•  Festival de Cannes > Cannes 2014 : Jane Campion, Mrs. President
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    Cannes 2014 : Jane Campion, Mrs. President

    Le Nouvel Observateur <time>Publié le 11-05-2014 à 14h05    lien </time>

    Féministe, farouchement indépendante... Quel genre de présidente du 67e Festival de Cannes Jane Campion sera-t-elle ? Eléments de réponse.

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    <figure id="ultimedia_image">Jane Campion sera la présidente du Festival de Cannes 2014. Tout un programme. (Sipa)Jane Campion sera la présidente du Festival de Cannes 2014. Tout un programme. (Sipa)</figure>
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    C’est à la cinéaste néo-zélandaise Jane Campion, seule femme à avoir décroché la Palme d’or en 1993 avec "La Leçon de piano", que reviendra l’honneur d’imaginer un palmarès digne de ce nom au terme du 67e Festival de Cannes (du 14 au 25 mai). Pour l’épauler, des acteurs – Carole Bouquet, Leila Hatami, Jeon Do-Yeon, Willem Dafoë - et des réalisateurs : Sofia Coppola, Gael Garcia Bernal, Nicolas Winding Refn et Jia Zhangke. Quelle présidente sera-t-elle ? Quel cinéaste recueillera-t-il ses faveurs ? Avec quels membres de son jury s’entendra-t-elle ? Nous nous sommes livrés au petit jeu des devinettes.

    Elle sera féministe

    De "Sweetie" à "Top of The Lake", une série diffusée sur Arte, Jane Campion ne tourne que des portraits de femme : musicienne mal remariée à un butor et amoureuse d’un Maori sensible ("La Leçon de piano"), jeune fille paumée tombée sous le charme d’un gourou new age à deux balles ("Holy Smoke"), rebelle fébrile attirée par le poète Keats ("Bright Star").

    Les filles l’intéressent, qu’elles aient neuf ans – la gamine de "La Leçon de piano" qui, pour suivre sa mère comme une ombre, finira par la trahir – ou 60 ans (la secte de femmes brisées par la vie réfugiées dans des containers auprès d’Holly Hunter au milieu de nulle part, "Top of The Lake"). Les suffrages de Jane Campion devraient donc se porter en priorité sur des films qui font valoir ses héroïnes favorites.

    La part féminine majoritaire de son jury risque aussi d’avoir une voix prépondérante au chapitre. Leila Hatami, actrice iranienne combative d’"Une Séparation" (Ashgar Farhadi), Jeon Do-Yeon, comédienne sud-coréenne époustouflante de "Secret Sunshine" (Lee Chang Dong), Sofia Coppola, auteur de tant de films sur des trajectoires de jeunes filles en apesanteur, et Carole Bouquet, jadis égérie de Luis Buñuel que Jane Campion adore, pourront sans aucun doute exprimer leurs vues.

    Elle ne détestera pas les personnages atteints de troubles psychiques

    Sa mère en souffrit, ses protagonistes aussi. Janet Frame ("Un ange à ma table") est schizophrène. Ada ("La Leçon de piano") trimbale une rage autiste. Isabel Archer ("Portrait de femme") ploie sous le poids de sa mélancolie. Ruth ("Holy Smoke") trompe son spleen dans les délires sectaires. Quant à Robin Griffin, détective enquêtant sur la disparition d’une petite fille abusée dans "Top of The Lake", elle a, elle aussi, vécu quelques traumatismes majeurs.

    La réalisatrice pourrait trouver un frère à ces personnages du côté de Bertrand Bonello ("Yves Saint Laurent", couturier sans égal et maniaco-dépressif accro aux paradis artificiels, avec Gaspard Ulliel).

    Elle restera sourde à toute pression

    Depuis l’enfance, Jane Campion ne se laisse pas marcher sur les pieds. A son père qui lui demandait : "Que veux-tu devenir plus tard ?", elle rétorquait : "Je déciderai". Et, sur un tournage, c’est elle le patron.

    Insoumise par essence, à l’image de toutes ses héroïnes contraintes par des carcans sociaux et prisonnières de leur éducation, de leur culture ou de leur classe, il y a gros à parier qu’elle opérera ses choix en âme et conscience, en faisant fi des rumeurs (sport préféré de la Croisette), des engouements plus ou moins raisonnés de la presse (pluie de palmes d’or dans la cotation de cette bible cannoise qu’est le numéro quotidien du "Film français") et des lois du marché.

    Le réalisateur chinois Jia Zhangke, dont le film "A Touch of Sin", prix du scénario au dernier Festival de Cannes, est en butte à la censure de son pays, Nicolas Winding Refn, indomptable auteur danois de huit longs-métrages inclassables, Willem Dafoë, acteur américain perpétuellement désireux de repousser ses limites, partagent le même dégoût pour la norme. De ce point de vue-là, Ken Loach avec son "Jimmy Hall", portrait d’un militant communiste de retour en Irlande pour ressusciter un dancing qui déclenche les foudres du clergé, pourrait bien les toucher.

    Elle donnera la primauté aux artistes

    Jane Campion, qui ne jure que par la littérature romantique anglo-saxonne, d’Emily Brontë à Virginia Woolf, a dépeint des écrivains (Janet Frame, "Un ange à ma table"), des musiciens (la pianiste muette de "La Leçon de piano"), des poètes (John Keats dans "Bright Star").

    Elle aime les créateurs - et les privilégiera qu’ils se situent devant ou derrière la caméra - au moins autant que les paysages : le cœur rouge de l’Australie dans "Holy Smoke", les arbres où se nichent des jeunes femmes ("Portraits de femme"), les jaunes inspirés des meules de foin de Monet dans "Bright Star", l’eau dormante, les plaines blondes et les forêts inquiétantes de "Top of The Lake".

    Trouvera-t-elle son bonheur chez l’anglais Mike Leigh ("Mr Turner", un biopic qu’on dit déjà plastiquement superbe sur le précurseur des impressionnistes avec Timothy Spall) ? Réponse le 24 mai.

    Sophie Grassin - Le Nouvel Observateur

    A lire : « Jane Campion par Jane Campion » de Michel Ciment (éditions Cahiers du cinéma, en librairie le 15 mai).

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    Musée Picasso: le fils du peintre sera reçu lundi à Matignon

    Par LEXPRESS.fr, publié le <time datetime="2014-05-04 18:21:33" itemprop="datePublished" pubdate="">04/05/2014 à 18:21   </time><time datetime="" itemprop="dateModified"></time>lien 

    Alors que la réouverture du musée a été fixée à la mi-septembre, par la ministre de la Culture, l'avenir du lieu et le sort de sa présidente, Anne Baldassari, qui pilote le projet d'agrandissement, seront évoqués lundi à Matignon, annonce Le Figaro. 

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    ImprimeMusée Picasso: le fils du peintre sera reçu lundi à Matignon

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    La cour de l'hôtel Salé, qui abrite le musée Picasso.

     

     

    afp.com/Thomas Samson

     

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    Claude Picasso, le fils du peintre, sera reçu lundi par Manuel Valls pour évoquer l'avenir du musée Picasso - qui fait l'objet d'une rénovation complète depuis cinq ans - et le sort de sa présidente Anne Baldassari, qui pilote le projet d'aggrandissement, annonceLe Figaro.  

    Il s'agit d'un sujet polémique puisque la ministre de la Culture, Aurélie Filippetti, a fixé la date de réouverture au public du musée à la mi-septembre, pour tenir compte du retard pris dans les travaux de réaménagement, alors que Claude Picasso plaidait pour une réouverture en juin. 

    Une controverse avait éclaté vendredi, quand le fils du peintre, qui représente la famille au conseil d'administration du musée, a exigé que la ministre de la Culture s'engage "à tout faire" pour ouvrir le musée en juin, avec l'actuelle présidente Anne Baldassari "à sa tête". 

    "L'impression que la France se fout de mon père"

    Dans un entretien au Figaro, Claude Picasso s'était dit "scandalisé et très inquiet" sur l'avenir du musée. "J'ai l'impression que la France se fout de mon père et aussi de ma tête!", avait-il lancé. 

    Ses propos avaient été jugés "très excessifs" par le directeur général du patrimoine au ministère, Vincent Berjot. "Nous ne sommes pas à quelques semaines près, après cinq ans de fermeture", avait-il relevé, expliquant que le chantier avait pris du retard. 

    Samedi, l'architecte ayant réalisé le réaménagement, Jean-François Bodin, avait relancé la polémique, estimant que le musée pouvait encore rouvrir comme prévu "fin juin", contestant que le bâtiment ait été livré avec un mois de retard. 

    "Contrairement à certaines allégations publiques, les travaux réalisés dans le corps principal du musée, l'Hôtel Salé, n'ont été achevés que le 30 avril", a réaffirmé dimanche le ministère. 


    En savoir plus sur http://www.lexpress.fr/culture/musee-picasso-le-fils-du-peintre-sera-recu-lundi-a-matignon_1535609.html#RcZjcz7oQEU1DS0l.99


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  • Justin Timberlake bariole

    le ciel de Saint-Denis

    Le Monde.fr | <time datetime="2014-04-27T14:19:12+02:00" itemprop="datePublished">27.04.2014 à 14h19</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-04-27T14:40:37+02:00" itemprop="dateModified">27.04.2014 à 14h40</time> |Par Aureliano Tonet

    lien 
     

    « Regarde, un arc-en-ciel, c'est un signe ! », s'écrie une jeune fille en pointant le firmament, avant de rejoindre la foule qui s'amasse aux abords du Stade deFrance. En ce samedi 26 avril humide et nuageux, Justin Timberlake ouvre la saison des concerts organisés dans l'antre francilien. Si toutes les couleurs de peau s'unissent en harmonie, les adolescentes forment, sans surprise, l'essentiel du bataillon. A tel point que la sécurité n'a pas prévu assez de vigiles féminines pour fouiller leurs corps impatients, tandis que les garçons passent, eux, les portiques d'entrée les mains dans les poches.

     

     

    CARGAISON DE « DOMAC »

    Certaines spectatrices ont poussé la vénération jusqu'à venir avec leur cargaison de « DoMac » – elles sont de celles qui savent que la firme du clown Ronald a emprunté son slogan, « I'm Lovin' It », au répertoire du beau Justin. A 21 heures pile, cependant, la saveur de leur sandwich n'est plus qu'un fade et lointainsouvenir en comparaison du trouble que procure l'entrée en scène de l'idole. Il y a des cris, des râles, quelques sanglots.

    Un compte à rebours fait durer le suspense ; l'ombre de « JT » apparaît sur l'immense décor alvéolé ; il accroche son bouton de manchette, dépoussière sa veste, puis pénètre enfin dans l'arène, remplie aux trois quarts. Pusher Love Girl,le premier titre, donne le ton : ce soir, l'Américain, impeccable en costard-nœud pap', aura le falsetto alerte, et le groove généreux. Avec la même prodigalité, il dispense ses attentions à la foule et à la vingtaine de musiciens qui l'accompagne – des choristes très en voix, pour la plupart.

     

     

    SLASHS EN RAFALES

    Timberlake aime strier ses disques de slashs en rafales (FutureSex/LoveSounds,en 2006 ; The 20/20 Experience, en 2013) ; en concert, cela donne un show ultra-saccadé, avec chorégraphies heurtées, jeux de lumières cinétiques, scène mouvante, séquences dépouillées et moments de grande bouillie sonore.

    Sur l'écran géant, des images de rouages défilent : le temps, voilà la grande affaire de « Justin Time », comme le surnomment certains. A 33 ans, le ludion a déjà deux décennies de show business dans les gencives. Avant de convoler en solo, en 2002, sous le patronage des producteurs Pharrell Williams et Timbaland, il a fait ses armes dans le boys band N'Sync – abréviation de « in synchrony ». Synchrone, il l'est de la semelle au gosier, réglant ses pas de danse sur la mécanique huilée de ses acolytes, et faisant coïncider, en un fugace instant de grâce, son tube lacrymal, Cry Me a River, avec les trombes d'eau qui s'abattent sur le stade.

    Lire aussi le portrait de Pharrell Williams

     

     

    REPRISE DE « SINGIN' IN THE RAIN »

    Mais le chanteur, danseur et comédien a prévu deux heures et demie de spectacle, et, comme son répertoire n'est composé que d'une dizaine de hitsincontestables, il faut meubler. Il s'y emploie en reprenant a capella Gene Kelly (Singin' in the Rain), et, à la guitare, Elvis Presley (Heartbreak Hotel) et Michael Jackson (Human Nature). Manière de rappeler qu'il a grandi à Memphis, creuset historique des musiques américaines, et de s'inscrire dans une lignée pop, pluridisciplinaire et rassembleuse.

    Or, l'universalisme de Kelly, Presley et Jackson cachait, on le sait, quelques zones d'ombres. Timberlake a beau collectionner les armes à feu, s'esclaffer d'unrire démoniaque et sacrifier à la sexualisation grimpante des musiques populaires (voir les très « caliente » Señorita et Sexyback), il ne parvient guère à faire oublier son pedigree de gentil garçon, passé, adolescent, par le Club Mickey.

     

     

    Si bien que le spectacle vaut surtout pour ses moments d'effusion collective, transpirant la joie simple d'hurler des mélodies entêtantes, en tapant des mains. Après Mirrors, tube récent aux 183 millions de vues sur YouTube, qui clôt admirablement les ébats, « JT » dessine un cœur avec ses doigts, en direction des masses pubères. D'ultimes lasers bariolent le ciel de Saint-Denis ; une admiratrice s'exclame : « T'as vu ? On dirait un arc-en-ciel ! »


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  • Thomas Piketty, la critique

    du capitalisme et le succès

    des livres d'économie aux

    Etats-Unis

    Le Monde.fr | <time datetime="2014-04-24T15:40:30+02:00" itemprop="datePublished" style="box-sizing: border-box;">24.04.2014 à 15h40</time> • Mis à jour le <time datetime="2014-04-24T20:51:05+02:00" itemprop="dateModified" style="box-sizing: border-box;">24.04.2014 à 20h51</time> |   lien Par 

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    <figure class="illustration_haut" style="box-sizing: border-box; margin: 0px; position: relative;">Le livre de l'économiste français sur la montée des inégalités et l'avènement d'une société d'héritiers caracole en tête des ventes dans plusieurs pays.</figure>

     

    Le livre du Français Thomas Piketty Le Capital au XXIe siècle (Editions du Seuil, 2013) se classait encore, jeudi 24 avril, en tête des ventes aux Etats-Unis sur le site de distribution en ligne Amazon. Publié l'an dernier en France (lire des extraitssur le site du Seuil), il n'est arrivé que cette année aux Etats-Unis. Mais l'énorme succès rencontré outre-Atlantique par un ouvrage pourtant austère, écrit par un économiste qu'on classe, en France, plutôt à gauche, ne cesse d'étonner.

    Le site Internet de l'enseignant à l'Ecole d'économie de Paris donne un bon résumé des quelque 1 000 pages (dans la version française) de cet ouvrage, agrémenté de nombreux schémas, qui dénonce la trop forte concentration des richesses et plaide pour une plus lourde taxation des hauts revenus.

    Lire l'entretien : Thomas Piketty : « Le retour des inégalités inquiète aux Etats-Unis »

    Ce que dit le livre

    Selon Thomas Piketty, la redistribution des revenus irait désormais des salariés vers les détenteurs du capital, une tendance qui devrait s'accélérer, si rien n'est fait, et qu'il juge dangereuse : la croissance devrait en effet rester amorphe alors que le capital se montrera plus performant, amplifiant les inégalités au sein de la société.

    Alors que nous sommes passés, au siècle dernier, d'une société de rentiers à une société de cadres, ces derniers s'effaceraient désormais devant les « super-cadres » : une classe sociale qui s'auto-entretiendrait grâce aux rendements colossaux de leur capital.

     

    Une telle situation pourrait rivaliser avec les inégalités d'autres époques, Piketty invoquant le « dilemme de Rastignac » et la société patrimoniale du XIXe siècle, de Balzac et de Jane Austen. Une société de rentiers« ennemis de la démocratie ».

    Des riches toujours plus riches – d'ailleurs Piketty ne parle plus de décile (on divise la société en dix échelons de niveau de vie), ni même de centile mais de millime – aux Etats-Unis, où les écarts de salaires se sont accrus bien plus qu'enEurope au cours des trente ou quarante dernières années.

    « Ce n'est pas étonnant que le problème soit très présent dans le débat américain. Le retour des inégalités inquiète ici,explique l'économiste. C'est un pays qui a une tradition égalitaire très forte, qui s'est construit autour de cette question en opposition à une Europe elle-même confrontée à des inégalités de classe ou patrimoniales. Ensuite, il ne faut pasoublier que ce sont les Etats-Unis qui, il y a un siècle, ont inventé un système de fiscalité progressive sur les revenus justement parce qu'ils avaient peur de devenir aussi inégalitaire que l'Europe. »

    Un problème présent dans une moindre mesure en Europe : le graphique ci-dessous montre ainsi que le total des patrimoines privés sur le Vieux Continent valait entre six et sept années de revenu national en 1910, entre deux et trois années en 1950 et entre quatre et six années en 2010.

     

    <figure class="illustration_haut" style="box-sizing: border-box; margin: 0px; position: relative;">Le total des patrimoines privés valait entre 6 et 7 années de revenu national en Europe en 1910, entre 2 et 3 années en 1950, et entre 4 et 6 années en 2010.</figure>

     

    Face à la montée en puissance de cette société d'héritiers d'un nouveau genre, l'auteur recommande de revoir la progressivité de la fiscalité pour qu'elle touche vraiment les plus riches, et propose la création d'un impôt mondial sur le capital, une « utopie utile », dit-il.

    Ces Français qui cartonnent aux Etats-Unis

    Thomas Piketty n'est pas le premier économiste français à connaître un succès important outre-Atlantique : Olivier Blanchard, Thomas Philippon ou encore Esther Duflo l'ont précédé. Seule cette dernière a d'ailleurs également bénéficié, ces dernières années, du traitement de faveur que représente un portrait dans l'hebdomadaire The New Yorker.

    Dans celui qui a été consacré en mars à M. Piketty, l'adjectif « français » ne revient que cinq fois, l'essentiel du texte étant une critique – élogieuse – du travail de celui qui est à la fois, rappelle le magazine, un ancien de l'Ecole normale supérieure et du Massachusetts Institute of Technology.

    Le célèbre financier Warren Buffett a même souligné dans une interview le bien-fondé de la thèse de cet ouvrage, reconnaissant qu'en dépit de la richesse créée par le système capitaliste, les inégalités augmentaient de façon inquiétante entre ceux qui ne disposent pas de talents particuliers et les patrons d'entreprises, en particulier de fonds spéculatifs – dont le patron du hedge fund Berkshire Hathaway a souvent dénoncé l'excès des rémunérations.

    Des Américains friands d'économie

    Sur le site français d'Amazonil est classé 1er également, une belle performance si l'on considère le succès habituel des ouvrages économiques. « En cas de succès, un roman peut atteindre 300 000 exemplaires, un bon livre en économie dépasse rarement les 100 000 exemplaires », avance-t-on chez Fayard.

    Dans l'Hexagone, 45 000 exemplaires auraient déjà été vendus ; aux Etats-Unis, 41 000 exemplaires, selon La Tribune – 25 000 seraient en réimpression. Un succès qui n'est pas inédit auprès des lecteurs américains, qui achètent plus volontiers des essais de sciences humaines en général et d'économie en particulier. Les 5 millions d'exemplaires de Freakonomics, ouvrage qui posait de manière amusante des questions d'économie au travers d'exemples décalés (pourquoi les dealers habitent chez leurs parents, par exemple) en témoignent.

    Parmi les meilleures ventes d'Amazon figure également (en 4e position)Flashboys, de Michael Lewis, qui décrit l'univers du trading haute fréquence. Dans les dix premiers apparaît aussi un manuel d'éducation à destination des parents désireux d'aider leurs enfants à gagner de l'argent.

    Lire (édition abonnés) : « Le Capital au XXIe siècle », de Thomas Piketty, best-seller aux Etats-Unis

     

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  • <section class="grid-620 d-inline" id="content-list-top" style="margin: 0px; padding: 0px; border: 0px; font-size: 12px; vertical-align: top; display: inline-block; zoom: 1; width: 620px; color: rgb(51, 51, 51); font-family: Georgia; line-height: 12px; background-color: rgb(255, 255, 255);">

     

    Alain Finkielkraut élu à l'Académie française


    le 10 avril 2014 à 16h15 , mis à jour le 10 avril 2014 à 17h54.
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    4min
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    Alain Finkielkraut élu à l'Académie Française

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    Victoire pour l'auteur de "La défaite de la pensée": le philosophe Alain Finkielkraut a été élu jeudi à l'Académie française dès le premier tour, en dépit de la polémique précédant le scrutin, une consécration qui réjouit cet intellectuel médiatique, amoureux de la langue et de la littérature. A 64 ans, le nouvel académicien, qui succède au fauteuil 21 à Félicien Marceau, disparu en 2012, a été élu au premier tour par 16 voix sur 28 votants, a précisé l'Académie française. 
     
    Trois voix sont allées à Gérard de Cortanze, prix Renaudot 2002 pour "Assam", une à Athanase Vantchev de Thracy et huit bulletins blancs ont été marqués d'une croix. Les trois autres candidats n'ont obtenu aucun suffrage. "Je ne peux pas bouder mon plaisir, même si je n'aurais jamais eu l'idée de me présenter de moi-même, j'ai trop conscience de mes limites", a déclaré Alain Finkielkraut au Point. "Des académiciens amicaux m'ont sollicité. Je me suis présenté incertain et tremblant. Je leur suis reconnaissant ainsi qu'à toute la compagnie. Je suis fier et heureux d'être membre de cette institution anachronique", s'exclame encore "Finkie".
     
    La candidature de cet ardent polémiste, taxé de réactionnaire par ses détracteurs, habitué des plateaux de télévision, animateur de l'émission "Répliques" sur France Culture, avait agité le petit monde feutré du Quai de Conti: personnalité "trop clivante", jugeaient en coulisses certains habits verts, l'un d'eux allant jusqu'à évoquer l'entrée du FN à l'Académie. "Intellectuel incontournable", rétorquaient ses partisans, parmi lesquels Jean d'Ormesson, Pierre Nora, Max Gallo ou Hélène Carrère d'Encausse, secrétaire perpétuel de l'institution fondée en 1635 par Richelieu. 
     
    « Volonté aristocratique de déplaire »
     
    Adepte du refrain "c'était mieux avant", selon ses ennemis, ce pourfendeur du politiquement correct a suscité de vives controverses fin 2013 avec son essai à succès sur l'identité nationale et l'immigration, "L'identité malheureuse" (Stock). L'un de ses contradicteurs avait été le Premier ministre Manuel Valls, alors ministre de l'Intérieur. De tels remous n'ont guère ébranlé ce polémiste anticonformiste, réputé "soupe au lait" et "mu par la volonté aristocratique de déplaire", selon Pascal Bruckner, qui cosigna avec lui "Le Nouveau Désordre amoureux", succès en 1977 de deux brillants philosophes de 28 ans s'attaquant au mythe de la révolution sexuelle.
     
    "Mes buts ne sont pas politiques", assure Alain Finkielkraut. "J'écris pour dévoiler ce qui m'apparaît comme une certaine vérité. Les nuances ne peuvent pas être l'alibi pour noyer le poisson".
     Endossant déjà son futur habit vert d'académicien chargé de composer le Dictionnaire, il fustige "l'effondrement de la syntaxe" et "l'appauvrissement du vocabulaire" dans la France d'aujourd'hui, y compris parmi les élites. "L'Académie française, c'est la langue soutenue par la littérature". 
     
    C'est pourquoi cet amoureux des lettres estime y avoir toute sa place. Ce fauteuil 21 n'en est pas à sa première polémique. L'élection en 1976 de Félicien Marceau avait provoqué une tempête en Belgique, l'auteur de "Creezy", exilé en France, ayant été condamné par contumace à la Libération à 15 ans de prison dans son pays natal. Exercice délicat, Fienkelkraut devra faire l'éloge de son prédécesseur, lors de la réception du nouvel immortel sous la Coupole.
     
    Fils d'un déporté survivant d'Auschwitz, Alain Finkielkraut est né le 30 juin 1949 à Paris dans une famille juive d'origine polonaise. Normalien, agrégé de lettres et professeur de philosophie à l'Ecole polytechnique jusqu'à l'an dernier, il voue aux lois de la République un respect absolu et défend bec et ongles l'école républicaine. On retrouve chez le philosophe, à qui un lymphome a coûté la vision de l'oeil droit, l'influence de Hannah Arendt, Emmanuel Lévinas, Charles Péguy ou encore de son ami Milan Kundera, qui dit de lui: "cet homme ne sait pas comment ne pas réagir". Il a ainsi été l'un des premiers intellectuels à prôner une intervention occidentale en ex-Yougoslavie.

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