• Italie: Le centre gauche veut amender la réforme du code du travail

    Mis à jour le 26.03.12 à 16h02

    Le Parti démocrate italien a promis ce lundi de faire voter des amendements au projet de réforme du code du travail, qui vise notamment à faciliter les licenciements de salariés, tout en maintenant son soutien au gouvernement de Mario Monti.

    La réforme, fortement voulue par les partenaires européens de l'Italie, prévoit un assouplissement des règles de licenciement et rend plus coûteux le recours pour les entreprises à des emplois temporaires.

    Le projet de loi sera présenté à la Chambre des députés et devrait être adopté avant l'été.


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  • Après FO, la CFDT porte plainte contre Ikea

    LEMONDE.FR avec AFP | 12.03.12 | 12h28

     

     

    Des clients devant le magasin Ikea de Lomme, le 29 février 2012.

    Des clients devant le magasin Ikea de Lomme, le 29 février 2012.AFP/PHILIPPE HUGUEN

    La fédération des services CFDT a déposé une plainte contre X auprès du parquet de Versailles "pour collecte de données à caractère frauduleux, déloyal ou illicite" au sein de la filiale française du géant suédois du meuble Ikea.

    "L'accumulation des éléments relayés par les médias a provoqué la colère et l'indignation des salariés, parmi lesquels des délégués syndicaux qui exercent, par ailleurs, leur mandat dans des conditions extrêmement difficiles", indique la fédération dans un communiqué.

    "Au flicage s'ajouteraient des pratiques contraires aux valeurs sur lesquelles Ikea axe sa communication comme le refus d'engager un dialogue social constructif, tant à l'échelle nationale qu'européenne", poursuit la fédération des services CFDT.

    Dans son communiqué, la CFDT s'inquiète en outre d'une action "d'intimidation" qui aurait, selon elle, récemment visé le délégué central CFDT, qui s'est vu interdire l'accès à un magasin ainsi qu'au siège social.

    Le parquet de Versailles a déjà enregistré une plainte contre X déposée par le syndicat FO, qui soupçonne Ikea France de surveillances illégales de salariés et de clients, et a ouvert une enquête préliminaire le 1er mars, selon des sources judiciaires.

    FO soupçonne la filiale française du groupe suédois d'avoir demandé à des enquêteurs privés des renseignements sur les antécédents judiciaires, policiers ou les comptes en banque de salariés ou de clients en litige avec le groupe. La direction d'Ikea France s'est dissociée "de comportements contraires à l'éthique" et a ouvert une enquête interne, tout en mettant "en disponibilité" trois cadres mis en cause dans cette affaire.

     

    Ikea

    La direction d'Ikea a annoncé lundi qu'elle se dissociait des actes reprochés à certains de ses cadres. Les faits Surveillance d'employés : l'ex-directeur d'Ikea France mis en disponibilité


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  • Les allocations familiales touchées par la rigueur

    Social jeudi 08 mars 2012

     

    La Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf) a publié jeudi les nouveaux montants mensuels des prestations familiales, qui seront versés à compter du 1er avril. Leur revalorisation est légèrement minorée en raison des mesures de rigueur prises en 2011.

    Ainsi, pour 3 enfants, les foyers toucheront 289,82 €, soit 3 € de plus par mois au lieu de 6 € d’augmentation, avait indiqué Matignon l’an dernier.

    Voici le tableau publié par la Cnaf avec les nouveaux montants de base :

    - 2 enfants à charge : 127,05 € (après déduction de la Contribution au remboursement de la dette sociale, CRDS),

    - 3 enfants : 289,82 €,

    - 4 enfants : 452,59 €.

    Au-delà de 4 enfants, le foyer familial touchera 162,78 € par enfant supplémentaire.

    Des majorations s’ajoutent en fonction de l’âge des enfants. Si ces derniers ont de 11 à 16 ans et s’ils sont nés avant le 1er mai 1997, la majoration sera de 35,74 € pour chaque enfant.

    Pour les enfants âgés de plus de 16 ans, elle s’élèvera à 63,53 €, de même que pour les enfants âgés de plus de 14 ans mais nés à compter du 1er mai 1997.

    Une revalorisation repoussée pour faire des économies

    Auparavant, les prestations familiales étaient revalorisées au 1er janvier. Mais l’an dernier, le gouvernement avait repoussé cette revalorisation au 1er avril, faisant ainsi 130 millions d’euros d’économies.

    De plus, dans le cadre des mesures de rigueur, il avait été décidé que les prestations familiales ne seraient pas revalorisées en fonction de l’inflation mais de la croissance. Les économies escomptées sont de 400 millions d’euros pour 2012 et 500 millions pour 2013.

    60 milliards d’allocations versées en 2010

    Le Premier ministre François Fillon avait précisé que cette mesure serait limitée à une seule année. En 2010, les caisses d’allocations familiales (Caf) ont versé à 4,7 millions de foyers (métropole et Dom) pour 11,8 milliards d’euros d’allocations familiales proprement dites.

    La Prestation d’accueil du jeune enfant (Paje) a été versée à 2,3 millions de ménages pour près de 12 milliards d’euros.

    Au total, les caisses d’allocations familiales ont versé, en 2010, près de 60 milliards d’euros d’allocations diverses, avec notamment les aides au logement et le RSA (revenu de solidarité activité).


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  • Un rapport critique l'organisation du travail à La Poste

    LEMONDE | 06.03.12 | 13h40   •  Mis à jour le 06.03.12 | 16h33

     

     

    La Poste reste sous le choc du suicide d'un jeune cadre supérieur de 28 ans à Rennes, le 29 février 2012 : un rapport d'expertiste "des liens entre travail et santé" vient d'être remis à la direction de l'entreprise par le cabinet Isast.

    La Poste reste sous le choc du suicide d'un jeune cadre supérieur de 28 ans à Rennes, le 29 février 2012 : un rapport d'expertiste "des liens entre travail et santé" vient d'être remis à la direction de l'entreprise par le cabinet Isast.AFP

    Le PDG de La Poste, Jean-Paul Bailly, devait annoncer, mardi 6 mars, "l'ouverture d'un cycle d'écoute et de dialogue sur le bien-être et la santé au travail". La veille, alors que l'entreprise restait sous le choc du suicide, le 29 février, d'un jeune cadre supérieur de 28 ans à Rennes, M. Bailly avait reçu un rapport d'expertise sur les "liens entre travail et santé", rédigé par le cabinet Isast, spécialisé sur la santé au travail.

    Ce rapport de 28 pages, daté du 29 février, avait été commandé par le CHSCT (Comité d'hygiène, de sécurité, et des conditions de travail) du centre financier postal de Paris (1 237 employés), sur les conseils de l'Inspection du travail, après le suicide, le 15 septembre 2011, d'une femme de 52 ans, de retour d'un congé pour longue maladie.

    Il se montre très critique envers la politique de ressources humaines de l'entreprise publique, en mutation permanente depuis quinze ans : "Les conséquences des changements organisationnels ne sont pas suffisamment prises en compte (...), les questions de travail ne sont pas analysées, les agents et les cadres ne sont pas écoutés alors qu'ils font remonter les problèmes de travail au quotidien. Ceci n'est pas conforme à l'accord sur la santé au travail (signé en 2010) qui affirme favoriser l'expression de tous", peut-on lire en conclusion.

    ANALYSE "PSYCHOLOGISANTE" DU TRAVAIL

    Le principal grief adressé par l'Isast à La Poste porte sur la médicalisation des problèmes : "l'action reste centrée sur l'individu et non le collectif de travail (...). Les formations sur le stress et sa gestion accréditent l'idée que faire face à une telle organisation de travail est avant tout une histoire d'adaptation personnelle (...), laissant entendre que certaines personnes, de par leur structure de personnalité, seront toujours inadaptées au travail". Le cabinet invite La Poste à une réflexion approfondie sur le lien entre santé et organisation du travail.

    Pour les auteurs du rapport, les causes d'un mal-être au travail ne sont pas uniquement à rechercher du côté de la vie personnelle. Or, estiment-ils, La Poste refuse de mettre en cause l'organisation du travail, en "interrogeant le contexte professionnel". "Cette analyse psychologisante du travail est à l'opposé de notre analyse", poursuivent-ils.

    Les témoignages de postiers, anonymes, convergeraient : "Les agents ont dit trouver surprenant qu'on les envoie à la médecine du travail comme s'ils étaient malades ou en passe de l'être (...). Les agents seraient (...) la cible de remarques désobligeantes : 'ce n'est pas une annexe de l'asile psychiatrique'".

    Par ailleurs, l'expertise évoque des conditions de travail détériorées, dans un contexte de réorganisations, et une perte de sens face à des tâches segmentées et minutées selon leur rentabilité. Un "pilotage de flux" a été mis en place - avec "x minutes pour une ouverture de compte, x minutes pour l'envoi d'un courrier, etc." – qui déconcerterait les agents.

    Ainsi, des pochettes sont distribuées le matin aux agents chargés des ouvertures de comptes, des demandes de cartes bancaires, etc. A l'issue de sa vacation, l'agent rend à son supérieur sa pochette avec les tâches non effectuées.

    "SURVEILLER LE RENDEMENT DE CHAQUE AGENT"

    Cette évaluation par le travail non fait, négative, affecterait le moral des agents. Le découpage des activités, qui ôte du sens à leur travail et ne permet plus de piloter un dossier de A à Z, achèverait de les déstabiliser. La "pesée" des tâches reposerait sur des données datant des années 1990, lorsque les dossiers étaient "moins complexes à traiter".

    Ce bilan défavorable trouverait, selon l'Isast, de l'écho chez les chefs d'équipes et les cadres dirigeants. Certains d'entre eux verraient cette organisation du travail comme "une injonction de surveiller le rendement de chaque agent".

    S'agissant du suicide de la postière de 52 ans, le rapport se veut prudent. Il évoque des pistes d'explications, dont une prise en charge insuffisante de cette personne lors d'un retour au travail dans lequel elle avait beaucoup investi.

    La Poste déclare prendre acte du rapport, qui "nourrira son analyse" face à ces situations difficiles à appréhender. Cependant, l'entreprise publique tient à relativiser la portée d'un document qui, précise-t-elle, a été réalisé avec un tiers des effectifs du centre financier concerné. "Le rapport sera complété avant sa sortie définitive, il y a des choses à corriger", indique un porte-parole.

    Surtout, La Poste, dont le souci est de ne pas être comparée à France Télécom, où une vague de suicides avait eu lieu en 2009 et 2010, conduisant au départ du PDG, Didier Lombard, fait valoir son implication en matière de santé au travail. "Nous restons vigilants, mais 2011 montre une diminution de la fréquence et de la gravité des accidents de travail et du nombre de jour d'absences pour maladie", souligne Pascale Duchet-Suchaux, directrice prévention, sécurité et santé au travail.

    Anne Michel


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  • Droits des malades, une révolution inachevée

    LEMONDE | 02.03.12 | 15h20   •  Mis à jour le 02.03.12 | 16h52

     

    Dix ans après la loi du 4 mars 2002 sur le droit des malades et la qualité du système de santé, le bilan est nuancé.

    Dix ans après la loi du 4 mars 2002 sur le droit des malades et la qualité du système de santé, le bilan est nuancé.AFP

    Que se passe-t-il dans le secret des consultations ? Les relations entre les patients et les médecins sont-elles toujours inégales, marquées par l'autorité du praticien, ou se sont-elles rééquilibrées avec des malades plus acteurs de leur propre santé ? Dix ans après la loi du 4 mars 2002 sur le droit des malades et la qualité du système de santé, le bilan est nuancé : "La loi a marqué la fin du médecin paternaliste, la fin de l'infantilisation du malade, qui participe désormais aux décisions qui le concernent", résume Alain-Michel Ceretti, conseiller santé auprès du Défenseur des droits. Mais le malade, qui ignore encore beaucoup ses droits, est loin d'avoir pris le pouvoir.

    Portée par le ministre délégué à la santé du gouvernement Jospin, Bernard Kouchner, la nouvelle loi instaurait le droit des patients à avoir accès à leur dossier médical et le devoir des médecins de rechercher leur consentement aux soins. Elle accordait une plus grande place aux associations d'usagers et élargissait les possibilités d'indemnisation. Sa philosophie a ensuite irrigué les lois de santé qui lui ont succédé, dont celle sur la fin de vie.

    MIEUX INFORMÉS

    Globalement, les relations entre médecins et malades sont bonnes : dans le baromètre annuel réalisé par l'institut L2H et publié vendredi 2 mars, du Collectif interassociatif sur la santé (CISS), 88 % des sondés se disent satisfaits de l'information délivrée par leur médecin sur leur état de santé, les soins et les traitements. Un chiffre en hausse de 4 points par rapport à 2011. Même taux de satisfaction pour la prise en compte de leurs attentes dans la délivrance des soins.

    Les relations sont bonnes... jusqu'à un certain point. L'affaire du Mediator l'a montré récemment. Certaines victimes, qui devaient prouver qu'elles avaient pris ce médicament mais n'avaient pas conservé leurs ordonnances, se sont heurtées au refus de leur médecin de leur communiquer leur dossier médical. Le président du conseil de l'ordre avait dû les rappeler à leur devoir. Certains malades n'ont même pas osé réclamer ledit dossier, de peur que leur relation avec leur médecin n'en pâtisse.

    Selon un sondage BVA, réalisé à l'occasion d'un colloque PRES Sorbonne Paris Cité et publié vendredi, seuls 38 % des sondés se disent satisfaits de l'accès des malades à leur dossier médical. La preuve que "les Français restent toujours en demande de plus de transparence en matière médicale", selon l'institut.

    Dans les faits, "moins de 1 % des patients demandent leur dossier dans les hôpitaux de l'AP-HP", explique Grégoire Moutel, professeur à l'université Paris-Descartes, membre du laboratoire d'éthique médicale. Le plus souvent pour avoir un deuxième avis médical ou organiser son parcours de soins lorsqu'un patient a deux lieux de vie. Les délais élevés pour obtenir son dossier sont souvent dus au manque de temps et non pas à une volonté d'obstruction des soignants.

    "DOCTEUR GOOGLE"

    Le médecin est cependant loin d'être la source unique de renseignement d'un patient surinformé. Plus que la loi, Internet a modifié en profondeur la relation médecin-malade : les praticiens ont de plus en plus affaire à des "patients-experts". Le site Doctissimo comptabilise ainsi près de 8 millions de visiteurs uniques chaque mois. "Le médecin le plus contacté au monde, c'est docteur Google", s'amuse M. Ceretti, qui ajoute : "Le savoir médical n'est pas remis en cause, mais le patient a un regard critique désormais." Et les médecins ont dû se faire une raison.

    Néanmoins, si le patient est de plus en plus informé sur les pathologies ou les dangers des médicaments, c'est loin d'être le cas sur ses droits. "La majorité des patients sont conscients qu'ils ont des droits, mais ils ne les connaissent pas clairement", constate Jean-Luc Plavis, coordinateur au CISS Ile-de-France. Il ressort de leur baromètre annuel que peu de sondés connaissent les outils mis en place par la loi Kouchner pour régler les conflits entre médecins et malades. Ainsi, seuls 24 % ont entendu parler des commissions régionales de conciliation et d'indemnisation des accidents médicaux, et 12 % des commissions des relations avec les usagers et de la qualité de la prise en charge, présentes dans les établissements de soins.

    Les associations de patients estiment qu'il reste encore beaucoup à faire. Par exemple en créant un "guichet unique" qui gérerait tous les conflits. Car pour l'instant il n'est pas évident de savoir vers qui se retourner en cas de refus de soins ou pour contester un dépassement d'honoraire abusif.

    Autre limite, depuis 2002, le rôle des usagers a été reconnu, et leurs représentants siègent dans bon nombre d'instances de santé. Mais "la place qui nous est réservée est infime, nous ne sommes pas bienvenus", constate Bernard Piastra, président de l'association Wegener Infos et Vascularites.

    Ces derniers mois, le ministre de la santé, Xavier Bertrand, a affirmé qu'il faudrait légiférer de nouveau pour améliorer la loi. Le CISS, qui considère que, depuis 2002, rien n'a été fait pour faire avancer les droits des malades, juge la promesse bien tardive. François Hollande, qui a insisté, dans son discours du 2 février sur la santé, sur les inégalités d'accès aux soins, a affirmé également qu'une nouvelle loi était nécessaire.

    >>> Lire l'entretien avec Didier Tabuteau, ancien membre du cabinet du ministre délégué à la santé, Bernard Kouchner, "Il faut maintenant garantir un égal accès aux soins" et notre témoignage "Florence, atteinte d'hépatite C, et son combat pour 'redevenir une personne dans la maladie'".

    Laetitia Clavreul et Pascale Santi


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