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Par marialis2.2 le 4 Janvier 2013 à 01:46FRANCE
Restos du coeur : 100.000 personnes de plus demandent de l'aide
Un mois après l'ouverture de leur 28e campagne d'hiver, les Restos du coeur constatent une explosion des demandes et ont besoin d'une mobilisation de leurs donateurs pour faire face à la situation.
Un mois après l'ouverture de leur 28e campagne d'hiver, les Restos du coeur enregistrent une demande en hausse de 12% et ont besoin d'une mobilisation de leurs donateurs pour faire face à la situation, a déclaré vendredi Olivier Berthe, président de l'association. « Ce n'est pas une hausse, c'est une explosion : une demande de plus 12%, c'est-à-dire 100.000 personnes de plus à venir aux Restos pour cet hiver », a-t-il dit sur RTL.
« C'est un chiffre que nous n'avons pas l'habitude de voir, a-t-il ajouté, nous savons que c'est une situation qui s'installe et que nous allons devoir installer des dispositifs durables pour y faire face (...) Si les donateurs ne se mobilisent pas, nous ne pourrons pas faire face à la situation. »
Prolongation du programme d'aide alimentaire
Dans ce contexte, Olivier Berthe a pressé le gouvernement de se battre pour obtenir le maintien à son niveau actuel de l'aide alimentaire européenne pour les plus démunis, qui est aujourd'hui en débat . « Il semblerait que le gouvernement soit en train d'accepter un compromis avec l'Allemagne ou l'Angleterre », a-t-il indiqué, ajoutant: « Il ne faut pas que le gouvernement aille sur ce terrain avec l'Allemagne et l'Angleterre, car ça veut dire moins d'aides et donc la fin de l'aide alimentaire en Europe. » « Il ne faut pas que le gouvernement se batte sur ce mauvais compromis. Il faut demander la prolongation du programme d'aide alimentaire, qui bénéficie à 18 millions d'Européens pauvres », a-t-il souligné. Pour les Restos du coeur, cette aide représente 23% des repas distribués et 15% de ses ressources, selon son président.
Créé en 1987, le Programme européen d'aide aux plus démunis (PEAD) est un mécanisme d'aide alimentaire financé par l'UE qui permet la distribution aux populations pauvres de la communauté européenne d'une partie des surplus agricoles européens. L'Allemagne estime qu'il ne relève pas des compétences communautaires.
Lors de sa campagne d'hiver 2011/2012, les Restos du coeur ont accueilli environ 870.000 personnes par jour et distribué 115 millions de repas.
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Par marialis2.2 le 2 Janvier 2013 à 00:31
Contre la profession politique
Mardi 1 Janvier 2013 à 05:00
Jacques Julliard - Marianne
Quel est l'événement politique le plus important de l'année écoulée ? On voudrait pouvoir écrire que c'est l'élection, le 6 mai dernier, de François Hollande à la présidence de la République. Ce sera peut-être le cas, mais il est encore trop tôt pour le dire. En politique, on ne sait jamais à l'avance de quoi hier sera fait.
En attendant, ce qui domine l'année, c'est la dégradation inouïe de nos mœurs politiques. Mensonges, truquages, corruption ont fait notre quotidien. Marianne s'en faisait l'écho récemment, et Michel Rocard, à sa manière franche et désabusée, n'y allait pas par quatre chemins, affirmant que le mensonge fait, en somme, partie intégrante de notre vie politique.
Voyez, par exemple, le jeu pervers auquel se livrent l'électeur et le candidat à chaque échéance importante. Le premier fait monter les enchères au maximum avant de se décider, tandis que le second finit par laisser échapper des promesses qu'il sait ne pas pouvoir tenir : c'est le prix à payer pour l'élection. Une fois celle-là acquise, nouveau changement de rôle : l'électeur, le crayon à la main, coche les cases des programmes déjà remplies et tempête en constatant les vides.
Ou bien on agite de purs symboles, tels la célèbre tranche d'impôt à 75 % pour les revenus de plus de 1 million d'euros, effet électoral énorme, incidence financière quasi nulle, effet Depardieu garanti.
Quelle entreprise, quelle association, quelle institution tendrait longtemps à pareil jeu de bonneteau ? Aussi longtemps que la démocratie électorale reposera sur des promesses, et non sur un contrat entre l'électeur et l'élu, elle ne sera rien d'autre qu'un jeu infantilisant, digne des monarchies de bas empire.
Mais il y a encore plus grave : il y a l'imposture permanente du microcosme et la scène politique transformée en caverne d'Ali Baba. Les derniers dirigeants des deux partis les plus importants de ce pays, le PS à gauche, l'UMP à droite, doivent leurs fauteuils à des impostures, à des truquages. Le scrutin de Reims (novembre 2008) qui vit l'«élection» de Martine Aubry au détriment de Ségolène Royal fut brigandage, personne, aujourd'hui, n'en doute ; cependant que c'est un authentique champion de la grande truanderie, Jean-François Copé, qui, pendant la plus grande partie de l'année 2013, va présider aux destinées de l'UMP.
Et que dire de ces séances surréalistes, dignes du Parrain, de Francis Ford Coppola, où les représentants des principales écuries présidentielles, désignés par antiphrase du nom de «poètes», se partagent les places, le pistolet sur la table, au comité directeur du Parti socialiste ?
Que dire de ce même parti, à Marseille, où des notables aux prises avec la justice continuent de faire la loi et décident des majorités ? Nous sommes tellement habitués au fonctionnement mafieux de nos organisations politiques que nous ne songeons même plus à nous en scandaliser.
Ce sont pourtant ces officines vérolées qui donnent naissance aux divers pouvoirs de la République, ceux qui font la loi, lèvent l'impôt, administrent la justice, dispensent l'instruction et la morale, font régner l'ordre et disposent de la police. A défaut d'autre raison, une telle indignité à la tête de l'Etat suffirait à expliquer la persistance des populismes, à l'extrême gauche et surtout à l'extrême droite.
Les remèdes ? Ils existent et ils sont simples, mais, comme leur adoption dépend exclusivement de ceux auxquels ils sont censés s'appliquer, il n'y a aucune chance qu'ils soient mis en œuvre.
C'est pourquoi la mesure la plus simple et la plus élémentaire, à savoir l'interdiction stricte de tout cumul des mandats, ne sera pas votée : je tiens le pari. Mais, si l'on veut aller plus loin, si l'on veut lutter efficacement contre cette professionnalisation de la vie politique qui est incompatible avec la démocratie, il faut empêcher que quelques milliers de personnes vivent, leur vie durant, de la politique.
Jacques Chirac a passé son existence entière dans les palais de la République ; jamais il n'en est sorti ; jamais il n'a exercé une profession, jamais de sa vie il n'a payé un repas de sa bourse. C'est un exemple typique ; mais la plupart de nos hommes et de nos femmes politiques vivent sur le modèle breveté Chirac.
Il est pourtant une mesure qui permettrait de mettre fin à cette situation anormale : l'interdiction de se présenter deux fois de suite à la même fonction. A ceux qui rétorquent rituellement qu'une telle règle priverait les assemblées de l'«expérience» indispensable, je réponds : c'est une blague.
Les seules assemblées qui ont réformé la France et ont établi les lois que nous respectons étaient faites d'hommes neufs, et «inexpérimentés» : témoins, la Constituante de 1789, l'Assemblée nationale de 1848, la Commune de Paris, les assemblées de 1945-1946.
Car, si l'élection est l'honneur de la démocratie, la réélection est son fléau. Le souci de la réélection est à la base de toutes les lâchetés, de toutes les faiblesses, de toutes les capitulations. Vous voulez la démocratie, dites-vous, vous voulez l'égalité ? Alors, organisez la rotation des citoyens au pouvoir ! Pour que la vie politique soit quelque chose pour tous, il faut qu'elle cesse d'être tout pour quelques-uns.
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Par marialis2.2 le 22 Décembre 2012 à 00:12Dernière modification : 19/12/2012
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Barack Obama soutient l'interdiction des armes d'assaut
Selon Robert Spitzer, spécialiste du contrôle des armes aux États-Unis, Obama a l'opportunité de renforcer la législation sur les armes. Le président américain soutient d'ailleurs une proposition de loi visant à bannir les armes d'assaut.
Depuis le massacre dans une école primaire du Connecticut au cours duquel 26 personnes ont été tuées, dont 20 enfants, les appels en faveur d'un contrôle plus strict sur les armes à feu se multiplient aux États-Unis. En quelques jours, plus de 175 000 personnes ont signé une pétition sur la section "We the People" du site Internet de la Maison Blanche pour demander au président Barack Obama d'œuvrer à un contrôle de la circulation des armes.
D'après un sondage réalisé pour ABC News et le Washington Post, 54 % des Américains interrogés se déclarent favorables à un durcissement de la législation générale en matière du contrôle des armes. Ils sont aussi 59 % à vouloir limiter les chargeurs des munitions à forte capacité.
En réponse à cette tragédie, le président américain s'est dit favorable, ce mardi, à un projet de loi visant à interdire les fusils d'assaut, alors que les écoles rouvraient pour la première fois à Newtown (nord-est) après le massacre de 20 enfants dans l'école de Sandy Hook, vendredi dernier.
Le président "soutient activement" les efforts menés au Congrès pour ré-imposer une loi en ce sens, a déclaré son porte-parole Jay Carney, en référence à la proposition que compte introduire en janvier au Congrès la sénatrice démocrate de Californie Dianne Feinstein.
Mais Barack Obama a-t-il les moyens d’agir ? Oui, estime Robert Spitzer, professeur de sciences politiques à l’université de New York et auteur de “The Politics of Gun Control” ("Les politiques du contrôle des armes").
FRANCE 24 : Le président américain s'est engagé à faire en sorte que les États-Unis protègent mieux leurs enfants. A-t-il la possibilité de légiférer ?
Robert Spitzer : Obama a toujours eu la volonté de renouveler l’interdiction sur les armes semi-automatiques [le Federal Assault Weapons Ban a interdit, de 1994 à 2004, la vente et la détention de fusils d’assaut à destination de la population civile, NDLR]. Au cours de son précédent mandat, il n’a toutefois jamais proposé de mesure sur le sujet, mais une proposition pourrait être faite en janvier au Congrès [la sénatrice démocrate de Californie Dianne Feinstein, à l’origine la loi en 1994, veut la soumettre à nouveau au Congrès, NDLR]. Et Barack Obama pourrait la soutenir.
Le locataire de la Maison Blanche pourrait également demander au Congrès de restreindre la possession de munitions pour la population civile, une interdiction qui avait également été appliquée entre 1994 et 2004. Barack Obama souhaiterait limiter à dix le nombre de balles par chargeur. Cette mesure devrait être plus facile à faire passer au Congrès que de renouveler l’interdiction des armes de guerre.
Peut-il contourner le Congrès ?
R. S. : Barack Obama dispose d’une faible marge de manœuvre sur le plan législatif. Il peut toutefois mettre en place un certain nombre de mesures, comme s’assurer que la Loi Brady de 1993, qui rend obligatoire les vérifications d'antécédents criminels et psychiatriques avant la vente d'armes, soit mieux appliquée [la vente sur Internet, notamment entre particuliers, ou sur les salons d'expositions, qui rassemblent 40 % des ventes, échappe à tout contrôle, NDLR]. Il faudrait que l’acquisition d’armes soit mieux enregistrée auprès des agences fédérales qui pourront ainsi mieux repérer les individus ayant des antécédents psychiatriques. La plupart des auteurs de tuerie ont fait état de problèmes psychiatriques connus de leur famille et de leurs amis. Et pourtant, des études ont montré que 80 % d’entre eux avaient obtenu des armes de manière tout à fait légale.
L’administration Obama a déjà travaillé sur ce type de projets mais a fini par les mettre de côté. Elle pourrait les remettre sur la table des négociations. Ce serait en tous cas un moment opportun pour le faire. Surtout que cela pourrait être entériné sans passer par le Congrès car la loi existe déjà.
Est-ce que le puissant lobby des armes à feu, la National Rifle Association (NRA), qui compte quatre millions de membres, peut empêcher Obama d’agir ?
R. S. : Le Parti républicain est depuis toujours sous l’emprise de la NRA. Une emprise qui est de plus en plus importante à mesure que le parti se radicalise, comme c’est le cas depuis plusieurs années. Mais le poids de la NRA est mis à mal à chaque fois qu’une tuerie se produit et que l’opinion publique évolue. Cela a été le cas par le passé, notamment lors de la tuerie de Columbine [en 1999, où il y avait eu 15 morts].
Et c’est le cas en ce moment : la tuerie de Newtown a suscité tant d’émotion et de désarroi. Les Américains sont vraiment en colère et scandalisés. Renforcé par sa réélection, Obama devrait profiter de la situation pour agir. Il y a clairement une opportunité à saisir. Si Obama veut relever le défi, c’est le bon moment politique pour le faire. Cela ne signifie pas pour autant qu’il y arrivera…
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Par marialis2.2 le 11 Décembre 2012 à 15:58Créé 09-12-2012 23:00lien
Dix idées pour réduire la pauvreté
CRISE - Le logement, l'emploi, la santé, l'école…tous ces thèmes seront abordés par la conférence nationale contre la pauvreté et pour l'inclusion sociale, qui s'ouvre ce lundi à Paris. Metro a identifié ses propositions prioritaires.
C'est un triste record, dont la France se serait bien passée : 8,6 millions de personnes vivent aujourd'hui sous le seuil de pauvreté,. Interpellé pendant la présidentielle par le collectif Alerte, qui regroupe 35 associations, François Hollande avait ajouté in extremis une soixante-et-unième proposition à sa liste d'engagements de campagne : préparer un plan quinquennal de lutte contre la pauvreté. C'est l'objectif de la conférence nationale qui se tient lundi et mardi matin à Paris.
"Si les onze ministres réunis sortent avec chacun une feuille de route, ce sera du jamais vu", espère Bruno Grouès, animateur du collectif Alerte. "Je suis dubitatif sur la capacité à obtenir des mesures phares, car les contraintes financières sont énormes, parce qu'on n'a pas voulu augmenter les impôts", tempère Louis Maurin, directeur de l'Observatoire des inégalités.
Associations, syndicats, et représentants de l'Etat ont déjà réfléchi au sein de sept groupes thématiques (logement, santé, éducation, emploi, gouvernance, droits sociaux, surendettement). Sur la base de leurs rapports, et en interrogeant plusieurs responsables associatifs, Metro a identifié dix pistes principales d'actions.
1. Une hausse du RSA
Alors que le Revenu minimum d'insertion (RMI) correspondait en 1989 à 50% du salaire minimum, le revenu de solidarité active (RSA) qui l'a remplacé n'en représente plus que 40%. Le groupe de travail sur les droits sociaux préconise une hausse de 3% par an sur cinq ans, soit 15% de hausse en fin de mandat. Cette mesure-phare, très attendue par les associations, est estimée à 3 milliards d'euros. Bruno Grouès propose aussi de remplacer le RSA-activité (complément pour les salariés) par un crédit d'impôt, moins complexe à obtenir.2. Un revenu pour les moins de 25 ans
Selon un rapport de l'Institut national de la jeunesse et de l'éducation populaire (Injep), près d'un quart des jeunes (22,5%) vivent sous le seuil de pauvreté. "Pourquoi ne pas accorder le RSA dès 18 ans?" propose Louis Maurin. Le RSA jeunes est aujourd'hui réservé à ceux qui ont travaillé plus de deux ans. Résultat : il ne bénéficie qu'à 9000 personnes. En élargissant les critères (par exemple six mois de travail sur les trois dernières années), on atteindrait 150 000 jeunes.3. 40 000 logements dès 2013
"Plus de logement, moins cher." Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre résume d'une phrase des exigences immenses, dans un pays qui compte 150 000 sans-abris et près de 3,6 millions de mal-logés. Il réclame dès 2013 un moratoire sur les expulsions locatives, la création de 20 000 hébergements d'urgence et de 20 000 autres logements sociaux. D'autres mesures sont à l'étude, comme le doublement de la partie charges de l'aide au logement (pour lutter contre la précarité énergétiques), ou la captation de 250 000 logements privés chaque année pour en faire du logement social.4. Des aides sociales mieux utilisées
"La France a plutôt de bonne lois sociales, malheureusement, on n'y accède pas", déplore Bruno Grouès. Le « non-recours aux droits » peut atteindre des proportions considérables : 35% pour le RSA (et 68% du RSA-activité) et 29% de la Couverture maladie universelle, selon le Conseil d'analyse stratégique. Pour y remédier, il faut améliorer l'information, simplifier les démarches administratives et cesser de "stigmatiser les pauvres".5. Des crèches pour tous et l'école à 2 ans
Les inégalités se creusent dès l'enfance. Pour aider les mères à retrouver un emploi et socialiser les enfants, le groupe de travail pour l'éducation préconise d'accueillir un enfant sur cinq en crèche en 2022, et de passer de 15 à 25% d'enfants de 2 ans à l'école maternelle, dont 20% réservés aux plus démunis.6. Une vraie couverture maladie universelle
Faute d'argent, 23% des Français renoncent à des soins. Médecins du monde demande que soient fusionnés l'Aide médicale d'Etat (AME) et la couverture maladie universelle (CMU), et que les plafonds de la CMU-complémentaire soient augmentés, pour que les personnes handicapés et les plus âgés puissent en bénéficier.7. Un fichier du surendettement
En 2011, 235000 dossiers de surendettement ont été déposés à la banque de France, soit 7% de plus que l'année précédente. Le groupe de travail souhaite que les organismes bancaires mettent en place un registre informatisé qui recense l'ensemble des crédits contractés par les ménages.8. Des CDD abusifs pénalisés
"Contre la pauvreté, une chose est centrale : lutter contre la précarité de l'emploi", estime Louis Maurin. Les syndicats demandent de pénaliser les recours abusifs aux CDD. Ils réclament aussi 6 milliards d'euros pour Pôle emploi et la formation continue.9. Les bénéficiaires associés aux décisions
Un groupe de travail, chargé de plancher sur la gouvernance, demande de mieux associer les publics visés par les politiques publics. Une mesure déjà expérimentée par le Conseil national de lutte contre l'exclusion.10. Des objectifs chiffrés
Les associations réclament des objectifs clairs de réduction de la pauvreté. Et pour assurer concrètement le suivi de ce plan quinquennal, "les préfets pourraient être évalués sur des indicateurs de baisse de la précarité et du mal logement", suggère Christophe Robert, de la Fondation Abbé-Pierre.
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Par marialis2.2 le 11 Décembre 2012 à 14:19déc 12 04 lien
Dans les assemblées locales c’est l’heure du vote des budgets de l’an prochain. Beaucoup de monde dans l’univers des socialistes fait une cruelle découverte : la politique d’austérité doit être relayée. Les dotations d’Etat sont en baisse, les recettes locales aussi, tout se tient ! Jean-Marc Ayrault préside dorénavant toutes les collectivités. Contents ou pas, quoiqu’ils aient voté au congrès, dit ou fait pendant des années, chaque socialiste est dorénavant sommé de devenir un militant de l’austérité et un complice de sa mise en place partout dans le pays. Certains seront même des super austéritaire puisqu’étant cumulards ils iront voter à la région puis au département ou dans leur mairie des budgets de restriction liés les uns aux autres. Chaque fois, ils se rendent personnellement coupable du désastre économique et social qui va en résulter. Et ils le savent. (Presque ) tous obéiront, parfois en râlant, d’autres fois en se taisant. Leurs convictions, quand ils en ont, ne comptent plus. Prébendiers avant tout, les membres de l’astre mort assument les exigences de la carrière. Ils voteront, n’importe quoi et le reste. Mais parfois la chaine rompt. Ici, là, une conscience se cabre. Alors commence une réaction en chaine autour d’eux. Est-ce ce qui est commencé dans la région Nord-Pas de Calais ? Le président de la commission des finances régionale, le socialiste Michaël Moglia dit « stop ». Ancien animateur national du courant Montebourg, ses attaches avec le socialisme sont trop fortes pour avaler la mutation social-libérale qui est exigée de tout élu socialiste dorénavant. Son élection dans une région classique de la gauche lui envoie quotidiennement au visage cette réalité sociale durcie qui dépend tout entière de l’action publique pour que soit assuré un peu de dignité. Mais loin d’en faire une affaire locale, dans la tradition bien ancrée des luttes de clans socialistes, Moglia se détermine sur un plan politique national. Son intervention en séance plénière du conseil régional pour annoncer sa démission du groupe et du parti socialiste prend donc une force particulière. Sa portée pourrait l’être aussi. A suivre de près.
« Pourquoi je quitte le PS » : lettre ouverte à Harlem Désir
Michaël Moglia publie ce matin (6 décembre) sur son blog une lettre ouverte à Harlem Désir où il explique sa décision.
"Cher camarade, cher Harlem,
Dans la nuit du 6 au 7 mai dernier, tu étais aux côtés de François Hollande sur l’immense scène installée place de la Bastille. Cette nuit-là, tu as senti l’espérance d’un peuple de gauche venu défier les appels presque unanimes à la résignation. Tu as vu ces dizaines de milliers de Françaises et de Français dont l’enthousiasme était une demande : celle que les Socialistes, revenus au pouvoir, parviennent enfin à changer la vie.
Je n’étais pas avec vous à Paris. J’ai fêté la victoire auprès de mes camarades dans le Nord. Mais déjà, cher Harlem, je n’y croyais plus beaucoup… Est-ce parce que nous avions déjà trop souvent déçu les nôtres ? Me doutais-je que nous nous apprêtions à le faire de nouveau, peut-être plus rapidement et plus brutalement que jamais ?
Je suis entré au PS à l’âge de 17 ans. La figure tutélaire de François Mitterrand, le poing et la rose, le combat contre les forces de l’argent, les 110 propositions : jeune militant, je revendiquais fièrement cet héritage.
Même lorsqu’il s’est éloigné de ses valeurs, j’ai continué de croire mon Parti capable de rénovation. Grâce à notre démocratie interne, la prise en compte des différentes sensibilités, l’écoute mutuelle, la camaraderie (notion aujourd’hui disparue), il me semblait possible d’ancrer à gauche notre ligne politique.
J’ai la tristesse mais enfin la lucidité, après vingt-trois années de militantisme, dont neuf au sein de la direction nationale du PS, de constater que je me suis trompé. Désormais je comprends à quel point les dirigeants du Parti Socialiste s’accommodent cyniquement d’avoir une aile gauche pesant en moyenne 15% lors des scrutins internes. Des personnalités telles qu’Henri Emmanuelli et Benoît Hamon autrefois, ou telles qu’Emmanuel Maurel aujourd’hui, ont simplement permis de maintenir, en façade tout au moins, l’image d’un vrai parti de gauche. Tel est le rôle d’Arnaud Montebourg au Gouvernement ; tel a été mon rôle dans le Nord. À un parti en pleine dérive idéologique, il fallait ses « idiots utiles ».
Depuis mai, sous le regard d’une Bastille incrédule, qui avait tant besoin de retrouver la foi dans le progrès social, François Hollande et le Gouvernement n’ont fait que reculer… sous les applaudissements de l’appareil socialiste.
Te souviens-tu seulement du projet que nous avons porté ensemble ?
Dès 2010, Benoit Hamon voulait substituer au mythe gentillet et creux de « l’égalité des chances » un retour à l’objectif historique de la gauche : l’égalité réelle entre tous les citoyens. Pour ce faire, il proposait une batterie de mesures sociales et sociétales ambitieuses.
Bien qu’ayant refusé d’adhérer à ce catalogue de mesure lorsqu’il était candidat aux primaires, François Hollande en avait finalement reprises plusieurs dans son programme présidentiel : le système d’attestations lors des contrôles d’identité, souvent vécus comme discriminatoires, l’encadrement strict des dépassements d’honoraires des médecins, le droit de vote aux étrangers pour les élections locales, la limitation des écarts de salaire de 1 à 20 dans les entreprises publiques. Sur chacun de ces sujets, le Gouvernement de Jean-Marc Ayrault a soit renoncé purement et simplement, soit reporté les réformes sine die, soit affadi leur contenu jusqu’à les rendre inutiles.
La liste des reculades, des incohérences et des échecs ne s’arrête malheureusement pas là. Le Gouvernement a renoncé à exiger le non-cumul des mandats dès 2012, malgré les engagements pris et signés par l’ensemble des parlementaires socialistes. La loi sur le logement social a été retoquée par le Conseil Constitutionnel pour vice de procédure. On a laissé entendre aux Maires qu’ils seront libres de ne pas appliquer la loi sur le mariage pour tous. La TVA Sarkozy, dite « sociale », décriée à juste titre pendant la campagne électorale, est revenue sous une autre forme à l’occasion de la remise du rapport Gallois. Enfin, on devine que le projet — pourtant central dans le programme de François Hollande — d’une « grande réforme fiscale » ne sera probablement jamais mis en œuvre pendant le quinquennat.
Certains choix semblent traduire le reniement de nos convictions les plus profondes. Malgré le courage et l’obstination de la Ministre Aurélie Filipetti, le Gouvernement a choisi de diminuer le budget de la culture. Ce serait grave en temps normal ; c’est catastrophique en temps de crise, car je reste persuadé que l’Art est le premier outil de combat — ou d’évasion — lorsque tout va mal.
La seule ligne directrice du Gouvernement porte un nom : l’austérité. Elle porte aussi un chiffre, comme une prison intellectuelle : 3%.
La droite n’a jamais tant aimé le PS ; Manuel Valls est plus que jamais sa coqueluche. Elle qui craignait tant François Hollande avant son accession au pouvoir, finirait presque par le trouver exemplaire de courage et de modernité !
Si nous en sommes là aujourd’hui, c’est par l’enchaînement d’une série de fautes que vous avez commises, main dans la main avec la droite, au sujet de l’Union Européenne. Vous n’avez tiré aucun enseignement de la large victoire du non au traité constitutionnel européen de 2005. Pour moi, ce décalage entre les dirigeants et la base électorale du Parti a été un premier motif d’interrogation et d’embarras.
Le second a été la promesse faite par François Hollande de renégocier le traité Merkel-Sarkozy. Et quelle renégociation ce fut ! Le Président de la République a trouvé le prétexte d’un « pacte de croissance » indolore et inopérant pour se rallier — ni vu ni connu, pensait-il sûrement — à la « règle d’or ».
En réalité, dans l’Europe que vous êtes en train de construire, ou dont vous acceptez passivement les règles du jeu, les Etats n’ont pas et n’auront bientôt plus aucune marge de manœuvre.
Les politiques européennes pèsent sur le budget de l’Etat. Et puisque les collectivités territoriales, privées de leur autonomie fiscale, vivent essentiellement de dotations de l’Etat, elles doivent désormais rogner sur leurs politiques, y compris lorsqu’elles relèvent de l’urgence. Dans les Départements, c’est la santé et le social qui sont touchés. Dans les Régions, c’est l’emploi, la formation.
Voilà pourquoi, Président de la Commission des Finances du Conseil Régional Nord-Pas de Calais, je ne peux pas cautionner la poursuite annoncée des baisses de dotations d’Etat aux collectivités, après l’avoir dénoncée sans relâche pendant les cinq années de mandat de Nicolas Sarkozy.
Ayant renoncé à transformer l’économie, les Socialistes pourraient encore se distinguer des libéraux et des conservateurs en s’intéressant à cette « France invisible » — celle que personne ne veut plus voir.
Cela a été dit et répété : le PS a oublié les ouvriers. Mais pas seulement eux. Au fond, vous partagez le diagnostic de Laurent Wauquiez : un parti de gouvernement doit s’adresser aux « classes moyennes » (car au moins elles votent). Les chômeurs, les précaires, les toxicos, les taulards, les prostitués, les paysans, les mères célibataires, les surendettés, les malades, les psychotiques, les handicapés, les sans-abris : les exclus de tous poils et les onze millions de pauvres qui vivent en France ne comptent pas, ou si peu.
Il faut d’urgence prendre des mesures fortes et symboliques. En 1981, ce furent les 39 heures, la retraite à 60 ans, la cinquième semaine de congés payés, l’abolition de la peine de mort, l’autorisation des radios libres… Que propose le PS aujourd’hui ? Le droit au mariage pour les couples homosexuels, pudiquement rebaptisé « mariage pour tous », est un pas dans le bon sens. Mais cette mesure seule ne suffira pas à apporter à la France la bouffée d’oxygène dont elle a tant besoin !
De deux choses l’une. Soit il n’y a qu’une seule politique à mener, que l’on soit de gauche ou de droite, et dans ce cas le PS s’est moqué des Français pendant dix années d’opposition, plus particulièrement pendant une campagne électorale toute entière axée autour de la promesse du changement (« maintenant ! »).
Ou alors une autre politique est possible, et dans ce cas qu’attendez-vous pour changer de stratégie ? Pour engager un réel dialogue avec les partenaires de gauche et retrouver le « talisman » de l’union, auquel François Mitterrand n’avait jamais renoncé ? Oserez-vous faire ce choix, ou bien donnerez-vous raison à ceux qui ont vu dans la discrète réception d’élus Modem à l’Elysée, il y a quelques jours, l’amorce d’un renversement d’alliance avec le centre-droit ?
J’ai le regret, cher Harlem, de quitter aujourd’hui le Parti Socialiste. Je le fais avec une grande tristesse mais aussi, en optimiste obstiné, avec l’espoir que vous retrouverez un jour la voie de la raison et le courage d’être de gauche."
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