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    Fonctionnaires, l’enquête vérité

     

     

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    La gauche et les syndicats ne cessent d’invoquer son démantèlement. Mensonge ou réalité ? L’analyse chiffrée démontre que les agents publics n’ont jamais été aussi nombreux. Plongée dans un monde qui ne devrait pas connaître la crise de l’emploi durant les cinq prochaines années.

    Le plus grand plan social de l’histoire du pays ! C’est ainsi que Terra Nova désigne la fameuse règle du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. Selon ce think tank proche de François Hollande, elle aurait « abouti à de véritables saignées dans certains ministères ». Dès lors, rien d’étonnant à voir le nouveau président de la République défendre une tout autre philosophie. Avec lui, c’en est fini de la réduction des effectifs. Il annonce au contraire la création de 65 000 postes au cours de son quinquennat, essentiellement dans l’Éducation nationale. Ces embauches viendront-elles grossir le nombre total de fonctionnaires ? Non, répond Hollande, qui promet qu’elles s’effectueront à solde nul en supprimant d’autres emplois publics. Ce qui correspondra à 13 000 départs à la retraite non remplacés chaque année.

    Et il précise que seront concernées « toutes les autres administrations, hormis l’éducation, la sécurité et la justice ». Reste qu’à moins de se dédire, cette dernière affirmation risque de poser un sérieux problème, car un rapport parlementaire d’octobre 2011 nous apprend que le nombre de fonctionnaires partant à la retraite devrait s’établir à environ 40 000 par an, dont la moitié dans l’éducation, la sécurité et la justice.

    Conséquence mathématique de cette précision : pour respecter sa promesse, le chef de l’État va devoir procéder chaque année au non-remplacement de 13 000 agents sur 20 000. Soit non plus un sur deux, mais bien… deux sur trois. Impensable, bien sûr. Voilà sans doute pourquoi il est jusqu’ici resté très vague sur la mécanique précise de sa mesure. Et comme disait la grand-mère de Martine Aubry, « quand c’est flou, c’est qu’il y a un loup »…

    Tout aussi peu disert sur les détails du plan de recrutement de 65 000 fonctionnaires supplémentaires, Terra Nova condamne donc avec ardeur le principe du “un sur deux”. Quoique la boîte à idées du PS ne se contente pas de fustiger cette « politique aveugle ». Elle situe le point de départ de la curée à 2002, date à laquelle les différents gouvernements de droite auraient commencé à procéder à des centaines de milliers de suppressions de postes dans la fonction publique. Intarissable sur le sujet, le think tank ne fait pas cavalier seul. Élus, leaders syndicaux, responsables d’associations d’usagers…, ils sont des dizaines de personnalités à crier au scandale. Tapez le mot “démantèlement” sur Google et l’outil prédictif du moteur de recherche vous orientera instantanément vers l’occurrence “démantèlement du service public”.

    Récurrente, l’accusation peut se résumer ainsi : partout, de l’école à l’hôpital en passant par les tribunaux et les commissariats, l’État se désengage de ses missions en réalisant des coupes sombres dans ses effectifs.

    Description alarmante d’un pays en voie de déliquescence ou raccourci simpliste ? Au risque de paraître assommante, l’analyse objective de la situation ne peut s’épargner une kyrielle de chiffres officiels. Que nous apprennent-ils au juste, ces chiffres ? Qu’au 31 décembre 2009 (dernières données disponibles), la France comptait 5,3 millions de fonctionnaires (6 millions en incluant le secteur associatif chargé de missions publiques). Soit 5 000 de plus que l’année précédente. Des effectifs quasi stables à court terme, mais en hausse très marquée sur une plus longue période. Ainsi que le révèle le rapport annuel de la fonction publique, ils se sont accrus de 694 000 personnes entre 1998 et 2009.

    Plus instructive encore, la progression en plus d’un quart de siècle du nombre de fonctionnaires rapportée à la population. D’après la Cour des comptes, elle a été deux fois plus rapide (36 % contre 18) entre 1980 et 2007. La différence de rythme s’est même accélérée si l’on se réfère à la dernière décennie (13,6 % au lieu de 6,3). Enfin, toujours entre 1998 et 2009, l’emploi public a connu une croissance beaucoup plus forte que celle de l’emploi privé (15,1 % contre 9,4). Il représente aujourd’hui 20,4 % de la population active, contre à peine 19 % dix ans plus tôt. Seuls les pays nordiques font “mieux”. Notons que la France n’a pas à rougir des comparaisons internationales : avec 90 emplois publics pour 1 000 habitants, elle est dans le peloton de tête de l’OCDE. Là aussi, derrière des contrées scandinaves hors concours par rapport au reste du monde.

    Bref, on a beau triturer les statistiques, pas une ne vient démentir ce constat : loin de s’essouffler, les effectifs de la fonction publique poursuivent leur ascension. Dans ce cas, à quoi a bien pu servir cette nouvelle règle du non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux ? Elle a fait son oeuvre vis-àvis… des fonctionnaires de l’État.

    C’est l’un des particularismes du système français, dans lequel cohabitent trois grands corps : la fonction publique d’État (FPE) chargée des missions régaliennes (justice, police, budget, etc.), la fonction publique territoriale (FPT) regroupant les agents des collectivités, et la fonction publique hospitalière (FPH). Seule la première est concernée par le principe du “un sur deux”. Au cours de la campagne présidentielle, Nicolas Sarkozy avait fait part de son intention de l’étendre aux collectivités. Ce projet étant de fait enterré, il laisse place à celui de François Hollande, qui ne prévoit rien de particulier à propos des fonctionnaires territoriaux.

    Quoi qu’il en soit, faute d’une égale répartition des efforts durant le précédent quinquennat, ce qui a été économisé d’un côté par les fourmis étatiques fut largement compensé par les embauches de cigales locales. Pour 2009, dernière année mesurée, les chiffres sont sans appel : tandis que le nombre de postes au sein de la FPE a diminué de 29 000, la FPH et la FPT en ont profité pour recruter respectivement 15 000 et 35 000 per sonnes. Et ce jeu de vases communicants à somme positive ne se limite pas à la période la plus récente. Contrainte de compenser les effets de l’instauration de la RTT dans les hôpitaux, la FPH continue d’embaucher massivement depuis 2000. Ces vingt dernières années, on constate que les effectifs des ministères ont progressé près de quatre fois moins vite que la population active. Pendant ce temps, ceux des collectivités gonflaient près de six fois plus vite. Bien entendu, le transfert des compétences résultant de la décentralisation explique en partie le phénomène. Reste qu’elle a bon dos, la décentralisation…

    Directeur général de l’Insee, Jean-Philippe Cotis s’est penché sur cette question à l’occasion de son rapport 2010 sur la situation des finances publiques. « Entre 1996 et 2007, la fonction publique territoriale s’est accrue de 440 000 agents, dont moins de 50 000 au titre des compétences transférées », peut-on y lire noir sur blanc. Parvenant aux mêmes conclusions, la Cour des comptes souligne qu’il est « paradoxal de constater que les plus fortes augmentations d’effectifs se sont produites dans les catégories de collectivités qui n’ont guère été concernées par des transferts significatifs de compétences ». En un mot comme en cent, pendant que l’État se serre enfin la ceinture, les communautés de communes et les conseils généraux sont à la fête.

    Paradoxalement, plus les fonctionnaires sont nombreux et moins les Français estiment leur nombre suffisant. Un micro-trottoir improvisé suffit à réaliser combien cette notion du démantèlement du service public est profondément ancrée dans les esprits. « Peut-être avons-nous trop communiqué sur la dimension comptable de notre réforme sans insister suffisamment sur sa signification profonde, qui est de rendre un meilleur service avec une optimisation des moyens financiers à notre disposition, plaide Jean-François Verdier, directeur général de l’administration et de la fonction publique (DGAFP). En outre, nous aurions dû marteler davantage que l’accusation liée au côté mécanique du “un sur deux” est totalement erronée… » L’argument du déficit de pédagogie se tient. Il ne peut toutefois expliquer à lui seul une perception si éloignée de la réalité.

    Faut-il y voir le résultat d’une efficace campagne de désinformation de certains syndicats, dont les effectifs de la fonction publique sont le principal vivier d’adhérents ? Quitte à lâcher un peu de lest sur la question salariale, il est certain que la logique du “toujours plus” demeure la revendication première des CGT, FSU et autres Force ouvrière. Mais leurs discours catastrophistes n’ont jamais porté au point d’hypnotiser la quasi-totalité de la population. Non, si l’Hexagone se sent ainsi dépossédé, les raisons principales se trouvent ailleurs. « Par exemple dans le fait que l’on voit ce qui disparaît mais jamais ce qui apparaît, avance Gilles Pedini, associé chargé du secteur public au cabinet de conseil Deloitte. Au-delà des inévitables ratés survenant à l’occasion de redéploiements, ces derniers s’accompagnent de réactions souvent épidermiques. Ainsi, lorsqu’une ville perd son tribunal en raison de la réforme de la carte judiciaire, la sensation de démantèlement est très vivace. Chaque habitant la vit comme un insupportable sacrifice. Peu importe qu’au final le ministère de la Justice ait gagné 10 000 fonctionnaires supplémentaires entre 2000 et 2009. »

    Le consultant note également que le niveau d’exigence est plus élevé pour un service “gratuit” que lorsqu’il faut mettre la main au portefeuille. C’est la raison pour laquelle l’usager râle toujours plus dans une file d’attente de la Sécurité sociale que le client dans celle d’un restaurant…

    Absence de contrôle en cas d’arrêt de travail

    Voilà pour la version politiquement correcte de l’analyse de ce défaut de perception des Français. Il en existe une autre, bien moins consensuelle (lire notamment l’interview de l’économiste Michel Godet, page14). « Tant que perdurera un statut de la fonction publique qui choisit de surprotéger ses agents, les usagers ne cesseront de ressentir une détérioration qu’ils mettront à tort sur le compte d’effectifs supposés à la baisse, considère Agnès Verdier-Molinié, directrice de l’Ifrap (Institut français pour la recherche sur les administrations et les politiques publiques).Par exemple, dans la plupart des administrations, le taux d’absentéisme est tel qu’il a fini par avoir un effet dévastateur sur le niveau de service rendu. »

    Si le sujet reste tabou et les données officielles trop rares, les quelques statistiques indépendantes ont de quoi laisser songeur. Selon une étude de Dexia Sofcap publiée en 2011, les collectivités locales ont compté en moyenne 22,6 jours d’absence pour raison de santé par agent et par an. La palme revient au secteur hospitalier (24,1 jours), si souvent décrié pour sa pénurie de personnel. Un chiffre à confronter aux 9 jours constatés dans les grandes entreprises privées, d’après une étude d’Alma Consulting Group. La situation semble se dégrader : des travaux antérieurs de Dexia sur les collectivités faisaient état de “seulement” 17 jours en 2001. Quelle que soit l’administration concernée, l’incitation à faire acte de présence serait donc purement et simplement défaillante. Un seul jour de délai de carence pour maladie dans le public contre quatre dans le privé, absence de contrôle par des instances extérieures en cas d’arrêt de travail, taux de remplacement du salaire fixé à 100 % non plafonné dans le cadre d’une longue maladie… A minima, ces dispositions ne jouent pas en faveur d’une efficacité optimale.

    « La dégradation s’explique aussi par le fait que les agents se sentent de moins en moins concernés par la notion d’intérêt général, poursuit Agnès Verdier-Molinié. Contre toute attente, l’apparition des RTT a en fait renforcé la démobilisation. Nombre de fonctionnaires ne raisonnent pas ainsi, bien sûr. Mais ils sont suffisamment majoritaires pour donner le sentiment général de ne plus être au service des usagers. » Des salariés victimes du “moins j’en fais, moins j’ai envie d’en faire” ? On appelle cela l’effet Zoé Shepard, du nom de l’auteur d’Absolument dé-bor-dée ! (chez Albin Mi chel). Durant 300 pages d’un essai savoureux, cette fonctionnaire du conseil régional d’Aquitaine décrit par le menu son quotidien et celui de ses collègues. Les rapports à rédiger en dix jours quand deux heures suffiraient, les innombrables pots en tout genre, les interminables pauses-café, les séminaires de formation bidons, etc. La jeune femme brosse un tableau qui vaut toutes les enquêtes du monde sur le sujet des effectifs publics.

    Et si l’obsession quantitative revenait à prendre le problème par le mauvais bout ? Et si la solution résidait bien davantage dans la mise en place de la rémunération au mérite ? Du côté des centrales syndicales, ce genre de raisonnement irrite au plus haut point. « Les politiques d’austérité ont appauvri les capacités des services publics à intervenir », préfère dénoncer la FSU dans un récent communiqué. « Les faits nous montrent pourtant que la qualité du service rendu est déconnectée du nombre de fonctionnaires employés, rétorque Agnès Verdier-Molinié. Alors que nous en avons environ 1,5 million de plus qu’en 1980, la plupart de nos concitoyens se plaignent d’un désengagement de l’État. Arroser davantage ne servirait donc à rien ; il est au contraire grand temps de mettre fin à cette fuite en avant. »

    Sans chercher à stigmatiser qui que ce soit, la question de la suradministration mérite d’être posée. Une chance pour notre pays, des solutions existent sans remettre en question sa sacro-sainte conception du service public. La première est bien sûr In ternet. « Nous n’en sommes qu’aux prémices de ce que permet la dématérialisation des procédures administratives, explique Jean-François Verdier. Les gains de productivité qui en découlent nous autorisent à jouer sur les effectifs de manière phénoménale, tout en améliorant la qualité de nos missions. Qui va se plaindre de télécharger un formulaire depuis son fauteuil en lieu et place d’une attente de deux heures dans une préfecture ? Nous avons donc à notre disposition un gisement historique d’économie, qu’il serait insensé de laisser passer. »

    Un emploi sur cinq, en France, est un emploi public

    Il est également indispensable de repenser l’organisation de nos administrations. « Notamment à travers la mise en place de guichets uniques, suggère Gilles Pedini. Prenons, parmi tant d’autres, l’exemple des aides à la création d’entreprise. Chacun peut en demander auprès de Pôle Emploi, des CCI, des communes, des conseils régionaux, des préfectures, etc. Un regroupement au sein d’une même structure n’aurait que des avantages. Tant pour les finances publiques que pour les futurs entrepreneurs. »

    Si de telles mesures rencontrent un consensus quasi général, d’autres relèvent du choix de société et nécessiteraient un vrai courage politique. Citons pêle-mêle le regroupement des petites écoles de campagne, la fermeture des postes désertées faute d’habitants, la suppression des inutiles départements, la réévaluation des systèmes de récupération horaire accordés à certains agents. Sans oublier l’idée sulfureuse d’un service public recentré sur… le service du public ! Ira-t-on un jour jusqu’à exiger de la totalité des caisses primaires d’assurance maladie qu’elles ouvrent le mercredi ? « Il faudrait pour cela que l’intérêt des mères de famille usagères de la Sécurité sociale passe avant celui des mères de famille agents de la Sécurité sociale, ironise Agnès Verdier-Molinié. Une révolution. »

    Revenons sur un dernier chiffre : tandis que le poids de l’emploi public dans l’emploi total est de 20,4 % en France, il se situe autour de 15 dans la plupart des pays de l’OCDE. C’est le cas notamment de beaucoup de nos voisins européens, en rien sous-administrés. À défaut de reproduire ce schéma de manière mécanique, voilà au moins de quoi nous fixer un cap.  Frédéric Georges-Tudo

    À lire également dans "Valeurs actuelles" :
    Entretien avec Michel Godet : "Trop d'agents pour trop peu de service public"
    Education :100.000 profs fantômes,
    Levallois-Neuilly : deux visions opposées.

    Photo © SIPA


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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Le budget moyen d'un étudiant est de 610 euros par mois

    Le Monde.fr avec AFP | <time datetime="2012-05-24T21:22:01+02:00" itemprop="datePublished">24.05.2012 à 21h22</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-05-24T21:22:01+02:00" itemprop="dateModified">24.05.2012 à 21h22</time>

     

    Les étudiants disposent d'un budget de 610 euros par mois en moyenne, dont une part importante est consacrée au logement, et un étudiant sur cinq est obligé de travailler pour financer ses études, selon une enquête BVA-Sodexo publiée jeudi 24 mai.

    "Le logement étant le poste essentiel, les étudiants qui ne logent plus chez leurs parents ont un budget bien supérieur : 784 euros dont la moitié en loyer, contre 239 euros pour ceux qui vivent toujours dans leur famille", selon cette enquête réalisée par Internet du 3 au 24 janvier auprès de 3 040 étudiants.

    La carte du budget "recoupe très largement celle du prix de l'immobilier" : les étudiants disposant du budget le plus élevé (667 euros) se trouvent en Ile-de-France, talonnés par le Sud-Ouest (666 euros), puis le Sud-Est (613 euros). Le budget des étudiants vivant dans le nord-est de la France est de 593 euros, suivis par ceux du Nord-Ouest (536 euros).

    Un étudiant sur cinq (21 %) finance ses études avec un "job" effectué en période de cours, et dont la durée moyenne mensuelle est de quarante-huit heures. Interrogés sur leur journée type, les étudiants passent en moyenne une heure dans les transports (1 h 30 en Ile-de-France) et dorment raisonnablement (7 h 20).

    >> Lire aussi : De plus en plus d'étudiants renoncent à se soigner, faute d'argent et de temps

    </article>

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  • L'accord emploi-logement avalisé par l'ensemble des partenaires sociaux

    Mis à jour le 24.05.12 à 16h29

    L'accord négocié de février à avril pour faciliter l'accès au logement des salariés et relancer le dispositif Action logement (1% patronal) a été avalisé par l'ensemble des partenaires sociaux (syndicats et patronat), après la signature annoncée cette semaine de la CGT.

    L'accord interprofessionnel du 18 avril conclu entre les trois organisations patronales (Medef, UPA, CGPME) et les cinq organisations syndicales représentatives (CFDT, CFTC, CGT, FO et CFE-CGC) vise à «redonner un sens et une lisibilité au dispositif du 1% afin de répondre aux besoins des salariés», écrit dans un communiqué la CGT.

    «Lien évident entre le logement et l'emploi»

    Pour la CFDT, qui l'a signé début mai, il reconnaît «le lien évident entre le logement et l'emploi, ainsi que la légitimité des partenaires sociaux à intervenir sur ce champ» et il permettra «d'augmenter l'offre de logements économiquement accessibles». Pour être mis en oeuvre, il doit encore être suivi de modifications législatives.

    L'accord «visant à faciliter l'accès au logement pour favoriser l'accès à l'emploi» (c'est son titre officiel) fixe à l'Action logement l'objectif de participer au financement de la construction de 100.000 logements sociaux par an. Il envisage aussi pour la première fois l'élargissement des aides à l'ensemble des salariés. Une négociation pour les salariés des entreprises de moins de 20 personnes, jusqu'ici exclus, doit s'ouvrir «dans les meilleurs délais», attend la CGT.

    Le texte préconise également la généralisation du système de Garantie des risques locatifs (GRL). Il acte enfin le retour à une gestion paritaire (syndicats-patronat) des organismes collecteurs de la participation des entreprises à l'effort de construction (PEEC), satisfaisant ainsi l'ensemble des syndicats.

    © 2012 AFP

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  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Les manquements à la parité coûtent cher aux partis

    Le Monde.fr | <time datetime="2012-05-22T19:37:52+02:00" itemprop="datePublished">22.05.2012 à 19h37</time> • Mis à jour le <time datetime="2012-05-22T19:37:52+02:00" itemprop="dateModified">22.05.2012 à 19h37</time>

     
    <figure class="illustration_haut"> L'Assemblée nationale à Paris, en novembre 2011. </figure>

    Depuis la première loi sur la parité, promulguée en 2000, les partis qui ne présentent pas le même nombre de candidats aux élections législatives sont soumis à des pénalités financières. Il ne s'agit pas d'une amende à payer, mais d'une retenue sur les financements publics versé par l'Etat aux partis.

    • Comment sont calculées les pénalités ?

    Le montant est calculé directement en fonction de l'écart entre le nombre de candidats et le nombre de candidates. En 2007, le montant des pénalités est augmenté : le multiplicateur passe de la moitié au trois quarts. Mais il ne sera appliqué que lors du prochain renouvellement de l'Assemblée.

    Par exemple, en 2007, l'UMP a présenté 435 hommes et 153 femmes et a recueilli 10 287 207 voix. La première fraction de l'aide publique, avant la pénalité, est d'environ 1,59 euros par voix. L'UMP devrait donc recevoir 16 356 659,10 euros. Du fait de cet écart de 47 % entre les candidats et les candidates, l'UMP voit sa première fraction du financement public diminuée de 23 %, soit près de 4 millions d'euros, passant à 12 449 433,46 euros. Avec l'application du nouveau taux, le parti aurait perdu 35 % de son financement, soit 5,7 millions.

    • Qui fait l'objet de pénalités actuellement ?

    Dans un document détaillant le montant des pénalités, diffusé par l'Observatoire de la parité, on peut ainsi noter que l'UMP, le Parti socialiste, le MoDem, le Parti radical de gauche et le Parti communiste, ainsi que trois petits partis écologistes - le Trèfle, le Mouvement des écologistes indépendants et Solidarité écologie gauche alternative - sont concernés par les retenues sur la dotation, depuis les élections de 2007, dans des proportions différentes.

    L'UMP, qui a présenté 26 % de femmes en 2007, est la plus pénalisée, depuis 2007, avec près de 4 millions d'euros chaque année. Le MoDem et le PRG, avec respectivement 36 % et 32 % de femmes, viennent ensuite, suivis par le PS et le PCF, ceux-ci pas loin des 50 % puisqu'ils ont présentés 45 % et 46 % de femmes.

    • Quelle parité aux législatives de 2012 ?

    Le ministère de l'intérieur a communiqué que 40 % des candidats, cette année, sont des femmes. Le Parti socialiste, Europe Ecologie-Les Verts et le Front national ont déclaré présenter un nombre presque égal de candidats et de candidates. Le MoDem indique être autour 40 % de femmes.

    En revanche, l'amende va augmenter pour l'UMP, qui présente moins de 30 % de femmes. "Je plaide coupable avec regret", s'est excusé Jean-François Copé, lundi 21 mai, au micro de BFM-TV. "C'est un arbitrage que nous avons eu à rendre et qui était difficile dès lors que nous avions 317 députés sortants et qu'une bonne part d'entre eux se représentent", a plaidé le secrétarire général de l'UMP.

    Ces dispositions ne concernant que les candidatures, rien ne garantit que la parité se retrouvera, groupe par groupe, dans l'Assemblée élue. Dans certains cas, des femmes sont désignées dans des circonscriptions où leur formation n'est pas favorite. Dans d'autres, le parti concerné ne désigne personne et soutient, à demi-mot, le candidat d'un autre parti.

    </article>

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  • Le cas le plus courant de préretraite est celui que l'on appelle la "préretraite licenciement". Elle permet à un salarié risquant un licenciement économique d'éviter le chômage et de cesser son activité à de meilleures conditions avant d'atteindre l'âge légal de départ à la retraite. Ils perçoivent ainsi une allocation spécifique jusqu'au moment ils pourront toucher une retraite à taux plein, soit jusqu'à l'âge de 65 ans.

    La mise en préretraite dans le cadre d'un plan de licenciement ouvre à une allocation égale à 65 % de votre salaire de référence

    Pour en bénéficier, le salarié doit être âgé d'au moins 57 ans à la fin du contrat de travail et avoir appartenu pendant au moins dix ans à des régimes de sécurité sociale pour les salariés. Il faut également pouvoir justifier d'une ancienneté d'au moins un an dans l'entreprise en question et cette dernière doit avoir signé la convention d'allocations spéciales du Fonds national de l'emploi (AS-FNE).

    Des démarches à effectuer auprès du Pôle emploi

    Si vous réunissez toutes ces conditions, vous pouvez alors compter sur une allocation égale à 65 % de votre salaire de référence, c'est-à-dire la moyenne du salaire brut des douze derniers mois, ce même salaire étant pris en compte dans la limite de 3 031 euros par mois. A cela s'ajoute 50 % de ce salaire de référence pour la partie comprise entre 3 031 et 6 062 euros. Enfin, le montant de l'allocation ne peut pas être inférieur à 30,65 euros par jour mais sans pouvoir dépasser 85 % de votre ancien salaire.

    Pour obtenir cette allocation, votre interlocuteur est le Pôle emploi. N'hésitez pas à le solliciter pour obtenir les formulaires à remplir. Et le versement de cette allocation cessera dès que vous avez atteindrez l'âge légal de départ à la retraite de 62 ans et que vous totaliserez les 41 trimestres exigés par l'assurance vieillesse pour bénéficier d'une retraite à taux plein.

    L'âge légal du départ à la retraite s'applique à toutes les professions sans distinction. Or, chaque métier a ses contraintes et use de manière très différente. La réforme des retraites de 2010 a pris en compte la santé du salarié. L'Etat peut prendre en charge une part des allocations de préretraite de cessation anticipée de travailleurs salariés (CATS), versées par les entreprises à des salariés en fin de carrière et ayant effectué des travaux pénibles.

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    Les salariés affectés au travail à la chaîne peuvent être concernés par un dispositif de préretraite. © Auremar - Fotolia
     

    La pénibilité du travail est définie de manière précise. Sont ainsi concernés les salariés qui ont travaillé pendant au moins 15 ans, soit à la chaîne, soit en équipes successives, soit 200 nuits ou plus par an, mais aussi les salariés handicapés qui justifient de 40 trimestres de cotisations à un ou plusieurs régimes de retraite de la Sécurité sociale. Quant au montant, il varie au cas par cas car il dépend de l'accord de branche qui a été conclu initialement.

    Un accord d'entreprise et de branche

    Pour accéder à cette aide, il faut qu'un accord professionnel national soit conclu au niveau de la branche d'activité et qu'il prévoie ce type de préretraite. C'est le cas par exemple dans le secteur de l'automobile. Il faut également qu'un accord soit signé au sein de l'entreprise en respectant ce qui est prévu au niveau national. Avant d'appliquer cette convention avec l'Etat, l'entreprise doit par ailleurs consulter les représentants du personnel. Cette consultation devait être achevée le 31 décembre 2011. Il n'y a que l'entreprise qui fasse l'objet d'obligation. Le salarié accède à la préretraite pour pénibilité s'il est âgé de plus de 54 ans et moins de 65 ans. Il doit aussi pouvoir justifier d'au moins une année d'ancienneté au sein de la société et adhérer personnellement au dispositif.

    Le troisième dispositif de préretraite prévu en France a été mis en place le 1er janvier 1999. Il concerne les salariés exposés durant leur carrière à l'amiante, cette matière largement utilisée dans de nombreuses industries au XXe siècle mais qui s'est ensuite révélée toxique.

    Les salariés atteints d'une maladie professionnelle consécutive à l'inhalation de poussières d'amiante peuvent bénéficier de la préretraite dès l'âge de 50 ans

    Pour accéder à ce dispositif, le salarié doit travailler ou avoir travaillé dans une entreprise présente dans la liste fixée par arrêté ou être atteint d'une des maladies professionnelles, elles aussi fixées par arrêté. Cela concerne notamment les travailleurs spécialisés dans le flocage ou le calorifugeage à base d'amiante, les salariés des entreprises de construction et de réparation navales, les dockers ayant déchargé de l'amiante dans les ports, etc.

    Les salariés atteints d'une maladie professionnelle consécutive à l'inhalation de poussières d'amiante ont la possibilité de bénéficier de la préretraite dès l'âge de 50 ans et, de manière générale, l'âge de départ dépend de la durée de travail dans les établissements exposés à l'amiante. On le calcule en déduisant, de l'âge de 60 ans, un tiers des années passées dans ces établissements. Mais l'âge minimum ne peut jamais se situer au-dessous de 50 ans.

    Ce sont les salaires des douze derniers mois qui sont pris en compte

    Le montant sur lequel vous pouvez compter au titre de cette période de préretraite liée à l'amiante correspond à 65% du salaire moyen calculé en fonction du salaire des douze derniers mois de salaire, dans la limite de 3 031 euros par mois et à 50 % pour la partie comprise entre 3 031 et 6 062 euros. Enfin, sachez que pour percevoir cette préretraite amiante, il faut vous retirer un dossier auprès de votre caisse régionale d'assurance maladie (Cram).

     

     

    A LIRE AILLEURS

     
     
     

     

    Les chiffres de la préretraite

    Selon une étude de la Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) en juillet 2011, 6 680 salariés du secteur privé sont entrés dans un dispositif de préretraite publique en France pendant l'année 2010, soit une baisse de 8% par rapport à l'année précédente. Il faut également noter que le dispositif lié à l'amiante, avec 30 600 allocataires, représente 81 % de l'ensemble des entrées en préretraites publiques, et 74 % du total des préretraités à la fin de l'année 2010.

     

     

     

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    "Préparez votre retraite cinq ans avant votre départ"

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