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Retour sur la chronologie de la montée des tensions entre les Etats-Unis et le Yémen, ce pays de la péninsule arabique soupçonné d'être une base arrière d'Al-Qaida.
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Jeudi 8 août : frappe de drone
Six islamistes présumés ont été tués dans une frappe de drone alors qu'ils circulaient en voiture dans la province de Marib, une zone essentiellement désertique servant de refuge aux rebelles. La veille, sept autres personnes, également soupçonnées de faire partie de groupes islamistes armés, avaient subi le même sort dans la province de Chabwa.
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Mercredi 7 août : le Yémen affirme avoir déjoué un attentat
Les forces de sécurité yéménites évoquent un projet d'attaque d'Al-Qaida qui visait à s'emparer de deux villes du Sud, Moukalla et Bawazir. Il visait aussi des installations pétrolières proches de Moukalla et des experts étrangers y travaillant, ainsi qu'un gazoduc traversant la province de Chabwa, dans le Sud, "afin d'interrompre les exportations de gaz liquéfié". Le plan aurait été déjoué le 3 août, deux jours avant le passage à l'action.
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Mardi 6 août : des Américains évacués
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Washington appelle les ressortissants américains à quitter immédiatement le Yémen. Evoquant un niveau de risque "extrêmement élevé", les Etats-Unis évacuent 75 membres de leur personnel non essentiel à bord d'un avion militaire.
Selon des médias américains, Washington a en effet intercepté des messages entre le numéro un d'Al-Qaida, Ayman Al-Zawahiri, et le chef d'Al-Qaida dans la péninsule arabique (AQPA) – considérée par Washington comme la branche la plus active du réseau extrêmiste – Nasser Al-Whaychi. Le premier aurait ordonné au second, basé au Yémen, de perpétrer un attentat dès le dimanche 4 août.
Dans la foulée, Londres évacue tout le personnel de son ambassade à Sanaa, et place sa marine marchande en état d'alerte maximale. Les Pays-Bas et la Belgique conseillent également à leurs ressortissants de quitter le Yémen "au plus vite", et Rome met en garde face au "risque particulièrement élevé" d'enlèvements d'Italiens.
Sanaa a regretté ces évacuations, estimant qu'elles nuisaient à sa collaboration avec ses alliés internationaux contre AQPA. Selon l'ambassade yéménite à Washington, les autorités de Sanaa avaient pris "toutes les précautions nécessaires pour assurer la sécurité des missions étrangères", et l'évacuation des personnels diplomatiques "sert les intérêts des extrémistes".
Lire l'entretien : "Menace terroriste : 'Les Etats-Unis ne veulent plus prendre aucun risque'"
En parallèle, quatre personnes soupçonnées d'être membres d'Al-Qaida sont tuées dans une attaque de drone.
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Dimanche 4 août : fermeture d'ambassades en série
Washington ferme plus d'une vingtaine de ses représentations diplomatiques : Abou Dhabi, Amman, Le Caire, Riyad, Dhahran, Jeddah, Doha, Dubaï, Koweït, Manama, Mascate, Sanaa, Tripoli, Antananarivo, Bujumbura, Djibouti, Khartoum, Kigali et Port-Louis – jusqu'à samedi –, et Dacca, Alger, Nouakchott, Kaboul, Herat, Bagdad, Bassorah et Erbil – jusqu'au lundi.
La Grande-Bretagne, l'Allemagne et la France – jusqu'au 11 août – ferment leurs ambassades yéménites, tandis que la Norvège ferme ses ambassades en Arabie saoudite et en Jordanie.
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Vendredi 2 août : alerte des Etats-Unis
Les Etats-Unis lancent une alerte sur un risque d'attentat au Yémen. Cette mesure exceptionnelle se justifie par "l'une des menaces les plus crédibles et les plus précises (...) depuis le 11-Septembre", selon Michael McCaul, président de la commission de la sécurité intérieure de la Chambre des représentants.
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Samedi 1er août : visite du président yéménite aux Etats-Unis
Lors d'une visite officielle aux Etats-Unis, le nouveau président yéménite, Abd Rabbo Mansour Hadi, réaffirme, aux côtés de Barack Obama, "la solide coopération" entre leurs deux pays dans la lutte contre Al-Qaida.
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Mercredi 31 juillet : message du numéro un d'Al-Qaida
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Le chef d'Al-Qaida, Ayman Al-Zawahiri, dénonce "deux crimes commis par les Etats-Unis. (...) Le premier est l'injustice, l'oppression et les agressions à Guantanamo contre les musulmans emprisonnés sans raison depuis treize ans. (...) Le deuxième est le mensonge de Barack Obama à propos des raids d'avions espions au Pakistan, en Afghanistan et au Yémen" – référence aux attaques de drone américains. Il appelle "les musulmans partout dans le monde à tout faire pour mettre fin aux crimes des Américains et de leurs alliés en Palestine, en Irak, en Afghanistan, au Yémen, au Mali et partout ailleurs".
Quelques jours plus tard, samedi 3 août, il accuse, dans un autre message publié sur des forums djihadistes, les Etats-Unis d'avoir "comploté" avec l'armée égyptienne et la minorité copte pour faire destituer le président islamiste Mohamed Morsi il y a un mois.
Lire aussi le portrait : "Ayman Al-Zawahiri : le bourgeois théoricien"
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Mercredi 17 juillet : mort du numéro deux d'AQPA
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Al-Qaida dans la péninsule arabique confirme la mort de son numéro deux, le Saoudien Saïd Al-Chehri, annoncée en janvier par les autorités yéménites. Il "a été tué dans le raid d'un drone américain", selon AQPA. Depuis cette annonce, les sites islamistes radicaux, notamment ceux utilisés comme canaux habituels de communication par Al-Qaida et ses alliés, se font plus prolixes.
Saïd Al-Chehri, un ancien détenu de Guantanamo remis aux autorités saoudiennes en 2007, avait suivi un programme de réhabilitation mis en place par Riyad pour ses ressortissants de retour de la prison américaine, mais il s'est échappé pour rejoindre les rangs d'Al-Qaida au Yémen. Il était considéré comme le cofondateur des branches saoudienne et yéménite d'Al-Qaida, en janvier 2009.
L'ancien vice-président Abd Rabbo Mansour Hadi est élu président de la République pour un mandat intérimaire de deux ans. M. Mansour Hadi fait de la lutte contre AQPA une priorité.
Début de la révolution yéménite réclamant le départ du président Ali Abdallah Saleh, au pouvoir depuis trente-deux ans. Blessé dans un attentat en juin, le président Saleh accepte en novembre de céder le pouvoir en signant le plan de transition des monarchies du golfe.
Création d'Al-Qaida dans la péninsule arabique, issue de la fusion des composantes saoudiennes et yéménites d'Al-Qaida. L'organisation revendique deux tentatives d'attentat sur des vols aériens américains en décembre 2009 et en octobre 2010.
Début de la campagne américaine d'assassinats ciblés au Yémen. De 2002 à 2013, selon une organisation américaine indépendante, on dénombre entre 230 et 347 morts pour un nombre d'attaques de drone allant de 46 à 56 frappes.
Lire également (édition abonnés) : "Barack Obama, président des drones"