• Législatives en Israël:

    mais où sont passées

    les "voix russes"?

    Par publié le <time datetime="2015-03-17 18:59:36" itemprop="datePublished" pubdate="">17/03/2015 à  18:59</time><time datetime="" itemprop="dateModified"></time>

    lien

    Les migrants venus de l'ex-Union soviétique après la chute du Mur de Berlin, plus d'un million, ont longtemps pesé sur l'équilibre politique israélien, notamment via le parti d'Avigdor Lieberman. Ce "vote russe" perd aujourd'hui de son poids. 

    <aside class="toolbar"></aside>Législatives en Israël: mais où sont passées les "voix russes"?
    <header class="article_header"><figure class="ouverture"><figcaption>

    En campagne à Ashkelon, des partisans d'Israel Beitenou, le parti d'Avigdor Lieberman, distribuent des exemplaires de Charlie Hebdo, le 5 février 2015.

    Reuters/Baz Ratne

    </figcaption></figure> </header>

    Ils ont été plus d'un million, venus de l'ex-URSS, il y a 25 ans, après la chute du Mur de Berlin. Un apport démographique considérable pour ce petit pays de 7 millions d'habitants -8,1 million aujourd'hui. Les Russes, originaires, en fait, de toutes les ex-républiques soviétiques, constituent depuis lors, l'un des segments de l'électorat israélien avec lesquels il faut compter. Aujourd'hui, pourtant, le "vote russe" est de moins en moins monolithique. Les vociférations d'Avigdor Lieberman, tout puissant ministre des Affaires étrangères appelant il y a quelques jours à "décapiter tous les Arabes qui ne sont pas fidèles à Israël", ne sont peut-être pas étrangères à cette perte d'influence de la communauté russophone.  

    image: http://imageceu1.247realmedia.com/0/default/empty.gif

    >> Lire aussi le portrait de Benyamin Netanyahu, un cassant cassandre

    La tentation du départ

    Venus en Israël avec en tête le rêve d'une meilleure situation que dans l'ex-URSS déclinante, une partie de ces "Russes" a préféré repartir ailleurs. Aujourd'hui, ils ne seraient guère plus de 870 000, selon les estimations officielles, voire moins de 750.000 selon certaines études. Michael Philippov, spécialiste de l'électorat russe en Israël est lui-même témoin de ce recul démographique: arrivé à l'âge de 15 ans dans son nouveau pays, Michael Philippov, aujourd'hui doctorant à l'Université hébraïque de Jérusalem, a fait ses classes dans une unité de réserve presque entièrement composée de "Russes".  

    "Je comptais une trentaine d'amis russophones, à l'armée et dans mon quartier, confie-t-il à L'Express. Très peu d'entre eux vivent désormais en Israël. Beaucoup sont installés à l'étranger, au Canada, surtout; les autres rêvent de partir." Plusieurs raisons à ces départs: d'abord le fait qu'une partie d'entre eux étaient éligibles à la citoyenneté israélienne en vertu de la loi du retour (au moins un de leur ancêtre ou leur conjoint étant juif), mais ne sont pas reconnus comme juifs en vertu la Halakha, la tradition (environ 200.000 citoyens). Une autre raison de la tentation du départ réside dans "le sentiment qu'ils n'ont pas un statut socio-économique à la hauteur de leur niveau d'éducation et d'intégration professionnelle", estime Michael Philippov. 

    Conjugué à leur progressive mutation politique, ce recul démographique pourrait transformer la donne politique des législatives, ce mardi. L'électorat d'origine russe représente l'équivalent de 13 sièges au parlement, dont 6 ou 7 se portent sur le parti Israel Beitenou, d'Avigdor Lieberman, natif de la République soviétique moldave. 

    Peu religieux, mais très à droite

    Sur les questions de sécurité et les relations avec les Palestiniens, l'électorat russophone se situe pour l'essentiel à droite et à l'extrême droite de l'échiquier politique israélien; la plupart des Russim sont de farouches partisans de la colonisation, à l'image de Lieberman, qui réside dans une colonie au sud de Bethléem, en Cisjordanie. Michael Philippov attribue ce positionnement à la prégnance chez eux, de la "culture soviétique": le monde est, selon eux divisé entre le "bien" et le "mal", "nous" et "eux".  

    Ne parlant pas hébreu, à leur arrivée, la plupart des Russim, d'un âge élevé -50 ans en moyenne-, vivaient relativement repliés sur eux-mêmes dans les quartiers périphériques d'Ashod, Tel Aviv et Haïfa. où ils se sont installés. "Les médias russophones extrémistes préservent le mode de pensée soviétique, en particulier le "complexe de l'ennemi", souligne le Michael. La gauche, partisane de la solution à deux Etats, et les Arabes israéliens y sont diabolisés depuis 25 ans". 

    <aside class="encadre encadre_text"><figure>

    image: http://static.lexpress.fr/medias_10355/w_400,c_fill,g_north/a-man-walks-in-front-of-an-yisrael-beitenu-party-campaign-billboard-in-ashkelon_5301799.jpg

    Affiche d'Israel Beitenou en russe, à Ashkelon.<figcaption>

    Affiche d'Israel Beitenou en russe, à Ashkelon.

    Reuters/Amir Cohen

    </figcaption></figure></aside>

    "La plupart des Russes se disent antisoviétiques. ils sont farouchement anticommunistes et antisocialistes, mais les valeurs héritées de l'URSS -faible esprit critique, conservatisme, passivité politique- sont bien plus ancrées chez eux qu'ils ne l'imaginent", assure le chercheur. Les "Russes" sont en revanche peu religieux, en raison du passé de l'URSS.  

    Un faible engagement dans la vie publique

    D'un niveau d'éducation élevé, les "Russes", bien intégrés sur le marché du travail, sont socialement moins bien lotis que leurs concitoyens natifs de l'Etat hébreu. C'est vrai surtout en terme de logement, l'un des points faibles de la politique libérale du gouvernement Netanyahu, accusé d'avoir creusé les inégalités. Pour autant, habitués à l'idée de ne pas avoir prise sur la vie publique, les Homo sovieticus sont peu impliqués dans la vie citoyenne et la constestation sociale, observe Michael Philippov; leur taux d'abstention est plus élevé que la moyenne. Mais lorsqu'ils se rendent aux urnes, ils privilégient les "hommes à poigne": Ariel Sharon en son temps, Avigdor Lieberman ces dernières années. 

    Le syndrome Homo sovieticus tend toutefois à s'estomper parmi les jeunes d'origine russe. Maîtrisant l'hébreu, ces derniers ont accès à un panel de médias plus varié que leurs aînés. Mais l'incidence politique est encore très limitée: les Russes votant pour la gauche et le centre ne représentent, selon Michael Philippov, guère plus de 2% de l'électorat israélien. Dans le même temps, relève la journaliste spécialisée Lily Galili, l'ensemble des Israéliens sont en quelque sorte devenus plus "Russes", évoluant vers la droite. 

    La surprise des élections de mars 2015

    <aside class="encadre encadre_text"><figure>

    image: http://static.lexpress.fr/medias_2345/w_400,c_fill,g_north/israeli-foreign-minister-avigdor-lieberman-speaks-at-a-conference-for-young-members-of-his-yisrael-beiteinu-party-in-tel-aviv_1201080.jpg

    Avigdor Lieberman<figcaption>

    Avigdor Lieberman

    REUTERS/Amir Cohen

    </figcaption></figure></aside>

    En vertu du système politique favorable aux petits partis, Avigdor Lieberman, chef du "parti russe" faisait, depuis plusieurs années, figure de faiseur de roi. Troisième parti derrière le Likoud et les travaillistes en 2009 avec 15 sièges, Israel Beitenou ("Israel notre maison") en comptait encore 11 dans l'Assemblée sortante. Mais en 2015, les "voix russes" risquent de ne pas être au rendez-vous. les derniers sondages n'accordent que quatre ou cinq sièges au parti de Lieberman. de quoi faire perdre de sa superbe à "Raspoutine", l'un des surnoms de Lieberman.  

    Le scandale de corruption qui entache plusieurs membres du parti y est pour beaucoup. Les voix russes devraient se reporter, pour l'essentiel, selon Michael Philippov, sur les deux autres partis menés par des "hommes forts", le Likoud de "Bibi" ou le Foyer juif de Naftali Bennett, l'autre leader d'extrême droite de la coalition gouvernementale. Un soulagement pour Benyamin Netanyahu. Un report sur le centre, le 17 mars, d'un trop grand nombre de ces voix longtemps acquises à la droite menacerait les chances de formation d'une coalition autour du Premier ministre sortant. 

    >> Lire aussi: La surprise arabe va-t-elle se confirmer?

     


     

    votre commentaire
  • <article itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle"> <header>

    Israël - Législatives : Benjamin Netanyahu

    joue son va-tout

    Le Point - Publié le <time datetime="2015-03-16T19:20" itemprop="datePublished" pubdate=""> 16/03/2015 à 19:20</time> - Modifié le <time datetime="2015-03-16T19:40" itemprop="dateModified"> 16/03/2015 à 19:40</time>

    Les Israéliens votent ce mardi pour élire la Knesset. Le Premier ministre israélien a mené une campagne particulièrement agressive.

    lien

    <figure class="media_article panoramique" itemprop="associatedMedia" itemscope="" itemtype="http://schema.org/ImageObject"> "Si je suis réélu, il n'y aura pas d'État palestinien", a d'ores et déjà prévenu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. <figcaption>"Si je suis réélu, il n'y aura pas d'État palestinien", a d'ores et déjà prévenu le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu. © MENAHEM KAHANA / AFP </figcaption> </figure>
    De notre correspondante à Jérusalem,
    </header>

    Meetings. Interviews. Pour les candidats aux législatives, il ne reste plus que quelques heures avant l'ouverture des bureaux de vote. Une veille de scrutin en forme de dernieÌ€re ligne droite marquée par les ultimes déclarations des politiques. Benjamin Netanyahu vient de mettre les points sur les i en affirmant : "Si je suis réélu, il n'y aura pas d'État palestinien." DéjaÌ€ ce dimanche soir, dans son discours devant les quelque 20 000 participants du grand rassemblement de la droite et du mouvement des colonies, le chef de file du Likoud avait mis en garde contre une victoire possible de la gauche qui, selon lui, "ferait inévitablement des concessions aux Palestiniens et diviserait Jérusalem". Bref, l'objectif du Premier ministre sortant est aujourd'hui clair : prendre un maximum de voix aÌ€ celui qui le marque sur sa droite, autrement dit Naftali Bennet, le président du Foyer Juif, qui représente le mouvement des colonies.

    De son côté Yitzhak Herzog, le dirigeant avec Tzipi Livni de la liste Travailliste-Hatnoua, qui est en tête des sondages (entre 24 et 26 mandats, contre 21 ou 23 au Likoud), tente de ravir des électeurs au parti centriste Il y a un avenir. Il multiplie donc les attaques contre le chef de cette formation, l'ancien journaliste Yaïr Lapid, avec comme argument-choc : "Voter pour ce parti, c'est voter contre le changement, car son président Yaïr Lapid sera certainement d'accord pour siéger dans un quatrième gouvernement Netanyahu.

     Les urnes vont-elles confirmer les sondages ?

     

    Les urnes vont-elles confirmer les sondages ?

    Quant à Avigdor Lieberman, le très à droite ministre des Affaires étrangères et président du parti russophone Israël notre maison, il continue à dire que les sondages se trompent et que son parti aura 10 sièges. Et d'en profiter pour rappeler que son camp, c'est la droite nationaliste. Petit rappel : les sondages le placent à proximité du seuil d'éligibilité. Cela ne l'empêche pas d'exiger, dans le prochain gouvernement Netanyahu, le poste de ministre de la Défense. Un portefeuille décidément très convoité dans les formations satellites de la droite, puisque Naftali Bennet le veut aussi. Voilà donc pour les dernières manoeuvres partisanes. Et tout cela, bien entendu si le Likoud l'emporte.

    Ceci étant, aÌ€ quelques heures du scrutin, et au-delaÌ€ des électeurs indécis (ils seraient entre 10 et 14 %), les interrogations sont plus nombreuses que les certitudes. Question numéro un : les urnes vont-elles confirmer les sondages ? Par le passé, les électeurs israéliens ont montré qu'ils savaient créer la surprise. Par ailleurs, impossible de savoir qui sera le prochain Premier ministre. Si, demain soir, le centre gauche arrive en teÌ‚te, rien ne dit qu'Yitzhak Herzog pourra former une coalition gouvernementale stable. Et meÌ‚me dans l'hypotheÌ€se ouÌ€ le Likoud, la droite nationaliste, faisait un score tout aÌ€ fait moyen, Benjamin Netanyahu pourrait bien se retrouver pour une quatrieÌ€me fois chef du gouvernement.

    Il semblerait que dans cette élection, il y ait deux faiseurs de rois en puissance : les deux partis du centre droit - dirigés respectivement par Moshé Kahlon, un dissident du Likoud, et Yaïr Lapid, le président et fondateur de Il y a un avenir. Enfin, n'oublions pas une troisieÌ€me option dont on parle depuis quelques jours : l'union nationale. Il y a quelques semaines, Benjamin Netanyahu a été catégorique : pas question de gouverner avec la gauche. Yitzhak Herzog est moins clair. Et sur sa gauche on l'accuse d'ailleurs de n'avoir que cela en teÌ‚te. Mais laÌ€, on est dans la politique-fiction. Il faut d'abord savoir ce que les Israéliens vont choisir, ce 17 mars, en priorité : la continuité d'une politique avant tout sécuritaire ou bien l'espoir d'une meilleur quotidien avec un couÌ‚t de la vie allégé et des reformes dans l'éducation, la santé, etc.

    </article>

    votre commentaire
  • Nétanyahou agite une menace imminente

    du nucléaire iranien... depuis 20 ans

    Le Monde.fr | <time datetime="2015-03-03T15:44:19+01:00" itemprop="datePublished">03.03.2015 à 15h44</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-03-03T18:07:50+01:00" itemprop="dateModified">03.03.2015 à 18h07</time> | Par

    Le premier ministre israélien devant le Congrès américain, mardi.

    Le premier ministre israélien devant le Congrès américain, mardi. AFP/WIN MCNAMEE

    Depuis plus de vingt ans, les interventions de Benyamin Nétanyahou sur le nucléaire iranien se suivent et se ressemblent. A quinze jours des élections législatives anticipées en Israël, le premier ministre prononce, mardi 3 mars, un discours devant le Congrès américain, afin de dissuader une nouvelle fois le groupe P5 + 1 (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni et Allemagne) de parvenir à un accord sur le nucléaire iranien.

     « Mes amis, pendant plus d'un an on nous a dit qu'aucun accord était préférable à un mauvais accord. C'est un mauvais accord, le monde se portera mieux sans lui », a déclaré le premier ministre israélien mardi. Selon lui, cet accord, qui vise à limiter le programme nucléaire de l'Iran mais dont les contours ne sont pas connus, y compris d'Israël, permettrait à la République islamique de « s'empresser de fabriquer une bombe » atomique. « Le régime iranien représente une grande menace pour Israël, mais aussi pour la paix du monde entier », a encore lancé M. Netanyahu, mardi, très applaudi par les élus américains présents.

    Ce n'est pas la première fois que Benyamin Nétanyahou alerte sur l'imminence de la nucléarisation de l'Iran – et il oublie parfois que ses anciennes prédictions ne se sont pas vérifiées.

    En 1996 : « Le temps nous est compté »

    Comme le relève le site d'information The Intercept, dès 1992, alors qu'il n'est pas encore premier ministre, le député Nétanyahou avertit le Parlement israélien, que l'Iran sera capable de fabriquer une arme nucléaire dans « trois à cinq ans ».

    Vidéo suggérée sur le même sujet

    • image: http://video.mediabong.com/http://video.mediabong.com/thumbnails/54f4e6f440f01.jpg

      Reprise des négociations sur le nucléaire iranien

      Américains et Iraniens ont repris leurs négociations sur le nucléaire. C'est à Montreux en Suisse au bord du lac Léman que se poursuit le marathon pour que le programme nucléaire controversé de Téhéran ne vise pas à la fabrication d'une bombe atomique. John Kerry et Mohammad Javad Zarif se verront ce mardi et une partie de mercredi. Les deux chefs de la diplomatie ont jusqu'à la date butoir du 31 mars pour parvenir à un accord. Sans quoi après mettent en garde les spécialistes, 'la négociation pourrait s'arrêter là.' Téhéran est appellé à arrêter son programme d'enrichissement d'uranium. En échange il réclame la levée des sanctions financières et pétrolières qui frappent durement son économie.

      image: http://static.mediabong.com/img/lemonde_play.png

      0:45

    Quatre ans plus tard, la République islamique n'est pas en capacité de se doter de l'arme atomique. Le premier ministre israélien se contente de répéter, lors de son premier discours devant le Congrès américain, au mois de juillet 1996, qu'il faut tout faire pour empêcher, sans tarder, « la nucléarisation d'Etats terroristes », en l'occurrence l'Iran et l'Irak. « Mais la date limite pour atteindre cet objectif se rapproche fortement », prévient-il alors, avant de poursuivre :

    « Mesdames et Messieurs, le temps nous est compté. [...] Il ne s'agit pas de dramatiser la situation plus qu'elle ne l'est déjà. »

    En 2011, soit quinze ans plus tard, Nétanyahou s'adresse une deuxième fois à la Chambre des représentants américains et répète la même formule, sans tenir compte de ses calculs de 1992 ou de 1996 :

    « Maintenant, le temps nous est compté [...]. Car le plus grand de tous les dangers pourrait bientôt s'abattre sur nous : un régime islamique militant doté de l'arme nucléaire. de la bombe nucléaire. »

    En 2012 : « quelques mois, peut-être quelques semaines » 

    En 2012, Benyamin Nétanyahou brandit, lors d'un célèbre discours aux Nations unies, une pancarte représentant schématiquement une bombe. Il assure que la République islamique a atteint le seuil dangereux de 70 % d'enrichissement de son uranium et qu'aux alentours du printemps, voire de l'été 2013 « au plus tard », le pays pourrait passer à « l'étape finale », soit un enrichissement à 90 %, seuil minimum pour pouvoir fabriquer une bombe.

    « Ils n'ont besoin que de quelques mois, peut-être quelques semaines, avant d'avoir suffisamment d'uranium enrichi pour la première bombe. »

    Or, un câble diplomatique obtenu par Al-Jazira révèle que les services secrets israéliens étaient à l'époque parvenus à des conclusions opposées : l'Iran ne « fournit pas l'activité nécessaire à la production d'armes » nucléaires, affirmait le Mossad.

    En 2013 : à nouveau « une question de semaines »

    Un an plus tard, dans un entretien accordé au Monde en octobre 2013, peu avant la reprise des discussions entre l'Iran et le groupe P 5+1, le premier ministre israélien tient encore le même discours, mais en changeant l'échéance :

    « Si on laisse aux Iraniens la capacité d'enrichir à un faible degré, ils seront capables d'enrichir rapidement l'uranium à haute dose, c'est une question de semaines. »

    Lire l'entretien : « L'Iran veut développer 200 bombes nucléaires »

    Après un accord préliminaire conclu en novembre 2013 entre le groupe P5+1 et l'Iran, qui prévoyait que la République islamique accepte de limiter son programme nucléaire, en échange d'un allégement des sanctions économiques, M. Nétanyahou dénonce une « erreur historique » et son ministre de l'économie met en garde contre la possibilité pour l'Iran de fabriquer une bombe nucléaire dans un délai très court :

    « L'accord laisse intacte la machine nucléaire iranienne et pourrait permettre à l'Iran de produire une bombe dans une période de six à sept semaines. »

    Cette rhétorique récurrente peut expliquer pourquoi Barack Obama a minimisé la portée des derniers propos de Benyamin Nétanyahou, quelques heures avant le discours de ce dernier au Congrès américain. Le président américain a ainsi tenu à souligner que le premier ministre israélien s'était déjà « trompé par le passé » en présentant l'accord de novembre 2013 comme un « mauvais accord » que l'Iran ne respecterait pas. 

    Lire aussi : Nétanyahou en « mission » au Congrès américain


     

    votre commentaire
  • <article class="article article_normal" itemscope="" itemtype="http://schema.org/NewsArticle">

    Après les attentats de Copenhague, Nétanyahou appelle les juifs d’Europe à rejoindre Israël

    Le Monde.fr | <time datetime="2015-02-15T17:17:03+01:00" itemprop="datePublished">15.02.2015 à 17h17</time> • Mis à jour le <time datetime="2015-02-15T19:32:59+01:00" itemprop="dateModified">15.02.2015 à 19h32</time> | Par

     
     

    Cela relève presque du rituel politique. Quelques heures après la double attaque terroriste perpétrée à Copenhague, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a lancé un nouvel appel aux juifs d'Europe, dimanche 15 février, afin qu'ils trouvent refuge dans son pays. « Nous disons aux juifs, à nos frères et à nos sœurs : Israël est votre maison, a déclaré le chef du gouvernement. Nous nous préparons et nous appelons à l'absorption d'une immigration massive d'Europe. » Le chef du gouvernement avait déjà lancé un tel appel après les attentats commis à Paris au début de janvier contre la rédaction de Charlie Hebdo et une supérette casher. Le gouvernement français avait exprimé son peu de goût pour la démarche. Dimanche, c'est le rabbin Jair Melchior, plus haute autorité dans la communauté danoise, qui a confié sa « déception » après les propos de M. Nétanyahou. « Si notre façon d'affronter la terreur est de nous enfuir quelque part, alors nous devrions tous partir sur une île déserte », a-t-il noté.

    Lorsqu'un acte antisémite d'envergure est commis dans le monde, il est habituel pour le gouvernement israélien d'exprimer sa solidarité, mais aussi sa volonté d'accueillir « à bras ouverts », comme l'a répété M. Nétanyahou dimanche, les nouveaux arrivants. Aujourd’hui, au-delà de ces formulations classiques, le gouvernement doit s'adapter, du point de vue administratif et financier, à une tendance lourde. Le nombre d’immigrants juifs en Israël a atteint en 2014 un chiffre record depuis dix ans, avec l’arrivée de 26 500 personnes, soit une hausse de 32 % par rapport à 2013, selon les autorités.

    ENCOURAGEMENT À L'IMMIGRATION DE JUIFS DE FRANCE, D'UKRAINE ET DE BELGIQUE

    « Il y a une perception largement partagée selon laquelle l'Europe est devenue plus dangereuse pour les juifs, explique au Monde le porte-parole de l'Agence juive, Yigal Palmor. Il y a plus d'attentats, d'incidents, de violences, d'insécurité, pour les juifs identifiables comme tels, notamment autour de leurs institutions, des écoles et des synagogues. » Après une année 2014 record, la France est devenue le premier pays dans le monde pour l'alyah (près de 7 000 départs). Les attentats commis contre Charlie Hebdo et l'épicerie Hyper Cacher risquent de provoquer un afflux de candidatures encore supérieur aux prévisions, qui étaient de 10 000 pour 2015. « On assiste à une augmentation dramatique des appels, des demandes d'informations, des inscriptions aux soirées organisées par l'Agence juive, souligne Yigal Palmor. Mais on ne saura que plus tard dans l'année si la barre des 15 000 sera franchie. On n'organise pas un départ en vingt-quatre heures. »

    Dimanche, le conseil des ministres a adopté un plan destiné à encourager l'immigration de juifs venant de France, d'Ukraine et de Belgique, trois pays stratégiques. La France et la Belgique, en raison des attentats antisémites récents qui y ont eu lieu, développant un sentiment d'insécurité et de mal-être chez certains citoyens de confession juive. L'Ukraine, parce que la guerre qui ravage la partie orientale du pays et la précarité économique poussent à l'alyah ceux qui ont des racines juives. Le plan interministériel, d'un montant de 40 millions d’euros, est un complément aux dispositifs existant déjà. Sa valeur est surtout symbolique, à un mois des élections législatives. Le plan vise à renforcer des programmes destinés aux juifs dans les pays sources, à densifier le réseau d'émissaires traitant les demandes, à améliorer l'orientation professionnelle des candidats à l'émigration.

    </article>

    votre commentaire
  • Attentat contre l'ambassade d'Israël à Athènes:

    un groupe d'extrême gauche soupçonné

    lien
    Athènes - La brigade antiterroriste grecque était vendredi sur la piste du groupe d'extrême gauche Combattants populaires, soupçonné d'avoir commis à l'aube un attentat à la kalachnikov contre l'ambassade d'Israël dans la banlieue d'Athènes, qui n'a pas fait de victimes.

    Selon les conclusions de l'enquête balistique, les deux kalachnikovs utilisées sont les mêmes que celles qui ont servi lors de tirs contre l'ambassade d'Allemagne il y a un an, ne faisant là encore que des dégâts matériels.

    Cet attentat avait été revendiqué à l'époque par le groupe d'extrême gauche Combattants populaires, apparu ces dernières années dans le pays.

    L'attaque contre le bâtiment de l'ambassade d'Israël, dans la banlieue nord d'Athènes, s'est déroulée vendredi vers 03H00 GMT. La brigade antiterroriste, chargée de l'enquête, a découvert 54 douilles de kalachnikov près du bâtiment, selon la police.

    Selon les premières élément de l'enquête, les auteurs ont tiré depuis une moto, un premier engin avec deux personnes, suivi d'un deuxième avec deux personnes également, passant devant l'ambassade située à l'angle d'une avenue centrale reliant le centre d'Athènes avec la banlieue nord.

    Le gouvernement grec a qualifié l'attentat de terroriste.

    Toute attaque terroriste porte atteinte à la démocratie et au pays, a indiqué la porte-parole du gouvernement Sophia Voultepsi dans un communiqué.

    Elle a souligné que le gouvernement luttait d'une manière déterminante contre ces actions terroristes pour défendre la démocratie.

    Le ministre de l'Ordre public Vassilis Kikilias, qui s'est rendu à l'ambassade quelques heures après l'attentat, a assuré que personne n'allait affaiblir les relations de la Grèce avec Israël, cité par l'agence de presse grecque Ana.

    L'incident est survenu deux jours après la mort d'un responsable palestinien lors d'une échauffourée avec des soldats israéliens en Cisjordanie.

    De nombreuses manifestations ont eu lieu en Grèce, notamment cet été, contre la politique d'Israël en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

    Le conseil juif central en Grèce (KIS) a indiqué dans un communiqué que cette attaque terroriste ne reflétait pas les sentiments des citoyens grecs à l'égard d'Israël.

    L'organisation a cependant mis en garde contre les propos antisémites qui reproduisent les clichés et les préjugés qui ont dominé dans l'histoire mondiale et ont provoqué des pogroms contre le peuple juif (...).

    Le groupe Combattants populaire a revendiqué trois attentats jusqu'ici: un premier en janvier 2013, contre les bureaux du parti grec de droite de la Nouvelle-Démocratie à Athènes puis un deuxième contre l'ambassade d'Allemagne à Athènes en décembre de cette même année. En janvier 2014, ce groupe avait revendiqué un attentat à la roquette contre un concessionnaire automobile dans la grande banlieue d'Athènes. Ces attentats n'ont fait que des dégâts matériels.


    (©AFP / 12 décembre 2014 15h40)


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique