine regrette aussi que certaines mesures n’aient pas été mises plus rapidement en place, comme le droit de vote des étrangers aux élections locales. «Hollande avait promis qu’il gouvernerait autrement, mais j’ai l’impression qu’il se contente d’aménager les choses à la marge, regrette-t-elle. A vrai dire, quand il est arrivé au pouvoir, je m’attendais à quelque chose de mou, mais pas d’aussi mou !»


    votre commentaire
  • Traité européen : Mélenchon met les "nonistes" dans la rue

    Créé le 28-09-2012 à 15h55 - Mis à jour le 29-09-2012 à 21h58
    lien

    Une manifestation est prévue ce dimanche à Paris. Le Front de gauche espère réunir des dizaines de milliers de personnes.

     

    Jean-Luc Mélenchon a appelé dimanche à une grande manifestation contre le TSCG. (FRED DUFOUR / AFP)

    Jean-Luc Mélenchon a appelé dimanche à une grande manifestation contre le TSCG. (FRED DUFOUR / AFP)
    Sur le même sujet

    Battre le pavé tant qu'il est encore chaud. Il n'aura pas fallu attendre longtemps pour voir à nouveau Jean-Luc Mélenchon dans la rue. Six mois après son grand rassemblement à la Bastille lors de la campagne présidentielle, le Front de gauche réunit ses partisans à Paris dimanche 30 septembre pour une marche contre le traité européen de stabilité (TSCG). Cette fois-ci, le trajet emmènera les "nonistes" de Nation à la place d'Italie.

    Alors que le Parlement se prépare à ratifier le texte, la gauche radicale a fait de ce combat son cheval de bataille de la rentrée politique. Il s'agit pour Mélenchon d'ériger une force alternative à gauche du PS. Le TSCG est la première pierre de l'édifice. Le Front de gauche se targue d'avoir organisé une manifestation unitaire dans laquelle se retrouvent le NPA (relire le tchat avec Olivier Besancenot), Attac, la Cimade, FSU, Solidaires, des secteurs de Branche de la CGT, ainsi que plusieurs organisations citoyennes d'économistes, d'écologistes ou de féministes…

    Des méthodes de campagne

    Le timing n'était pourtant pas évident. "Le TSCG, c'est la bataille la plus difficile à mener, on n'avait qu'un mois pour mobiliser, et ça coûte beaucoup d'argent…" explique Mélenchon. Réunir des milliers de personnes pour protester contre un texte que peu de gens ont lu, et qui ne sera pas soumis au référendum est une gageure. Les problèmes de chômage et de pouvoir d'achat sont bien plus au coeur des préoccupations des Français que le traité. D'ailleurs, quel que soit le succès de la mobilisation, le PS est bien décidé à ratifier le texte. Mais Eric Coquerel, le conseiller de Jean-Luc Mélenchon, reste confiant : "Quand on s'engage dans un combat, ce n'est jamais avec l'intention de le perdre." Le but pour le parti est de "délégitimer les socialistes". Nous voulons montrer que la majorité des gens à gauche et en France sont opposés à ce traité, et que s'ils avaient l'occasion de voter, ils le diraient", ajoute Coquerel.

    Pour Jean-Luc Mélenchon, l'objectif est triple : "Il faut redonner confiance à nos militants, éprouver notre capacité intacte à la mobilisation, et reformer nos rangs." Pour ressouder les liens, rien de tel que les méthodes de campagne qui avait fait la force du candidat. Au premier rang desquelles, le rassemblement populaire. "Ca sera un succès si on est plusieurs dizaines de milliers", explique l'eurodéputé. "Ca prend peu à peu, on voit département par département, les copains qui réservent un car, puis un deuxième, etc." Alors qu'ils affichaient une prudence de mise sur l'affluence, les responsables du Front de gauche laissent de plus en plus filtrer leur satisfaction à l'approche du jour J. "Ca sera une grosse manifestation, l'unité de mesure sera la dizaine de millier", confie Eric Coquerel. Si les grands syndicats se sont abstenus, la présence de la CGT Ile-de-France est une garantie de mobilisation.

    Pédagogie

    En revanche, Jean-Luc Mélenchon, adepte des adresses aux foules, devra se retenir cette fois-ci. Il n'y aura pas de tribune à l'arrivée place d'Italie, manifestation "unitaire" oblige : les différents participants n'apprécieraient pas que l'un d'entre eux s'arroge seul le succès de la mobilisation. Pourtant, pour le Front de gauche, c'est dans le travail de pédagogie que réside la clé de sa bataille contre le TSCG. "Cette manifestation est un moment très important", plaide Mélenchon. "Il faut expliquer aux gens que les fameux 3% inscrits dans le TSCG, ce n'est pas seulement pour le déficit de l'Etat, c'est aussi pour ceux des collectivités locales qui vont avoir des budgets d'austérité. Ils vont voir les effets de la rigueur dans leur quotidien. Cette politique va saigner le pays à blanc."

    En préparation de dimanche, l'ancien candidat à la présidentielle a repris les routes de France pour marteler son message contre les mesures "austéritaires". Jeudi à Toulouse, au chevet des 600 emplois menacés chez Sanofi, Mélenchon en profitait pour glisser son message personnel sur le traité : "les socialistes ont sous les yeux les échecs de leurs solutions. C'est la Grèce, c'est le Portugal, c'est l'Espagne... Les gens sont dans la rue." En attendant, le Front de gauche chauffe la place.


    votre commentaire
  • Politique  |  26/09/2012 - 18:59lien

    lenchon: Hollande "a une vision fataliste"

    Jean-Luc Mélenchon a jugé mercredi que François Hollande avait "une vision très comptable et fataliste de l'action économique", en faisant part de son scepticisme sur la capacité du gouvernement à inverser la courbe du chômage en un an.

    "Je pense que d'une manière générale, il a une vision très comptable et fataliste de l'action économique", a déclaré lors de "Questions d'Info" LCP/France Info/Le Monde/AFP le leader du Front de gauche, qui était interrogé sur l'engagement du chef de l'Etat d'inverser la courbe du chômage en un an. "C'est un rapport très lointain avec la réalité (...) Mais personne n'y croit. Comment vous pouvez retourner la courbe du chômage en contractant l'activité ? Comment vous faites ?", a poursuivi le responsable du Front de gauche.


    votre commentaire
  • Europe : le Front de gauche dénonce l'absence de débat

    Mots clés : , , ,

    Par Sophie de Ravinel Mis à jour <time class="updated" datetime="18-09-2012T20:22:00+02:00;">le 18/09/2012 à 20:22</time> | publié <time datetime="18-09-2012T20:09:00+02:00;" pubdate="">le 18/09/2012 à 20:09</time> Réactions (2)
    Jean-Luc Mélenchon dénonce sans aucune illusion l'attitude du chef de l'État. Ici samedi, à la «Fête de l'Humanité» à La Courneuve.
    Jean-Luc Mélenchon dénonce sans aucune illusion l'attitude du chef de l'État. Ici samedi, à la «Fête de l'Humanité» à La Courneuve. Crédits photo : FRED DUFOUR/AFP
    Recommander

    À la Journée parlementaire du Front de gauche, on prépare la mobilisation pour la manifestation nationale contre le traité européen.

    «Hollande? Je n'ai jamais eu aucune illusion à son égard… Il a le code génétique eurolâtre. Et quand il a dit qu'il allait renégocier le traité Merkozy, lui-même n'y croyait pas! Il faut un certain toupet pour se moquer du monde comme ça…» En marge de la Journée parlementaire du Front de gauche, organisée cette année au MAC/Val, le musée de Vitry-sur-Seine, dans le Val-de-Marne, Jean-Luc Mélenchon dénonce sans aucune illusion l'attitude du chef de l'État.

    Sur la scène de la salle de projection du Musée d'art contemporain, devant les députés, sénateurs et députés européens du Front de gauche réunis, soit quelque 45 parlementaires, le député européen Patrick Le Hyaric tonne contre le traité sur la stabilité, la convergence et la gouvernance (TSCG), aussi appelé «pacte budgétaire européen» et, pour lui, simple «mise en œuvre de ce qui s'est passé en Grèce…». L'austérité assurée. «Si nous arrivons à l'expliquer, nos camarades socialistes vont passer un mauvais quart d'heure!» intervient la sénatrice de Meurthe-et-Moselle Évelyne Didier.

    Parer aux attaques

    Comme l'indique sa collègue séna­trice des Hauts-de-Seine, Brigitte Gonthier-Maurin, leur souci, c'est de parer aux attaques des socialistes qui les traitent «d'imbéciles et d'antieuropéens» et de dénoncer «l'abandon de la souveraineté populaire» qu'implique ce traité, tout en évitant «les replis nationalistes» de Nicolas Dupont-Aignan ou de Marine Le Pen. Sur ce point, Pierre Laurent s'est dit plutôt rassuré par le sondage Ifop publié lundi dans nos pages, indiquant que 64 % des Français interrogés voteraient non aujourd'hui au traité de Maastricht, mais que 65 % d'entre eux ne souhaitent pas l'abandon de la monnaie unique.

    «Maastricht a institué deux choses, indique le secrétaire national du PCF, qui fait mercredi son entrée au Sénat à la place de Nicole Borvo: une monnaie unique conçue comme point d'appui aux marchés financiers et l'institutionnalisation des politiques de mise en concurrence systématique.» Résultat, selon lui, «un affaiblissement de la capacité productive de l'Europe et une financiarisation de la zone euro en crise aujourd'hui…» Et c'est cette Europe-là que dénoncent Pierre Laurent et ses pairs du Front de gauche, soucieux de construire «une Europe sociale» qui refuserait d'être «soumise au marché transatlantique».

    C'est tout l'objet de leur manifestation nationale du 30 septembre contre le traité européen. Président du groupe communiste à l'Assemblée, le député André Chassaigne souligne que «du succès de cette manifestation dépendra (leur) poids dans les prochains débats». Mais le sénateur du Nord Éric Bocquet pointe une difficulté réelle pour la mobilisation. «Le débat prend s'il y a deux camps qui s'opposent et qui s'expriment, comme en 2005. Or là, au PS, c'est le silence radio. Ils sentent le danger…» Un silence que Pierre Laurent juge «scandaleux».

    LIRE AUSSI:

    » Europe: le cavalier seul des ministres Verts


    votre commentaire
  • Le Front de gauche joue l’unité

     

    Par Rémi Duchemin, avec agences

    Publié le 15 septembre 2012 à 22h05 Mis à jour le 15 septembre 2012 à 22h05 
    lien

     
    Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon ont profité de la Fête de l'Humanité pour se montrer plus unis que jamais.

    Pierre Laurent et Jean-Luc Mélenchon ont profité de la Fête de l'Humanité pour se montrer plus unis que jamais. © MAXPPP

    A la Fête de l’Humanité, les ténors du mouvement ont voulu se montrer comme une équipe soudée.

    Les leaders du Front de gauche avaient un message à faire passer samedi, au deuxième jour de la Fête de l’Humanité. Alors ils l’ont martelé. "On est unis comme les doigts de la main et on va continuer à travailler ensemble", a affirmé Pierre Laurent. "Nous ne sommes pas en compétition", a abondé Jean-Luc Mélenchon. Le mouvement, qu’on avait dit déchiré après la présidentielle, reste uni, fallait-il bien sûr comprendre.

    Sourires et accolades

    Le secrétaire national du PCF et l’ex-candidat à l’élection présidentielle sont d’ailleurs arrivés ensembles, souriants, à une réunion publique au stand de Front de gauche. Les deux leaders se sont ensuite donnés l’accolade puis, à longueur de discours, les deux hommes ont assuré qu’il formait, selon les mots de Pierre Laurent, "une équipe soudée".

      

    Et le secrétaire national du PCF de "faire la remarque aux journalistes" qui lui "tiennent la jambe" au sujet du leadership du Front de gauche : "Je vais leur faire une confidence, ce problème m'intéresse autant que les problèmes de phlébite de la Reine d'Angleterre". Puis : "Ca défrise les modèles, on a du mal à s'arracher à une vision nombriliste et patriarcale de la politique ?" a-t-il raillé.

    Mélenchon : "je suis un artiste"

    Plus tard, face aux journalismes, Jean-Luc Mélenchon s’est confié avec un brin de lyrisme sur sa place au sein du mouvement. "Ma place, c'est ce que je fais", a-t-il expliqué. "Je suis un artiste, j'ai besoin de créer librement". Quant à l’émergence d’autres personnalités ? "Ça va se faire tout seul. On ne fait pas éclore des roses en tirant sur les pétales", a-t-il imagé.

    Quelques minutes plus tard, Jean-Luc Mélenchon quittait les lieux entouré d'une fanfare. Le titre que les musiciens interprétaient : "Les copains d'abord".


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique